once upon a time Δ Edelweiss | FLASHBACK |

FUCK IT • C'était il y a onze ans que se passait l'histoire qui va être racontée aujourd'hui. Un passé qu'à peut-être pas de sens pour vous, mais qui en a pour lui ; parce que c'est son histoire, parce que sans ça, il ne serait pas celui qu'il est aujourd'hui. C'était Alekseï, il avait dix-sept ans & c'est là le début d'son enfer ; le début ou tout a dérapé.

T'es devant ton bahut, t'as le cœur en vrac, la carcasse un peu endolori et l'esprit embrumé. T'as encore fait la bringue comme pas possible la veille, tes potes s'étaient ramenés à l'improviste dans ton appart' avec du matos et d'la bière, de quoi passer une soirée posée ; sauf que toi t'allais encore en cours comparé à certains. C'est bien beau d'avoir un chez toi qui se transforme en squatte, mais faudrait p't'être y remédier Aleks, genre créer des règles ça pourrait être pas mal. Tu t'masses la nuque, un peu dépité de devoir suivre des cours dans ces circonstances ; concrètement t'es crevé, t'as qu'une envie, s'est de rester dans ton pieu et dormir. Quelqu'un te tape le dos, un camarade de classe ; ouais, amorce le pas, ce serait con d'avoir fait tout ce chemin pour rester dehors après la sonnerie, hors de question de gâcher des heures de sommeils...

T'avances dans les couloirs comme un condamné à mort, t'as clairement pas envie d'être là ; en même temps, les cours et toi, ça fait un peu quarante... Sécher serait une bonne option, c'était là ton quotidien, mais t'avais un exam' aujourd'hui, alors tu n'pouvais pas vraiment t'le permettre. Après le contrôle par contre, tu sais très bien où tu finirais le reste de ta journée, sans doute sur le toit, une cigarette au bec, à profiter du soleil et d'la chaleur qu'il te procurerait ; parce que tu te prélasseras et tu t'sentiras sans aucun doute vivant... Mais pas maintenant, d'abord l'examen en première eux, shame on you.

La salle de classe, ton enfer quotidien. A part deux voir trois personnes, tu t'entendais avec personne ; parce qu'ils étaient clairement trop cons pour ton esprit un peu trop perché. Ils étaient de ceux qui aimaient obéir aux règles, des élèves bien propres sur eux sans aucun souci dans la vie... Tout ce que tu détestais en soit ; où est le piquant putain ? Où est la peur de l'inconnu ? Où est l'adrénaline dans ce genre d'existence ? Ils t'insupportent, ils te blasent tous putain ; mais tu n'as pas le choix, toi aussi dans un sens t'as envie d't'en sortir dans la vie ; de pas compter sur l'héritage de la mort de papa et maman même si tu l'fais déjà... Parce que ouais, y'a déjà une grande différence entre eux et toi ; eux ont une famille et toi, non ; plus maintenant.

En parlant de famille, t'étais bien content de pas être dans la même classe qu'Er. Ce rouquin que t'aimais autrefois plus que tout, mais qui aujourd'hui t'énervais d'la même sorte que cette bande de cassos ; non en vrai, c'est différent, Er reste différent ; mais tu te dois de le haïr, parce qu'y a trop de trucs qui entre en collision et en particulier vos caractères à la fois si semblables, mais en même temps si différent... C'est compliqué ; autant résumé ainsi la chose. Tu jettes ton sac sur ta table avant de poser ta tête de gros toxico endormi dessus, t'écoutais tes potes parler, mais sans vraiment faire attention à leur délire ; ils parlaient sans doute d'une série qu'ils avaient regardé la veille, mais toi Aleks, tu t'voyais mal leur dire que tu t'étais arraché la tronche comme pas permis... Pourtant, rien qu'à voir ta gueule et tes cernes, ils pouvaient clairement s'en douter. Cependant, aucun mot ne sort de ta bouche ; tu t'parles à toi-même dans ta tête, tu vagabondes dans ton esprit en regardant les autres élèves courir un peu partout dans la cour, des gens en retard...

Et toi. Toi aussi, t'es en retard p'tite demoiselle aux cheveux verts. Toi aussi, tu cours comme tous les autres vers ton bâtiment, vers ta salle de classe ; parce que tu ne dois pas avoir envie d'te faire recaler par ton prof. Un sourire. Pourquoi ce sourire sur ton visage Alekseï ? C'était quoi la raison ? Tu te moquais d'elle ? Peut-être bien. Tu te lèves de ta chaise ; la voir courir dans tous les sens t'avait redonné du baume au cœur, étrangement, tu t'sentais déjà un peu plus réveillé. Elle allait passer devant ta salle de classe, tu l'savais et t'attendais que ça d'voir sa tête et sa tenue débraillées. Normalement, tu ne t'occupais pas de tes cadets ; mais elle, s'était différent, elle, Edelweiss ; elle était intéressante ; mais surtout très amusante. Tu la vois, elle passe le dernier escalier et ta main vint se poser sur sa tignasse, un grand sourire illuminait soudainement ton visage.

Alors comme ça, on est en retard ? Tu devrais courir plus vite, tu risques d'te faire engueuler. Que tu lâches en continuant de lui ébouriffer la tignasse. Tu renchaînes dès que la sonnerie te sort de tes songes. Aller, à plus tard gamine ; sans doute sur le toit.

Et tu retournes t'asseoir sur ta chaise après lui avoir fait un signe de salutation de la main. Ne pas lui laisser le temps d'en placer une, c'était une de tes nombreux passe-temps. C'est sans doute pour ça que tu la trouvais aussi amusante... T'aimes clairement l'exaspérer en fait. Les heures passent, les cours défilent ; mais toi t'en vois pas la couleur... Parce que ça ne t'intéresse pas, parce que t'es trop crevé et que t'as envie que d'une chose ; te reposer, buller au soleil tel un félin et profiter d'la vie comme tu l'entends. Allongé sur le sol, une cigarette suspendue aux lèvres, tu t'échappes dans des rêves express, t'avais pas peur d'te faire griller par un professeur ; ce n'est pas le genre de choses qui t'inquiétaient. Une porte qui s'ouvre, un grincement et une démarche ; une sonorité qu'il pourrait reconnaître entre milles.

Comme on se retrouve Edel'. Alors, comment elle était cette journée de cours ?

Autant en profiter pour faire la causette, c'était une de vos habitudes après tout. À cette fille qui te suivait un peu partout et à toi, un adolescent qu'aimait bien entraîner les gens dans ton univers.