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flashback ☾ a bittersweet life

Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
flashback ☾ a bittersweet life Tumblr_inline_notu7edwTD1tpi6el_540
2016-03-01, 18:25

En 7 jours, Dieu créa le monde et en 7 secondes, j’ai anéanti le mien.
musiquePendant une nuit d'automne, le disciple s'est réveillé en pleurant. Alors le maître a demandé au disciple "As-tu eu un cauchemar ?" "Non." "As-tu eu un mauvais rêve ?" "Non," répondit le disciple. "J'ai eu un beau rêve." "Alors pourquoi pleures-tu ?" Le disciple essuya ses larmes et répondit doucement "Parce que le rêve que j'ai eu ne peut pas se réaliser."

C'était une chaude nuit d'été, plus personne ne cherchait à se perdre dans les rues d'Equilbrium tant l'air était étouffant malgré le soleil enfin couché. C'était une chaude nuit d'été mais elle t'a paru si froide, si terne. Sans une autre saveur que celle du fer, de la cigarette, du regret.

Tu empoignes ton sac de sport et prends la route jusqu'à chez toi, jusqu'à chez vous. Ellen doit sûrement t'attendre avec une impatience sans bornes – comme à chaque veille des vacances. Tu remets ton alliance autour de ton doigt un peu endolori par les entraînements de la journée. Les jeunes n'y sont pas allés de main morte aujourd'hui. Tu soupires rien qu'en y songeant à nouveau, mais au moins ils travaillent et s'améliorent, c'est tout ce que tu souhaites. Tu te frottes le visage, manque de te tordre la cheville en loupant le trottoir, tu es fatigué, à bout de force. Tu ne rêves que d'un bain et d'une bonne nuit de repos pour te remettre de cette période exhaustive dans ton travail.
Soudain, ton téléphone se met à vibrer dans la poche de ton jean. Tu sursautes et t'empresses d'y glisser ta main. Ellen. Elle est vraiment trop hâtive quand elle le veut. Tu te permets de souffler un instant avant de décrocher.

« Allô ? »
« Pâtes ce soir ? »
« Comme tu le sens. »
« D'accord, merci papy ! »

Tu tiques.

« C'est toi la vieille fille pour le coup, à m'appeler pour me demander ce que je veux à manger haha. »
« Mais non, c'est d'l'amour va ! À toute. Et dépêche-toi, cours s'il le faut ! Parce que je vais tout manger sinon. Je t'aime. »

Et elle te raccroche au nez, comme à chaque fois. Franchement... Elle est irrécupérable. Néanmoins elle a le don de t'arracher des sourires lorsque tu t'y attends le moins.
C'est d'un pas un peu plus enjoué que tu reprends le chemin de la maison, vers votre petit appartement à l'abri de l'agitation de Cheenbury.

**

Tu as pris le temps de faire un détour – il paraît qu'ils vont construire un nouveau centre sportif à proximité, tu étais curieux d'aller voir. Ellen va sans doute râler mais, ah, elle n'en mourra pas, vous avez encore toute la vie devant vous, vous n'avez que vingt-sept ans. Vingt-sept ans... Que le temps passe vite malgré tout ce que tu peux en dire. Il y a sept ans ans, vous vous rencontriez pour la première fois. Il y a sept ans, vous veniez de commencer votre histoire.
Ton sourire ne t'a pas quitté une seule seconde. Tu aperçois le bâtiment au bout de la rue – toujours aussi calme.

Pan.

Le bruit t'a fait bondir sur place, s'est accroché à tes tripes et t'a retourné le cœur. Tu écarquilles les yeux et tu n'as même pas besoin de regarder autour de toi pour savoir d'où cela vient : un flash lumineux était survenu au même moment depuis la fenêtre du salon.
L'adrénaline, la peur, l'angoisse, la panique, tout se mêle dans ta tête. Tu ne sais pas ce que c'est, ou peut-être que tu ne veux juste pas le savoir. Mais tes pas – ta course plutôt – t'entraînent à vivre allure jusqu'à l'enceinte de l'appartement. Tu es essoufflé, tes jambes te brûlent et tu sens tes tempes se gonfler à bloc. La porte est légèrement ouverte. Tu es bloqué.

« ... Non... »

Murmures-tu.
Tu t'avances, prudemment, prêt à bondir. Mais lorsque tu ouvres la porte... Ton visage ne fait que de se décomposer.


a bittersweet life
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Faelan Kennedy
Faelan Kennedy
BRAS DROIT DU NORD
2016-03-01, 21:46
La chaleur.
Elle ne se contente pas d'assécher la gorge jusqu'à faire naître une soif irrépressible, elle pèse de toutes ses forces sur la peau, qu'elle draine de son eau ; sur le crâne, qu'elle recouvre comme étau ; sur la poitrine, qu'elle brûle à petit feu. Et cette chaleur asphyxiante, si caractéristique du sud des États-Unis, rendait Faelan fou. Quelque part au fond de lui, il sentait qu'il était plutôt taillé pour les climats frais et humides, soit disant à cause de ses origines irlandaises. Ce n'était pas vrai, mais ça lui faisait du bien d'y croire. L'été, d'une certaine façon, était la pire période de l'année. Les gens normaux la concevaient comme la saison des départs en vacances, mais Faelan n'y voyait qu'une mort lente, une infâme pourriture qui se répandait tranquillement sur la ville. Oui, l'été lui rappelait qu'on finirait tous par crever.
Cette journée... pourquoi la qualifier de journée, d'ailleurs, elle ressemblait à toutes les autres, elle ressemblait à la nuit, en plus clair. Mais théoriquement, c'est une journée, le calendrier peut retenir la date, mais Faelan s'en moquera. Le désœuvrement allait finir par le tuer. Vagabonder seul tout le jour durant, à essayer de trouver quelque chose à faire était plus que lassant : ça n'avait aucun intérêt. Auparavant, il aurait pu envoyer un message à Hannibal pour lui demander de le rejoindre, et ils auraient trouvé une petite combine pour passer le temps ; si seulement Hannibal l'avait voulu. Une bouffée de colère traversa Faelan : il trouvait toujours des excuses pour décliner son invitation, ces derniers temps. Et lorsqu'il l'acceptait, c'était de si mauvais cœur qu'il gâchait tout le plaisir à Faelan.
Faelan n'avait pas de travail. Faelan n'avait pas de famille, ou pas vraiment. Faelan n'avait rien, ou pas grand chose, et il n'avait pas envie de perdre le peu qu'il avait. Il avait un ami, juste un ami, et ça lui avait toujours suffi. Alors forcément, lorsque l'ami en question avait décidé qu'il n'était plus assez bien pour lui, Faelan s'était senti en colère. Et blessé, profondément blessé. Aux yeux d'Hannibal, il n'y avait qu'Ellen. Il avait toujours quelque chose à faire avec Ellen, ou pour Ellen. Et si ce n'était pas le cas, il pensait au moins à Ellen. Est-ce que ceci plairait à Ellen ? Qu'est-ce que dirait Ellen si elle le voyait ? Il ne pouvait pas rester, il devait aller voir Ellen. En l'espace de quelques années, leur petit couple si parfait avait toute la place. Il n'en restait aucune à Faelan. Personne n'aimait être considéré comme un intrus : c'était exactement ce qui était arrivé à Faelan. Oh, quelle amertume...
Je dois aller parler à cette femme. Ce crétin refuse de m'écouter, mais elle... C'était une idée stupide, il le savait. Ellen n'appréciait pas Faelan : elle pensait qu'il avait une trop mauvaise influence sur Hannibal, mais elle ne leur avait pas interdit de se voir. Comme si elle en avait besoin, pensa Faelan. Elle savait qu'elle avait gagné la partie. Les femmes, ces garces.
Dès le moment où il s'était mis en tête d'aller lui parler, ses pas l'avaient mené machinalement à l'appartement que le couple partageait. Les lèvres de Faelan se craquelaient sous sa grimace involontaire. Sonner. La porte s'ouvrait. Elle était là, un peu étonnée – elle ne s'attendait pas à le voir arriver. À son regard, Faelan comprend qu'Hannibal n'est pas encore rentré, et ce n'est peut-être pas plus mal. Il avait besoin d'une discussion en privé.

« Faelan, dit-elle, et à sa voix, on sentait qu'elle n'avait pas franchement envie de le recevoir à cet instant précis. Hannibal n'est pas encore rentré...
- T'inquiète, c'est toi que je viens voir, faut qu'on parle. »

Maintenant, c'était l'étonnement qui dominait sur le visage d'Ellen, ce qui ne fit qu'accroître la fureur que Faelan ressentait. Qu'elle arrête de le regarder comme ça. Qu'elle arrête tout court. Elle sentait peut-être que Faelan était en colère, mais ça ne l'empêchait de le laisser entrer.

On ne va pas parler à quelqu'un avec un revolver.

Il ne ressentait pas de soulagement. Il aurait dû, mais il n'avait pas réussi à faire partir le goût amer. Il n'avait pas assez parlé. Il lui avait pourtant dit qu'il n'aimait pas la façon dont elle voulait détourner Hannibal de lui, mais d'une certaine manière, tout cela sonnait faux.
Le cadavre, lui, était bien réel.
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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
flashback ☾ a bittersweet life Tumblr_inline_notu7edwTD1tpi6el_540
2016-03-02, 09:41

En 7 jours, Dieu créa le monde et en 7 secondes, j’ai anéanti le mien.
musique – Le tableau macabre qui se dresse devant tes yeux te frigorifie.
Le dos de Faelan t'apparaît comme celui de la Faucheuse : à peine courbé, le menton redressé – tu le devines – et à ses pieds, son œuvre. Ta respiration s'accélère et tes yeux sont rougis. Tu t'avances alors que tu voudrais fuir, partir, disparaître. Tu t'avances et tu entends quelques cliquetis. Tu marches dans son sang. Et dès lors que tu croises son regard vitreux et le trou dans sa tête, tu fais un bond en arrière. Tu fais un bon en arrière et tu ne parviens pas à détacher ton regard. Tu te fais ronger de l'intérieur, ton crâne est au bord de l'explosion. Hurler, courir, partir, pleurer, frapper, détruire.

Pleurer. De ta bouche s'échappe un gémissement et de tes yeux des larmes à n'en plus finir. Tu as comme l'impression que le sol se dérobe sous tes pieds, tu trembles. Tu vacilles, tu manques de tomber. Tu te rattrapes au meuble, tu mets l'autre main devant ta bouche. L'espace de quelques minutes douloureuses, c'est juste toi face à Ellen. Toi face à un corps mort.

Toi face au corps mort de la femme que tu allais épouser.

Puis soudain, enfin, tu fais face à Faelan. Qu'es-tu sensé faire alors qu'il a encore le revolver dans la main, qu'il a encore ce regard incroyablement passible, qu'il vient de détruire tout ce que tu avais construit en sept ans ? L'homme qui t'a toujours épaulé depuis vos plus jeunes années, ton seul véritable ami, ta seule source de confiance, le seul, le seul. Il était le seul. Le seul à ne pas pouvoir te briser, et pourtant...

« Faelan... Qu'est-ce que tu as fait... ? »

Murmures-tu entre deux sanglots.

« QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ?! »

Tu hurles à plein poumon et te jettes à son buste. Tu le pousses un peu plus fort contre les meubles, les murs. Ton esprit brouillé, ton poing sur sa mâchoire. Une fois, deux fois. Tu serais prêt à le défigurer. Tu le fais tomber au sol et le chevauche, serrant son col dans ta main. Tu le frappes. Encore. Tu serais prêt à le faire disparaître. Tu le frappes. Tu serais prêt à tout. Tu le frappes. Tu serais prêt à le tuer.

Ton poing s'arrête en l'air.
Tu ne peux plus le frapper, tu ne peux pas le tuer. Tu te sens te déchirer un peu plus. « Pourquoi... »

Pourquoi la mort imminente pousse-t-elle à agir ?
Pourquoi doit-on en arriver là ?
Pourquoi as-tu fait ça ?

Ton front se meurt contre son épaule et tu te vides de tous tes hurlements, de tous tes pleurs. Il t'a trahi, il t'a trahi. Il t'a trahi mais c'est pourtant sur lui que tu te reposes une nouvelle fois.
Parce que tu l'aimes, Faelan. Tu l'aimes comme un frère, celui que tu as choisi. Il était le seul. Tu n'arrives pas à le détester.
Tu te hais.
Tu te hais tellement.

Ton corps glisse jusqu'à Ellen. Oh, ta douce Ellen.
Tu patauges dans son sang, ta main endolorie par les coups effleure son visage glacial.

Pardonne-moi Ellen. Pardonne-moi. Si seulement j'étais rentré plus tôt, si seulement.
Si seulement j'avais couru. Si seulement je t'avais aimé comme il le fallait. Si seulement j'avais été là pour te protéger. Si seulement on pouvait recommencer la vie avec des si seulement. Je suis désolé. Je ne pourrai jamais te venger. Je suis désolé. Je suis tellement désolé. Je ne peux rien y faire. Tu es morte.


a bittersweet life
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Faelan Kennedy
Faelan Kennedy
BRAS DROIT DU NORD
2016-03-02, 19:54
Il n'y avait plus rien à faire pour sauver Ellen : un coup avait suffi pour la tuer. Faelan ne s'était pas raté. Elle n'était déjà plus rien pour lui, un corps sans nom qu'il finirait par oublier. Il regrettait que tout s'était passé trop vite. Faelan avait toujours su qu'il allait finir par la tuer, même si ce n'était pas tout à fait ce qu'il désirait, ni pour lui, ni pour Hannibal d'ailleurs. Les docteurs lui avaient dit qu'il avait la mauvaise manie de briser tout ce qu'il ne pouvait manipuler, mais il leur avait rigolé au nez, refusant de croire à leurs discours. Mais peut-être ceux-ci avaient-ils raison, que Faelan pouvait tuer sans raison ni remords pour la simple et bonne raison qu'il était incapable de réprimer certaines pulsions destructrices. Celles qui le prenaient parfois, sans que l'on comprenne pourquoi, et qui finissaient toujours par un drame.
Quelqu'un était rentré sans que Faelan considère cette intrusion comme un danger. Ce n'était d'ailleurs pas une intrusion : Hannibal ne faisait que rentrer chez lui, persuadé d'y retrouver sa petite femme mais découvrant à la place son pire cauchemar devenu subitement réalité. De son côté, Faelan restait étrangement calme, la tête encore visiblement retournée par les récents événements. Il savait qu'il avait devant lui un Hannibal déchiré, mais il lui apparaissait en même temps comme un étranger, les deux images se superposant pour brouiller tout ce que Faelan pouvait ressentir à son sujet. Normalement, s'il avait été un ami digne de ce nom, Faelan aurait au moins dû penser qu'il avait eu tort de se laisser emporter, aurait ébranlé par la détresse qu'il voyait sur ce visage si familier, mais non, rien. Le sentiment d'erreur et de culpabilité tardait à arriver, car tout cela était si irréel, si improbable, qu'il n'y croyait même pas. Il ne pouvait pas assumer la responsabilité de son geste.
Pourquoi ? Beaucoup de réponses se bousculaient dans la tête de Faelan, certaines ironiques, d'autres pathétiques, mais aucune ne convenait. Parce qu'il en avait envie. Parce qu'il avait envie de blesser la personne qui lui était pourtant la plus chère. Parce que l'amour, ce n'était rien, ça n'existait pas dans le monde de Faelan, ça ne pouvait pas arriver dans le monde de Faelan, et les autres n'avaient pas le droit d'afficher face à lui leur petit bonheur pour le narguer et mettre en évidence ce qui lui était interdit. Parce qu'il ne savait pas ce qui lui avait pris, qu'il se faisait peur lui-même, qu'il était un monstre, qu'il se détestait...
Il n'avait pas répondu, et ce n'était finalement pas important, parce que tout le monde se fichait de ce qu'il pensait. Les tueurs avaient toujours tort. Hannibal aussi s'en foutait, il ne se contrôlait plus et passait sa rage sur Faelan par ses poings. Il n'avait jamais frappé Faelan avec cette envie de tuer, et pour la première fois, Faelan put concevoir que son ami était effrayant. Il voulait le laisser faire, parce qu'il estimait qu'Hannibal méritait bien cette compensation, mais son cœur s'obstinait à crier que ce traitement était injuste et qu'il n'avait rien fait.

Dans la chute, Faelan avait laissé tomber son arme, mais elle n'était pas tombée loin de lui. Il lui suffisait de tendre le bras, pendant qu'Hannibal s'acharnait sur son visage, pour l'attraper et l'abattre à son tour. Ce n'était pas si compliqué que cela, il l'avait déjà fait une fois, il pourrait recommencer...

Attends, on parle d'Hannibal, là.

Et doucement, les velléités de meurtre de Faelan s'évanouissaient, laissant enfin place à un sentiment de culpabilité tout à fait mérité. Désolé, Hannibal. Ces mots ne convenaient pas, mais c'était tout ce à quoi il pensait. Désolé, désolé, désolé... Comment pouvait-il dire à quel point il tenait à lui après avoir brisé sa vie en morceaux ? Les raisons qui l'avait poussé à se sentir rejeté par Hannibal et à lui en vouloir lui paraissaient tout à coup bien futiles. Il avait eu le meilleur ami sur lequel on pouvait compter, et s'il ne s'en était pas encore rendu compte, il le comprendrait bien assez vite. Il avait envie de consoler Hannibal, qui avait cessé de le frapper et qui se laissait aller à son chagrin contre son épaule, mais il ne savait pas comment s'y prendre sans aggraver son cas. Faelan se contentait donc de trembler sans trop savoir pourquoi, peut-être avait-il lui aussi envie de pleurer, en fin de compte, la douleur d'Hannibal étant étrangement communicative. Et au moment où il se disait qu'il allait céder, ce dernier s'en alla se recueillir auprès du cadavre, laissant la possibilité à Faelan de se relever et de songer sérieusement à la suite des choses.
C'était plus facile à faire que d'essayer de se faire pardonner.

« J'pensais pas que ça allait la tuer, essaya finalement d'expliquer Faelan d'une voix rauque. C'était un accident. »

Ses lèvres autrefois craquelées par la sécheresse étaient maintenant explosées, et il n'osait même pas imaginer la couleur noire que devait prendre les zones qui avaient été frappées. Pourtant, Faelan ne ressentait rien de cela, jugeant que c'était une punition bien nécessaire après cette catastrophe. Il y survivrait, s'il n'avait pas de traumatisme cérébral ou d'hémorragie interne.
Hannibal n'était pas en état de prendre des décisions, il contemplait le visage figé avec une douleur profonde. Faelan ne pouvait pas le laisser là : les coups s'étaient peut-être entendus, ce qui signifiait que la police pouvait arriver d'une minute à l'autre. (oui, elle est efficace avec Hannibal, alors qu'elle ignore totalement les Ragnarök sauvages, on ne sait pas trop pourquoi) Faelan avait vu suffisamment de séries policières pour savoir ce qu'il fallait faire. Ramassant l'arme du crime, qu'il astiqua pour effacer ses empreintes, il dit de la voix la plus assurée qu'il put :

« Faut qu'on dégage, les flics vont pas tarder... »
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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
flashback ☾ a bittersweet life Tumblr_inline_notu7edwTD1tpi6el_540
2016-03-02, 22:16

En 7 jours, Dieu créa le monde et en 7 secondes, j’ai anéanti le mien.
musique – Je n'ai jamais cru que la vie pouvait tenir à un fil. Je me suis toujours dit qu'on pouvait échapper à la mort par miracle ou par combat, qu'il s'agisse d'une maladie, d'une dépression ou d'un meurtrier, je ne pouvais imaginer que des échappatoires. Ma mère m'a toujours trouvé trop optimiste si bien qu'elle était étonnée de me voir si peu ambitieux, si indolent. Je n'en doute pas : la mort imminente pousse à agir. Et me retrouver face au cadavre de ma fiancée puis au regard dénué de sentiments de celui que j'ai toujours considéré comme un frère fut une façon pour moi de réaliser que, si, la vie ne tient qu'à un fil.

Il ne cille même pas. Ton cœur se serre dès lors que tu oses jeter un œil vers lui. Il n'y a rien dans ses yeux. C'est vide. Vitreux. Il a l'air mort. Aussi mort qu'Ellen. Et toi ? Toi... Tu brûles. Tu vis. Tu n'as jamais senti ton cœur battre aussi fort contre tes côtes. Tu n'as jamais senti tes poumons te faire mal tant tu as besoin de respirer pour ne pas flancher. J'pensais pas que ça allait la tuer, t'annonce-t-il d'un calme déconcertant. C'était un accident. Ca te tombe dessus comme une tonne de glace. Comment... Comment peut-il... ? Tu restes bouche-bée, à mi-chemin entre la folie du moment et l'incompréhension. Si tu n'étais pas déjà par terre, tu serais tombé. Tu as l'impression d'avoir grandi aux côtés d'un monstre que tu n'as fait que contenir toutes ces années. Toutes ces années à le consoler dans l'idée qu'il irait mieux, qu'il serait sans doute guéri un jour, qu'il finirait pas s'en sortir et qu'il pourrait avoir une fin heureuse comme tu le souhaites. Toutes ces années en lambeaux. Tu te sens désabusé, trahi – et pas seulement par lui ; par ta propre personne, ta propre naïveté.
Les sourires de votre adolescence s'envolent.

Faut qu'on dégage, les flics vont pas tarder... Tu te lèves – tu en es toi-même étonné.

« On... ? Tu plantes tes yeux dans les siens. Comment peux-tu être aussi insensible... ? »

Tu grimaces, retiens tes sanglots. Une larme s'échappe tout de même avant de se mêler à la cervelle éparpillée à tes pieds. Tu n'oses même plus dire son nom, ni dire de quoi il s'agit. Tu ne veux pas. Tu ne peux pas.

« Pars. »

Ton calme est affolant – ou peut-être n'es-tu juste plus capable de pleurer, de hurler, de raisonner. Tu attrapes son pistolet. Tu pourrais lui coller une balle dans la tête.
Tu pourrais te coller une balle dans la tête.
Qu'est-ce qui te retient ?

Ah. Oui.
La lâcheté.

« Tu ne survivrais pas en prison. Tu le sais. Ta voix tremble à nouveau. La police finirait par vous retrouver, toi ou lui. Dans tous les cas, il ne l'aurait pas, sa fin heureuse. Il finirait au fond du trou pour des histoires d'empreintes ou tout simplement de logique. Tu ne peux pas t'imaginer vivre avec l'image de Faelan pourrissant derrière les barreaux, quand bien même il vient de traverser d'une balle le sens de ton existence. VA-T-EN ! »

Le ton monte. Tu pointes le canon vers lui. Tu sais que tu ne pourras jamais appuyer sur la gâchette. « Va-t-en et vis. »

Tu avales ta salive.
Ca y est, tu viens de faire le premier pas sur le chemin du sacrifice. Quelle triste vie.

Désolé Faelan, il n'y aura pas de on cette fois.

Tu sais, la peur, la terreur, c’est dans la tête que ça se passe. C’est l’imagination qui fait tout, alors vide ta tête, essaye de ne pas imaginer, tu serais étonné à quel point tu peux être courageux.


a bittersweet life
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Faelan Kennedy
Faelan Kennedy
BRAS DROIT DU NORD
2016-03-03, 22:18
La crise n'était pas encore passée. Elle ne faisait qu'empirer de secondes en secondes. Faelan l'avait compris immédiatement lorsque cet autre si proche et si lointain s'était relevé pour lui répondre. Il n'y avait pas eu seulement la parole, ce on répété avec étonnement qui signifiait déjà le rejet ; le regard aussi proclamait haut et fort cette séparation forcée qui s'annonçait. Ce qu'il redoutait le plus était en train de se produire à l'instant même. La jouissance qu'il avait eue lorsqu'il avait tiré ne semblait plus valoir grand chose. Faelan avait déjà eu l'occasion d'expérimenter pareille déception, mais elle n'avait jamais été aussi forte ni entremêlée d'aussi violentes émotions. N'avez-vous jamais eu l'impression que toute cohérence s'envolait, parfois ?
Eh bien, c'était ce qu'il vivait.

Faelan avait l'habitude de briser : ce n'était pas pour rien que sa mère l'avait envoyé à l'asile. Il appréciait le sentiment de puissance qu'apportait la destruction plus que tout au monde, mais les conséquences étaient si lourdes à porter que cela suffisait à l'arrêter la plupart du temps. Et puis il y avait Hannibal. Il réussissait si bien à dompter les pires penchants de Faelan. Il pouvait faire de lui un homme presque inoffensif, cet imbécile joyeux qui faisait sa façade, à tel point que Faelan pouvait oublier qui il était. Comment ne pas s'attacher à la seule personne qui ne s'effraie pas face à votre vraie nature, qui semble prêt à vous pardonner tous vos excès, qui vous donne l'impression qu'en dehors cela, vous êtes quelqu'un de bien, qui mérite ne serait-ce qu'un soupçon d'attention ? Pour changer.
Faelan brisait tout ce qu'il avait en mains parce que le monde était trop fragile pour lui. Mais c'étaient surtout les autres qu'il brisait. Les autres, qui, dans leur fragilité, se laissaient entraîner par un être aussi étrange que Faelan, lui offraient involontairement la possibilité de leur faire du mal. Les autres n'étaient pas comme lui : la naissance les avait gratifiés d'une vie heureuse, tandis qu'elle avait tout retiré à Faelan. Il fallait corriger cette injustice et rétablir un peu d'égalité dans ce monde cruel. Ceux qui n'avaient rien, pas même la force, devaient apprendre à se saisir de ce qu'ils méritaient par leurs propres moyens. Faelan avait donc choisi une audace dévastratrice comme mode de vie.
Mais il s'était toujours dit qu'il épargnerait Hannibal, qu'il ne le blesserait jamais, même s'il avait plus que lui. D'une façon ou d'une autre, Faelan avait le sentiment qu'Hannibal méritait tout ce qu'il avait ; il n'avait pas besoin de rétablir un équilibre avec lui.

Et maintenant, l'équilibre était définitivement brisé.

« Toi aussi. » répondit Faelan lorsque Hannibal lui avait dit de partir.

Car il était évident que Faelan n'allait pas rester : il ne ressentait rien pour ce cadavre, pas la moindre once de culpabilité non plus, et ce n'était pas en le contemplant qu'il allait finir par éprouver quelque chose. La mort n'était rien pour lui, il pouvait donc la donner sans frémir. Sans Hannibal, il n'aurait jamais compris qu'il avait fait une erreur – mot peut-être trop léger pour la situation, mais qui correspondait bien à la façon dont Faelan envisageait les choses. Simple erreur qu'il voulait s'empresser d'effacer.
Mais surtout, il ne resterait pas, car comme le disait Hannibal, il ne survivrait pas à l'enfermement une nouvelle fois. La prison n'était pas mieux que l'asile, les deux avaient rendu Faelan complètement fou. Les quatre murs, la privation de la liberté, la surveillance minutieuse n'étaient qu'une partie des souffrances des prisonniers. La solitude était pire, et les rares visites reçues ne faisaient qu'aiguiser ce sentiment. Et pire encore était le regard des autres. Subitement, on devenait un paria, un anormal, un marginal, exclu de la société. Il y a plus d'un millénaire se pratiquait la flétrissure, cette marque au fer rouge que l'on apposait sur les prisonniers pour les signaler comme tels. Même si cette marque ne se faisait plus, elle continuait d'exister dans l'esprit des gens, même si la plupart d'entre eux n'avaient jamais fait d'histoire moderne. Il devait prévenir Hannibal de tout cela.

« Tu sais pas comment c'est, là bas. Tu sais pas. Ça va te tuer. » répliqua Faelan, la voix chargée de la douleur de ses souvenirs passés.

Cette même voix qu'il avait employée lorsqu'il avait expliqué à Ellen pourquoi il la tuait. Cette voix de fou qui voulait crier qu'il préférait mourir que de retourner là-bas. Cette voix d'homme brisé qui ne sait plus comment garder le contrôle de sa vie.
Malheureusement, Hannibal refusait de comprendre. Il leva l'arme que Faelan avait abandonnée pour la pointer sur lui. Il pourrait lui tirer dessus. Il aurait alors une bonne raison d'aller en prison, car Hannibal avait une âme plus tendre que la sienne et ne pourrait pas échapper aussi facilement à sa culpabilité. Faelan, d'ailleurs, aurait aimé qu'on lui tire dessus – cela aurait prouvé qu'il n'était pas complètement fou, que cet acte était à la portée de tous. Mais justement parce qu'il n'était pas comme Faelan, Hannibal refusait de tirer.
Va-t-en et vis.
Comment Faelan pourrait-il jamais oublier de tels mots ?

Après tout, il était logique de s'en aller alors qu'Hannibal était celui qui tenait désormais le revolver. Protéger sa vie était nécessaire : si Faelan n'accordait aucune valeur à la sienne, comment pourrait-il respecter celle des autres ? Oui, tout était logique, froidement logique, il pouvait trouver des raisons pour expliquer ce geste.
Et pourtant, alors qu'il cédait, aussi bien aux exigences d'Hannibal qu'à ses propres peurs, Faelan ne pouvait pas partir sans un regard en arrière. Ç'aurait été incorrect, alors que tout ce qu'il voulait, c'était entraîner Hannibal loin d'ici. Il se savait incapable de l'y forcer, et malheureusement, il n'avait sans doute pas le temps d'essayer de le convaincre. Si Hannibal avait bien un défaut, c'était de revenir difficilement sur sa parole. C'était aussi l'une de ses plus grandes qualités.

« Je pense pas que tu sais ce que t'es en train de faire, dit Faelan malgré sa gorge serrée. T'as toujours le temps d'y réfléchir et de changer d'avis. »

L'urgence, elle, se faisait ressentir. Faelan se sentait pris au piège dans cet appartement si familier. Il devait s'éloigner le plus vite possible, et faire profil bas pendant quelques jours. Il devait également se trouver un alibi, cacher ses blessures, et accessoirement trouver comment il allait survivre à la crise. D'une certaine manière, c'était plus facile de partir en sachant qu'Hannibal se détachait de lui. Ce n'était pas qu'un abandon : c'était aussi un rejet. Ils étaient d'accord.
Mais quel salaud, ce Faelan. Partir comme ça, comme si de rien n'était, comme si la personne qui allait porter le chapeau était le meilleur ami qu'il avait jamais eu – et qu'il aurait jamais. Il n'éprouvait pas assez de remords, rien qu'un soulagement lâche qui était bien digne de lui. Comme toujours, il se cachait derrière Hannibal, qui lui offrait le plus beau des cadeaux alors que Faelan lui avait offert le pire. Il n'y aurait jamais aucun contre-don assez grand pour pouvoir le payer.
Même pas un merci à peine murmuré en tournant le dos à un frère.
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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
flashback ☾ a bittersweet life Tumblr_inline_notu7edwTD1tpi6el_540
2016-03-04, 11:13

En 7 jours, Dieu créa le monde et en 7 secondes, j’ai anéanti le mien.
musique – C'est vrai.
Je ne sais pas ce que c'est que d'être privé de liberté, observé jours et nuits sans la possibilité d'envisager un futur ensoleillé. Je ne sais pas ce que c'est que d'être la risée de tous, je ne sais pas ce que c'est la prison. Je ne veux pas y aller, je ne veux pas tenter l'expérience mais il le faut. J'ai toujours été trop bon pour Faelan, toujours trop soigneux, toujours trop protecteur : Ellen ne cessait de me le répéter.
Oh, Ellen, si tu savais combien tu avais raison.
La fatalité ? Aujourd'hui je choisis ce frère. Je choisis ce frère qui tourne les talons sans une once de culpabilité, ce frère qui n'hésite pas et qui ne fait que de me mettre en garde. Ce frère sans honte, ce frère qui n'est plus que l'ombre de lui-même, ce frère qui ne me retient pas, ce frère qui fuit, ce frère qui m'abandonne. Ma gorge se serre et je tiens le canon pointé sur lui. Ma main tremble, mes yeux ont une lueur de folie. Tirer, tirer. Je pourrais aller en prison justement mais non. Non, aujourd'hui je me sacrifiais pour la seule personne que j'ai jamais aimé : Faelan.

Ca me perdra un jour, probablement. Ou même que ça nous tuera – mais je serai toujours là pour empêcher mon ami de couler. Je lui offrirais une mort rapide et indolore si j'avais le pouvoir sur ces choses là, j'ai voulu lui épargner les horreurs de la vie mais il a toujours été poursuivi par ses vieux démons dont je ne comprendrais sans doute jamais le sens.

Il s'en va. Enfin, il s'en va.
Mon bras retombe ballant le long de mon corps et l'arme s'écrase à mes pieds. Lorsque je pivote vers le cadavre, je me sens pris par des hauts le cœur et des secousses. La seconde suivante, je vomis. Je vomis en pleurant, en hurlant. Je crache ce que mon cœur ne peut digérer.

Je tombe à terre aux côtés de ma bien-aimée dont je n'ose regarder le visage défiguré par la balle. Je soulève son corps pour le prendre contre moi. Il est si froid. J'ai hurlé son nom puis je l'ai gémi dans des sanglots. Ellen. Pourquoi as-tu raccroché si vite le téléphone ce soir ? Tu ne m'as même pas laissé le temps de te dire je t'aime une dernière fois. Car c'est vrai, n'en doute jamais : je t'aime. Je veux porter ta mort sur mes épaules. Je n'aime pas me complaire dans la douleur et je ne veux pas vivre avec un simple souvenir de tes sourires mais c'est tout ce que je peux faire.

Je la serre contre moi un peu plus fort et le sang imprègne mes vêtements. Les minutes passent et je ne suis plus rien qu'une coquille vide. J'ai comme le sentiment que quelque chose vient de mourir en moi. Je caresse son visage et ma main glisse jusqu'à ses hanches où je peux y sentir son paquet de cigarette coincé dans la poche de son pantalon. Je veux goûter à ses baisers une dernière fois et tandis que je la berce, j'en glisse une entre mes lèvres et en allume l'extrémité. Ma vue se voile de blanc. La nicotine me brûle la gorge mais je peux sentir son souffle contre le mien, la douceur de sa peau, la saveur de ses lippes. C'est tout ce qu'il me faut...

Depuis la fenêtre, le salon se strie de bleu puis de rouge. Les gyrophares agitent les voisins, je peux les entendre marcher au-dessus de moi.
C'est l'heure.


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