Je donne ma langue au chat סּ Hannibal

Neith garda son regard plongé dans celui d’Hannibal. Le poing qui s’était abattu près de sa tête ne l’avait pas fait sourciller d’un iota, mais le souffle brulant contre son visage, qui s’insinuait dans ses cheveux, ça, ça le faisait tressaillir. Il arrêta de sourire, et pencha légèrement sa tête sur le côté et en avant, fixant Hannibal sous ses cils. « Je sais que la situation est censée être critique, mais je peux pas m’empêcher de vous trouver super sexy. » Il tira la langue, « J’crois que le danger ça m’excite. » Il murmura, lui aussi. Hah, oui, il venait de se faire menacer. Ça c’était vraiment le bouquet. Etre exilé du quartier des chats, ça n’allait définitivement pas être possible. « Dites, j’pense qu’on devrait devenir amis, z’en pensez quoi ? » Il sourit en coin – oublié, la façade du gars apeuré. « Parce que malheureusement j’vais pas pouvoir me tenir loin de votre territoire. Tous les chats trainent ici. Vous devez savoir pourquoi non ? Ils sont à vous, tous ces chats, pas vrai ? » Il continuait à murmurer, presque en ronronnant, « Je peux les comprendre cela dit. Je peux comprendre pourquoi ils vous tournent autour de cette façon. Rien qu’à voir la façon dont vous les prenez, et dont vous les tenez. » Il papillonna des yeux. Pour être honnête, il aurait dû partir, il aurait du lâcher l’affaire, il n’avait plus aucune raison de traîner ici et de provoquer ce mec, qui pouvait très probablement l’atteindre au moins une fois – et Néfertiti était le roi de l’esquive, pas de l’encaissement. Les chances pour qu’ils se relèvent après un coup était de probablement 0%.  Alors pourquoi il poussait le jeu jusque-là ? A croire que le danger le stimulait vraiment. (Bon okay, c’était totalement, et vraiment ça.)

Néfertiti l’avait vu venir bien sûr, le moment où il finirait sur le dos, parce qu’EVIDEMMENT, qu’un chef de gang allait lui faire courber l’échine et essayer de le forcer à la soumission. Neith avait dû étouffer chacun de ses instincts pour le laisser faire, parce que tandis qu’Hannibal parlait – non pas qu’il l’écoute vraiment – Neith se rendait compte qu’il avait peut-être là un moyen de parvenir à ses fins. Peut-être qu’il pouvait même essayer de se la jouer cool en faisant semblant d’avoir tout programmé depuis le début. Hm, non, peut-être pas, l’homme n’avait pas l’air /si/ idiot. Mais Néfertiti était à peu près sûr qu’il pouvait se servir de lui pour l’amener à l’aider dans sa quête. Apres tout, les gangs étaient connus pour se rebeller contre le système. Alors peut-être qu’ils pouvaient s’entre aider. D’un mouvement souple et félin, Néfertiti attrapa le bras d’Hannibal, pliant sa jambe pour presser son pied contre le ventre du chef de gang, pour le faire rouler vers l’avant, le faisant à son tour tomber sur le dos, le tout très rapidement. Néfertiti se positionna agenouillé juste à côté de lui, d’une roulade en arrière – ugh, il avait horreur des roulades en arrière, à cause de ça ses cheveux étaient tous relâchés maintenant, il devait vraiment arrêter de faire ça. Il avait ressortit son couteau, et il l’avait pressé tout contre la jugulaire du chef du clan Nord. Aucun contact entre eux, si ce n’était pour cette petite lame. Les sens de Neith étaient aux aguets, parce qu’Hannibal n’était pas si idiot, et qu’il était surtout /dangereux/, très dangereux, et il n’était plus l’heure de jouer. « Dis, j’étais en train de penser à un truc. Mais je ne suis pas sûr qu’en parler ici, alors que les murs ont des oreilles, ça soit vraiment très futé. Alors je vais te laisser mon adresse, et comme je suis sûr que tu voudras ta petite revanche, je sais que tu passeras.  Si tu pouvais éviter de briser ma nouvelle lampe une fois chez moi, j’y tiens. » Il sortit une petite carte de sa poche, et la glissa dans celle d’Hannibal, celle de sa veste. Sur la carte il y avait une photo de la librairie, le numéro et l’adresse de celle-ci. « Viens me voir, et je te proposerais un marché. » Il lui lança un clin d’œil, avant qu’il ne se lève et ne saute sur une poubelle puis une balustrade non loin. En quelques mouvements, il s’était retrouvé sur les toits, s’éloignant déjà dans la nuit mouvementée, le cœur battant à tout rompre.