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Fable moderne → Hannibal

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Carbone
Carbone
COLONEL // PREDATOR
Fable moderne → Hannibal 359331JARED
2016-01-25, 23:50


CHASING YOU KEEPS ME ALIVE

carbone x hannibal

La raison pour laquelle je suis monté dans ce train est aussi celle qui me pousse chaque matin à me lever. Je ne sais si cette raison est bonne ou mauvaise mais ce dont je suis certain, c’est que je lui dois le nouveau sens que ma vie a prit. Vivre non, exister oui.

Vivre n’est plus une peine contre laquelle je me bat mais surtout contre laquelle je me heurte tous les jours. Vivre ce n’est plus respirer, manger et boire. Aujourd’hui, vivre c’est devenir l’hologramme de nos rêves, désirs, malheurs. Acheter un soda avec un bonjour, deux pièces, un merci et un au revoir. Claquer les pavés au rythmes des milliers de pas des autres. Regarder le panneau publicitaire de droite qui offre le rêve d’un voyage sur des plages de sable fin ou le panneau publicitaire de gauche qui vente les bienfaits d’une crème pour le corps. Nos rêves sont faussés par des désirs préfabriqués dont nous estimons avoir besoin seulement car ces panneaux nous mettent en relief la pauvre condition dans laquelle nous nous trouvons à ne pas fouler le sable blanc, à ne pas avoir la peau douce. Autant d’artefacts qui nous rappellent que notre vie n’est vécue que pour et par des mensonges. Il s’agit de maintenir l’illusion que nous sommes heureux dès lors que nos désirs sont comblés. De la consommation, de l’artificiel, de l’argent : ils sont les rouages derrière notre hologramme. Autant d’artefacts qui me rappellent que je ne vis pas si vivre s’en résume à cela.

Peut-être ai-je tord. Peut-être que je cherche à comprendre pourquoi ce que j’admirais et appréciais tant jadis me semble interdit à présent. Malgré cela, je préfère à mes doutes la certitude que mon obsession suffit à me faire exister. Dénuée de sens, ma vie ne vaut pas la peine que ja la contrôle et modèle par choix.

Mon esprit se targue d’écarter mélancolie et folie au profit de cette obsession. Cette obsession, cette raison, Hannibal. Si la joie que sa capture me prodiguerait signifie également le retrait du seul sens restant à ce que je suis, alors en bon fataliste, j’accepterais de ne faire que vivre.

Je m’égare, je pense trop.

Les portes du train se referment derrière moi. Je regarde tour à tour les rangées de sièges. Je le cherche. Nombre d’yeux me toisent, nombre de visages se détournent, se cachent, s’affichent. Je le cherche, je n’arrête pas.

Mon coeur loupe un battement d’angoisse. Il n’est pas dans ce wagon. Dans l’autre alors ? Je m’élance, pressé par le temps, la mâchoire crispée. Mes poings se serrent. Il n’est pas non plus dans ce wagon.

Je continue, je scrute le moindre siège, le moindre faciès à ma disposition. J’écoute les murmures,  les rires, les voix. Je ne distingue pas la sienne. Je m’énerve, je tic. Aurais-je failli ? Aurais-je halluciné en ayant cru voir sa silhouette s’engouffrer dans ce train ? Mon obsession deviendrait-elle trop lourde à gérer pour le peu de raison qu’il me reste ?

Mes mains tremblent. Je pressens une crise, elle approche.

Soudain je le vois. Là, au fond du wagon que je venais de franchir. Comment ne pas le reconnaître ? Hannibal. Mécaniquement je sors mon arme et la pointe dans sa direction. Je sens les sursauts derrière mon dos, vois la stupeur dans les yeux des gens.

Au nom des autorités d’Equilibrium, Hannibal Somerset, je vous demande de me suivre !

Je n’ai aucun droit. Je mens… Je ne suis pas flic. Il me fallait bien pourtant rassurer les passagers, éviter la panique, éviter à Hannibal une fuite trop aisée, non ? Je tic. Je transpire. Mes mains se resserrent autour du revolver, plus fort encore. Je ne veux plus les sentir trembler.

Il s’enfuit. Je l’aurais parié. Je ne peux tirer. Je lui cours après. Un coup de feu part… Merde ! Merde !  Jack, calme toi. J’abaisse le flingue. Il faut que je me ressaisisse, que je garde le contrôle.

Notre course continue mais ne change pas. Il reste devant et moi derrière… Nous arrivons au dernier wagon et si l’espace d’une seconde j’ai pensé « gagné, il est piégé » je le vois à présent ouvrir la porte sur le vide extérieur et disparaître. Je me précipite, je ne veux pas le lâcher. Un petit escalier mène au toit, il le prend, je le suis et manque de peu d’attraper sa cheville.

Le bruit tonitruant du train en marche me donne la nausée, je vacille mais tiens bon. Je monte sur le toit, je le vois en parfait équilibriste poursuivre sa fuite. Pas question que je le perde une fois de plus. Tiens bon Jack, tiens bon.

Je me lève. Ma nausée revient. Les paysages ne sont qu’une succession de lignes floues. Je vacille à nouveau. Je me sens partir, le sol se dérobe… Les lignes floues laissent place au ciel. Serait-ce ma fin ?

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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
Fable moderne → Hannibal Tumblr_inline_notu7edwTD1tpi6el_540
2016-01-26, 00:18
ft. carbone
effect & musicAu nom des autorités d'Equilibrium, Hannibal Somerset, je vous demande de me suivre !

Ca venait de sonner comme le glas.
Ca t'avait pris dans les tripes, ça avait fait stopper ton cœur quelques secondes avant qu'il ne reparte à vive allure. C'était effrayant, douloureux, c'était une adrénaline que tu n'aimais pas. Une adrénaline à laquelle tu pensais avoir échappée, une adrénaline qui était devenue paranoïa depuis la fuite de la prison. Ta décision avait été rapide : tu avais pris la fuite, encore. Tu avais la sensation de ne jamais avoir couru aussi vite de ta vie, ton souffle était déjà coupé, tu manquais d'entraînement ces derniers mois, l'âge commençait aussi à se peser sur tes épaules tout comme la lassitude.
T'étais lassé de fuir, de devoir esquiver les attaques et de t'méfier de tout c'qui peut t'entourer. Tu passais ton existence à flipper, à r'garder les écrans de télévision dans le centre d'Equilibrium pour vérifier que ton visage et ton nom n'circulent pas, tu passais ton existence à stagner sur les regards des autres en espérant qu'ils ne te reconnaissent pas. Mais le fait est qu'ils ne te reconnaissaient jamais. Tu n'arrivais pas à te dire que tu étais finalement un vieux souvenir pour l'monde et qu'au final, un meurtre reste un meurtre : il n'arrêtera jamais la société de tourner.

Ce type qui t'poursuivait, tu l'avais déjà vu. Il était là, dans tes souvenirs et parfois dans tes cauchemars. Tu t'souviens d'lui aux trousses d'un d'ces types du Valhalla qui était présent lors de ton escapade. Son nom ne t'revenait pas tout d'suite, mais son faciès tu n'pouvais décidément pas l'effacer.
La nuit, il t'attrape, il t'pointe un flingue sur la tempe et il t'dit qu'c'est fini, qu'tu vas arrêter de courir. Et tu te réveilles, la respiration saccadée et l'torse trempé. Pourtant, il n'a rien de bien impressionnant ni d'effrayant.

Tu n'saurais l'dire pourquoi, mais il faisait parti de tes nombreux démons.

La voie dégagée, t'avais fini les deux pieds sur l'toit de l'engin. Ton équilibre était médiocre mais tu te concentrais. T'avançais, encore. Deux pas, trois pas. Le paysage défilait, c'n'était plus rien qu'un flou étendu à perte de vue. Des lumières t'aveuglaient mais tu t'forçais. Tu pouvais pas laisser tomber maintenant.
Mais pourtant, au moment où tu t'es r'tourné, il était là. T'avais l'impression d'être fait comme un rat et t'avais beau relativiser, toutes tes pensées s'emballaient. Tu t'sentais comme une bombe à retardement.
Ce gars-là n'pouvait rien te faire, c'était contre son engagement à Ragnarök. Ton sort devait reposer entre les mains de la police d'Equilibrium et c'lui-ci tente de s'faire justice lui-même.
Il n'pouvait rien te faire.
Il n'pouvait rien te faire mais il avait quand même une arme sur lui, ta vie entre ses mains. La fonction n'avait plus d'importance ; vous aviez déjà dépassé les limites.

Puis tout à coup, il s'évapore de ton champ de vision. La seconde suivante, tu l'aperçois au bord du gouffre. Tu t'disais que t'étais sorti d'affaire, que personne n'en saurait rien ou tout du moins qu'sa mort resterait mystérieuse tandis que toi t'aurais disparu dans la nature, qu'on t'oublierait une seconde fois.

T'es un tueur, après tout.
Tu es un tueur.
Tu es un tueur.

Tu n'es pas un tueur.

Tu t'étais allongé sur le toit et t'avais attrapé son bras. Tu l'sentais tendu, prêt à lâcher. Il tremblait ou peut-être qu'le train le faisait vaciller. Dans un râle sauvage « ... bordel... ! », tu l'tirais vers toi.

Tu n'étais pas un tueur mais tu venais de sauver l'tien. Si seulement tu avais pensé à lui dérober cette arme des mains.


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Carbone
Carbone
COLONEL // PREDATOR
Fable moderne → Hannibal 359331JARED
2016-01-26, 01:30


CHASING YOU KEEPS ME ALIVE

carbone x hannibal

Un râle, un poids qui inverse la gravité, je ne sens plus le vide me happer. Puis rien. J'entend mon coeur battre, je n'ose ouvrir les yeux. Il bat si fort qu'il couvre les bruits lourds du train engloutissant les rails, si fort que je n'ai plus que lui à l'esprit. Pendant près d'une minute, je ne perçois aucun autre son. Peu à peu je reprends mes esprits. S'il bat si fort, que ma poitrine me fait si mal, c'est que je suis en vie ? Comment ?

J'ouvre les yeux et m'adapte lentement au décor. Hannibal. Il est la première chose que je vois, puis sa main à mon bras, son souffle court et enfin l'étrange corps que nous formons ensemble. Pour un instant, un instant de quelques secondes, je le fixe. Je ne sais si c'est par stupéfaction ou incompréhension.

Il vient de me sauver la vie. Pourquoi ? Je déglutis avant de m'écarter légèrement. Mes mains tremblent encore et le réflexe de prendre mon arme les calme brièvement. Je la pointe à nouveau sur lui tout en me redressant. Seulement je n'arrive pas à revêtir mon habit d'impassible statue. Mon regard que je veux dur n'est que frustration et de cette même frustration naît une colère. Une colère ne le visant pas lui mais moi. Je me crispe davantage et ne pipe mots, l'arme toujours levée à quelques centimètres de son visage.

S'il y a pire qu'une obsession qu'on ne peut assouvir ni guérir, c'est une obsession criblée d'une dette. Une dette. Elle peut paraître insignifiante et dénuée de sens au commun des mortels mais à mon sens propre, c'en est tout autre. Régler ses dettes fait partie de ces principes qui marquent profondément mes chairs et contre lesquels je ne peux lutter. Si nous avons tous des dettes plus ou moins contraignantes, celle que je viens involontairement de contracter m'est carrément vénéneuse. Je lui dois la vie. Ironique n'est ce pas ? De savoir qu'il me permet d'exister au travers de l'obsession que j'ai à son égard et qu'à présent, l'entièreté même de ma vie lui revient ?

Je ravale ma salive non sans difficultés et plonge à nouveau dans ses yeux. C'est étrange de le contempler de si près, lui que j'eu pour habitude de voir de loin et presque toujours de dos. Lui qui n'avait cessé de m'échapper... Se faire prendre pour m'avoir sauvé, encore une ironie ?

Il est impressionnant et pourtant, je lui trouve un air misérable. Un de ces airs qu'on retrouve chez les chiens errants qui vous mordent si vous les approchez mais qui geignent si vous les abandonnez.

Que dois-je faire ? Je sens l'angoisse monter à nouveau. Je sens la crise approcher. Jack, reste calme. Je ne veux pas faillir, pas devant lui.

Que dois-je faire ? Le laisser s'en aller et m'acquitter de ma dette ? Le tuer et affronter à nouveau l'inhérence de ma vie, les remords ? Je lui agrippe le bras et colle le revolver contre sa nuque en l'incitant à passer devant moi.

Je ne veux pas réfléchir. Je le pousse vers le petit escalier en tentant de garder mon équilibre. Il descend, je descend. Nous revoilà sur la petite terrasse bordant le dernier wagon. Les paysages défilent toujours aussi vite. Je le plaque du mieux que je peux à la parois de fer et me saisit de ses mains auxquelles je passe une paire de menottes.

Pourquoi ne l'ai-je pas simplement tué ? Je n'arrive pas à réfléchir. Je tique, je ferme les yeux, je serre les dents. Calme toi Jack, contrôle toi Jack.

Pourquoi m'avoir sauvé ?

Pourquoi ai-je envie de le savoir ? Pourquoi ai-je envie de lui parler ? Tu vacilles Jack, tu perds le contrôle.

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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
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2016-01-26, 09:49
ft. carbone
effect & music – Tes grossières erreurs, comme toujours, finissaient par te faire mordre les doigts. Tu te détestais viscéralement. Plus que tu ne te détestais déjà. La vérité c'est qu'tu avais fini par réaliser qu'il avait encore sa précieuse arme sur lui mais qu'tu n'avais pas voulu la lui r'tirer. Pourquoi cet élan d'justice ? Tu n'tenais donc pas à ta liberté, ce cadeau qu'on t'a offert sur un plateau d'argent recouvert de sang et de sueur ? Et comme tu l'pensais, le scénario suivait son cours : il s'était relevé et t'avait entraîné jusqu'en bas. Tu n'avais pas cherché à fuir, à esquiver. Il n'y avait plus d'échappatoire, tu sentais le canon glacé contre ta peau et t'avais comme renoncé. Quelque part, t'aurais préféré mourir que d'finir en prison une seconde fois. Parce que tu sais bien c'qui attend les types comme toi : la peine de mort. Peut-être que si t'avais refusé l'invitation de Faelan à devenir l'chef du Nord tout ça n'serait pas arrivé. Peut-être que t'aurais pu aller vivre dans la campagne et littéralement disparaître, effacer ton nom à tout jamais et renaître une bonne fois pour tout. Mais à la place de ça, tu avais choisi de vivre dangereusement, toi qui t'étais pourtant accoutumé à une vie modeste et sans encombre.
Depuis sa mort, tout s'était enchaîné si vite.

Tu te retrouvais une nouvelle fois plaqué contre une paroi glaciale avec force, ta tempe écrasée et gonflée à bloc tandis que tes mains se retrouvaient scellées dans ton dos. Et enfin, il venait de poser la question fatidique : pourquoi m'avoir sauvé ? « ... » Tu avais l'air fatigué. Fatiguer de devoir te justifier lorsque tu tentais de garder en vie quelqu'un. Tu désirais plus que tout de lui répondre qu'tu n'étais pas un tueur. Mais qui te croirait ? Personne, même pas toi. Le sort de ta femme reposait dans le creux de tes mains et te hantait jours et nuits, tu étais un tueur et il fallait t'rendre à l'évidence. Mais c'était dur. Dur d'y croire toi-même. Honnête citoyen hier, assassin le lendemain.

Tu serrais les dents. Tu n'aimais pas la sensation des menottes ; elles te coupaient toujours la circulation et tu avais l'impression qu'elles te tailladaient les poignets à chaque fois. Ce type devait être effrayé à l'idée qu'tu puisses t'en échapper et revenir sur ta décision si bien qu'il était près à t'couper les mains.

« Je l'ignore. »

Est-ce que tu le regrettais ?

Non. Et voilà la tragédie.

Tu regrettais simplement d'être un idiot, d'être négligeant dans des moments aussi cruciaux.
Tu n'avais pas cherché après cela. Tu étais resté sagement la face contre la ferraille en écoutant le son de la ville se mêlant à celui des rails. Ta respiration finissait pas s'engouffrer dans ce méli-mélo de mélodies urbaines. Tu ne cherchais pas non plus à l'regarder. Tu avais honte.
Honte de toi.

« Alors quoi ? Vous allez m'renvoyer là-bas et espérer recevoir une médaille ? J'me rappelle de vous. Et j'me souviens que mon cas n'vous concerne pas à moins que votre organisation a changé d'bord...
Ou à moins qu'ça n'soit que personnel.
 »


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Carbone
Carbone
COLONEL // PREDATOR
Fable moderne → Hannibal 359331JARED
2016-01-26, 11:06


CHASING YOU KEEPS ME ALIVE

carbone x hannibal

Je l'écoute me répondre ce à quoi je m'attendais. Pourquoi me sauver la vie ? Pourquoi devait-il y avoir une raison claire à cela. N'est-ce pas le propre de l'Homme de faire des choix sans réflexion ? Lui que je vois comme le meurtrier parmi les meurtriers, lui à qui je reproche l'acte impardonnable. Assassin de son épouse, condamné et libéré à tord. Chef du gang du Nord. Il m'a épargné.

Encore une fois je tique, ma colère s'écoule en frustration et je ravale une salive amer. Plus je le regarde, plus je me vois. Cet air pathétique, cet air que je retrouve dans mon reflet tous les matins. N'ai je pas aussi tué ma propre femme ? Marie. Sans mon égocentrisme, sans mon égoïsme, peut-être serait-elle encore là ? Ma gorge se noue à présent. Je range mon arme et l'observe détourner son regard de moi. Il a honte et cela m'agace.

Je me sors une clope, me l'allume et observe sens intérêt ses mains menottées. Les miennes tremblent un peu moins mais la crise demeure tapis, prête à surgir, je la sens. Je soupire. À quoi bon l'avoir ficelé ainsi et pour en faire quoi... Il disait vrai en mentionnant le fait que mon organisation n'a rien à voir avec ce genre d'arrestation, qu'il s'agissait tout simplement d'une affaire personnelle.

Je lui souris sans conviction aucune que celle que tout comme il ne savait pas pourquoi il m'avait sauvé, je ne savais pas quoi faire de lui à présent. Une dette, c'est affreux, ce genre de dette, c'est l'Enfer.

C'est personnel effectivement.

J'aimerais pouvoir lui dire ce qu'il représente pour moi, le remercier de m'avoir maintenu en vie par ses fuites. Lui hurler cette rage acide qui me brûle les veines, cette rage de le voir refléter ce que je hais en moi, ce que je hais en lui. Comment ? À par ce que j'estime percevoir et comprendre de sa vie, de ce que j'en ai lu et entendu dire, je ne le connais pas.

J'ai poursuivis durant des mois un homme dont je ne sais rien si ce n'est les grandes lignes. Si la réponse "Je l'ignore" devait s'atteler à une autre question, c'est "Pourquoi était-ce lui mon obsession ?"

Presque imperceptible et depuis quelques temps déjà, une réponse flottait dans mon esprit. Il me comprendrait, lui. Je n'ose me l'avouer, je ne veux pas. J'ai honte. Encore une fois, cette honte, je la retrouve en lui. Cela m'agace davantage. Je jette mon mégot et le toise, cherchant son regard. Mes doigts pianotent dans le vide. Ne cèdes pas Jack. Je ne tiens pas à accepter le fait que la seule personne avec qui j'aimerais discuter intimement soit la personne en face de moi. Cette même personne à qui je voue rancoeur et colère. Cette même personne qui, après des cavales sans relâches et sans nombre, enfin, a fini dans mes filets.

Oui, mais pas du fait de mon labeur, mais par pitié à mon égard. Encore une fois mes lèvres se crispent. Mon esprit vacille. La crise est là, frôle mes tempes, assaille mon rythme cardiaque. Que faire de lui ? Je veux le libérer. Non. Le garder. Mais pourquoi ? Jack reste calme, reste tranquille. Jack, garde le contrôle.

Je ne veux pas céder, pas devant lui, pas maintenant. Trop tard pourtant. Je m'accroupis, enfonce la tête dans mes genoux et bascule légèrement d'avant en arrière en retenant mon souffle.

Pars... Va t'en !

Je jette les clés à ses pieds. Jack, t'es con.

Je vais le regretter mais je ne peux décemment penser clairement. Trop de stress, trop de contradictions et cette envie irrépressible de le libérer, de m'acquitter qui finalement ressort d'entre toutes mes pensées, en flash lumineux dans mon esprit... Qu'est ce qui a bien pu m'inspirer un tel élan de sympathie ? Hannibal, menotté et le regard lâche, Hannibal capturé et triste victime de son sort. Pourquoi...

Pourquoi l'idée de ne plus avoir à le traquer me rend triste ? Pourquoi lui offrir sa liberté me rend triste ? Jack, tu dérailles. T'as l'air d'un con, d'un pauvre con. Mes crises d'angoisses sont les pires. Cette situation est la pire. Franchement, ne serait-ce pas le scénario d'un polar de série B qui passerait à la télé la nuit pour peu qu'on tombe sur la bonne chaîne ?

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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
Fable moderne → Hannibal Tumblr_inline_notu7edwTD1tpi6el_540
2016-01-26, 11:44
ft. carbone
musicPars, va t'en !.
L'odeur de la cigarette s'était peu à peu escomptée dans le paysage mais elle te restait dans les narines. Tu la détestais. Tu la détestais car elle te rappelait de vieux souvenirs au delà de son goût répugnant. Elle te rappelait l'odeur du salon quand ta mère avait oublié de jeter ses dizaines de mégots d'la vieille, elle te rappelait ta jeunesse quand Faelan t'avait tendu ta première clope, elle te rappelait les baisers d'Ellen plein de nicotine quand elle venait de balancer sa cigarette par le balcon, elle te rappelait ces moments où elle te serrait si fort dans ses bras et qu'tu grommelais à chaque fois. C'était dégoûtant mais ça te manquait plus que tout au monde.
Qu'est-ce que tu donnerais pour qu'la nicotine puisse à nouveau s'retrouver sur les lèvres d'Ellen, sur ses vêtements, dans le creux d'son cou. Tu revoyais ces images à chaque fois jusqu'au moment où elle baignait dans un bain de sang, qu'tu la prenais contre toi en pleurant, en hurlant, en te haïssant. Ellen n'sentait plus la nicotine, ce soir-là. Elle sentait le fer.

Alors maintenant, quoi ? Cela devrait expliquer pourquoi tu n'avais pas pris la clef et qu'tu ne t'étais pas enfui comme le ferait n'importe qui lorsque la porte de la liberté venait d's'ouvrir. Non, à la place tu t'étais approché de lui. De lui qui f'sait parti de tes démons mais qui, tout à coup, t'apparaissais comme un enfant apeuré et inconsolable, un être fragile, déjà en miettes, dont certaines pièces du puzzle se sont évaporées à tout jamais. C'était une œuvre inachevée, le résultat d'un artiste maudit.

Tu jouais au con Hannibal. Tu jouais au con.
Tu v'nais vers lui. Doucement, soupirant. Tu t'laissais tomber à ses côtés. La clé était encore en plein milieu de la passerelle. Tu restais les mains dans l'dos et ton genou venait tapoter sa cuisse. « Comme ça, si facilement ? »

Qu'est-ce que tu foutais, putain. Qu'est-ce que tu foutais. C'était un jeu malsain, t'allais le regretter, t'allais le regretter. Tu l'savais, tu l'savais.

« Le problème c'est que j'ai perdu ma souplesse et je n'risque pas de pouvoir me libérer sans un peu d'aide. »

Dis-tu avec nonchalance, presque ennuyé.
T'essayais de l'occuper, t'avais bien compris qu'ton bourreau était devenu une boule d'angoisse incapable de bouger, penser. Tu demeurais silencieux une nouvelle fois. Tu n'savais jamais comment gérer de telles situations, tu préférais les fuir. Tu savais effrayé mais tu ne savais pas rassuré. Ou du moins, tu avais oublié.

Ta tête se balançait vers l'arrière et tu prenais une grande respiration, appréciant ce semblant de calme après la tempête.

« De fait, je reste. »


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Carbone
Carbone
COLONEL // PREDATOR
Fable moderne → Hannibal 359331JARED
2016-01-26, 12:49


CHASING YOU KEEPS ME ALIVE

carbone x hannibal

Je me calme petit à petit et l'écoute. Étrangement sa voix a un petit quelque chose de rassurant, de confortant. Évidement éprouver cela grâce à lui m'agace mais je préfère entendre raison et laisser mes griefs à son égard de côté. Sa proximité me met tout de même mal à l'aise et je m'écarte d'un petit mètre. Je n'ose pas le regarder. Pas pour le moment. Je cale mon dos plus confortablement à la rembarre de fer. Elle tremble avec force des sursauts de rames.

Je n'arrive pas à répondre à sa question. Si facilement ? Ce n'était pas facile et pourtant, à l'instant présent, cela me semblait l'être. J'aurais pu le lui redire sans plus flancher, sans plus tiquer. Pars, tu es libre, je m'arrête là. Il reste pourtant. Cet imbécile reste. Je souris. Il doit être aussi con que moi je suppose ? L'un à relâcher sa proie, l'autre à demeurer dans sa cage, la belle affaire...

Je sors une nouvelle clope de mon paquet et l'allume. J'ai besoin de monoxyde, j'ai besoin de me revitaliser. J'inspire la première bouffée de fumée grise avec avidité et lève les yeux vers le ciel. Étrangement, il semble constant à contrario des paysages de lignes floues. L'orage dissipé, voilà que l'atmosphère prenait des teintes de sérénité, de quiétude. C'est déroutant.

J'ose un regard sur Hannibal. Je ne peux m'empêcher de ressentir cette sympathie, cette étrange et sourde sympathie à son égard. Est-ce qu'un homme brisé est capable d'un sixième sens lui permettant d'entrevoir les brisures d'un autre ? Peut-être, je ne sais pas.

J'hésite... Es-tu l'homme le plus bizarre que je connaisse, ou le plus stupide ? Rester... quelle idée...

Mon sourire s'étouffe à l'enchevêtrement d'une nouvelle bouffée de cigarette. Jack, tu te radoucis. Jack, t'es le plus stupide des deux. Je me saisis des clés et m'approche méticuleusement de la prison double, prenant soin de garder une distance pieuse. La paire de menottes tombe, je la laisse choir.

Il est gentil. Si l'on m'avait dit au matin que je penserais cela d'Hannibal, je me serais étranglé d'un rire jaune. Pourtant je ne peux le nier. Pourquoi ? Est-il ce meurtrier qui fut tant raillé et décrié par la presse à l'époque ? Ce meurtrier qui, jadis, avait accroché à mon coeur une amertume et une haine si noire que je n'en dormais plus la nuit ? Le temps nous change, je ne cesse de me le répéter. Mais... qu'il me change à son propos me laisse perplexe. Hannibal, qui es-tu réellement ?

Je le regarde à nouveau. Sans cette colère qui d'ordinaire voile mes yeux, je lui trouve des traits marqués, fatigués. De quoi au juste ?

Tu m'as sauvé la vie. Je t'ai libéré. Nous sommes quittes je suppose...

Le remercier, je n'y arrive pas. Ma gêne ou plutôt ma honte, sont encore trop fortes. À présent que ses menottes ne sont plus, il est libre de partir. Or s'il s'en va, je me retrouverais seul à nouveau. Je chasserais mes fantômes et lui, démon, obsession et maintenant égal se rangerait dans le tiroir à souvenirs. Triste Sir, tu n'es qu'un enfant.

Le ciel me rassure, éponge mes doutes, mes pensées brouillons. Je maintiens mes iris sur ses couleurs azurées.

Ça t'es déjà arrivé de vouloir tout quitter ? De partir loin, loin de tout ce qui te rappellerait à ta vie actuelle ?

Jack, ne sympathises pas. Tu t'en mordras les doigts Jack. T'es faible Jack. Je m'étire et déplie un peu plus mes genoux vers l'extérieur. Hannibal. Le monstre, l'homme aux chemises tachées de sang. Hannibal, est-ce possible que t'ai réussi à me rassurer ? Un homme mauvais n'aurait pu le faire. Qui es-tu. Qui es-tu... Ce que je me sens bête.

Au fait... Moi, c'est Jack.


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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
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2016-01-26, 13:39
ft. carbone
music – Une fois libéré de tes liens, tu avais envie d'exploser de rire.
Tu avais envie d'exploser de rire parce que tu n'avais toujours pas envie de repartir. Quelque chose te retenait, te clouait au sol. L'obligation, l'empathie, l'espoir, la fatigue. Tu ne cessais de te questionner mais tu n'y trouvais jamais de réponse, comme toujours. Tu avais la sensation ne n'avoir ni contrôle sur ton corps, ni sur ton esprit. Tu voyais l'essentiel de ton existence d'un œil extérieur, tu étais devenu ton propre spectateur. T'avais la sensation de partager ta vie avec quelqu'un d'autre en toi.
Le soldat dégainait une nouvelle clope et contrairement à tes habitudes, tu n'avais pas tiré la moue. Tu étais resté de marbre et tu le fixais du coin de l'oeil comme un objet dans un cabinet de curiosité. Sans doute te regardait-il de la même façon et quelque part, il y avait de quoi. Vous étiez sans doute ennemis jurés depuis des années mais vous voilà au bout d'un train, dans une destination hasardeuse, à discuter autour d'une cigarette et une bonne vieille mélancolie. Peut-être que dans une autre vie vous aurez l'occasion de refaire ça plus souvent. Une vie dans laquelle votre passé ne vous pourchasserait pas. Tu ne le connaissais pas comme lui pouvait te connaître mais tu pouvais lire sur ses cernes noires le poids de la vie, la souffrance qui s'était accumulé. Il avait les yeux vitreux et le ton endormi. C'était un drôle de miroir.

Ca t'est déjà arrivé de vouloir tout quitter ? De partir loin, loin de tout ce qui te rappellerait ta vie actuelle ? Tu baissais la tête. Si ça t'étais déjà arrivé ? Des milliards de fois. Tu y pensais chaque seconde, chaque fois où tu t'approchais des frontières d'Equilibrium et où ta tête se remplissait de et si... Mais comme à ce moment même où quelque chose t'obligeait à lui tenir compagnie, quelque chose t'obligeait à demeurer à Daftland, cette cité pourrie, corrompue, dictée par la propagande. Mais tu l'aimes, ta ville. Tu y étais né et tu y avais grandi. Tu t'y étais trouvé des amis, tu avais fait tes études, tu étais tombé amoureux. En dépit de tout, toutes les rues sont hantées par de vieux souvenirs d'enfance, de l'adolescence, d'hier et sans doute de demain. Tu aurais jusqu'à la fin de tes jours des menottes invisibles fermement accrochées à cette cité.
Au fait... Moi, c'est Jack.

Tu avais redressé les yeux vers lui et tu ne savais pas trop quoi lui répondre. Te présenter serait inutile, il avait sans doute passé ces dernières années à scruter ton dossier et tes photos. Il savait sans doute plus de choses sur toi que toi tu ne savais.

« Je sais qui tu es. »

Soufflais-tu. « Je me souviens de toi. Silence. Je me souviens qu't'avais l'air de haïr le monde entier quand j'ai disparu à l'horizon. »

Il y avait des images que tu ne pouvais pas supprimer de ta mémoire et celle-ci en faisait partie. « Et si, j'ai toujours voulu le faire. Mais j'ai des devoirs, tout comme toi. Un maigre sourire se dessinait sur le coin de tes lèvres et tu ajoutais : parce que sinon tu n'serais pas là avec moi. »

Jack. Ca te revenait doucement, maintenant. Tu t'souvenais d'son nom hurlé loin derrière toi par d'autres voix agressives mêlés aux rires de Faelan à tes côtés qui jouissait sans doute plus que toi de ta nouvelle liberté. « Ca m'ferait presque culpabiliser. » Avouais-tu en riant doucement. « Mais honnêtement je suis fatigué de devoir courir pour vivre. Alors... Tout quitter finirait par me tuer. » Tu te frottais les poignets. « Tu comptes continuer à me traquer ? »



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COLONEL // PREDATOR
Fable moderne → Hannibal 359331JARED
2016-01-26, 15:02


CHASING YOU KEEPS ME ALIVE

carbone x hannibal

Je ne peux m'empêcher de sourire à la fois triste et amusé par notre conversation. Elle a des airs de nostalgie couleur sépia, de vieux film de Francis Ford Coppola où les gangsters refont le monde et leur passé, surtout leur passé.

Hannibal est différent de ce à quoi je m'attendais, de ce que j'imaginais. Cette fatigue, ces marques que son visage porte comme un fardeau, sont  à l'égal des miennes. Nous sommes de ceux qui vivent par ce qu'il le faut, notre passé collé au dos. Un passé sangsue qui nous vampirise sans relâche, sans arrêt. Il nous pompe notre énergie mais nous ne pouvons pour autant nous en défaire. S'en séparer, c'est être courageux, être sûr de ne pas regretter un visage, des paroles, une musique... bref, nos souvenirs. Ironie, ironie, quand tu nous tiens.

Oh oui, j'ai haïs le monde entier mais surtout, je t'ai haïs toi...

Pas une once de colère ou d'amertume, toujours cette étrange mélancolie, cette grise sensation qui voile mon sourire, qui voile le sien. Il me parle de ce que je ne peux que comprendre. Nos devoirs imposés, notre route toute tracée dont on ne peux vraiment se détourner... Il dit vrai. Et sans cela, nous ne parlerions pas, là, maintenant. Il dit vrai, tellement vrai. Mes lèvres s'affaissent, cette réalité me pince lestement le coeur. Quel sens aurait alors eu ma vie ? Serions nous ailleurs que dans ce train, à échanger une bière, une blague ? En quoi sommes-nous si différents en fin de compte ? Il aurait très bien pu se retrouver à ma place et moi à la sienne. À quoi tiennent nos destinés si ce n'est des détails mineures, des choix de semblants si anodins...

Je soupire et termine ma cigarette pour en enchaîner une troisième. C'est étrange, mes mains ne tremblent plus. Mes pensées ne me transgressent plus. Hannibal, tu es un bien curieux personnage, un bien curieux remède.

Je te comprends. Je suis fatigué également...

J'expire un nuage trouble et l'observe se dissiper en quelques secondes sous la vitesse imposée par les élancées du train. Où allons-nous au fait ? Je ne sais pas. Je ne tiens pas plus que cela à le savoir. Étrange. Jack, tu t'évapores, tu t'fonds dans ta fumée de cigarette.

Sa question me rappelle à une réalité qui quelques heures encore au par avant était la seule que je pouvais envisager, la seule à laquelle je pouvais me raccrocher. Je me tourne en sa direction, lui offre un sourire à peine perceptible, plonge dans ses iris noires. Jack, tu t'évapores, tu t'évapores.

Je dois t'avouer que si j'arrête de te traquer, alors ma vie perdrait son sens. À croire que c'est moi le plus stupide de nous deux.

Je rallume la braise rougeoyante de mon mégot. J'ai envie de m'allonger, de m'endormir, d'être bercé par la sérénité régulière de vagues marines, de ne jamais me réveiller. Je me sens si las tout d'un coup. Pourtant je ne m'allonge pas, je ne cède pas, je ne détourne pas le regard. Je veux graver ce moment dans ma mémoire. Je veux me souvenir de l'Hannibal d'aujourd'hui en plus de ceux de tous les hier qu'il y a derrière nous.

Je ris à mi voix, doucement, vaguement.

Tu es mon démon Hannibal et... en général, on ne se défait pas si facilement de ses démons.

J'écrase le filtre brunit contre le sol en poursuivant sur un ton plus rieur.

À moins que tu ne connaisses un bon exorciste, j'aurais du mal à me débarrasser de ces années où j'ai entretenu mon obsession à ton égard.


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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
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2016-01-26, 15:38
ft. carbone
music – T'avais du mal à imaginer qu'tu puisses devenir une obsession pour quelqu'un. Autrefois, t'avais jamais été qu'un type qu'on n'regardait pas dans la rue. L'type qu'on oublie facilement et dont l'nom nous revient parce qu'il est plutôt original. Et même une fois avec l'étiquette de meurtrier, la police n'avait même pas cherché à te traquer. Tu passais devant les caméras de surveillance avec la crainte que ton visage ne soit reconnu mais jamais rien ne se passait. Tu étais devenu une sorte de fantôme. Alors voir ainsi Jack s'être démené toutes ces années pour te retrouver et enfin te passer les menottes te faisait d'la peine mais, quelque part, avait fini par t'flatter. Tu avais de l'importance pour quelqu'un, une importance malsaine et à la fois étrangement excitante. Tu n'étais pas friand du danger et des défis mais celui-ci était de taille, il était suffisant pour attiser ton attention.
Il n'semblait pas pouvoir vivre sans toi alors qu'tu avais toujours vécu sans lui. Il te hantait dans tes cauchemars mais une fois le jour levé, son visage disparaissait dans les méandres de tes songes les plus enfouis. Difficile de penser une seule seconde que tu étais sa Némésis.

Tu t'étais redressé et t'étais planté face à lui, accroupi, les yeux plantés dans les siens. De plus près, son regard semblait plus perçant qu'il ne l'était. Tu arrivais à y déceler un semblant d'étinceler qu'il suffisait de rallumer en un claquement de doigt.
Oui, c'était si simple...

« Pourquoi tu parles au passé ? »

Putain, arrête toi Hannibal.
Arrête-toi, qu'est-ce que tu fous ? Qu'est-ce que tu fous, tu veux mourir ? Elle te manque tant qu'ça, ta cellule et ta tenue orange ? Ils te manquent tes camarades de prison, ceux qui t'ont brisé les os par pur plaisir ? Ils te manquent à c'point ces flics sans cœur qui vous r'gardent comme des poissons dans des aquariums ? T'as vraiment envie d'être la source d'intérêt des psy, des écrivains, des journalistes avant d'retomber dans l'oubli ?


T'avais jamais été un grand égoïste, au contraire. Mais t'voilà à t'jeter dans la gueule du loup en espérant refaire naître quelque chose dans l'coeur d'ce type qui pourrait te courir après jusqu'à son dernier souffle. C'était étrange de devenir la muse de l'existence d'un individu auquel on n's'était jamais intéressé véritablement. Ta grande main se tendait vers lui et tu attrapais son visage entre tes doigts, tu serrais sa mâchoire avec hargne et tu l'obligeais à t'fixer.

« La chasse n'est pas finie. »

Sur ces mots, tu t'étais relevé, droit comme un i. Tu le regardais de haut une nouvelle fois. « Je n'suis pas un surhomme, j'n'avais ni pouvoir ni envie mais j'ai réussi à t'filer entre les doigts. J'ai réussi à t'filer entre les doigts grâce à ton incompétence. Alors non, ce n'est pas fini. Bats-toi, Jack. »

Tu étais sur tes gardes, prêt à déguerpir pour continuer cette course acharnée.



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2016-01-26, 16:33


CHASING YOU KEEPS ME ALIVE

carbone x hannibal

J'ai du mal à soutenir son regard. Il a quelque chose de magnétique, de dérangeant... de dérangé ? L'espace d'un instant je demeure muet, incapable de parler, incapable de bouger comme pétrifié par ses mots, par son aura qui de sereine venait d'imploser en pure électricité. Elle est vive, statique, elle se répand dans l'air. Elle suinte de son aura, de la mienne.

Je la sens hérisser le moindre poil couvrant ma chair, entrer en moi, éveiller mes sens, tous mes sens... Je souris. « La chasse n'est pas finie. » Ses doigts me glacent et pourtant leur toucher n'en rend mon visage que plus exalté, plus brûlant. Mon démon, mon paradoxe. Il ne fait qu'attiser cette flamme, cette flamme que j'ai de vouloir le consumer, me consumer, nous consumer dans ce défi de dernier recours à ma vie. À cette main qu'il me tend, à ce jeu qu'il m'offre, à cette journée : je porte un toast, du plus blanc de mes sourires, du plus brillant de mes regards que je lui offre, la chasse peut reprendre.

Jack, t'es un volcan qui va pas tarder à déverser sa hargne. Jack, t'es rouge, t'es passion, t'es flamme. Jack, tu vis et putain, ça fait du bien.

Me battre ? Je vais le faire, plus que jamais et avec une différence de taille : je me battrais par plaisir. Un plaisir cru, vicié mais si bon, si jouissif. Rien à voir avec la colère qui m'aveuglait, rien à voir avec nos poursuites de vengeur et de fugitif. C'est du plaisir à l'état brut. J'avale difficilement ma salive, soutient encore son regard. Je veux le voir imploser de la même ivresse.

Je me redresse et cette ivresse, cette ivresse que distille ma soif animale, cette ivresse se répend plus encore. Hannibal, je t'aurais.

J'ai chaud, mon coeur loupe trop de battements. L'adrénaline démare son théâtre burlesque. Je colle mes lèvres à son oreille.

Cette fois ci, tu ne m'échapperas pas Hannibal.

Je le pousse violemment contre le sol et me relève. Je jette mon arme dans le vide.

À l'ancienne.

Je m'embrase, je ris. Mes yeux sont grands ouverts. J'ai des airs de fou, de renégat à qui on octroie le paradis, de grand-mère à qui on prêche Dieu, de petite fille à qui on offre une poupée, de prête à qui on autorise le sexe. J'existe.

Je regarde un instant le ciel. Il est plus bleu qu'avant, plus fou, moins immobile. Je me confond avec la vitesse du train, sans doute du fait de mon coeur qui trompait sa platitude habituelle pour des saccades sans rythme. Je me prépare. J'attend de voir à nouveau son dos, de le voir me fuir, de le sentir m'attendre.

Avant qu'il ne s'élance je le retiens d'un dernier sourire.

Si tu perds et que je t'attrape, tu te démerderas seul pour enlever les menottes.

Un défit sur un autre défi. Une promesse de n'être plus un cauchemar mais une ombre écarlate, des cendres sur lesquelles un feu pourra toujours s'allumer. Et tandis qu'il me tourne le dos et tend à disparaître, entre mes lèvres toujours étirées se dessine, imperceptible, ma reconnaissance... Merci Hannibal.

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2016-01-26, 17:01
ft. carbone
music – Le voilà.
Le voilà le véritable visage. Le même que cette fameuse journée qui signait la fin de ton enfermement. Ton cœur s'était emballé à tout va et tes sens étaient à l'affût. Il t'avait renversé sur le sol et avait balancé son arme avant de te regarder avec ses grands yeux soudainement perçants, effrayants. Tu t'étais relevé doucement pour ne pas perdre l'équilibre, les secousses du train étaient parfois violentes et tu ne tenais pas spécialement à passé par-dessus bord. Prêt à bondir comme un chat en fuit, les jambes légèrement pliées et écartées, il avait suffit d'un dernier regard entre vous deux pour signer le top départ. Il ne te retirerait pas les menottes la prochaine fois et peut-être bien même qu'il se tiendrait à te rapporter aux autorités. Et si toi tu gagnais, tu supposais que tu n'allais pas lui sauver la vie une seconde fois. Tu n'es pas un justicier, ni un monstre. Mais parfois il faut savoir faire des sacrifices et tu n'étais pas prêt à remettre ta liberté en jeu pour les beaux yeux de Jack, bien que, typiquement, c'est ce que tu faisais plus ou moins de faire. Pourtant quelque chose te disait que ce jeu du chat et de la souris ne prendrait guère fin et sur le coup, c'était excitant.

« J'espère que dans une autre vie on aura l'occasion d'aller boire un verre. »

Un large sourire s'était étendu sur tes lèvres, on y voyait toutes tes dents malgré ton air constamment sévère. Tu t'étais enfin retourné sans la crainte de recevoir une balle dans la colonne vertébrale et tu avais pénétré à l'intérieur du wagon en courant à toute allure. Les passants te regardaient médusés et tu ne prenais pas le temps de regarder par-dessus ton épaule pour vérifier si Jack suivait le rythme.
Puis tout à coup, le train s'était stoppé, nettement, te projetant vers l'avant. Tu avais eu le temps de te rattraper au dossier le plus proche sous le souffle exaspéré d'un des passagers face à tout ce brouahaha.

« Suite à une panne de signalisation notre train est stationné au milieu de la voie. Le trafic reprendra dans quelques minutes merci de ne pas tenter d'ouvrir les portes. »

La voix robotique s'était tue dans un dernier bip. C'était le moment d'en profiter. Tu t'étais dirigé jusqu'à la sortie et avait forcé la porte. La seconde qui suivait tu te retrouvais au beau milieu de rien de rien. Ce train était à destination de Mexico et il était hors de question d'aller prendre des vacances de l'autre côté de la frontière.
Autour de toi, la campagne. Difficile de croire que tu étais encore sur le territoire d'Equilibrium.

Il faisait un peu plus chaud qu'en ville, c'était agréable.

« Alors on suit l'rythme ? »

Tu te retournais et lui lançais un clin d'oeil tandis que le train se faisait engloutir par l'horizon.



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2016-01-26, 17:45


CHASING YOU KEEPS ME ALIVE

carbone x hannibal

Je regarde sa silhouette se désagréger en ombre, mouvante filante. Il évite le moindre angle, recoin, bras qui dépasse. Il enjambe les sacs, les jambes délassées et tel un buvard, j'absorbe tous ses mouvements et les reproduis.

J'en perds haleine, j'en perds le nord, l'est, le sud, l'ouest. Je me fiche de savoir quelle heure il est, pourquoi la dame au foulard bleu me dévisage stupéfaite, quelle est la prochaine station. Je me fiche de savoir que le monde ne tourne pas rond, que les poules aident des dents et que les poissons volent. Tout ce qui m'importe en cet instant, si éphémère, si unique et qui se reproduit seconde après seconde, c'est notre course.

Ce n'est même plus une course, ce n'est même plus un jeu, c'est notre lien. Sans doute le seul que j'aurais jamais avec lui, le seul qui est tangible dans cette réalité, dans ce siècle. Alors oui, lorsqu'il m'a dit ce à quoi je pensais il y a quelques moments en arrière, cette bière, cette amitié qui aurait pu naître dans une autre vie, mon sourire se teinte d'une tristesse sourde mêlée d'une joie brûlante.

Pas question d'envier un temps qui n'a pas vu le jour et qui ne le verra pas. Cette vie n'est pas si mal, ce lien n'est pas si fade. Au contraire. Je m'en rends compte à présent. Il me teinte d'un rouge si vif qu'il en ferait pâlir les plus beaux rubis. Ce rouge, j'en suis sûr, doit se retrouver en lui, en moi.

Le train s'arrête, les passagers râlent. Moi, j'exulte. Je le vois forcer une porte et sauter. Il me faut moins d'une minute pour le rattraper. Je saute, roule dans l'herbe me relève et à l'image de ce fou nouveau né que je suis, j'ouvre les bras au plus grand possible, accueillant le ciel, accueillant la campagne.

J'accélère mon rythme. Je ris à sa provocation.

Vieillard, attend de voir...

Je prend sur moi, force ma cadence, force mon coeur à battre plus fort, mes muscles à chauffer davantage. J'arrive à sa hauteur, non sans peine mais surtout avec une grande satisfaction. Je me décale et poursuis ma course sur la même ligne horizontale.

Je sors les menottes de ma poche et les agite en l'air. Un rictus fend mon visage tandis que je le dévisage avec défiance.

Tu manques à tes copines !

L'herbe est tendre mais mesquine, plus mesquine que nous, pauvres coureurs ; elle cache des buttes et des trous de taupes. Je perd un instant mon attention en cherchant à les éviter mais me rattrape à temps, à temps pour ne pas tomber et perdre. Seulement cela venait de me rapprocher de lui et alors que je tend le bras pour me saisir de son haut, j'hésite, je me retiens.

Encore un peu... J'ai encore envie de courir un peu. Si je lui passe les menottes, si je le capture... Alors quoi ? Jack, il n'est plus question que ton esprit vacille. Jack, sois franc. Je ne le livrerais à personne, c'est une évidence.

Mon égoïsme revient. Le même qui m'avait poussé à garder Marie sous couvent de mes bras. Le même qui m'avait poussé à mettre Aurore chez mes parents. Le même qui m'avait conduit à refuser les relations sociales. Je le retrouve, une fois de plus. Je veux qu'Hannibal, celui qui court devant moi, celui qui me fuit, qui m'attend, que je course, que je lâche... Je veux qu'il soit mon démon à moi seul et pas un de ceux qu'on étale sous les yeux d'un psychiatre, pas un de ceux qu'on exorcise par prières.

Jack, t'es un peu con, t'es un peu tordu.

Tu vas perdre Hannibal. Je t'aurais !

Je souris.

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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
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2016-01-26, 18:18
ft. carbone
music – Deux gamins.
C'était comme rattraper tout c'temps perdu. Plus tu courrais plus t'avais la sensation de t'éloigner de ces années à broyer du noir dans un coin d'la pièce. Plus tu courais et plus le visage d'Ellen ensanglanté disparaissait. Plus tu courais et plus la prison devenait un lointain souvenir. Plus tu courais et plus tu te sentais libre. Libre de rêver, libre de penser. Toi qui appréhendais chacun de tes pas dans chacun de tes déplacements, te voilà à apprécier d'être traqué comme un vulgaire gibier. Ton cœur battait à tout rompre, ta gorge était brûlant et ton souffle saccadé mais ton allure ne ralentissait pas. Lorsque tu t'aventurais un peu plus dans la nature avec Jack à tes trousses, tu te permettais de pousser des cris, tantôt amusés tantôt libérateurs, tantôt fous.
Jamais tu n'aurais imaginé qu'avoir quelqu'un dans ton dos pouvait être si exaltant et réparateur. Tout te semblait possible, soudainement, et, quelque part, t'espérais que cette course effrénée puisse ne jamais s'arrêter.

Tu entendais le scintillement des menottes et tu tentais d'aller encore plus vite, esquivant les embûches sur le chemin : les racines, les trous dans la terre. Tu manques à tes copines ! Tu riais. Tu riais si fort que ta voix avait sans doute porté dans tous les champs aux alentours. Tu vas perdre Hannibal ! Tu poussais un râle et te forçais à aller encore, encore plus vite.
C'était finalement toi qui perdais le rythme.

« Un Somerset ne perd jam- »

Bam. C'était la butte de trop.
Tu t'étais vautré vers l'avant et bénissais ces terres d'être si moelleuses, autrement la chute aurait été bien moins agréable. Ca t'apprendra, à trop parler.
Tu t'étais mis sur le dos pour lui faire face cette fois-ci. Tu reculais en rampant au sol mais tu ne t'étais pas encore remis de ton échec, essoufflé, épuisé. Ta jambe commençait à te lancer et tu voyais déjà Jack se rapprocher fièrement avec ses menottes. Dans le coin de tes lèvres, un sourire se dressait.

« C'est pas fini. Prononçais-tu entre deux halètements. Je peux encore me battre, haha. »

Tu n'étais en effet pas prêt à déclarer forfait de suite. S'il le fallait, tu lui collerais un, deux coups. De quoi le faire reculer, de prendre l'avantage. A la course, tu ne l'aurais jamais. Jack avait été entraîné dans le but de courir après le Valhalla, des gens surentraînés et toi... Toi tu n'étais rien d'autre qu'un ancien professeur de boxe un peu rouillé. Tout ce que tu savais faire, c'était frapper aux bons endroits pour maîtriser la situation à nouveau. Alors, qu'il approche.



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Fable moderne → Hannibal 359331JARED
2016-01-26, 19:11


CHASING YOU KEEPS ME ALIVE

carbone x hannibal

Je l'observe avec ravissement se vautrer, se coupant en plein élan d'une réplique que j'eu prédis bien fumeuse ! J'éclate de rire. Sincèrement, pleinement. Depuis combien de temps n'avais-je pas ri de la sorte ? Je me tiens les côtes, je recule un petit peu. Je ne tiens pas à me prendre les pieds dans la même butte et à finir sur lui. Et je ris, encore, et encore.

Tu voulais dire, un Somerset ne perd jamais, sauf en cas de terrain accidenté ?

Mes yeux perlent de timides larmes, produits de cette tranche d'humour que je venais de dévorer. Je m'accroupis en gardant une distance raisonnable, assez pour ne pas risquer un coup, une entourloupe. Je l'observe, piteux, piégé, à terre.

Évidement il ne s'avoue pas vaincu et c'est tant mieux. Il est combatif, il n'est pas mauvais perdant. J'apprécie et je me joins à son nouveau rire.

Tu peux encore ? Permet moi d'en douter...

Je tire une clope de mon paquet. J'ai besoin de monoxyde, j'ai besoin d'énergie. Je l'allume, inspire une bouffée d'air chargée de cette toxine tant nécessaire à mes poumons et expire l'oxygène en sa direction. S'il ne m'est pas utile, en revanche, il ne pourrait que l'être grandement à Hannibal. Mon don peut servir de temps en temps... Et pas qu'à des fins énergétiques...

Je range les menottes dans ma poche de jean. Une idée germe dans mon esprit. Je ne perdrais pas, je ne le lâcherais pas. Que cela marche ou non, qu'importe, ce sera amusant dans tous les cas. Alors, je m'avance doucement, lui offrant mon plus beau sourire, mes yeux plongeant dans les siens. Centimètre par centimètre, j'arrive aux limites de le toucher. À quoi puis-je bien resembler de loin ? Créature à quatre pattes, la clope aux coins des lèvres, avançant vers une autre créature dos à terre, dents carnassières.

Mon sourire emprunte quelques airs d'enjôleuses malices. Il ne m'a pas frappé, il ne m'a pas asséné une droite. C'est déjà ça de gagné. Je lui connais un don pour la boxe, pour la lutte, avec lequel je ne peux rivaliser. Au Diable donc le franc-jeu, se la jouer finaude est tout aussi plaisant...  Prudemment je prend séance un peu plus au dessus de lui puis inspire une bouffée de ma cigarette et l'expire lentement sur son visage. Visage que j'ai le plaisir de toiser de près, de défier de près, de trop près.

Je suis bon joueur, je te donne de quoi reprendre ton souffle, ce n'est pas empoisonné, rassures-toi.

Non sans perdre ma prudence, je glisse une main discrète dans ma poche gauche et en extirpe la paire de menottes. Je ne le quitte pas des yeux, je veux qu'il ne quitte pas les miens ; je ne réduis ni n'écarte la distance séparant nos portraits... Je n'ai jamais été fort en diversion mais, c'est le moment de savoir ce que je vaux je suppose ?

Nous pouvons prolonger cette petite pause si tu le souhaites, à ton âge c'est recommandé.

Je doute qu'il soit réellement plus âgé que moi mais le plaisir de l'embêter est irrépressible. Mon sourire s'entache de moquerie. Mes mains continuent leur secret manège et s'approche bientôt de leurs consoeurs. J'essaye d'ouvrir le plus précautionneusement possible les menottes... Vais-je y arriver ?

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