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if i dive deep down // ♥

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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-27, 20:16



ft. côme
&
you got me feeling drunk and high // so high so high
Et c'est étrange, toujours, quand tu parles sans tes mots qui glissent un peu trop -tu n'aimes pas les mots, ils sont trop personnels et tu ne sais pas bien les manier, non ; toi tu montres avec tes mains tu fais ressentir avec les tripes et tu sautes du cinquième étage quand tu ne sais pas quoi faire parce que tu sais que de là-haut, les priorités apparaissent oh la peur ne laisse pas de choix. La peur n'efface pas, elle fait juste le tri. Peut-être que tu as peur, Somnifère. Peut-être qu'il t'impressionne d'un coup parce que tu es comme un petit enfant oh peut-être qu'il te voit sous un autre angle mais tu n'as pas l'habitude d'être dévisagé ah pas l'habitude d'être dérangé. Ni même d'être dérangeable. ((des mots des mots des manques de mots, comme s'ils étaient radeaux sur de trop grandes eaux))
Mais maintenant il sait que tu ne veux pas mal mais que tu t'amuses toujours de la mauvaise manière ; mais maintenant il sait que tu tresses comme personne mais que tu ne le fais pas à tout le monde -tu crois qu'il le sait. Tu l'espères, peut-être.
Il se rassoit, juste en face de toi. C'est mieux, tu trouves ; vous pouvez vous regarder sans que ça ne paraisse étrange oh sans que ça ne pue le malaise et l'observation -tu conquiert directement une partie de son territoire et appuyant ton pied sur un coin de la chaise, à côté de ses genoux. T'es trop bon joueur pour moi, je crois bien. Tu ris, légèrement. T'aimes pas ça. T'aimes pas les gens trop honnêtes ; ça te rappelle qu'il existe des gens plus ou moins biens. Ça te rappelle que t'es pas le seul optimiste -mais rassures-toi, Alex. T'es sûrement l'un des seuls optimistes qui l'est par esprit de contradiction.
Et c'est à son tour de te mettre dans l'embarras parce que oh, tu n'aimes pas répondre à ce genre de questions. Ça fait peut-être transpirer ton côté adolescent qui n'est sûrement pas totalement assumé oh pas totalement passé -on te l'a arraché ; non, tu te l'ais arraché de toi-même mais quelques lambeaux pendent encore. Quelques lambeau t'étranglent encore. Euh. Je. Non ? C'est quoi cette question, pffff. Tu te ressers de l'eau, comme un mécanisme de défense comme une manière de lui montrer comment changer de sujet -tu ne perçois pas les blagues les tons légers quand tu stresses un peu trop, et surtout tu ne te rends pas compte que ça aggrave ton cas.
Mais il a l'air heureux, Côme, il a l'air d'aller mieux.
Alors qu'importe -comme c'est curieux.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-28, 19:04
Ce n'est pas seulement le calme qui est revenu. Tout te paraît subitement plus doux, plus facile ; tu as l'impression qu'en cet instant, il suffirait que tu tendes la main pour obtenir tout ce que tu veux. Tes rêves de gloire et de richesse n'ont jamais été aussi solides qu'en cet instant. Curieux, n'est-ce-pas ? quand on pense à la personne que tu as en face de toi. Alex ne peut t'apporter ni l'un ni l'autre. Mais il te donne confiance en toi, d'une façon paradoxale. En te montrant que parfois, même la situation la plus terrible, celle dont on se pense incapable de s'en sortir, celle qui nous paraît la plus insurmontable, peut s'arranger d'elle-même. Tu ne sais pas trop comment tu t'y es pris pour que les choses redeviennent normales ; en fait, tu n'es même pas sûr que tu l'aies provoqué. Mais ce n'est pas grave. Cela te donne de l'espoir : il est toujours possible de s'en sortir. Parfois, sans même rien faire. Parfois, il faut se contenter d'être un simple témoin de son existence, et ne rien faire. C'est un peu difficile comme situation, mais pas totalement impossible. C'est une leçon que tu as besoin d'apprendre, toi qui passes ton temps à essayer de tout contrôler, sans jamais t'arrêter. Il faut laisser une part au hasard et aux actes des autres.
Il faut que tu fasses confiance à Alex, en somme.
Une relation, ça ne se construit pas seul.
Il semble de nouveau plus à l'aise. Il pose son pied à côté de tes jambes mais tu ne dis rien, tu préfères le voir à l'aise plutôt que de le voir bouder. Tant pis s'il salit ta chaise ou si cela lui donne un air affreusement vaurien. Tu ne dis rien, tu parviens même à faire attraction pour te concentrer sur ses yeux uniquement. Tu n'arrives pas vraiment à déterminer leur couleur, tu es un peu trop loin pour cela. Il semble se plaindre que tu sois un bon joueur, et tu as l'impression que cela le dérange vraiment de te voir si honnête. Tu hausses les sourcils, un peu surpris. Vraiment ? Il préférerait que tu joues avec les règles, comme lui le fait ? Tu te mets à sourire. Tu pourrais presque rire - mais pas encore, le moment n'est toujours pas venu, le rythme entre vous est beaucoup trop lent pour cela.
« Tu plaisantes ? C'est la première fois que je suis aussi scrupuleusement les règles du jeu. » Tu te tais quelques secondes, histoire d'apprécier la tête qu'il peut faire, avant d'ajouter : « Mais j'ai l'impression que j'aurai du mal à te convaincre que je suis quelqu'un de malhonnête. »
Après tout, il n'y a pas de quoi en être fier. C'est mal, n'est-ce-pas ? Et ce n'est pas ce que tu as envie de lui montrer. Tu veux justement qu'il te voit comme tu l'es en ce moment. Tu veux qu'il te voit comme quelqu'un de bien, et pas un monstre. Tu n'es pas un menteur... c'est la seule chose dont tu peux vraiment être fier. Et encore, en disant cela, tu biaises un peu. Tu mens toujours, mais avec une touche de vérité qui te donne cette assurance infaillible. Tu es capable de te convaincre de ce que tu dis, en ne faisant que déformer la réalité.
Ta question visiblement le dérange. Et tu savoures le fait que tu es réussi à le mettre mal à l'aise en disant quelque chose de gentil. Oui, tu es heureux, Côme. Heureux sans même savoir pourquoi. Peut-être es-tu le seul à en être conscient, le seul capable de percevoir ce besoin qui te tires vers lui - et c'est tellement mieux ainsi.
« Quoi ? Si tu te comportes toujours comme ça quand tu veux te faire pardonner, je m'étonne sincèrement qu'on ne te l'ait jamais dit. Tu as une idée du nombre de personnes qui se seraient permises ça en sachant quel genre d'homme je suis ? »
Ou en croyant savoir - c'est du pareil au même. Tu souris comme un idiot, c'est fou, mais tu es content qu'il se soit permis une telle chose parce que c'est tellement inédit dans ta vie. Mais bien sûr, il a fallu le temps que cela monte au cerveau, que tu comprennes vraiment à quel point c'était nouveau pour toi. Habituellement, on te voit comme un homme classe, honnête mais très à cheval sur les convenances ; on ne toucherait pas à tes cheveux. Quant à ceux qui découvrent que tu n'es un escroc, ils n'auraient certainement pas envie de s'approcher de toi, à part peut-être pour te frapper. Alex est différent. Si différent des autres que tu n'as jamais été aussi heureux de découvrir que quelque chose t'échappe. En fait, c'est la première fois.
« Oh, peut-être qu'en fait, toi non plus, tu n'en aurais pas très envie non plus, si j'étais entièrement sincère avec toi. »
Tu essaies de l'être à, disons, 80% ? Et le reste, c'est ce que tu ne peux pas dire.
C'est là que tu éclates de rire.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-29, 16:49



ft. côme
&
something i might regret
Il te dit qu'il n'est pas si honnête, généralement. Qu'il ment qu'il répand de ces fumées sulfureuses -de celles qui étouffent qui pénètrent et qui vous rendent malade comme un chien, ils sont jolis pourtant, ces serpents de nuages dorés, bistrés. Aussi beaux que dangereux -c'est ce qu'on dit, tu crois bien. Ressemble à l'innocente fleur, mais soit le serpent s'y trouvant.
Tu ne sais pas si tu dois y croire -oh, et c'est quoi ce verbe, cette obligation qui n'en est pas une ces soucis qui n'ont pas lieu d'être. Est-ce que tu veux le croire, Alex ? Est-ce que tu préfères ne pas savoir, Alex ? Est-ce que tu décides d'avoir foi, Alex ? C'est drôle, cette manière que tu as d'avoir confiance en ces traits que personne n'admire. Pourtant tu essuies ce qu'il te dit d'un sourire -non. Côme est honnête. Et s'il ne l'est pas toujours, il le sera avec toi. Tu le décides de manières arbitraire, c'est une façon comme une autre de se rassurer. D'essayer de se dire que ça va aller -et encore, cette confiance qui te fait défaut mais que bien d'autres t'accordent quand même. Oh, comme c'est étrange, de ne pas pouvoir s'aimer quand on adule tellement. Je ne sais pas quel genre de personne tu es. De toutes manières, ce n'est pas comme s'il y avait une réponse universelle.
Et de nouveau tu t'étales et ta nuque se plie en suivant le canapé ; gorge déployée, yeux fixés. Tu es adepte de cette position ; généralement tu regardes les étoiles quand tu es dehors, sur les quais, et ton cou ne cri plus depuis longtemps de ces courbatures. Tu t'y es habitué. Tu t'habitues toujours à tout.
Et non, non, tu n'es jamais comme ça ni toujours autrement ; t'as cette proportion à t'adapter à chaque personne à ne pas réagir pareil à en embêter certaines plus que d'autres à savoir mesurer tes agissements. Alors non, tu ne sais pas, si d'autres auraient osé. Alors non, tu t'en fous de le savoir, parce qu'est-ce qu'un nom dans votre monde ? Tu n'en as déjà plus -tu es Alex, Somnifère, le gars un peu trop chiant. Mais pas de nom de famille ; tu n'es personne, alors tu peux te permettre ce que personne n'oserait faire. Tu sais, peut-être que cinq secondes plus tard je n'aurais pas eu envie de le faire, non plus. Il n'est pas que question de toi, monsieur nombril du monde. Mais il rit.
Ça te stupéfie, mais il rit.
Beaucoup. Fort -ça, ça ne t'étonne pas, il est ce genre de personne qui s'impose aux autres en leur faisant croire que ce n'était pas son idée.
Toi, tu ne ris pas tant, Somnifère. Tu souris, pour sûr ; et ce n'est pas de la douceur qui te manque mais plus de la bienveillance. Tu t'en fous s'il te ment, s'il te dit la vérité. Mais se mentir à soi-même, c'est autre chose.
Oh, je dois bien avouer que je commençais à croire que tu étais ce genre de personne qui ne rit pas. Un robot, peut-être. Tu vas donner un petit coup à sa cuisse avec le bout de ton pied, comme pour t'assurer qu'il est bien fait de chair et d'os -tu sais qu'il traîne de ces squelettes métalliques, désormais. Pas que ça te dérange particulièrement.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-29, 18:32
L'hilarité n'est pas un mouvement naturel chez toi. Peut-être pourrait-on dire qu'il en est de même pour tout le monde : bien que cela n'ait rien d'étranger au comportement humain, il n'empêche que le rire déforme le corps. Les muscles se contractent, des soubresauts les parcourent, les yeux s'emplissent de larmes ; et ces petits cris qui s'échappent de la gorge. Par certains côtés, l'hilarité ressemble à un dysfonctionnement que l'on ne parvient pas à contrôler. On ne décide jamais de quand on se met à rire, et de quand on s'arrête. Si on le pouvait, on serait sans doute plus heureux. Tu serais plus détendu, aussi. Il te suffirait de rire sur commande dès que quelqu'un te sort quelque plaisanterie, même si celle-ci n'est pas drôle. Et le tour est joué. Malheureusement, les choses ne fonctionnent pas ainsi : si tu te mets à rire, c'est bien parce que tu trouves quelque chose d'hilarant, tout simplement.
Bien sûr, ce n'est pas lui ; ce n'est pas encore lui. Pour le moment, tu es encore le seul à parvenir à le déclencher. Mais qui sait. Tu es peut-être sur la bonne voie, tu arriveras peut-être à te détendre totalement. Oh, peut-être y est-il pour quelque chose, à toujours te regarder comme si tu étais trop sérieux, trop coincé. C'est sans doute vrai ; mais tu as envie de lui montrer qu'il n'y a pas que cela. Que l'être humain est infiniment plus complexe que cela ; que même les psychologues ne sauront jamais tout à propos de sa psyché, que l'on peut toujours être surpris dans les moments les plus difficiles. Tu es d'accord avec Alex : il n'existe pas une réponse universelle, sinon, il y a longtemps que tes problèmes auraient été résolus. Tu es sans doute en partie honnête, à ta façon ; c'est surprenant car tu n'y avais jamais pensé avant. C'est d'autant plus drôle dans ce cas. Se rendre compte de quelque chose d'aussi crucial, c'est renouveler un peu plus le mystère de l'existence - savoir que l'on ne sait rien, comprendre que le monde est crypté et secret, et s'émerveiller. Le thaumazein, tout simplement.
Tu finis par te calmer un peu, et c'est à ton tour de te servir à boire. Même si tes épaules continuent de tressauter à chaque fois que tu menaces de récidiver et que tu t'efforces de maintenir une prise ferme sur ton verre à cause de ces frissons. Tu lèves les yeux vers Alex ; il te paraît curieusement doux, son visage, un peu moins moqueur que d'habitude. Comme s'il t'acceptait plus, aussi. Tu lui renvoies son sourire, avant de dire sur un ton faussement ennuyé :
« Ah, ça y est, maintenant j'ai tout gâché. »
Encore un ton qu'il n'a pas encore eu l'occasion de voir : à vouloir être honnête, tu mets tes émotions sous verrou. C'est oublier que tu es un acteur et que tu joues tout le temps avec elle : un Côme qui est stoïque n'est pas quelque chose que l'on peut voir tous les jours. Peut-être n'es-tu pas encore habitué à démêler tes sentiments de ceux qui sont propres à ton personnage, mais tant pis. Tu es les deux. Quand tu endosses ton masque, tu es vivant.
C'est du sarcasme qui illumine ton regard en ce moment.
« Voyons, je ne peux pas être un robot. Personne n'en est un. Tout le monde a une faiblesse ; l'essentiel, c'est de trouver celle de l'autre. »
Tu te lèves ; il te semble tout à coup plus facile d'être debout et libre de tes mouvements, comme un comédien qui arpente sur sa scène. (Ou peut-être est-ce pour éviter les coups de pied d'Alex, qui semble trouver ça drôle.) Ta démarche a légèrement changé, d'ailleurs ; comme si tu étais tout à coup plus souple. Tu sais aussi faire des mouvements amples, précieux, ces gestes qui traduisent un effort pour éblouir par leur grâce et leur exactitude. Mais tu te fiches bien de savoir s'il le remarque ou pas. Toi, tu as l'impression qu'il va louper quelque chose de toi s'il ne voit pas ta manière d'être ; il est nécessaire de jouer devant lui, pour le moment.
« Ou peut-être que tu dis ça pour me convaincre de ne pas y accorder trop d'importance ? C'est raté, Alex. Je suis quelqu'un qui lit des signes partout. Tu viens peut-être de perdre ta tranquillité. » Puis, lui tournant le dos : « Tiens, question pour toi. Même si je ne sais plus combien il m'en reste. Ça t'est déjà arrivé de mentir juste parce que tu ne pouvais pas admettre à toi-même la vérité ? »
Tu croises les bras, mais tu ne te retournes pas. Tu n'as pas très envie qu'il te voit en ce moment, tu aurais peur qu'il essaie de lire sur ton visage. Parce que tu ne doutes pas qu'en ce qui te concerne, la réponse est un grand oui. Mais ce sont les meilleurs mensonges, n'est-ce-pas ? Ceux qui vous apaisent l'âme et vous convainquent que vous ne faîtes rien de mal.
Tu hausses les épaules.
« Tu as quand même raison sur un point. Je suis le nombril de mon monde. »
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-30, 17:25



ft. côme
&
monsters stuck in your head // monsters under your bed ((we are we are we are))
Il n'arrête pas.
Ça te fait serrer les mâchoires, cette hilarité que tu ne comprends pas.
Tu te dis que ça ira mieux qu'il se détend oh mais tu te méprend, Alex. Toi, ça t'irrite. Ça t'agace même un peu ; un temps de rire ça te convient, mais trop sans que tu en comprennes les fondements, ça a le don de te faire grincer des dents. Pourtant, il y a quelques secondes, tout allait bien -merveilleusement bien, même. Il y avait de la légèreté de la douceur de l'insouciance ; et maintenant, oui, il avait tout gâché.
C'est drôle, comme on gâche toujours tout parce que les autres sont agacés de notre bonheur trop long.
Et tu ne sais plus vraiment comment te sentir, Alex ; t'es pas un mec patient, t'aimes pas attendre t'aimes pas attendre de voir les résultats et dès que tu peux tu fonces toujours trop vite. Tu sais que ce n'est pas vraiment indiqué en relations humaines, mais tu sais aussi que tu ne fonctionnes pas autrement et que c'est en brûlant les étapes que tu te fais des amis. Oui. Tu le dis entre deux de ses phrases, ça n'appelle ni à la réponse ni à l'interrogation ni à la révolte ; c'est un ton neutre, de celui qui accepte et qui n'ira pas chercher plus loin -tu passera à autre chose bien assez vite, aussi peu concentré que tu es.
Oh, crois-moi, il y en a, des robots. Peut-être pas au sens premier du terme, mais ça reste compris dedans. A vrai dire, qu'importe, s'il ne te croit pas. Toi, tu l'as vu de tes propres yeux. Tu as vu de ces membres de métal qui semblaient avoir retourné leur esprit tout entier.
Et tu ne vois pas ses manières ; de toutes manières tu n'en as pas grand chose à faire. Ses paroles te préoccupent bien plus. Et ça serait l'objectif ultime, de trouver comment mettre l'autre à genoux ? T'as plus de sourire sur la bouche, Alex. Je suis plus humaniste que toi, alors. Oh, Somnifère ; personne ne sait combien tu crois en le monde, et personne n'ose vraiment croire en toi en retour. Tu n'avances pas d'argument tu ne cherches pas à montrer que ta façon de penser est universelle non, tu te contentes de lui signaler que le terrain est glissant et que oh, tu n'es pas d'accord. Tu es doux même dans tes oppositions.
Tu soupires, toujours affalé dans son canapé. Vois-y les signes que tu veux, crois-moi si tu le peux. C'était pas prévu et parfois, je crois qu'il faut ne pas se demander pourquoi. Tu ne te demandes que trop rarement pourquoi, Somnifère, parce que tu sais que la réponse ne te plaira pas -mais oh, est-ce que c'est une bonne méthode ? est-ce que tu es heureux ? pourquoi est-ce qu'être heureux semble être l'optimum envers lequel le monde veut tendre ? ((tu trouves ça si magique, d'être mélancolique)) Mais oui. Ça m'est arrivé. Ça m'arrive toujours encore. Mais que veux-tu dire d'autre, Alex, alors que chaque nuit tu nies tous tes soucis.
Il arrête de tourner comme un lion en cage ; s'assagit en croisant des bras. Tu ne sais même pas quoi lui répondre, tant sa dernière remarque ne veux tellement rien dire et tout dire en même temps -oh, n'est-il pas normal de se préoccuper de soi en premier ? oh, n'est-il pas normal de faire attention aux autres pour ne pas se blessé en les voyant se craqueler ?
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-30, 22:08
Pourquoi ne te retournes-tu pas, Côme ?
Sans doute est-ce parce que tu te doutes qu'il ne réagira pas comme toi, tu le voudrais.
C'est ce qu'il y a de bien d'ailleurs. Le fait que vous n'agissiez pas l'un en fonction de l'autre, mais que vous vous efforciez de faire ce qu'il vous plaît. Au moins, vous ne pouvez pas dire que l'autre vous force à faire quelque chose. Vous êtes libres. Mais décidément, te soucier des autres, t'en soucier sincèrement, est quelque chose qui t'est trop difficile ; c'est encore plus vrai avec Alex. Tu ris parce que ça t'amuse, mais dans le fond, tu ne partages pas ton hilarité, et tu le sens dans sa voix. A ce simple oui, qu'il balance dans tes silences, mais qui manque cruellement de conviction. Alors non, tu ne veux pas tourner le dos et le voir. Tu as toujours un peu peur de ce qu'il y aura sur ton visage. Oui, tu es toujours conscient des réactions des autres ; mais pas comme ça. Avec lui, c'est inhabituel : tu as vraiment conscience de ses opinions, tu n'as vraiment pas envie de lire de la souffrance sur son visage. Pas parce que ça t'arrange. Parce que tu ne le veux pas.
Vous n'êtes pas les mêmes. Pour lui, il y a des robots. Toi, tu crois qu'il n'y a au pire que des cyborgs. Tout le monde a une faille. Tout le monde. Les robots, ça n'existe pas, et tu n'en démordras pas. Tu pourrais le lui dire - mais voilà qu'il t'accuse de ne pas être aussi humaniste que lui. Tu aimerais bien lui dire qu'il a tort, que tu peux être quelqu'un de bien également, que tu ne cherches pas qu'à mettre les gens à genoux... mais au fond, c'est bien ce que tu cherches, n'est-ce-pas ? Tu désires être le seul à rester debout, au bout du compte : le seul que l'on observera, le seul qui sera totalement libre de ses mouvements.
« C'est ce qu'il y a d'inhumain en moi. » Puis, soucieux, tu tournes légèrement le visage pour le regarder. Il a l'air vexé, tu le reconnais maintenant, ça devient plus facile à apercevoir une fois qu'on l'a déjà vu. « Je ne prétends pas que c'est bien, ce que je fais. Tu peux être en désaccord si cela te chante, je suis juste en train de te dire que je suis comme ça. Même si je ne désire pas te mettre à genoux. Ça n'aurait aucun intérêt. »
Tu marmonnes presque la dernière phrase, parce que tu n'es pas tout à fait sûr de l'assumer. Tu voudrais le dire mais ça ne sort pas correctement ; un reste de honte, peut-être, qui s'accroche à toi, parce que tu n'as guère envie de lui dire que tu le vois différemment des autres. A la base, ne pas être une cible à tes yeux n'est pas forcément un compliment, cela signifie qu'on est insignifiant. Et peut-être qu'il est insignifiant, Alex ; mais il a cette autre valeur, cette valeur que tu n'arrives pas à déterminer, qui n'a pas de nom, pas de manifestation, mais que tu découvres un peu plus en lui à chaque moment. Trop de solitude, Côme, trop de solitude t'a conduit à t'accrocher à cet inconnu, et à t'enfoncer un peu plus sur ce chemin glissant.
Lui ne veut rien lâcher. Son geste envers toi n'a été que le fruit d'un ensemble de circonstances précises, uniques, totalement hasardeuses ; ça n'a aucun sens. Ça t'énerve un peu. Tu voudrais... oh, et puis non, pourquoi t'embêter à préciser ce que tu voudrais, tu le sais déjà. Sur les nerfs, tu vas récupérer ton paquet de clopes et tu ouvras la porte vitrée qui mène à ton balcon. Elle n'est pas très loin du canapé, l'espace n'est pas si grand - mais avec le vide, il paraît immense. Le balcon en lui-même est assez large : il court le long de ton appartement, et s'il n'est pas possible d'y installer tout son matériel de jardin comme sur une terrasse, tu as au moins pu y installer un petit salon de jardin. Pas les vulgaires chaises en plastique, non, de vrais meubles, mais qui n'ont pas vraiment coûté très chers - selon tes critères.
« Je vais fumer. Tu veux sortir ? »
Tu n'attends pas sa réponse pour sortir sur le balcon. Tu détestes fumer chez toi ; après, il reste des odeurs, et si tu ne sens plus celle que tu portes sur tes vêtements depuis belle lurette, tu n'aimes guère l'idée que ton appartement puisse sentir. Tu préfères donc t'isoler sur le balcon pour allumer ta cigarette. La porte est ouverte. Libre à lui de venir ou de rester ; de toute façon, tu l'entendras bien d'où tu es, ce n'est pas comme si vous étiez séparés de beaucoup de mètres non plus. Le vent et quelques bruits de circulation constituent les véritables nuisances ; en dehors de cela, c'est un quartier relativement calme, tu n'as pas à t'en plaindre.
« Est-ce que tu vis seul ? » : lances-tu en aspirant une énième bouffée de nicotine - et autres - de la journée.
Tu es chez toi, après tout ; même si tu n'as pas beaucoup décoré les lieux, même si tu te fiches bien d'y inviter des inconnus, tu restes le locataire des lieux, et tu n'as aucun problème pour y déambuler comme si tu en étais le propriétaire. C'est frustre, mais c'est un endroit que tu connais, au moins.
Être seul n'est pas un problème, dans ton cas. C'est toujours mieux que d'être mort.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-31, 17:48



ft. côme
&
but if you don't believe // it can't hurt you
C'est ce qu'il y a d'inhumain en moi.
Toi, tu trouves ça plutôt humain, au contraire. Ridiculement humain ; qui d'autre se prétend conquérant ? qui d'autre écrase pour se complaire d'être le seul encore debout ? Tu trouves ça horriblement ironique, encore. Quand on est loin, on veut être proche. Quand on est banals, on veut être extraordinaires. Quand on est seul, on aimerait quelqu'un pour tenir nos mains -et quand on croit tout dominer, il nous faut encore une chose indomptable à dompter pour nous prouver qu'on a raison. Comme si tout n'était pas assez, finalement. C'est sûrement ça, au fond. Qu'y a-t-il de plus humain que de toujours vouloir plus ? Conquérir la terre, les autres, l'espace et bientôt les aliens. Si tu croyais en leur existence, tu leur enverrai des tonnes de messages les priant de fuir au plus loin de la galaxie.
Mais t'es pas vraiment un mec qui croit en des choses -pas en lui, pour sûr, plutôt en les autres. Oh. Comme je me sens spécial. Tu ne sais même pas si c'est de l'ironie ou non, parce qu'il y a des choses amères dans sa dernière phrase, parce que tu sais que tu n'es pas assez significatif pour ça. Tu n'as pas de valeur -un surnom, des sourires, des mémoires, des affections. Qu'est-ce que tu as d'autre, Alex ? Ta mélancolie ? Ah. Drôle de bagage.
Tu le regardes sortir en roulant des yeux -pour une fois que tu n'as pas la bougeotte, il faut qu'il vienne te rappeler que tu as deux jambes impatientes de marcher de courir de ne pas s'arrêter ; ah, ce mec a le chic pour te faire ressortir tes instincts les plus embêtants. Tu soupires, te relèves péniblement -tes vertèbres craquent quand tu te redresses-, tu vas le rejoindre. Il fume déjà, la fumée se libère dans l'atmosphère et tu imagines son chemin au sein de ses poumons. T'aimes pas les gens qui fument -rectification, tu n'aimes pas que les gens à qui tu tiens fument. C'est assez différent, tu crois.
Oui. Non ? Ça dépend de quel chez moi tu parles. Si je devais choisir, je te dirais oui. Ce pourquoi je squatte très souvent chez d'autres. La solitude c'est pas mon truc. Et ça te démange, alors forcément, tes instincts de Valkyrie reprennent le dessus : tu passe au-dessus de la rambarde. T'es pas suicidaire et tu sais ce que tu fais, mais t'imagines que Côme doit bien te prend pour un taré. Tu te mets devant lui, tousse en te prenant la fumée dans la gueule -si déjà toi ça te déranges, tu n'imagine pas ce que ça pourrais lui faire. Encore un peu et tu la lui prendrais pour la jeter dans le vide. Tu te penches en arrière, les mains ancrées sur le métal et le vent qui sèchent tes cheveux à peine humide. Ce que tu aimes la hauteur.


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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-01-01, 14:31
Quelque chose te dit qu'il va te rejoindre.
Si les rôles étaient inversés, toi, tu resterais assis sur le canapé. Tu as un tempérament calme et tu préfères limiter tes mouvements ; ce n'est pas, à proprement parler, une économie du geste, simplement l'absence d'intérêt pour le déplacement. Mais il n'est pas comme toi, et c'est cet instinct-là qui te dit que, peut-être, il va te rejoindre. Heureusement pour toi, lorsqu'il te fait remarquer qu'on dirait qu'il est spécial à tes yeux, tu lui tournes le dos, parce que tu rosis légèrement en te rendant compte de l’ambiguïté du propos. Mais spécial, il l'est, non ? Puisque tu lui réserves un traitement auquel nul autre avant lui n'a eu droit. C'est cela, être spécial. Rien d'ironique donc à tout cela : il ne fait que souligner un point que tu aimerais bien ignorer. Bah. On a plusieurs personnes spéciales, dans la vie. Tes parents sont spéciaux aussi. Tu les respectes parce qu'ils t'ont donné un nom, t'ont inscrit dans une lignée, t'ont fourni une éducation impeccable : tu leur en es infiniment reconnaissants. Si désormais, tu préfères les ignorer, c'est parce qu'ils ne sont plus les mêmes qu'avant. Mais autrefois, ton père et ta mère étaient un modèle pertinent, que tu continues de suivre. Ce sont des gens exceptionnels, tu n'en trouveras nul autre pareil. Spéciaux. Et Alex l'est aussi, maintenant, mais dans un autre sens. Comme une exception à tes principes, dirons-nous.
Ah, ça t'agace un peu, qu'il ait raison.
Il finit bien par te rejoindre, en répondant à ta question. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu t'attendais un peu à cette réponse. Tu avais déjà compris qu'il n'y avait pas un seul « chez lui », mais que ce foyer se divisait en plusieurs lieux. Tu lui as donc posé la question parce que les chances pour qu'il ne soit pas toujours seul sont plus grandes. Essaies-tu de le comparer à toi ? Essaies-tu de mesurer vos solitudes respectives ? Il est fort possible que la tienne soit la plus grande.
« Et ce faisant, tu ne vis pas seul. » : fais-tu remarquer sur le ton du constat.
Elle n'est pas bête, cette solution. Vivre chez les autres pour ne pas être seul chez soi. Bien sûr, toi, ça ne te conviendrait pas. Tu as besoin d'avoir un endroit fixe pour te poser, même si cet endroit varie très souvent. Tu es marqué par cette conception bourgeoise de la propriété : tu as besoin de savoir qu'il y a un endroit à toi, même si tu ne le fais que le louer. Un endroit que tu pourrais partager, bien sûr ; mais si c'était le cas, tu ne serais sans doute pas aussi volage que tu l'es à présent. Si tu n'étais pas seul, sans doute déménagerais-tu moins souvent.
Tu ne t'attends pas vraiment à ce qu'il fait ensuite. Ton cœur loupe un battement quand tu le vois sauter par dessus la rambarde, comme s'il voulait descendre - manque de bol, tu n'es pas au premier étage et la distance jusqu'au sol est assez importante. Pourtant, il semble à l'aise ; il n'éprouve aucune difficulté à conserver son équilibre et à se poster juste devant toi. Vous voilà yeux dans les yeux, une configuration que tu n'avais pas prévue, et ton premier réflexe est de détourner le regard - d'autant plus que tu viens de lui cracher ta fumée à la figure, ce n'est pas très élégant. Puis tu le regardes à nouveau ; non, tu ne seras pas lâche. Il se penche en arrière, et tu ne peux t'empêcher de lui demander :
« Ta vie a-t-elle donc si peu d'importance pour que tu prennes de tels risques juste pour t'amuser ? »
Certes, il sait sans doute ce qu'il fait ; tu doutes que ce soit la première fois qu'il fasse un truc pareil. Et puis, il doit sans doute faire des choses infiniment plus dangereuses au quotidien. Toutefois, ça te dérange un peu. Tu te dis parce que c'est sans doute parce que tu n'as pas envie de devoir expliquer à la police que non, tu ne l'as pas du tout poussé de ton balcon, il est tout seul ; ton pouvoir de persuasion est fort, mais tu ne peux pas non plus faire avaler tout et n'importe quoi à tes interlocuteurs. Ce serait absurde.
Quant au fait qu'il a les cheveux encore humides, ça, tu t'en fiches totalement.
« Ça ne te dérange pas, de mettre ta vie en péril ? »
Tu le regardes, un peu fasciné. Toi, tu sais que tu ne pourrais pas. Tu n'aspires qu'à ton petit confort. Le danger en soit ne te fait pas forcément peur, mais tu n'aimes pas mettre ta vie en jeu. Aventureux et casanier à la fois. Lui semble totalement sauvage. Ça te fait un peu peur. Si on s'attache à quelqu'un comme lui, ne risque-t-on pas de souffrir affreusement le jour où on le perd ?

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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2016-01-16, 13:42



ft. côme
&
Un autre secret de l'univers : la matinée la plus ensoleillée peut se conclure par un orage. Par des éclairs et du tonnerre.
Les gens sont si attachés à ce concept -qu'est-ce que c'est, la solitude, à la fin ? Toi, tu n'arrives pas vraiment à la définir, Somnifère. C'est un peu comme une bulle d'air, tu crois, mais là où elle ne devrait pas être. Dans une artère, dans un cratère dans un parterre déjà désoxygéné desséché oh abandonné. Il y a bien de gens trop entouré qui se sentent seuls -qu'est-ce que c'est, qu'un téléphone plein de messages quand on ne veut pas y répondre, qu'est-ce que c'est, un silence un regard qui fixe un nom un peu trop longtemps oh qu'est-ce que c'est, que de prévoir de parler de rire mais de ne pas vraiment comprendre pourquoi. ((parce que l'on sait que ce n'est que réflexe oh presque carnavalesque))
Est-ce que tu te sens seul, Somnifère ?
((et qu'est-ce qu'une question quand on ne sait pas répondre à un milliard d'autres))
A la fin on reste seuls dans nos têtes. Alors qu'importe.
Et tu souris. Et tu regardes le ciel, le dos cambré et les yeux écarquillés. T'aurais voulu pouvoir voler. Etre un peu comme une conscience -flotter sans s'arrêter, savoir qu'il n'y a pas de limites et que oh, qu'importe l'atmosphère -mourir d'asphyxie dans la galaxie, ça t'irait bien. Ça t'irait bien -et tu ne penses pas à mal en pensant ça oh non, tu n'es pas ce genre de personne qui évoque la mort avec cet air grave de grande personne. Ça fait partie du cycle. Le carbone revient au carbone -tu te rappelles d'avoir appris ça avant d'arrêter l'école, avant de courir courir courir et de ne plus t'arrêter.
Sauf peut-être quand ça sera terminé.
Non. A la fin, qu'est-ce que ça changerait ? Oh ce n'est pas méchant, Côme, ni même heureux ou malheureux -Somnifère, Somnifère pense que ce n'est pas grand chose et que ce n'est pas si grave. Somnifère -Alex sait que la plupart la pense précieuse. Peut-être que lui, il est juste trop curieux de ce qui se cache derrière ; il aimerait savoir et oh, tu sais, Côme, sa version favorite balance entre les fantômes et la réincarnation. Il aimerait être un oiseau -tu l'as sûrement compris, Côme. Alors pourquoi est-ce que tu demandes encore ?
De toutes manières, je n'ai pas encore l'intention de mourir. Tu blagues, Somnifère. C'est un peu salé en bouche, ça fait un peu tiquer mais oh, c'est facile de se moquer de cicatrices si l'on n'a jamais été coupé -tu crois que tu as été suffisamment déchiré pour te le permettre. Dans l'absolu, tu ne t'interdis rien tant que ça ne touche que toi. Oh, c'est si étrange -égoïste et altruiste et idiot et attentionné. Ça te dérange ?
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-01-17, 20:21
Tu sais qu'il est différent de toi. Tu l'as compris dès que tu as croisé son chemin pour la toute première fois, que vous n'étiez pas taillés dans le même bois ; en fait, c'est même pire que cela, c'est toi qui as été taillé, alors que lui n'a sans doute fait que s'éroder au fur-et-à-mesure. Vos formes n'ont pas été formées de la même façon, et c'est pourquoi toi, tu es si lisse, si convenu, alors que lui est un diamant brut qu'il est difficile d'enfermer dans une seule case. Rien de surprenant en toi, il est facile de te prévoir une fois que l'on sait qui tu es vraiment ; lui, il est plus imprévisible qu'une tempête et te sort de ces choses qui te paraissent si absurdes. Comme si on pouvait vraiment être seul dans sa tête. L'idée ne t'a jamais traversé l'esprit. Peut-être parce qu'au fond de toi, tu as toujours pensé que tu étais deux : le vieux Côme dépouillé de tout qui hurle en silence, le nouveau Côme qui va de l'avant avec un sourire creux. Tu n'as jamais été seul : il y a toujours eu cet autre aspect de toi pour te tenir compagnie.
Et puis, ce n'est pas comme si tu regrettais consciemment la solitude.
Tu hoches donc la tête pour accepter sa sentence, mais plutôt parce que tu n'as rien pour lui prouver le contraire. Tu aimes les duels rhétoriques, mais encore faut-il qu'ils aient un sens ; et avec lui, ça ne sert à rien. Sa façon de pensée, même si tu ne la comprends pas, est touchante. Elle lui sied, et c'est peut-être cela l'essentiel. Tu ne te reconnais pas. Depuis quand tolères-tu un mode de pensée qui pourrait te poser problème ? Depuis, peut-être, que tu as mis de côté certaines de tes propres opinions, celles qui étaient absolument incompatibles avec ton nouveau mode de vie. Tu as gardé les autres, mais la conviction qui t'animait quand tu les défendais n'est plus la même. Tu deviens pragmatique, Côme. Sans doute trop pragmatique pour quelqu'un qui se veut spirituel.
Quand on est riche, on n'est pas censé se préoccuper des aspects matériels des choses.
Et toi, ça t'obsède.
Tu détournes le regard de lui quand il te dit qu'il se fiche un peu de mourir. Voilà une attitude que tu ne peux pas comprendre. Mourir, oui, sans doute. Tu sais que tu devras mourir un jour et ça ne te dérange pas. Mais mourir avant d'avoir réussi ton objectif... ça te fait peur. Plus peur que de finir ta vie dans une pauvreté relative en ayant échoué. Le fait de n'avoir même pas eu l'occasion d'échouer te fait bien plus peur.
Oh, et.
Toi, ça te dérange, qu'il soit comme ça ?
Oui. Sans doute que oui. Tu ne sais pas pourquoi, parce que c'est absurde ; ça voudrait dire que tu t'es attaché à lui. De ta part en tout cas, cela ne s'explique pas : il y a certainement des gens qui se sont suicidés par ta faute, et ça ne te fait même pas frissonner en y pensant. Et puis, c'est son corps, il en fait ce qu'il en veut.
« Oui. Ça me dérangerait, si tu mourais en bas de chez moi. » La deuxième partie est en trop : ça te dérangerait tout court. Mais ça te paraît logique de dire cela. Ce serait sans doute la réponse que tout le monde sortirait, de toute façon : le oui. Personne n'aurait envie de le voir s'écraser quelques mètres plus bas, prendre des risques inutiles. Tu joues sur la prudence, n'ayant pas particulièrement envie de lui dire qu'il y a peut-être des raisons un peu plus profondes. Ça te rendrait si étrange. Toi qui ne fais attention à personne.
« Je le savais, Alex. Tu es le genre d'homme dont la fréquentation n'apporte que des ennuis. » Mais tu dis cela avec un sourire joyeux aux lèvres ; tu sembles plaisanter. « Mais les gens peuvent s'attacher à toi. Si c'est le cas, essaie de respecter leurs sentiments, d'accord ? Ta vie n'appartient qu'à toi, mais il y aura toujours des gens pour te pleurer. Toujours. Même si tu ignores tout de leur existence. »
Oui, c'est un aveu.
Tu pleurerais sans doute si tu apprenais que quelqu'un d'aussi original que lui, quelqu'un qui semble t'ouvrir tant de possibilités, devrait mourir peu de temps après que tu l'aies rencontré.
Et tant pis si cela ne lui plaît pas, s'il a l'impression que tu lui fais la morale.
Il lui suffirait d'observer ton regard pour comprendre ce que tu veux dire.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2016-01-26, 20:32
Spoiler:




ft. côme
&
Maybe if the stars align // maybe if our worlds collide // we could be together
Tu n'as jamais été de ceux qui listent. C'est trop terre-à-terre, tu crois. Trop pessimiste -qu'est-ce que l'on gagne, à faire des listes ? Des listes -de nos défauts de nos tâches de nos différences de nos tords de nos envies de ces choses qu'on ne fera jamais oh de rêves épinglés tués comme des papillons dans une collection ; à quoi ça sert, d'avoir envie de choses depuis si longtemps mais d'avoir besoin de les garder notées sur un bout de papier pour ne pas oublier. Tu n'es pas de ceux qui sont satisfaits par une encoche sur une case parfaitement esquissée, t'es pas du genre à sourire sur des souvenirs qu'on fait remonter si artificiellement -et peut-être que tu absorbes toute la beauté des choses oh tous les mécanismes qui amènent les gens à être satisfaits. Tu n'es jamais tranquille, Somnifère -jamais comblé, et pourtant si heureux. N'est-ce pas étrange ?
N'est-ce pas étrange de ne rien regretter si tu devais t'écraser dix pieds plus bas ?
Pfff. Tellement réaliste. C'est même pas drôle. Et tu dis ça comme si sa remarque était sensée être une blague mais oh Somnifère, tu n'arrives pas à te dire que tu aurais voulu qu'il te dise de ne pas le faire -tu n'arrives pas à te dire que tu veux une preuve que l'univers n'est pas si seul. Que tes yeux dans les siens ne sont pas si abéliens -suicidaires, peut-être bien // trinitaires de son soutien // totalitaires en déclin.
Mais tu n'es qu'ennuis, Alex. Tu le sais, que tu es terriblement égoïste -ta manière de demander aux autres de t'aimer de te valider et pourtant de ne plus vraiment faire attention à ces affections ; est-ce que c'est de ta faute si tu as trop peur ? que tout semble si trompeur ? si tes torpeurs sont fait d'incertitudes et d'ardeur ? T'as besoin de mots de gestes ; tu les voles aux autres, mais tu aimerais plutôt, Somnifère, qu'on te les donne. ((Dis-moi que tu y tiens, que plus rien ne vient de toutes manières oh que les lanières sont de cuir et d'antimatière qu'elles marquent et arrachent et détraquent et vous détachent // dis-moi que quand les étoiles se rencontreront qu'elles exploseront, l'indifférence ne sera plus de notre monde.))
Je sais, je crois, mais parfois on se demande si ce n'est pas un mal pour un bien. Après tout, je n'apporte que des ennuis, non ? Tu le sais, au fond, c'est peut-être ça le plus triste -et tu attrapes son bras et tu lâches le rebord sans aucun remord ; tu le tiens comme tu tiens à la vie : un peu. Pas trop. Sûrement pas assez. Ca serait si facile de tout lâcher.
Si facile pour toi.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-01-26, 23:20
Comme tu te sens idiot. Pourquoi s'attache-t-on comme ça aux autres ? N'est-ce-pas une façon de se poser des barrières là où il n'y en avait pas, de faire de sa belle route droite une course d'obstacles ? Aimer, ça n'apporte rien. L'amour que tu as pu porter à tes parents n'a eu aucune utilité ; au final, tu as été déçu. Tu t'es convaincu qu'il valait mieux être seul, du moment que l'on avait de l'argent - car, comme on dit, mieux vaut être seul que mal accompagné. Tu ne te pensais même pas capable de sentiments, d'ailleurs. C'est déjà absurde pour toi, de te rendre compte que tu ne souhaites pas sa mort, à Alex. D'habitude, c'est le genre de choses qui te laisse parfaitement indifférent. Sans doute as-tu poussé des gens à se suicider à cause de toi, et ça ne te fait pas froid aux yeux. Tu n'as jamais été quelqu'un de bon, tu ne le seras jamais. Par conséquent, si tu t'inquiètes pour Alex, c'est que tu as une bonne raison - une raison que tu vas avoir du mal à admettre. Car oui, sa posture t'angoisse pas : que feras-tu si, vraiment, il tombe et s'écrase en bas ? Comment pourras-tu l'expliquer ? Pire encore : comment pourras-tu le supporter ? Tu détestes ressentir de la culpabilité. Et tu sais qu'avec lui, tu n'y couperais pas.
Tu as bien conscience que ta façon de le lui dire est sèche et pauvre ; tu ne parviens pas vraiment à lui faire comprendre que tu l'aimes bien. Parce que ça ne te ressemble pas vraiment, d'apprécier quelqu'un dès votre première rencontre. Ça ne fait que quelques heures que vous vous connaissez, ce n'est que le début, et déjà, tu sais que tu voudrais d'un ami comme Alex. Quelqu'un qui change ton ordinaire, qui te fasse sourire sans moquerie (une grande première pour toi), quelqu'un qui puisse combler le vide de ton quotidien. Quelqu'un sur qui tu peux compter, tout simplement. Porter le poids de tes rêves tout seul n'est pas si évident, surtout quand tu as des projets aussi gargantuesques. Tu as besoin de quelqu'un sur lequel te reposer quand tu en as besoin. Quelqu'un à qui vouer ton énergie quand tes propres plans commencent à t'énerver. Quelqu'un qui ne voudrait pas de toi pour de ton argent, et que tu ne voudrais pas pour son argent. Comme ta vie est triste, Côme. Tu mérites bien cet ami qui sera précieux à tes yeux. Et Alex pourrait le devenir, même si tu n'aurais jamais pensé te sentir bien avec quelqu'un comme lui.
Tu lui opposes un regard coupable, comme si tu présentais tes excuses - mais pourquoi ne lit-il pas entre les lignes ? Pourquoi ne comprend-t-il pas que tu n'as pas tout dit, que tu t'es précisément contenté de la partie réaliste ? Est-ce que, par hasard, il espérait que tu en dises plus ? Tu n'en sais rien, tu es perdu. Tu lui souris doucement, peut-être un penaud - il a le don de te faire croire que tout est de ta faute, et d'ailleurs, peut-être est-ce bien le cas.
« Alex. Tu ne trouveras pas plus terre-à-terre que moi. »
Un avertissement, peut-être ? Essaies-tu de lui dire que tu n'es pas fantastique, juste monotone, comme une touche de gris faisant tache dans le maelström des pigments d'un tableau, que l'on ne peut enlever mais que l'on déteste malgré tout car elle est trop sobre, trop simple, trop inintéressante ? Non, c'est simplement une façon de lui faire comprendre que tu es un idiot, dans le fond - ni plus, ni moins. Qu'il n'ait pas de trop grandes attentes de ta part - tu seras incapable de les réaliser, de toute façon.
Il lâche la rambarde, pour se servir de toi comme nouveau point d'appui ; et bien sûr, tu ne peux t'en empêcher, tu te crispes un peu. Tu as l'impression d'être responsable, qu'il t'oblige à l'être en tout cas pour lui. Parce qu'il ne te tient pas assez, sa prise est si lâche - est-il rebuté par le fait de te toucher, ou quoi ? - et tu as peur qu'il ne tombe vraiment dans le vide. Alors, sans même réfléchir, tu poses la main sur son propre bras et tu l'agrippes un peu plus fermement. Tu ressens, au fond de toi, ce curieux besoin de l'approcher un peu plus de toi, peut-être de le serrer contre toi, mais non, ce serait trop sentimental, ça ne te ressemble pas ; tu t'étonnes déjà de ne pas être dérangé par son contact, alors vouloir le rendre plus profond, c'est... bizarre. Et inutile.
« On dirait que tu le fais exprès. » Mais tu as cette expression attendrie sur le visage, tu as presque envie de sourire comme un idiot en fait. « Si c'est une manœuvre pour me forcer à te dire que je ne veux pas que tu meures, tu n'as pas besoin d'aller aussi loin. Je t'ai dit qu'il y a des gens qui en souffriraient. Dois-je te le dire plus explicitement, ou est-ce le fait que nous ne nous connaissons presque pas qui te rend incapable de comprendre que je t'apprécie sincèrement, Alex ? »
Tu pourrais dire tout cela sur un ton agacé. Tu ne le fais pas. Tu es curieusement serein ; peut-être joues-tu un peu, sans t'en rendre compte. Dans ce cas, tu arrives à te tromper toi-même. Oui, c'est absurde ; non, tu ne comprends pas comment on peut s'attacher aux autres. Tu comprends au moins comment on peut s'attacher à lui.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2016-01-28, 22:25



ft. côme
&
till i found you
Oh, et puis quoi après, Somnifère ? Et maintenant que le vide semble si tentant ? Et maintenant que tout est désenchantement ? ((Maintenant que tout semble si terre-à-terre si étranglant si ébranlant déréglant sauvagement ces jugements qui te paraissaient si transparents))((peut-être te tire-t-il vers le bas))(peut-être n'est-ce pas si mal)(peut-être est-ce anormal)(peut-être est-ce une manière de lui faire prendre un peu de hauteur, de le faire sortir de sa tanière)
Et ses yeux -si noirs. Et toi, Somnifère, si pâle -tes cheveux blancs et ta peau pâle et tes iris translucides et tes tatouages comme de ses larmes qui t'effleurent comme ses cheveux de fusain qui se frottent contre ton épiderme comme ses yeux de charbon qui brûlent ce qu'il y a à la surface. Tu crois que tu aimes bien ces yeux. Ces pupilles et ces cils un peu trop longs et ces détails que tu perçois penché au-dessus du vide oh ces choses qu'on ne voit que parce qu'on pense que ça peut être la dernière fois. Est-ce que c'est mal, Côme, d'aimer ça ? Est-ce que c'est mal, Côme, d'aimer ça autant que de se noyer dans des observations hors du temps ?
Ce n'est pas parce qu'on ne sait pas voler qu'on ne peut pas essayer, si ? Et on a oublié de nos temps ce que c'est que de se brûler les ailes mais Icare Icare Icare s'est bien noyé, même si ce n'est pas ses ailes qui l'ont tué ; mais Dédale Dédale Dédale a pleuré et aurait peut-être préféré un fils un peu moins plein de liberté. Peut-être que tu fais partis des Icare, Somnifère, et que Côme n'est fait que pour s'inquiéter -s'inquiéter et pleurer, et peut-être qu'il en a eu assez assez assez ou qu'il a décidé de ne pas s'impliquer. Peut-être que terre-à-terre veut dire sage. Peut-être que terre-à-terre veut dire fantôme.
Mais il t'agrippe oh il te montre qu'il est bien et peut-être qu'à la fin c'est bien mieux que quelques mots échangés -tu avais lu quelque part que les sons, ce n'est que de l'air vide. Vide. Et tu n'as jamais aimé ces mots qui glissent sur ta langue sur ton cœur sur ces émotions en les écorchant au passage. Mais pas les siens -ou peut-être juste pas cette fois.
Pas cette fois. Ça roule et ça s'applique comme une crème pour détendre les muscles, c'est comme ce sentiment un peu étrange quand tu te recroquevilles dans ton lit avec ta peluche dans les bras et tes dix-neuf ans au bout des doigts ; tu sens ta tête qui vacille mais tu sais qu'il est prêt à la rattraper. T'as les yeux baissés ; ils sont neutres et chauds en même temps malgré l'acier qu'ils comportent -est-ce ta faute d'être né monochromatique, est-ce de ta faute si toutes tes couleurs sont dedans dedans dedans dans ta tête dans ton sang qui pulse dans tes hypertensions dans tes heures de courses oh dans tes baskets fluorescentes et dans tes idées un peu étranges.
Tu lui attrapes la main. C'est une meilleure prise, tu crois. T'es pas vraiment sûr. Qu'importe. Tu repasses de l'autre côté de la barrière ; et t'es un peu comme un con -parce que tu sais que tu l'es, au fond. Alors qu'est-ce que tu veux dire, de toutes manières, si ce n'est cette sorte d'aveux un peu étrange. Je crois juste qu'il faut me dire les choses clairement. Il y a encore sa main broyée par la tienne -c'est que tu t'agrippes dès que tu le peux, Somnifère, et oh, peut-être comprendra-t-il. Peut-être. Je crois que j'arrive pas à vraiment croire aux choses optimistes qui me traversent l'esprit. Et tu souris. Et tu lâches. C'est un peu triste, tu penses -et tu ne sais même plus de quoi tu parles. Désolé. Et tu souris, aussi.
Ca faisait bien trop longtemps.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-01-29, 12:04
La raison pour laquelle tu es toujours froid, distant, réservé, c'est en partie pour te protéger des autres. Il y a cette certitude qui sommeille au fond de toi depuis l'enfance : tu n'arriveras jamais à bien t'entendre avec les autres. Ta seule option est donc de les éblouir tel un soleil, de te hisser sur un piédestal pour te rendre inaccessible mais visible, de faire de toi une idole - mais il n'y a rien derrière cette image, tu t'emplis de cette fausse affection, c'est ton oxygène et dès lors que les regards se détournent de toi, tu étouffes. Tu es fait pour être une personnalité publique, Côme. Parce qu'il n'y a rien derrière le masque. Juste des volutes d'être que nul ne peut parvenir à saisir ; ce serait comme essayer d'enfermer la fumée entre ses doigts, elle ne fait que s'échapper. Pourtant, tu ne veux pas t'enfuir. Tu nourris toujours l'espoir secret que quelqu'un te verra solide, tangible, et tendra la main. Terre-à-terre, toi, vraiment ? C'est parce que tu te refuses à être céleste, ne demandant qu'une seule chose : que l'on t'assigne un boulet à la cheville.
Tu ne volerais pas, même si tu le pouvais.
Est-ce que tu peux le dire à Alex, ça ?
Sans doute pas ; tu n'as pas envie de lire la pitié dans son regard, tu n'as pas envie de le voir désolé parce que tu ne saurais lutter pour tes rêves les plus absurdes. De l'argent, voilà tout ce que tu demandes. On pourrait croire que tu demandes la lune, mais il n'y a rien de plus pragmatique que ton souhait. Parce que tu sais que tu peux l'obtenir, sans même faire d'efforts. Il te suffit de mettre en pratique tout ce que tu as appris en observant ton père, lors de ces longues journées où il s'enfermait dans son bureau, et où tu le contemplais en silence, fasciné par son obstination tranquille et son assurance péremptoire. Le reste, tu l'apprends sur le tas.
Et tu sais qu'Alex ne sait rien de tout cela. Il ne connaît rien de tes doutes, car tu ne lui offres que ta confiance démesurée en toi. La certitude que tu seras assez fort pour résister à la plus violente des tempêtes. Comme tu aimerais le lui dire. Comme tu aimerais pouvoir te reposer sur lui, juste un peu, juste de quoi oublier un instant le poids de ton fardeau.
Cette fois, c'est lui qui change de position. Il ne te regarde pas, mais il finit par passer de l'autre côté de la barrière, et tu mets quelques instants avant de comprendre que c'est à cause de ce que tu lui as dit. Parce que tu lui as dit clairement que ça te dérangeait, il t'écoute. Tu le regardes, ébahi, ne sachant plus que dire sur le coup. Franchement, c'est anodin. Tu ne devrais pas t'en soucier autant. Mais tu n'y peux rien. Parce que tu t'es dit qu'Alex était insaisissable et qu'il n'en ferait jamais qu'à sa tête. Mais il sait écouter, et tu ne sais plus quoi penser. Même les dernières certitudes que tu avais le concernant s'effondre.
Ta main ne te fait même pas souffrir. Il la tient toujours, alors que c'est inutile, mais tu comprends qu'il y a un message derrière. Et tu te dis que ta relation avec Alex n'est pas normale. Qu'elle ne finira sans doute pas comme tu le voudrais. Dès le départ, vous ne vous comportez pas comme vous le devriez ; vous êtes trop poétiques pour cela. Votre histoire a l'air de se dérouler comme dans un livre : vos paroles sont absurdes, irréelles, et vous vous sentez attirés par l'autre, sentant que l'autre peut combler cette solitude qui vous habite. C'est étrange.
Mais tu n'as pas envie de lutter, non.
Tu n'as même pas envie qu'il te lâche, mais il le fait. Ce serait trop étrange autrement ; vous franchiriez la ligne invisible qui sépare deux connaissances de cet abîme profond dont nul ne peut sortir indemne.
« A quoi penses-tu, alors ? Dis-moi. »
Tu as envie de savoir. Parce que tu as été honnête avec lui, et franchement, c'est le genre de choses qui te coûte vraiment. Tu as envie de savoir ce qu'il pense. Peut-être espères-tu y trouver un écho de tes propres pensées.
Ton envie de fumer est passée, mais tu n'as pas envie de rentrer pour autant. Tu es bien dehors, avec lui, et le vent qui secoue vos cheveux. Il va peut-être tomber malade, et si tu tiens à lui, tu devrais lui dire de rentrer. Mais sa chevelure est presque sèche à présent, et tes yeux glissent sur cette cascade blanche avec une fascination que tu n'as jamais rencontrée pour personne d'autre avant lui. Tu aimes la façon dont ils tentent de s'enfuir, formant un nimbe autour de sa tête. Tu sais que les tiens sont plaqués à ton crâne, et ne font que te frôler, comme pour t'embêter. C'est la première fois où tu comprends pourquoi on peut désirer avoir des cheveux d'une longueur plus importante que la tienne - le maximum que tu aies jamais pu supporter.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2016-01-29, 19:55



ft. côme
&
i've spent my life wandering through a wilderness
Tu t'excuses souvent, Somnifère. C'est presque trop paradoxal, pour quelqu'un qui se prétend si sauvage, mais ces regrets ces justifications forcent tes lèvres barricadent ton cerveau et tu ponctues presque chacune de tes actions par des désolations. Tu es désolé, Somnifère, tu es désolé de capturer l'air des autres de leur imposer ta présence oh de remuer de parler trop fort mais alors tu ries encore plus haut pour bien être sûr qu'ils sachent et tu en veux parfois au monde, quand il ne te répond pas je sais que tu es là mais est-ce de ta faute ? est-ce de sa faute ? y a-t-il un quelconque fautif ? Sûrement. Alors tu t'excuses, parce qu'on est toujours l'accusé de quelqu'un d'autre.
Tu t'excuses peut-être d'avoir été trop maladroit, ou pour être trop optimiste maintenant. C'est étrange, Somnifère, cette manière de t'inverser en un instant de ne pas savoir où regarder. Où commencer. Ce qui est encore plus étrange, c'est que tu veux bien faire, pour une fois. Tu ne sais juste pas comment faire -tu crois que ça commence par des prénoms, des regards, des sourires. Que ça continue par quelques verres, quelques sorties et oh après, ça continue en fonction des rires et des fleurs qui ont pu germer au creux des cœurs. Tu ne sais pas vraiment comment ça fonctionne, Somnifère. T'es qu'un gosse qui a su apprendre les côtés pratiques de la vie.
T'as pas appris, ni même compris, ces silences ces absences ces malchances et ton indécence. Tout te vient naturellement -et c'est sûrement que là vient l'erreur ; mais est-ce que tu veux la gommer, Somnifère ? Est-ce que tu veux arrêter de forcer ?
Et même les lions écoutent quand ils savent qu'on ne veut que leur bien.
A beaucoup de choses. Elles changent en un instant, peut-être qu'à la fin ce sont elles qui volent. Est-ce que tu crois que les idées flottent, Côme ? D'où est-ce que tu crois qu'elles viennent ? Est-ce que tu penses que les mots n'existent pas oh que notre cerveau est une machine qu'il code tout tout tout même notre Humanité, est-ce que tu crois que tout est déjà écrit ou qu'on a un libre-arbitre ? Est-ce que tu crois que notre spontanéité est dépassée, est-ce que tu penses que la chimie décides pour nous ? Est-ce que tu penses que Somnifère est ton oxydant oh que tu es son réducteur et que tu lui accrochera de ces charges négatives si c'est le prix à payer ?  Je pense que tu as raison, aussi. Parce que tu te dis, Somnifère, qu'il n'y a pas de raison pour que tu ne te dévoiles pas plus, pour que tu ne dises pas les choses clairement. Il avait raison -bien sûr qu'il avait raison, Côme était de ce genre de personnes sages dont on ne voulait pas entendre les conseils parce qu'ils sont trop piquant ; mais tu l'as toujours su, que le seul qui ne pleure pas à un enterrement est celui dans le cercueil. Tu crois que tu n'as juste jamais voulu l'avouer -oh, et puis peut-être qu'une partie de toi s'était faite enterrée dans une chambre d'hôpital, épinglé à une veine sous perfusion.
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