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if i dive deep down // ♥

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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-21, 14:31
Parfois, tu te demandes ce que cela te rapporte de te comporter ainsi. Tu vantes ton intelligence, mais tu ne sais pas l'employer à bon escient. Juste pour faire du mal aux autres, et essayer de récupérer quelque chose en retour. Ce rapport prédateur à la vie ne marchera pas toujours. Tu essaies de devenir honnête, Côme ; de lui prouver ta sincérité. Mais tout ce que tu lui montres, ce sont des signes d'agression. On dirait un animal blessé qui montre les dents ; toi, c'est simplement ton existence qui t'a fait souffrir. Que t'a-t-elle donc infligé ? Une blessure narcissique. Oh que c'est impressionnant... Calme-toi, Côme. Alex n'est pas ton ennemi, il n'est pas là pour te reprocher quoique ce soit. A force de te hérisser, tu ne vas réussir qu'à lui faire du mal et...
Ah, on dirait que c'est déjà fait.
Tu l'observes un instant, soudain glacé. Tu as l'impression d'avoir loupé quelque chose - non, tu ne l'as pas loupé, tu as simplement mal réagi. Tes calculs si parfaits ne sont que des possibilités, des façons pour toi de décider de la meilleure façon d'agir ; mais la vie est tellement plus compliquée que cela. C'est cela, d'être vrai. C'est ne pas suivre un scénario prédéfini, c'est se jeter à l'eau tout en sachant qu'on n'est pas tout à fait prêt, mais qu'on en sait assez pour, avec un peu de chance, ne pas se noyer ; c'est agir sans prompteur et dire ce que l'on pense vraiment au lieu de réciter un texte ; c'est de ne pas avoir peur de montrer ce que l'on ressent, ne pas avoir honte de ses véritables pensées. C'est ça, l'authenticité ; c'est tout ce que toi, tu n'es pas.
Idiot, Côme, tu es un idiot.
Tu le regardes en silence pendant quelques instants. Essayant de deviner ; de comprendre. Rien à faire, tu n'y arrives pas. Peut-être parce que dans le fond, tu n'as pas besoin de faire cela ; tu sais que tu l'as blessé. Et ça te fait bizarre d'y songer ; toi, blesser quelqu'un. Tu n'as jamais réfléchi aux conséquences de tes actes. Tu as toujours tout fait pour satisfaire ta cible aussi longtemps que tu avais besoin d'elle ; et ensuite... Tiens, oui, qu'est-ce qu'il se passe après tout ? Est-ce la douleur, est-ce l'incompréhension - est-ce la haine ? Ah, ce serait mérité. Mais la vérité, c'est que tu n'en sais rien ; tu as beau comprendre comment fonctionne leur cœur, ce n'est qu'une connaissance partielle. Toi, tu ne connais que les inclinations ; se tendre vers un but précis, sourire parce qu'on obtient ce que l'on veut. Mais le sentiment de trahison qui en découle ? Tu n'en sais rien.
Tu es sans doute plus ignorant que lui, dans le fond.
Alors, tu le fais. Tu l'attrapes par le poignet, doucement, tu ne veux surtout pas forcer, ce serait bizarre. Et en même temps, ce n'est pas une fragile demoiselle, tu ne l'agresses pas ; qu'il se dégage s'il le désire. Tu veux juste l'emmener à nouveau dans ton salon, l'installer dans ton canapé, t'asseoir à ses côtés - pourquoi à côté, tiens ? cette proximité serait peut-être un peu gênante, non ? Pas vraiment, pour toi. Tu te sens curieusement à l'aise avec lui ; tu as l'impression que tu le connais depuis plus longtemps que cela, ça a un côté naturel - un peu troublant. Tu n'y réfléchis pas. Assis sur ton canapé, tu demeures quelques secondes sans le regarder. Et tu plonges ton regard dans le sien. Ton regard ombrageux, douteux, tourmenté.
« Désolé. Je ne suis pas très forcément à l'aise dans ce genre de situation. »
Et ça te fait bizarre, de t'excuser ; tu ne sais même pas à quand remonte la dernière fois que tu l'as fait. Sans doute était-ce face à ton père, lorsque celui-ci exerçait encore son autorité sur toi. Et tu le faisais parce que tu y étais bien obligé ; tu n'étais que l'héritier, l'empire n'était pas encore à toi - et tu devais jouer selon les règles de celui qui le contrôlait. Mais jamais tu n'as présenté d'excuses - sincères - à quelqu'un auparavant. Alex aura au moins cette chance. Ça n'arrive pas souvent dans la vie de Côme Kowalski.
« Je veux dire, j'ai déjà invité beaucoup de gens chez moi, mais on n'a jamais discuté sincèrement. C'est la première fois. Et je crois que j'ai peur parce que tu me fais vraiment prendre conscience de beaucoup de choses. »
De ta fausseté.
De ton incapacité à improviser vraiment.
De tes peurs les plus secrètes.
Du vide, surtout.
De tout ce vide dans lequel tu nages comme dans un océan, que tu respires comme de l'oxygène, ce vide qui fait partie de toi aussi sûrement que ton sang ou ta chair.
« Ne te braque pas pour ce que je vais te demander, mais tu as dit que tu étais messager. Tu travailles pour le Valhalla ? »
Simple curiosité de ta part - tu en es déjà presque sûr, mais tu as envie d'une confirmation de sa part. S'il te répond, tu lui diras que tu es dans un gang. « Officiellement. » Tu aimerais bien voir la tête qu'il va faire.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-21, 19:38



ft. côme
&
i don't wanna be // the first one falling ((cause i'm hollow))
C'est triste, tout de même, Somnifère.
C'est triste d'être ballotté par la mer et de ne pas s'y faire, c'est triste triste de toujours tant donner pour ne rien recevoir en retour -oh, tu ne demandes pas beaucoup, Somnifère. Mais tu demandes toujours ce qui semble être l'impossible.
Il le sait. Pertinemment -tu es tellement expressif, Alex, c'est impossible de ne pas comprendre. Et tu attends -tu attends.
Parfois, c'est une erreur d'attendre que l'autre revienne vers soi. Parfois, il va voir autre part et se pare par après d'excuses qui accusent mais oh, non. Tu vas déjà trop vers les autres pour ça, Somnifère. Tu mérites plus que des tu m'a déçu qui te collent comme une sangsue
((oh elles aspirent tes pensées tes joies tes bonheurs d'un instant à chaque fois que tu te rends compte. à chaque fois que tu te souviens. à chaque fois que tu t'en veux de ne plus y penser // à chaque fois que tu es fier de pouvoir avancer // à chaque fois où tu retombes dans des allées plus embrumées // à chaque fois que tu as envie de laisser tomber))
Il t'attrape ; c'est ton corps qui suit mais oh ton âme ton esprit ? Il est porté disparu, quelque part entre un miroir et ces mots trop crus. Tu le regardes, toi aussi, mais tu sais que tes yeux ont l'air fiévreux tu sais qu'ils ne sont pas vifs qu'ils sont passifs. T'as beau voir ses inquiétudes et entendre ses mots -qu'est-ce que ça veut bien dire pour lui ? qu'est-ce qu'il croit que ça veut dire pour toi ? Oh, Somnifère.
Le fait est que tu as compris que vous êtes bien trop différents.
Il reprend la parole -tu détournes le regard. Il y a cette chaise vide devant toi, comme un fantôme de l'ancienne ambiance oh de ce qui avait lieu d'être. Et tu ne sais pas, Alex, si tu dois le croire ou non. T'es du genre à ne pas te poser de question oh à être aveugle et aveuglé en même temps ; t'es pas du genre à hésiter parce que même s'ils mentent, tu penses juste qu'importe, parce que le seul que ça peut blesser, c'est toi-même. Mais là -là, c'est un peu différent. Tu n'es pas sûr de vouloir t'engager si c'est pour te faire avoir -assez assez assez. Tu n'as jamais eu la présomption de dire que tu faisais du bien aux gens, Somnifère. ((et pourtant et pourtant)) Tu n'as jamais osé vraiment dire non, Alex. ((et pourtant et pourtant))
((et pourtant et pourtant))
((oh comme c'est drôle d'être vexé par ce qui devrait être faux mais ne l'est pas vraiment))
Et il change de sujet oh tu ne sais pas si tu aimes ça ou si tu aurais préféré un silence plus lourd -tu sais que tu pardonnes toujours mais tu ne sais jamais à quelle vitesse ah tu ne sais jamais combien de temps tu veux que ces silences les poignardent un peu ; et souvent tu attends trop longtemps trop longtemps, parce qu'on te dit qu'il y a des blessures qui ne se referment pas mais il faut croire que celles que tu assènes ne sont pas si mortelles. ((et c'est si étrange, Somnifère, de vouloir savoir faire du mal))
((et pourtant et pourtant))
Oui. On m'appelle Somnifère.
Et c'est tout ce qu'il sortira de tes lèvres de tes yeux de ton être ; tu n'as pas besoin de dire plus oh tes manques en disent bien assez.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-22, 00:27
Tu as la conscience ténue d'avoir commis quelque chose d'irréparable. Ou du moins, qui ne pourra se réparer qu'avec le temps. Tu sens que la situation a un peu changé. Il n'est plus tout à fait comme avant ; c'est imperceptible, mais tu le sens. Tu ne sais pas pourquoi : tu le sens. Il a quelque chose d'éteint en lui, Alex ; comme une poupée automate qui vit ses derniers instants, qui puise dans ses réserves pour se forcer à bouger mais qui ne peut pas faire grand-chose d'autre car ce serait du gaspillage d'énergie. Tu te sens un peu coupable. A trop agir comme tu le fais habituellement, tu reproduis les mêmes erreurs. Parce que tu te rends bien compte que tu préférais avant ; quand il était plus vivant, quand il te taquinait, quand il prenait la peine d'alimenter la conversation. Oui, Côme, tu expérimentes un peu ta première crise de manque. Avoue que cela fait longtemps que tu n'as eu personne dans ta vie, pas un ami qui puisse te comprendre - non, juste des satellites bien des commodes mais avec lesquels tu ne pouvais discuter de ce que tu avais sur le cœur -, pas une famille compatissante et encourageante - non, juste des parents exigeant de toi les meilleurs résultats de toi, et par orgueil tu avais envie de les leur donner. Tu as juste eu envie d'essayer, pour une fois. Pourquoi lui ? Parce qu'il est venu vers toi, parce qu'il représente ce que tu méprises, parce qu'il ne cesse de t'étonner, de te prouver qu'il est un être plus compliqué que ce que tu as toujours cru. Tu t'es représenté les gens comme lui comme des pique-assiettes guidés par leurs appétits ; tu es presque surpris de constater que tu t'es trompé. Que la bêtise humaine, en fait, est plus douce que tu ne le pensais. Qu'on peut réfléchir même en étant stupide. Et puis, tu te rends bien compte que l'idiot, pour le moment, c'est toi. Comme c'est surprenant. Tu apprends des choses avec lui ; c'est comme s'il ouvrait ton univers. Pas étonnant que tu te sentes déjà accroché à lui, que tu aies envie de le connaître. Pas étonnant que tu te sentes mal quand il te fixe avec froideur. Tu es déjà ravi.
Tu n'as simplement pas idée d'où cela te mènera, cela dit.
Tu as confirmation de ce que tu pensais. Somnifère. Tu devines parfaitement d'où vient ce surnom ; ce n'est pas très imaginatif, selon toi - mais môssieur aurait préféré quelque référence cachée derrière ce surnom. Tu peux parler, tu n'as pas de surnom, et si tu devais en choisir un, à tous les coups, il serait lamentable.
« Oh. Je vois. Ce doit être intéressant, en tout cas. »
Tu n'en sais strictement rien, en fait, tu ne t'es jamais intéressé à la vie d'un messager - jusqu'à aujourd'hui. Mais tu ne peux pas lui demander comment c'est, il ne ferait que t'ignorer. C'est oui ou non, et tu dois t'adapter. Tu soupires, tu te détends légèrement. Tu ne sais pas quoi faire pour qu'il arrête de se comporter ainsi.
« Quand j'aurai fini mes vingt questions, je te dirai quelque chose sur moi. Pour compenser. »
Mais tu sais qu'il s'en fiche ; qu'est-ce que plus tard ? Ce n'est pas tout de suite, ça n'a pas d'existence. Le futur est quelque chose d'incertain ; ce n'est en rien une garantie. Tu le sais. Tu parles toujours de cet avenir doré qui n'aura jamais lieu, parce que tu le sapes bien avant.
« Tu n'as jamais songé à rejoindre un gang ? »
S'il te regarde, il le verra. Le petit sourire en coin qui trahit ton envie de rire - mais pas de lui, non, de toi. Parce que tu tournes toujours autour du pot, parce que tu ne dis pas les choses clairement. Tu lui parles de ces choses-là d'un ton neutre, presque comme si c'était quelque chose d'extérieur - et d'une certaine façon, ça l'est, tu ne fais pas attention à ce qui se passe dans le Nord, sauf quand ça t'arrange. Tu es un mauvais exemple, Côme ; la parfaite incarnation de l'absentéisme. Tu n'essaies certainement pas de le recruter : ce n'est pas ton rôle et tu ne vois pas trop pourquoi tu irais ces besogneux à gonfler leurs rangs. Même si Alex irait très certainement bien avec eux.
Comprendra-t-il ? tu lui as dit « plus tard » mais tu le lui avoues déjà.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-22, 13:04



ft. côme
&
walking in the air // floating at the moon
Tu crois que tu le comprends bien plus maintenant qu'à travers tous ses mots. Tu crois que tu as mis la main sur ce qui t'avait poussé à aller le voir -oh en dehors de ta curiosité de ta perversité de tes idées mal cadrées.
Côme, Côme est ce genre de personne qui ne veut rien des autres -pas comme toi tu l'entends. A la fin, vous êtes plutôt ressemblants mais oh, vous ne cherchez pas la même chose.
((chercheurs de pétrole & chercheurs d'or))
Mais oh, vous ne trouvez pas ce que vous voulez.
((hypopnée, nervosité // fanés, vos espoirs joliment empaquetés))
Et tuées, tes idées gentillement disposées ; il a d'autres mots à la bouche mais ils sonnent comme de la salive qui ne sait où aller -alors elle est envoyée loin loin loin d'ici, comme pour éloigné ces démons déjà installés. C'est d'un vide lamentable ; et tu crois qu'il n'a jamais autant parlé que maintenant -peut-être que tu comprends pourquoi, maintenant. Peut-être que tu sais aussi que c'est de ta faute, petit Somnifère, que tu pourrais faire un effort mais oh, n'en as-tu pas déjà fait assez ? à continuer sans cesse la conversation à accepter même un étranger oh à faire confiance si aveuglément -tu as mis des barrières mais qu'il ne se fasse pas d'idées. Il n'y en a que peu qui ont su escalader ces barricades.
Il y a d'autres phrases éparpillées et oh on dirait qu'il veut récompenser un petit chiot qui a bien exécuté son tour -tu retiens un soupire et tu baisses les yeux ; c'est perceptible aussi dans ta manière de serrer ta mâchoire. On voit le creux de tes joues tes lèvres décolorées et tes tatouages comme des veines sous-jacentes qui ont tout fait brûler, qui ont tout décharné.
Tu n'es pas un chiot, Somnifère. Tu n'es même pas animal ; tu serai plutôt khamsin ou sirocco ou simoun -il n'y aurait que le désert sous tes pieds et des grains pour t'arrêter.
Oh, non. Bien sûr que non. Et tu ne sais pas si tu lui en veux ou pas d'avoir posé cette question ; t'es pas du genre à comprendre du premier coup mais bien plus tard alors alors alors tu n'aperçois pas de portes entrouvertes, juste un cul-de-sac dans lequel il s'enferme -toi, tu retiens juste qu'il n'a absolument rien compris de toi. Toi, Somnifère -comment pourrais-tu entrer dans un gang comment pourrais-tu prendre parti comment comment comment.
Alors tu relèves les yeux vers son plafond parfaitement peins, tu étends tes jambes sur cette chaise vide vide vide mais de toute manière tout est vide ((la pièce la conversation vos esprits et tes pupilles)) ; ta pomme d'Adam proéminente et tes roses tes fameuses roses nichées au creux de ta gorge -elles aussi, elles sont remontées à la surface, comme pour signaler aux autres que tes mots sont fleuris mais oh non pas dociles.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-22, 18:39
Et de trois. Tu les égrènes dans ta tête comme des secondes, tu fais attention à ce que tu dis. Parce que vingt questions, c'est beaucoup, et c'est si peu. Dès lors que l'on en loupe une, tu n'en as plus que dix-neuf, puis dix-huit. Ce n'est pas assez ; et tu le maudis un peu, de te limiter comme ça, de t'enfermer dans ce cycle. C'est à toi de tout faire, il ne t'aide pas, et tu as peur de lui montrer qu'il demeure à tes yeux le mystère le plus complet que tu aies jamais eu à résoudre. Qu'il s'intéresse à des choses, et pas à d'autres ; qu'il essaie de s'en sortir ou qu'il soit défaitiste ; qu'il soit heureux ou non ; comment est-ce que tu es censé savoir tout cela ? Tu enfermes les gens dans des cas, tu ne les analyses pas assez. Il ne t'aide pas, tu as l'impression qu'il t'en veut, tu es mal à l'aise et tu sens tes épaules t'affaisser. Cela te fatigue un peu. De réfléchir. Parce que tu as l'impression de marcher sur des œufs, de craindre le moindre faux pas. Ce n'est pas comme ça que tu envisageais les choses. Ce n'est pas ce que tu attends. Tu es toujours comme ça, avec tout le monde. Tu as aussi envie d'être toi-même, parfois. Même si ce toi-même est un idiot orgueilleux qui passe son temps à juger, critiquer, insulter indirectement. Ce n'est pas naturel, d'être attentionné. Tu fais des efforts.
Et lui ne le voit pas.
C'est ça qui te fait mal au cœur. Un peu. Ce léger pincement que tu n'avais encore jamais ressenti jusque là. Cette impression de courir après quelque chose d'inaccessible. Alex, c'est comme un éden caché sur Terre. Tu n'aurais jamais été le chercher là. Bien sûr, c'est encore trop tôt pour le dire ; tu ne fais qu'apercevoir une faible lueur, et tu te dis que c'est ça. Parce que tout est inédit, tout brille de l'éclat de la nouveauté. Cette promesse t'appelle, t'attire. Mais lui. Lui reste immobile. Il n'avance pas vers toi, il te laisse s'approcher. Il ne te rejette pas, il ne t'encourage pas - il ne t'encourage plus. Son chemin à lui s'est figé, et tu sais que c'est de ta faute, que tu devras porter cette culpabilité encore longtemps. Mais tu souffriras, Côme. Tu souffriras parce que tu seras le premier, et que le premier est toujours le perdant. Tu te rendras bien vite compte de tes erreurs. Tu regretteras ton ancienne solitude, quand tu verras la nouvelle.
Et tu es persuadé qu'il n'a pas compris ce que tu voulais dire. Ce n'est pas grave. Tu ne peux t'empêcher de murmurer :
« Tant mieux, alors. »
Parce que tu ne veux pas le voir chez toi, mais tu veux encore moins qu'il travaille pour quelqu'un d'autre. Tu le préfères comme il est, libre de toutes attaches - comme toi, tu devrais l'être. Tu as parfois conscience que ces attaches sont lourdes et qu'elles finiront par te peser. Parce que tu restes loin, mais tu gardes un œil sur eux. Juste un œil, au cas où quelque chose t'intéresse. Tu as peur du retour du bâton. Peur de regretter cette décision hâtive et irréfléchie, un jour.
Tu ne fais aucune remarque sur sa tenue, sur la façon qu'il a de poser les pieds sur ta chaise - même si, du coup, il faudra que tu la nettoies attentivement parce que ce n'est pas très propre, et tu détestes nettoyer. Tu aurais pu lui en faire la remarque, mais tu ne dis rien ; le moment n'est pas opportun. Et c'est déjà le signe que tu changes. Déjà le signe que tu vas de l'avant.
« Tes tatouages. Ils ont une signification ? »
Tu n'as jamais trouvé ces marques belles. Les réaliser dans un but esthétique n'a pour toi aucun sens : quel intérêt de toucher à l'intégrité de sa peau, de déchirer sa pureté, de la couvrir d'encre comme si elle était trop faible pour être belle par elle-même ? Et lui, il en a beaucoup. Alors tu te poses la question. Pourquoi se tatoue-t-on. Pourquoi lui, surtout, s'est lancé. Tu ne prétendras pas que tu trouves cela superbe, tu as déjà bien du mal à respecter le travail d'un tatoueur ; mais tu veux comprendre. Si ce sont des signes qui t'expliquent comment décoder Alex, alors tu es prêt à apprendre ce langage. Tu veux déchiffrer le mystère de ces idéogrammes.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-22, 19:40



ft. côme
&
i'm running with wolves tonight
Ce qui est le plus cruel chez toi, Somnifère, c'est ta manière de laisser les autres sortir de la boue dans laquelle ils se sont mis seuls. Tu es comme un juge en marbre, une chose un peu trop froide qui a glacé l'eau dans laquelle vous pataugiez et oh -par quels droits te permets-tu cela, Alex Alex Alex et tes regards trop froids. Cruel, c'est un mot qu'on ne t'associe pas et pourtant tu sais pertinemment que tu peux l'être, terriblement -mais il y a des faux pas à ne pas faire et oh. Oh, ton point faible doit être la confiance ; c'est si étrange pour un loup solitaire comme toi, pour un garçon qui reste planté au milieu d'une place à crier à l'aide, pour l'animal grégaire que tu es mais qui hésite toujours à rejoindre son troupeau.
Parce que tu sais que quand tu les rejoins, on peut toujours t'oublier dans un coin.
Ah, c'est ridicule, Somnifère. Tu les entends, ces petits mots qu'il glisse comme pour te rappeler qu'il est encore là et qu'il n'a pas l'intention de s'enfuir -mais oh, c'est tellement facile ; et cette phrase qui n'a même pas de verbe elle sonne comme une espèce d'excuse à moitié cachée, comme un sage qui se retient de dire d'autres choses mais ah, qu'il les dise. Tu n'es plus à ça prêt, maintenant.
Il y a encore un peu de blanc dans vos pensées mêlées ; tu ne sais même pas si tu as le droit d'imaginer ça -des liens, entre vous, des choses qui s'accrochent et qui tiennent les unes aux autres oh non tu ne sais pas et tu sais, par contre, que c'est de ta faute. Qu'est-ce que tu lui reproches, Alex ? D'être trop honnête ? Tu le savais, avant, mais maintenant tu n'arrives plus à parler parce que c'est sur toi que c'est retombé. Toi toi toi toujours toi -et après tu oses dire que tu n'as rien d'un égoïste mais écoutes toi penser quelques secondes et tu verra bien assez vite, Somnifère. Il n'y a que toi toi toi ; même si ce ne sont que des critiques. Celle-là n'en fait qu'une de plus à ajouter.
Oui. Tu ne vois pas quoi rajouter oh tu crois qu'il ne peut pas saisir toute la symbolique qui transparaît à travers ces lits de matière noire ; ils agissent comme des rivaux du Léthée oh comme un Styx indomptable indomptable, éternel. Peut-être que ta peau est un enfer, Alex. Peut-être que tes veines sont semblables au Cocyte qui juge juge juge toujours trop ; et ton sang de ces larmes qu'on prête à ceux qui n'ont pas pu entrer. ((tu serai le premier à pleurer))
Alex. Tu arrêtes de fixer le plafond ; et dans ta tête qui se relève doucement il y a ton regard qui se glisser vers la gauche, doucement oh pas totalement. Il y a des hésitations, ça se voit par moment mais tu pivotes, promis, et parfois tu y es presque mais tu recules comme t'as toujours reculé. T'as compris, Alex. T'as compris qu'en fait, tu ne voulais pas l'emmerder -c'est si compliqué, si compliqué et tu crois que tu n'es pas prêt finalement, alors tu te dérobes encore comme tu le fais toujours ; il s'en rendra vite compte, Côme, qu'il n'y a pas qu'avec les mots que tu t'enfuis. Tous. Et tu fais mine de regarder tes avant-bras tes veines ((celles de sang et d'encre)), tes roses ((ajourées et piquantes)), tes constellations ((arrachées aux cieux)). Et tu soupires, et tu glisses dans son canapé ; il n'y a plus que la moitié de ton dos sur le dossier et c'est déjà une avancée. Dis, t'aurais pas de l'eau ou quelque chose ? J'ai avalé une pizza d'une traite sans boire alors euh. Ouais. L'Alex est une espèce qui a un peu de mal en communication intraspécifique, il faut croire.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-22, 21:42
Tu as presque perdu espoir, Côme. Tu te demandes s'il va bouger un jour. Tu as l'impression de parler dans le vide, de n'avoir que des réponses automatiques, programmées pour te dire la vérité, et rien de plus. Tu sais déjà que tu n'obtiendras pas de précisions à ta réponse ; ce n'est pas dans le contrat. Et ça t'agace un peu, mais tu ne dis rien. Tu as un peu peur et c'est inconfortable ; c'est comme si tu étais faible, dans le fond, car tu es dénué de ta meilleure arme, celle avec laquelle tu as réussi à te constituer ta petite fortune actuelle (même si pour toi, cela n'a rien d'une fortune). Ah, il est beau, le charmeur qui parvient toujours à ses fins. Mais c'est qu'Alex n'a pas envie d'être flatté ; d'ailleurs, quand on sait qui tu es vraiment, personne n'en aurait envie, ce serait absurde. Garde tes beaux mots pour toi, Côme.
Alors tu as fini par considérer que tu n'arriverais à rien, et tu essayes juste d'utiliser intelligemment tes seize questions restantes - déjà seize, comme c'est rapide, comme on en fait des choses en seulement quelques instants ; on consomme ses jetons avec avidité, persuadé que l'on gagnera le gros lot, mais c'est une supercherie, on ne gagne rien d'important, jamais, ce qui compte vraiment ne peut pas se gagner par le hasard, ça s'acquiert avec du temps. Et tu ne sais pas si tu auras cette patience. Tu as toujours eu la patience du chasseur, mais avec lui, c'est plus compliqué. Avec lui, tu es perdu, tu ne parviens pas vraiment à envisager comment cela tournera. Tu te dis que tu dois l'agacer. Tu te dis aussi que c'est de sa faute, à être aussi susceptible, à se hérisser dès que tu fais quelque chose qui ne lui plaît pas. C'est de sa faute s'il ne te laisse pas de chance, s'il te snobe magistralement - et tu sais que tu n'as jamais fait comme lui : toi, tu snobes quand tu as obtenu ce que tu voulais, pas avant -, s'il est soudain avare de ses mots. Toutefois, tu ne lui dis pas ; ce n'est pas à toi de lui faire remarquer ce défaut, pas dans ces circonstances. Oh, sans doute que tu le lui feras remarquer, plus tard. Tu es toujours prêt à pointer du doigt la paille dans l'œil de ton voisin. Mais plus tard. Quand vos rapports se sont équilibrés. Quand vous pourrez rire ensemble - car tu riras, Côme, c'est une certitude.
Et il te répond oui, et tu es attristé qu'il ne t'en dise pas plus. A cause de ses règles stupides, tu n'en as pas le droit. Franchement, si vous réussissez à vous entendre mieux, ce gars va souffrir à cause de tout ce qu'il t'a fait subir. Tu te le jures. En attendant, tu hoches la tête, laissant ton regard le parcourir. Tu ne le connais pas assez pour le deviner, ce sens caché ; tu vas devoir te contenter de savoir qu'il est là. C'est peut-être mérité, vu qu'il n'a pas encore bu - tiens, c'est vrai, c'est quelque chose que tu n'avais pas remarqué.
« Je parie en plus que c'était salé. » : dis-tu en riant légèrement ; tu te lèves et tu te rends dans ta cuisine.
Tu en reviens avec une bouteille d'eau minérale - monsieur ne saurait se contenter de l'eau du robinet, voyons - et deux verres. La bouteille n'est même pas entamée ; c'est que tu as le respect des convenances, toi. Et ça se voit dans la façon dont tu le sers le premier, dont tu lui tends le verre plein et attends patiemment qu'il le prenne avant de te servir toi. Tu as un peu soif quand même ; toi non plus, tu n'as pas bu depuis un moment. Toutefois, tu ignores assez aisément ta soif, à présent. Tu ne sais même pas quand cette compétence t'est venue, alors que tu es si peureux, si lâche. Tu ne t'es pas habitué à la soif ; tu arrives juste à faire abstraction, c'est tout. Comme pas mal de gens normaux. Voilà comment se traduit ton « adaptation » au monde réel.
« Un jour, j'espère que tu me diras ce qu'ils veulent dire. Je suis curieux. » Tu avales une gorgée minuscule, à peine de quoi humidifier ta gorge. Tu reposes le verre avec soin, avec élégance. Tout, dans tes gestes, depuis la façon dont tu vous as servi jusqu'à la façon dont tu te débarrasses de ton verre, trahit ta bonne éducation. Tout n'est pas qu'une supercherie en toi, après tout. Tu es vraiment quelqu'un de bien né. Tu as simplement perdu ta bonne étoile en passant.
« Tu te montres souvent attentionné avec les autres ? »
Tu changes de registre ; il y a, peut-être, comme une pique dans tes paroles. Comme si tu en doutais. Mais ta voix est neutre et ton visage figé, la pseudo-critique ne transparaît pas. Tu n'oserais pas.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-23, 00:12



ft. côme
&
nothing can kill me like you do
Mais la peau n'est peut-être pas si intéressante que ça -il y a de légers sillons, de ceux qui sont des prévisions de l'avenir et oh, parfois tu lui en veux d'être aussi absolue. Qu'est-ce qu'elle en sait, ta peau, de l'âge que tu attendra des plaies qui l'ouvriront oh des mouvements qui la lisseront à la force de l'usage.
Tu sens son regard. Tu ne sais pas s'il demande silencieusement des réponses à ses questions, tu ne sais pas s'il est juste exaspéré oh fatigué et qu'importe, Alex. C'est lui qui t'a fait changé les règles ; et oh arrêtes ça, veux-tu. C'est un jeu qui se joue à deux.
Il y a de nouveaux ces mots sans idées cachées derrière ; ils glissent sur toi comme les vagues attaquent la côte -ils t'attaquent et t'érodent à force, mais tu restera là à l'échelle des temps humains.
Et pourquoi parierai-t-il -il y a goûté, lui aussi.
Et pourquoi rirai-t-il -la gêne le silence les absences, ça ne rend pas les choses drôles.
Tu attends.
Comme tu attends d'autres mots ; tu ne sais toujours pas lesquels et oh, peut-être est-ce parce qu'aucun d'entre eux ne saurait te suffire, peut-être est-ce parce qu'ils devraient plutôt venir de toi. Il y a des cérémonies dans sa manière de se mouvoir, en d'autres circonstances ç'aurait pu te faire rire oh amener à d'autres facéties mais pas maintenant. Tu prends le verre, y trempe tes lèvres ; avales la moitié en un instant. Chez toi, tu buvais l'eau du robinet -comme somme toute bien des gens.
Il se dit curieux ; ça t'étonnerait presque -il avait l'air si fermé, avant, presqu'autant que toi maintenant que tu ne sais pas vraiment quoi penser. Ca fait déjà quelques instants que tout est flou, de toutes manières. Mais tu apprécies, ou du moins tu essaies, tu essaies vraiment de remonter ce sourire sur tes lèvres décolorées. Essaies de deviner ? C'est ta manière de lui dire que ça ne te dérange pas mais que oh, tu ne te voyais pas alimenter la conversation pour autant, non. Ce n'est pas méchant ce n'est pas gentil non plus ; peut-être juste un peu bienveillant.
Son autre question te laisse interdit. Le fait est, Somnifère, que tu es presque toujours attentionné mais que oh, tu ne le montres jamais. Ce n'est pas une histoire de fierté ni même d'humilité ; peut-être quelque chose entre rejet et timidité. Et te revoilà, incapable de répondre. A vrai dire, tu t'es aussi lancé un défi avec ce "jeu", parce que tu n'as pas l'habitude d'être si direct et même si tu es honnête, il y a toujours cette brume autour de toi, généralement. Non, je ne le montre pas. Oh, Alex, c'est étrange d'être si catégorique.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-23, 11:34
Son silence commence à agacer tes nerfs. Légèrement. Ce n'est qu'une légère irritation, ce n'est même pas si désagréable que cela ; tu es juste un peu tendu, et tu le sens. Ton dos se crispe, et si tu ne te détends pas un peu, tu imagines déjà comme il te fera souffrir ce soir. Tu remues légèrement, mais tu n'oses pas respirer profondément ; ce serait trahir ton trouble. Et tu es trop fier pour lui montrer que tu es un peu mal à l'aise. Pourtant, peut-être cela aiderait-il à régler la situation : il se fait très certainement une fausse image de toi, et lui montrer que tu es humain, faillible, lui ferait peut-être comprendre qu'il n'a pas à te traiter comme ça. Mais non. Côme ne veut pas prouver que quelque chose peut l'affecter, Côme est le plus fort, n'est-ce-pas ? Il serait peut-être temps de changer de registre. Tu n'es qu'un type comme un autre, après tout ; tu devrais peut-être commencer par réviser ton vocabulaire.
Et puis, finalement, il parle. Pour te dire de deviner. Pour te dire qu'il ne montre jamais ses attentions. Aurait-il peur qu'on le taxe d'être un gentil ? Non, sans doute craint-il plutôt que l'on profite de lui, ou que l'on se méprenne sur ses intentions. Ce serait assez logique. Tu fais partie de ces prédateurs qui recherchent les personnes comme lui, qui détectent les faiblesses de ces cœurs-là, et qui les laissent. Il n'aurait pas tort de se méfier de toi, du coup. Sauf que même toi, tu peux avoir un cœur. Même toi, tu peux aussi te dire que ce serait mieux si.
Si seulement tu savais faire preuve de compassion.
Mais non, tu ne l'es pas, et tu soupires. C'est la combientième fois, d'ailleurs, depuis que tu l'as laissé entrer dans ton appartement ? Trop, sans doute ; tu ne devrais pas soupirer, ça ne te ressemble guère. Mais il est peut-être temps que tu lui fasses comprendre que son attitude est un peu déplacée. Tu te lèves et tu te penches vers lui ; tu es bien obligé d'être debout, il est plus grand que toi, si tu ne le fais pas tu vas le regarder d'en bas, et c'est moins impressionnant. Ton regard descend vers lui ; il n'est ni froid ni chaud, ni mauvais ni doux, il est neutre, presque inexpressif. Tu approches ton visage du sien, lentement ; vous vous frôlez, sans vous toucher exactement, vous pourriez presque sentir le souffle de l'autre contre votre visage. Tu la connais, la méthode ; plus on s'approche de quelqu'un, plus on rentre dans sa zone d'intimité, la plus proche de lui, celle dans laquelle il se sentira moins confortable. Tu fais pareil avec Alex, parce que tu as parfaitement conscience de ce genre de choses. Jusque là, tu as conservé une distance respectable ; même quand tu lui as pris le poignet, tu essayais de conserver une distance entre vos deux corps, et tu l'as lâché quand vous étiez assis. Maintenant, tu changes de méthode. On verra bien si ça marche ou pas - pour le coup, tu n'en as aucune idée.
Mais c'est là l'intérêt, justement.
« C'est sûr que tu ne le montres pas beaucoup. Si tu te comportes avec tout le monde comme tu le fais avec moi en cet instant, pas étonnant que l'on te pense froid et hautain. Je ne veux pas te faire la morale parce que je suis pire que toi, mais j'ai franchement l'impression de t'embêter en ce moment, et c'est désagréable. S'il y a un problème, ce serait mieux que tu le dises tout de suite. »
Puis tu te tais, et tu attends. C'est déjà assez long, c'est un mini-monologue (à ceci près qu'un monologue n'a lieu que lorsque le personnage est seul, mais au vu de la réactivité d'Alex en ce moment, la métaphore s'applique curieusement bien à ton cas) et tu en as un peu marre d'être le seul à parler. Tu le lui as dit, tu ne le chasseras pas. Il fera ce qu'il veut - à condition bien sûr qu'il ne finisse pas par squatter sur ton canapé comme il l'a dit au départ, ce serait un peu problématique pour toi, d'avoir un colocataire aussi gênant qui ne paye même pas sa part du loyer. Dans le fond, tu as peur que ce soit déjà trop pour lui, qu'il s'en aille, qu'il sorte de ta vie et te laisse à nouveau totalement seul, après avoir entrevu la lumière. Ce serait triste. Surtout que pour le coup, tu as laissé tomber tous tes artifices verbaux et choisi d'être direct..
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-23, 18:35



ft. côme
&
we hide out in the back // like shadows in a stranger's dream
Les soupirs n'ont jamais su te faire réagir.
Ils doivent ne pas être assez pour toi ; parce qu'est-ce qu'un soupire, sinon une manière de s'avouer vaincu. D'accepter ce qui se passe oh de râler un peu, mais un si petit peu que ce n'est que du vent. C'est drôle, tu trouves, comme ces expressions se recroisent comme tout est lié comme ses yeux papillonnent sans se poser.
Tu n'as jamais aimé ceux qui ont essayé de t'impressionner -qu'est-ce que c'est, à la fin, une taille plus haute des muscles plus gros une intelligence plus acérée. De vos jours, les règles ont changées ; le plus innocent des enfants peut détruire bien plus qu'un dictateur. C'est étrange, ce monde à l'envers. C'est étrange, de vouloir dominer physiquement la situation quand on sent qu'elle nous échappe par tous les autres aspects. Tu gardes tes yeux arrêtés sur ton verre oh tu ne lui fera pas le plaisir de les relever de suite, non. Tu veux qu'il comprenne que ce n'est pas comme ça qu'on te bâillonne. Tu veux qu'il comprenne que ce n'est pas ses contacts que tu cherches. De toutes manières, Alex, tu n'es pas gêné. Tu sais qu'il ne te touchera pas. Tu sais qu'il n'a rien derrière la tête parce que tout lui échappe parce que tu t'enfuis toujours un peu trop vite parce que tu peux l'endormir en quelques secondes et ne jamais revenir.
C'est si simple, somme toute.
Il parle ; il n'est soudain plus si avar. Tu aurais préféré que ce soit avant oh qu'il ne s'irrite pas qu'il ne t'irrite pas en retour et que vous n'en arriviez pas là mais que veux-tu, Alex. Qui a dit que la maturité n'était pas enfantine, elle aussi.
Ce n'est pas moi qui ait voulu jouer aux adultes, monsieur. Tu lui renverses ton verre au visage avant d'éclater de rire et de t'affaler en arrière ; c'est étrange de rire après si longtemps, ça te ferait presque mal aux joues -parce que tu ris tu ris tu ris et tu ne t'arrêtes plus. Comme pour délivrer une gêne trop longtemps maintenue.
Et d'un coup il n'y a plus qu'un sourire sur ton visage, et d'un coup tu soulèves ton pied pour le lui apposer sur son torse et le faire reculer. T'as pas à t'en faire. Je m'embête tout seul, comme un grand avec sa propre conscience. Tu ramènes tes pieds pour t'asseoir en tailleur ; le dos droit pour une fois. Et comme pour te moquer -oh pardon, le titiller-, tu te sers un autre verre d'eau que tu bois rapidement et proprement -on n'est jamais trop prudent avec les vengeance. Il me suffit de quelques remarques. A vrai dire, tu ne lui en veux pas. Comment le pourrais-tu, alors que tu savais que ça allait arriver.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-23, 21:10
Oh, tu t'attendais certainement à bien des choses.
Tout ce que tu voulais, c'était une réaction. Et tu as essayé de la provoquer. En te montrant menaçant. Ce n'était peut-être pas l'idée du siècle mais tout de même, tu as été honnête : tu penses vraiment qu'il y a un problème et que tu aimerais bien le résoudre. Sinon, tu ne vois pas comment cela peut continuer comme cela. Pourquoi t'acharnes-tu, d'ailleurs ? Comment se fait-il que tu sois aussi acharné alors que tu as de plus en plus l'impression que tu as affaire à une cause perdue ? Habituellement, quand tu sens que c'est le cas, tu abandonnes. Et peut-être finiras-tu par le faire, car il n'y a aucune raison pour que tu sois le seul à faire des efforts, dans l'histoire. Tu es tenace, mais pas idiot non plus ; il y a des signes qui ne trompent pas, des signes qui te disent qu'il n'y a aucune chance. Il faut savoir abandonner quand on est sûrs de l'échec, Côme. Tu le fais bien pour tes tentatives sur le plan professionnel. Alors, sur le plan personnel, tu devrais aussi apprendre à le faire.
Mais non, tu n'y arrives pas, tu as besoin d'aide.
Tu as besoin qu'il te fasse comprendre clairement que tu l'ennuies.
Tu veux un signe.
Mais alors ça, en revanche, tu ne t'y attendais pas du tout.
Tu mets quelques secondes à comprendre pourquoi, tout à coup, tu ruisselles. Il te faut porter la main à ta joue pour comprendre que c'est bien l'eau de son verre qui se retrouve sur toi ; qu'il vient de te jeter le contenu de son verre à la figure. Pâle, tu le dévisages. Il rit, il rit comme un fou ; tu as enfin réussi à provoquer une réaction, mais ce n'est pas du tout celle que tu espérais. Au contraire. Tu as l'impression qu'il est en train de te dire : laisse-moi tranquille. Un peu choqué, tu ne réagis toujours pas quand il te pose le pied sur le ventre - tu ne penses même pas qu'il va salir ton veston, non, cela ne te traverse pas l'esprit, preuve que tu es vraiment perturbé - et t'éloigne de lui. Bien sûr, tu entends ce qu'il dit ; tu le comprends à moitié. Franchement, c'est violent, ce qu'il te fait ; tu l'as peut-être un peu mérité, mais sans doute pas à ce point. Pour le coup, il est en tort.
Tu le sais.
Et tout à coup, tu te sens en colère contre lui.
Il a bien fait de boire rapidement son verre, parce que tu ne sais pas si tu ne lui aurais pas balancé le sien à ce moment-là, tant tu es énervé contre lui en cet instant. Tu aurais pu en être capable, alors que cela ne te ressemble pas - mais avec lui, rien de ce que tu fais ne te ressemble ; il a cette capacité à te propulser hors de toi-même, à te faire agir au-delà de tes limites. Sauf que cela ne te fait pas rire, toi. Absolument pas.
Tu l'agrippes par son haut - ton vêtement, après tout - et tu le forces à se mettre debout. Cette fois, c'est toi qui le regardes d'en bas, mais tu t'en fiches ; ce n'est pas comme si tu essayais de faire quoique ce soit, en ce moment. Juste lui dire que non, toi, ça ne te fait pas rire. Juste ça.
« Tu te fiches de moi ? Je t'accueille chez moi, je te laisse utiliser ma douche, je supporte tes manières et ne dis rien quand tu me snobes, et c'est comme ça que tu me remercies ? » (Rappelons que tu n'as pas envie d'être remercié et que tu lui as dit qu'il devrait te rembourser. Mais tout de même. Ce n'est pas comme ça qu'il va te convaincre d'être sympa gratuitement.) « En fait, tu fais vraiment pitié, Alex. Si tu as envie de t'embêter tout seul, ne viens pas me mêler à ça. »
Tes dents se serrent. Tu voudrais en dire beaucoup plus, mais tu luttes pour conserver tes derniers fragments de contrôle. Tu pourrais l'insulter, lui crier de sortir de chez toi, le frapper - tu en meurs d'envie. Tu le détestes, en cet instant ; ça doit se voir dans ton regard où se mélangent souffrance et fureur. Tu le détestes. Tu le détestes totalement.
« Imbécile. »
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-24, 17:18



ft. côme
&
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Et tu sais, sans même le regarder, que tu devrais regretter.
Le fait est, Somnifère, que tu n'es pas du genre à revenir sur ce que tu fais -sinon, ça ferait bien longtemps que tu serais revenu sur ta naissance. Tu ne t'excusera pas sur ça et ta manière d'être borné t'apporte bien des soucis ; preuve de plus de ta stupidité. Il voulait que tu lui dises si quelque chose n'allait pas. Le truc, c'est que c'est toi qui ne va jamais très bien -et oh, pourtant pourtant, on te dit toujours, Somnifère, comment est-ce que tu fais pour être tout le temps joyeux, oh dis-nous, Alex, comment tu fais pour être si souriant et parfois tu ne te trouves pas fatiguant ?
Et s'ils savaient, ils arrêteraient de vouloir être aussi détaché du reste du monde.
Tu te laisses attraper attirer, tu ne cherches même pas à te dégager oh à quoi bon -il a bien raison, tu le sais. Tu ne fuies plus son regard, tu lui dois bien ça et ah, il est bien plus menaçant à présent. Bien plus farouche bien plus impressionnant ; il te montre que lui aussi sait être sauvage et tu ne peux t'empêcher de sourire, encore -mais ça se sent dans ta manière de plisser des lèvres, ce n'est pas moqueur ni admirateur, c'est quelque chose d'autre d'autre d'autre, quelque chose qu'il ne peut sûrement pas comprendre. La reconnaissance de l'autre, entre satisfaction et déception. Personne n'est jamais comme on le veut ; c'est étrange et nécessaire.
Si habituellement, tu n'en as pas grand chose à faire, il est trop instable pour que tu l'écartes aussi vite.
Il a fini ses remontrances ; elles ne te font ni chaud ni froid parce que tu sais bien que la colère est mauvaise conseillère, parce que tu as vu d'autres parts de lui et que tu sais que cet ego est juste mal placé. Qu'est-ce que c'est, un verre d'eau dans la tête. Qu'est-ce que c'est, de mendier une douche. Qu'est-ce que c'est, de s'avouer vaincu avant même d'avoir combattu.
((de la lâcheté, Somnifère. de la lâcheté))
Tu captures son cou avec cette serviette restée au travers de tes épaules ; tu te permets de lui essuyer doucement le visage -tu vas lentement, comme pour lui prouver qu'il n'a rien à craindre. Comme pour te prouver que tu vaux mieux que ses insultes. J'suis pas doué pour m'excuser, mais ouais. Désolé ? Pour ce que ça vaut, venant d'un imbécile. Tu t'attaques doucement à ses cheveux, superficiellement mouillé. Rien de bien grave ; alors tu abaisses le morceau de tissu pour commencer à natter sa crinière, en relevant tout en arrière. Sa peau un peu trop blanche n'est que plus présente mais oh, il n'a pas la longueur nécessaire pour que tu arrives à tout capturer, alors tu te contentes d'un côté. Tes mains travaillent vite, elles ont cette habitude qu'on acquiert avec les années et il ne te faut qu'une petite minute pour arriver à la fin, la sceller avec l'élastique qui t'a servi auparavant. Côme est chaud -plus chaud que tiède, et certainement pas froid. Ça ne t'étonne pas -c'est son sang qui semble être comme ça.
Tes mains retombent. Tu lui as abandonné ta serviette et ton élastique et ton savoir ; c'est un peu étrange, dis comme ça. C'est puéril, Somnifère, et oh tu le sais.
((mais si innocent si imparfait))
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-25, 19:41
A ce stade, tu n'as même plus d'espoir. Tu ne vois même pas ce qu'il pourrait faire pour que tu cesses de le détester, parce que c'est trop fort. Ça te dévore et tu luttes contre l'envie de le lui faire comprendre. Mieux vaut t'en abstenir. Il n'a  pas à savoir que tu peux être aussi sensible et que tu fais déjà attention à lui. Juste un peu. Comme on peut s'efforcer de conserver de bonnes relations avec ses amis, et s'effrayer lorsqu'on subit un tel rejet. Tu ne te comprends pas toi-même, pour le coup, c'est assez absurde comme situation. Peut-être devrais-tu mettre un frein à cette évolution que tu ne désires pas, et profiter de cet éclat pour le laisser partir, non, pour le pousser hors de chez toi, pour le sortir de ta vie, violemment, avec toute la haine qui menace de le déchirer comme l'éclair déchire le ciel. Tu devrais, vraiment. Si tu avais une once de bon sens.
Mais sans doute te manque-t-elle - et sans doute ne te rends-tu pas compte que tu viens de laisser passer la dernière chance d'abandonner.
Il est resté inexpressif pendant tout ce temps, Alex ; ne s'exprimant pas, comme s'il te laissait déverser ce que tu as sur le cœur, ou comme s'il s'en fichait ; ou peut-être les deux. Tu l'ignores complètement, et, dans le fond, tu n'es pas sûr de vouloir le savoir. C'est un peu trop effrayant, ce vide qui se creuse dans le silence. Ce silence qui se fait lourd, plus lourd que ne l'est la quiétude qui s'installe entre deux personnes se satisfaisant de la compagnie l'une de l'autre. Alors, quand il commence à approcher sa serviette - la tienne, mais contaminée par sa personne, imprégnée de lui - de toi et à attirer ton cou, tu as un léger mouvement de recul. Tu n'as même pas pensé un seul instant qu'il pourrait t'essuyer le visage. Pourtant, c'est logique ; tu es mouillé, et les gouttes glissent sur ton visage et tombent sur tes vêtements - quelle horreur.  Quand il a fini, il attaque aux cheveux ; mais il n'y a presque rien, il a bien visé. Et ces excuses qui s'échappent tout à coup, qui viennent d'on ne sait où - est-ce qu'elles sont sincères, au moins ? Est-ce qu'elles visent simplement à t'apaiser, à te convaincre de ne pas continuer à lui en vouloir, ou y a-t-il un fond de vérité dedans ? C'est fatiguant car tu n'en sais rien ; et cela fait combien de fois que tu t'en rends compte ? Beaucoup trop. C'est la phrase qui le caractérise, visiblement.
Tu ne dis rien, interdit.
Tu t'attends encore moins à ce qu'il s'empare d'une mèche de tes cheveux. Tu ne vois pas ce qu'il fait avec, mais tu devines qu'il les tord, et lorsqu'il t'abandonne son élastique, c'est le signe que ton intuition est la bonne. Il a natté une petite partie de tes cheveux - comment a-t-il pu s'y prendre alors que tu as les cheveux si courts ? Tu portes la main à ta chevelure, et tu sens son œuvre sous tes doigts. Tu n'as jamais touché tes cheveux comme ça, avant. Tu as toujours préféré quelque chose de droit et de facile à coiffer. Mais lui, non. Lui est plus tordu que toi, lui n'a pas peur de ce genre d'efforts. Il y voit sans doute quelque chose qui t'échappe. Toi, tu es désespérément aveugle.
Tu finis par redescendre ta main et la poser sur la serviette qu'il a abandonné. Elle est un peu humide mais cela ne sent pas vraiment ; c'est parce que tu le sais que tu le vois. Toutefois, toutes les traces de son geste ont déjà presque disparu. Il n'en subsiste plus qu'un souvenir que tu conserves avec tendresse.
« Pourquoi ? »
Tu es dans le noir. Le noir le plus total. Comment peut-il se montrer aussi froid, comme s'il désirait te voir loin de lui, puis se rapprocher et aller jusqu'à te toucher, jusqu'à poser sa marque sur toi ? Tu ne comprends pas, toujours pas. Mais peut-être, pour la première fois, as-tu conscience de quelque chose que tu ignorais jusque là. Tu te rends compte que tu le traites avec sérieux, que tu ne te moques pas de lui, que si tu essaies de le manipuler c'est pour ne pas le laisser faire ce qu'il veut - mais peine perdue.
Peut-être, finalement, est-ce lui qui se joue de toi.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-26, 18:16



ft. côme
&
Oh now I think I must be miles up // When I was hurt, withered, dried up // You came to rain a flood
Bien sûr qu'il recule. Bien sûr qu'il a ce mouvement d'hantise ; tu comprends tu comprends et tu crois que tu ferais la même chose -mais toi, Somnifère, c'est parce que tu ne peux pas te retenir de bouger parce que tu ne peux pas vivre sans faillir il te faut sentir ce que c'est que de rougir ((et mentir))
Et quand tu lui abandonnes bien plus que ce que tu ne lui as jamais donner, tu as peut-être la mâchoire un peu trop serrée oh des yeux peut-être trop apeuré mais comme d'habitude, on n'en voit rien, Somnifère. Parce que tu t'exprimes à travers tes mensonges. A travers tes assurances bien trop fausses mais que veux-tu, Alex. Il paraît que tu aimes te plaindre, il paraît que tu aimes trouver des excuses pour te rendre malheureux ; oh il paraît que tu renies tout, que tu souris toujours.
Il paraît.
Et plus rien ne transpire de vos combats de coqs si ce n'est cette tresse, comme une excuse, comme une manière de dompter de manière indomptable. Comme un livre ouvert, comme des pensées à découvert.
Oh, tu savais déjà, Alex, qu'il allait te demander des explications.
Oh, lui savait que tu n'étais pas très fort pour faire ce genre de choses.
Mais surtout surtout il n'y avait rien qui venait ; pas de grandes phrases à avancer pas de justifications à murmurer. Même l'implacable vérité semblait trouble oh tâchée, comme si elle ne suffisait pas comme si elle n'était pas assez. Pourtant il s'agissait bien de ça : de rien. D'un instinct d'une envie de quelque chose qui criait je t'en prie comme pour te dire de ne pas partir. Mais qu'est-ce que ça vaut, Alex ? Mais les autres pourquoi, Alex ? Mais ces idées abandonnées, Alex ? Mais ces choses que tu passes sous silence même dans ton propre cerveau, Alex ?
Je crois qu'on ne peut pas répondre par oui ou non. Oh, c'est drôle comme tu y tiens, Alexíus. Oh, c'est drôle comme tu sais pourquoi mais comme tu ne veux pas pour autant te le dire ; c'est si éphémère si facile à briser, ces promesses dîtes en un instant, oubliées en quelques heures. Alors tu t'y accroches, comme pour lui dire je n'ai pas oublié, comme pour signaler que tu y tenais encore. Que tu ne voulais pas partir.
((et où voudrais-tu aller
et où pourrait-il te chasser))
((dehors dehors dehors
de l'autre côté du décor))
Tu souris. Doucement. Gentillement -ce rictus n'a pas de tranchant comme les autres oh ni la finesse ni l'acuité. Peut-être a-t-il un peu trop d'honnêteté, pauvre entité.
Tu t'éloignes -comme si c'était trop pour toi, toutes ces révélations à demi-mots, ces découvertes qui n'en sont pas vraiment des découvertes qu'on imagine par nous-même ; tu as trop de choses auxquelles tu pourrais penser pour repartir l'esprit tranquille. Pfffff. rire un peu trop doux un peu trop rapide Tu t'attendais à une réponse tranchée ? Je. J'en ai pas à te donner. A part peut-être pourquoi pas ? C'est une réponse comme une autre, après tout. Tu hausses des épaules, retourne au fin fond de son canapé. Ta nonchalance reste inégalée mais oh, peut-être a-t-il compris, depuis le temps. Peut-être a-t-il creusé un peu plus profond que la surface.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-26, 22:09
Peut-être qu'il se joue de toi.
L'idée fait jour dans ton esprit et tu te sens effrayé par cette perspective que tu n'avais jamais envisagé jusque là. Surtout que tu es persuadé qu'il ne le fera pas consciemment. Non, ce serait plutôt un élan spontané ; une force issue de ses entrailles mais dont il n'est pas conscient, qui le dépasse sans doute, et qu'il ne contrôle pas. Sans doute est-il victime de ses caprices, sans même s'en rendre compte ; parce qu'il y a des choses qu'il ne veut pas, et qu'il réagit en conséquence, il s'efforce de se protéger contre la menace que tu représentes. Parce que tu pourrais lui faire du mal, quand même. Toi qui tortures tant de gens par tes agissements sans cœur, tu finis toujours par faire souffrir, sans même le faire exprès. C'est dans ta nature. Tout comme c'est dans la sienne de ne pas réfléchir comme tu le fais ; mais vous avez ceci en commun que vous ne savez pas prendre en compte ce que ressentent les autres. Mais lui, il est innocent. Pas comme toi.
Il se joue de toi, mais sans doute sans le vouloir.
Tu hésites encore un peu. Le plus simple serait sans doute d'enterrer la hache de guerre et de t'efforcer d'oublier son attitude jusque là. Mais tu ne sais pas si tu en es capable. Surtout quand il commence par te dire que l'on ne peut pas répondre par oui ou non. Tu ne sais pas trop comment l'interpréter, tu ne sais pas s'il est sérieux ou s'il s'amuse et ça te perturbe parce que tu te sens trop vulnérable. Tu préfères donc, prudemment, ne pas réagir et attendre de voir ce qu'il va te réserver. Son sourire est un peu plus léger que d'habitude, il a perdu de son mordant ; tu n'as pas l'impression que le serpent va te mordre. Calmé. C'est le mot qui te vient à l'esprit quand tu cherches à définir ce changement. Souvent, les mots sont impuissants pour décrire les choses ; trop faibles, trop limités, ils ne font que réduire la réalité que l'on cherche à dépeindre. Et parfois, il y a le mot qu'il faut, celui qui ne parvient peut-être pas à tout couvrir mais qui parvient à traduire l'essentiel. Parce qu'il s'agit de la notion, tout simplement, celle qui correspond au moment. Cette adéquation est rare, une coïncidence que l'on ne peut provoquer. Parfois, ce n'est qu'une illusion. Mais ce n'est pas ce que tu penses en cet instant : quelque chose s'est apaisé chez Alex. C'est comme s'il avait abandonné quelque chose. Abandonné son grief, peut-être.
Tu sais aussi qu'il n'a pas abandonné la guerre, pour autant.
A ton tour de rire - mais toujours de ces rires qui n'en sont pas, qui correspondent plutôt à des ricanements un peu blessés, mais qui prouvent que tu as retrouvé du poil de la bête. Il est retourné dans ton canapé, toi tu reviens sur ta chaise. Finalement, tu préfères cela. Cette distance salutaire qui vous évite de faire des choses stupides, de vous sauter la gorge. Tu te calmes à ton tour, tu lui lances un léger sourire - attendri, cette fois.
« Désolé de te poser la mauvaise question. Je recommencerai, promis. C'est juste que... c'est surprenant. »
Tu touches à nouveau la natte, rapidement. Tu dois avoir l'air sacrément ridicule mais ce n'est pas grave : tu es chez toi, et il n'y a que lui et toi. Aucun regard malveillant pour être témoin de ta déchéance - et il peut rire, lui, de toute façon, toi aussi tu sais comment rire de lui. C'est peut-être votre problème à tous les deux, d'ailleurs.
Mais tu es content qu'il ait quand même pris la peine de te répondre.
« On ne t'a jamais dit que tu peux être très mignon quand tu le veux ? »
Moquerie, peut-être ; mais pas que. Parce qu'il est chou, Alex, quand il se comporte comme ça ; on s'en rend bien compte. Parfois il est adorable ; parfois il fait des choses qui ne s'expliquent pas, et il t'étonne. C'est là que tu es content de ne rien comprendre à son attitude ; cela te permet d'être surpris, tout simplement.
Oh. Comme tu es ravi, Côme.
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