Serment & Redevance Δ Vitaly

MUSIQUE - Prise de vertiges et de nausées, un soupire s’extirpe de tes lippes alors que tu te redresses en douceur de ce lit un peu trop dur pour ton pauvre dos endoloris. La crinière en fête, tu glisses une main à l’intérieur en la repoussant en arrière. Du noir sur les joues et sous les yeux, un grognement de la part de ton ventre légèrement gonflé comparé au mois dernier, ça prend doucement forme même si c’est minime.

Trainant doucement tes pieds, ils se cognent légèrement contre les vêtements au sol que tu avais retiré la veille, arquant légèrement un sourcil, tu les ramasses pour aller les mettre dans un panier de linge sale dans la salle d’eau. Te faufilant rapidement sous l’eau de la douche, tu tires la tête en arrière, savourant l’eau chaude s’écoulant le long de ton échine ; fermant cependant tes yeux pour éviter de t’en mettre dans les yeux. Tu te vides la tête, c’était une soirée comme une autre, tu n’as rien consommé, tu refuses de prendre quoi que ce soit depuis bientôt quatre mois, non depuis plus longtemps que ça déjà, alors pourquoi as-tu l’air si défoncé ? Les larmes, tout simplement. Rouvrant doucement les paupières après quelques minutes, tu fixes le plafond de tes pupilles ambrés. Passant une main sur ton ventre, tu clignes doucement des yeux et tu fais lentement tourner l’alliance que tu portes toujours à ton doigt. Souvenirs que tu as du mal à te séparer. Observant le bijou durant quelques secondes, tu te mords la lèvre inférieur et tu secoues la tête, ne voulant pas penser à lui aujourd’hui. Il te hante ; il te manque ; nuit & jour. Mais c’est toi qui l’a quitter Edelweiss, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Trois mois, cela fait déjà trois mois que vous avez signé les papiers et que tu vis ici, dans un hôtel de luxe digne de Romanov. Oui de, et non des, c’est de cet homme à la chevelure clair que l’on parle, celui qui t’a offert cette chambre dont tu as du mal à payer les frais, ou plutôt dont tu ne payes plus depuis un moment déjà.

Après de longues minutes passées sous la douche à prendre soin de toi avec des produits parfumés, tu attrapes finalement un peignoir que tu enfiles bien rapidement, entourant également ta chevelure émeraude d’une serviette que tu remontes bien rapidement sur le sommet de ton crâne. Retournant dans ce qui te sers de chambre à coucher, tu ouvres tranquillement l’armoire de ta garde-robe pour réfléchir à quel robe tu vas porter, pour ensuite retrouver Romanov au restaurant de l’hôtel. Hôtel de luxe se résume à tenue chic et élégante, surtout dans un restaurant. Soufflant un coup, tu attrapes une robe bustier blanche à dentelle de la même couleur, légèrement fendu sur un côté au niveau de la cuisse. Enfilant une paire de talons haut par la suite, tu finis par prendre soin de ta chevelure en la coiffant tranquillement. Faisant quelques anglaises sur deux mèches du devant, tu remontes ensuite tes cheveux en un chignon après avoir fait une tresse, ne le fermant cependant pas complètement pour que le bout de la tresse tombe dans ton dos. Une fois coiffée et maquillée, tu profites pour mettre des boucles d’oreille accompagné d’une dose de parfum signé Nina Ricci. Tu as déjà une meilleure mine qu’au réveil ! La douche t’a fait le plus grand bien, évitons d’aller voir monsieur Romanov avec les yeux rouges et le maquillage dégoulinant après tout.

Tu ne t’attardas pas plus que ça, tu avais déjà mis une bonne demi-heure en plus pour t’occuper de toi et puis il est l’heure d’aller le rejoindre. Attrapant un sac, tu y glisses également l’argent de ton salaire du mois dernier, il faut bien que tu payes ton séjour à l’hôtel, même si ce n’est guère assez.

C’est le cœur battant fort dans ta poitrine –dû au stress et au fait que tu aies légèrement couru- que tu arrives finalement au restaurant de l’hôtel ; balayant la salle du regard, tu cherches une chevelure argenté voire blanche, mais rien à l’horizon…. Ne serait-il pas encore arrivé ? Tu es pourtant à l’heure d’après ta montre en or à ton poignet, tu grinces légèrement des dents en soupirant doucement, fermant les yeux.

« Il arrivera sûrement en retard, il a probablement d’autres chats à fouettés. »

A moins qu’il ne soit derrière toi ? Ou bien alors il ne viendra pas, mais s’il tient tant à son argent, tu doutes qu’il ne se prive pas de venir récupérer ce qui lui est dû.  

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tainted love – Tu ne tombais jamais pour une femme. Les femmes, en revanche, chutaient pour tes beaux yeux. Combien de fois as-tu entendu en étant gamin que plus tard, tu seras chanceux : tu auras les femmes, l'argent et la beauté. Ca semblait être un idylle, un rêve pour le commun des mortels. Tu t'étais accoutumé à ces fameuses chances que mère nature t'avait offert, qu'il s'agisse des traits de ton visage tout comme du contexte dans lequel tu as grandi.
Voilà déjà quelques mois qu'une intrigante créature avait poussé les portes de l'hôtel Romanov. C'était une nuit un peu triste sur Equilibrium. Ou du moins, tu te souvenais d'une certaine mélancolie qui l'entourait, et c'est peut-être ce qui a rendu l'atmosphère un peu maussade sur l'instant. Elle avait les yeux gonflé et le sourire définitivement envolé, rien ne semblait l'apaisé. Elle était usée, fatiguée. Elle avait pleuré. Tu l'avais deviné assez aisément.
Tu n'avais jamais été un grand empathique. Tu ne faisais que constater des détails jusqu'à en tirer une conclusion, comme une sorte de scientifique. C'était inhumain, n'est-ce pas ? Analyser autrui, présenter des hypothèses, en imaginer les conséquences, découvrir le résultat. Mais tu n'en avais jamais eu honte.

Tu resserrais ta cravate autour de ton cou et tu avais descendu les escaliers de l'hôtel comme un prince. Les quelques personnalités t'avaient salué sur ton chemin, t'avaient serré la main et s'étaient permises de t'emprunter un peu de ton temps libre pour te parler de la pluie et du beau temps. Tu souriais. Tu souriais comme le ferait un vendeur : c'était un geste simple aujourd'hui. Sourire. Montrer toutes ses dents, avoir l'air aimable alors que votre interlocuteur ne le sait que trop bien ; vous n'êtes qu'un vulgaire masque.

Enfin libéré des griffes des riches, tu rejoignais rapidement le grand restaurant situé dans l'aile sud de l'hôtel. La décoration était essentiellement française, tu avais fait venir les meilleurs architectes pour construire ce lieu emblématique qui devait associé le chic et l'apaisement. Des dorures prenaient place sur les murs, accompagnées par de nombreuses moulures et du marbre blanc. Un type de décoration qu'on ne retrouvait pas souvent à Equilibrium ou la modernité est de mise. Pourtant tu avais toujours aimé les vieilles choses, loin des néons et des nouvelles inventions extravagantes.
Non loin, elle était là. Edelweiss avec ses longs cheveux verdâtres. Elle ne passait pas vraiment inaperçue ici malgré les nombreuses belles femmes qui défilaient le long des allées.

Toujours avec ce même sourire, tu venais jusqu'à elle et posait ta main sur son épaule. « Navré pour le retard ma chère, l'ambassadeur de Suède m'a attrapé au vol, c'est une vraie pipelette. Lançais-tu avec une certaine exaspération. Tu es belle. »

Tu l'avais regardé de haut en bas. Tu n'étais pas un grand romantique, on te qualifiait plutôt de goujat avec les femmes, de misogyne. Mais tu savais apprécié les belles choses. Elle s'était fait jolie pour toi, n'est-ce pas ? C'est ce qu'elles font, généralement, oui. Et fort heureusement, tu ne la logeais pas gratuitement pour qu'elle se permette d'avoir l'air d'une madame tout le monde au sein de ton hôtel.

Tu commandais deux coupes de champagne.

Avec Edelweiss, vous entreteniez une relation intime depuis quelques temps déjà. Tu n'allais pas jusqu'à dire que tu t'étais attaché à elle comme un fou furieux mais elle faisait partie de tes aventures favorites. Tu n'en avais vue aucune autre depuis.

« Allons nous asseoir. »

Tu faisais une légère pression sur son bras pour qu'elle te suive. Vous vous installiez à proximité de la fenêtre et comme un gentlemen, tu lui tirais la chaise. C'était peut-être un peu trop ? Il fallait dire que ce soir, tu étais prêt à tout.

« J'espère que tu es en forme car ce soir j'ai des grandes choses à t'annoncer. »

Mais tu préférais laisser un peu de suspens et tu venais t'asseoir en face d'elle, un sourire étiré sur tes lèvres.

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Inspirant une longue bouchée d’air frais, tu laisses tes pas te guider jusqu’à une fenêtre non loin de toi, observant l’extérieur tranquillement tout en fredonnant une mélodie que tu as entendu au piano il n’y a pas si longtemps.
Il n’était pas encore là, alors tu préférais te mettre sur le côté que de rester en plein milieu du passage, après tout, la salle se remplit doucement, évitons de créer un bouchon et se faire remarquer inutilement, tu es déjà assez remarquable par ta chevelure.

Cependant, le temps d’attente fut très bref ; prise d’un léger sursaut en sentant la chaleur d’une main sur ton épaule, tu te retournes vers Romanov en clignant vivement des paupières. Un léger sourire de courtoisie se dessine sur tes lippes légèrement rosées ; il était en retard dû à l’ambassadeur de Suède t’avoua-t-il l’air exaspérer, au fond de toi, cela t’amusa quelque peu. Tu n’avais pas attendu très longtemps, en soi ce n’est pas très dérangeant, puis c’est un homme occupé surtout en tant que directeur de cet hôtel.

Puis vint le compliment qui fit étirer légèrement plus tes lèvres ; un compliment que beaucoup pourrait t’envier seulement parce que cela vient de Romanov. Preuve irréfutable : il y a déjà quelques regards posés sur vous. Quoi de plus normal ? Les femmes t’envient et te jalousent rien que pour cet instant avec lui ; de jolis traits, des yeux envoutant et un sourire à en faire tomber plus d’une. Beaucoup paieraient pour être à ta place, sans le moindre doute. (Salut, je te jette des fleurs).

Cela dit, tu commences doucement à t’habituer à tous ces regards, même lorsque tu es seule, des rumeurs circulent sur ta propre personne. Des rumeurs stupides ; on te donne des surnoms auxquels tu ne fais plus attention ; on te pense étrangère et fiancée à lui ; ou alors PDG d’une grande entreprise de mode de par ta façon de t’habiller et l’excentrisme de ta couleur de cheveux.

L’observant longuement de tes pupilles ambrés en restant silencieuse, tes yeux s’écarquillent légèrement lorsqu’il commande deux coupes de champagnes ; plutôt embêtant. Tu as entamé le second trimestre, bon, tu te limiteras à un seul verre en ne le terminant probablement pas, cela ne devrait pas avoir de grandes conséquences sur le cerveau du fœtus. Et puis, tu peux bien lui faire ce plaisir de boire un verre en sa compagnie ; il semble réellement enthousiaste, ce serait impoli de refuser.

L’accompagnant jusqu’à une table à proximité d’une fenêtre, tu t’installes tranquillement lorsqu’il tire la chaise tel un gentleman, le remerciant en gardant le sourire accroché à tes lippes. « J'espère que tu es en forme car ce soir j'ai des grandes choses à t'annoncer. »
Relevant le regard vers lui, tes sourcils se froncent dû à l’incompréhension de ses paroles. De quoi voulait-il parler par « de grandes choses à t’annoncer » ? Cela t’intrigue.

« Vraiment ? Je ne peux être qu’en forme, je me suis prélassé dans mon lit toute la journée.» Lances-tu d’un air amusé ; cela ne devait pas être son cas à lui, tu ne travaillais pas aujourd’hui, journée de repos, donc tu n’as pas à te plaindre.

« Oh, d’ailleurs, j’ai enfin l’argent pour te rembourser de ces deux mois de loyer gratuit. Je n’aime pas avoir des dettes envers des personnes. Je n’ai pas tout à fait le compte encore, mais c’est déjà les trois quarts de ce que je te dois. » Attrapant l’enveloppe contenant l’argent à l’intérieur de ton sac, tu la déposes sur la table face à lui. Au moins, comme ça, tu as déjà remboursé une grosse partie et puis, tu n’aimes pas trop abuser de sa gentillesse ainsi, c’est déplaisant.

Le serveur apporte vos coupes de champagnes, lui adressant un simple sourire en guise remerciement, tu attires le verre vers toi, glissant ton index sur le bord du cristal, croisant également les jambes en restant bien droite sur ta chaise.

« Alors, quels sont donc ces grandes choses que tu dois m’annoncer ? Tu as attisé ma curiosité Romanov. » Lances-tu en affichant un sourire approbateur en plissant légèrement les yeux ; cela accentuant ton regard sur lui.

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isolated system – Elle te tend l'enveloppe et très vite, ton sourire se dissipe. Tu fais mine que cela te gêne, qu'elle n'a absolument pas à faire ça. Tout ça pour l'image. Car si l'image n'était pas là, tu aurais pris cet argent. Tu aurais pris cet argent tu serais parti comme un voleur. Tu diriges le monde avec une simple liasse de billet alors tu ne te fais jamais prier pour en récupérer davantage – pour les plus réticents, vous savez. Mais tu as plus d'un tour dans ton sac et les frais d'hébergements d'Edelweiss sont insignifiants à côté de la fortune que tu peux emmagasiner tous les mois. Finalement, tu lui accordes un nouveau sourire, ne souhaitant aucunement l'inquiéter ou éveiller quelconque soupçon. Tu mets tes mains devant l'enveloppe et la glisse vers elle. Tu la regardes droit dans les yeux, presque trop gentiment. Depuis combien de temps est-elle ici ? Depuis combien de temps lui tournes-tu autour dans le seul et unique but de te l'accaparer ? C'est étrange.
Etrange oui, car elle n'a rien de plus qu'une autre. Ni un charme extravagant, ni un beauté époustoufflante ni un compte en banque débordant – pas même un nom d'influence. Edelweiss n'a donc rien pour te plaire, alors pourquoi ? Tu jettes un œil à ce ventre discret qui s'est arrondi depuis votre première rencontre et tu prends une grande inspiration.

« Tu es mon invitée, Edelweiss. Commences-tu doucement. Si j'en avais après ton argent, crois-moi que j'aurais déjà toqué à ta porte il y a quelques temps. »

Tu ne t'aventures pas plus sur les explications. Elle comprendra. Peut-être. Tu ne sais pas. Tu t'en fiches. Là n'est pas le but de ce repas de toute manière. Tu t'installes plus confortablement sur ta chaise et attrapes ton verre dans lequel repose un fond de verre de vin. Tu apportes le récipient jusqu'à ton visage et devant tes yeux, agites le liquide carmin. Tu n'es pas un expert en la matière alors tu ne cherches même pas à faire semblant : tu bois, c'est tout. Tu prends à peine le temps d'apprécier et retournes t'intéresser au cas de la jeune femme qui doit s'impatienter.

« Un mariage. »

Lances-tu presque comme si tu vidais un sac sur la table. C'est soudain, inattendu. Quelques regards curieux se tournent vers vous avant que les discussions diverses reprennent. Tu ne vas pas sortir le grand jeu mais tu feras le nécessaire pour la faire succomber. Tu te lèves discrètement de ta chaise et pose un genou à terre, reposant ses mains dans les siennes. Tu la regardes droit dans les yeux, tu as presque l'air ému, un vrai acteur.

« Si je te demandais de m'épouser, est-ce que tu accepterais ? Car c'est exactement ce que je suis en train de faire. »

Les regards convergent à nouveau vers votre direction, quelques sourires se hissent. Tu les ignores. Ce ne sera pas la première demande en mariage qui se fait sous le toit de ton hôtel, les gens y sont bien habitués à force. « C'est sans doute soudain mais... J'y tiens, vraiment. Je pourrai comprendre ton refus, bien entendu. »

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Musique - Un mariage ; voilà ce qu’il veut. La surprise se lit sur ton visage de jeune femme ; les yeux écarquillés, les lèvres entre-ouvertes & tes ongles griffant le verre en cristal se trouvant entre tes doigts.

L’argent ne l’intéresse pas, mais un contrat que l’on signe oui. Qui l'eut cru ? Toi-même tu as du mal à y croire ; l’argent n’est pas la chose qu’il convoitise, mais toi ; enfin si on peut réellement dire que c’est toi qu’il veut ; mais ça tu l’ignores. Tu es bien trop perplexe par cette demande soudaine ; au lieu de penser que ce qu’il souhaite réellement, c’est probablement la petite chose se trouvant derrière ton nombril.

Les regards sont posés sur vous, comme si ces personnes étaient spectateurs d’une pièce de théâtre, attendant ta réponse pour applaudir si tu confirmes la demande. Tes doigts se resserrent doucement sur ton verre, tu as du mal à déglutir. Le divorce avec Alekseï est encore récent, cela ne fait que trois mois, alors pourquoi ? Pourquoi accepterais-tu cette demande soudaine, alors que tes sentiments à son égard sont insignifiants à côté de ceux que tu éprouves pour ton ex-mari ?

« Un mariage dis-tu ? » Tes yeux se plissent doucement et tes sourcils se froncent légèrement.  « C’est soudain, je te l’accorde, mais pourquoi accepterais-je ? » Pour l’argent ? Pour l’amour avec un grand A ? Ah ! Tu n’y crois même plus, non ce ne serait pas pour l’amour que tu accepterais les fiançailles avec Romanov. Te levant doucement de la chaise avec ta coupe à la main, tu lui attrapes à l’aide de celle qui est libre, l’une de ses mains pour le relever ; tu veux t’éloigner, aller dans un coin un peu plus calme pour parler plus librement et sérieusement. Tous ces regards te donnent la nausée, alors tu les fuis ; tu entraines Romanov à ta suite, vous retrouvant dans un coin un peu plus tranquille. Lâchant sa main en douceur, tu tournes les talons pour être face à lui, la coupe à la main, tes pupilles ambrés se plongent dans les siennes.

« Permets-moi de douter de ta demande, Vitaly. » un mètre d’espace vous sépare ; tu préfères quand même garder tes distances, on ne sait jamais. « Je considère le mariage comme quelque chose de sérieux. Mon divorce avec mon ex-mari est encore récent, tu peux donc comprendre que cette demande est inappropriée à l’heure actuelle. » Vous avez certes une relation intime depuis quelques temps, vous êtes devenu un peu plus proche de l’un de l’autre, cependant tu n’es pas une femme à accepter cette demande en mariage pour un bel homme, tu ne tomberas pas pour lui ; pas pour ses beaux yeux, sans que tu n’aies rien en retour.

« Tu tiens à ce mariage, vraiment ? Pour quelles raisons ? On se connaît à peine, on a échangé un baiser certes, mais on ne demande pas la main d’une personne sans la connaître réellement. »

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ominous – Tu la regardes avec de grands yeux sombres. Tu ne t'attendais pas à ce qu'elle doute une seule seconde de toi, tu ne la pensais pas aussi maline – ou trop brisée ? Elle te tire à l'abri des regards, elle marche déjà comme une femme riche, tu ne comprends pas tout de suite pourquoi elle cherche des réponses à ses questions et à analyser ta demande. Elle évoque l'existence de son ex-mari et tu roules des yeux. Encore lui. Mais Edelweiss est une femme sensible – tu le supposes, pour le peu que tu la connaisses – et elle a besoin de se rattacher à ça. Tout ton contraire. Tu ne t'es jamais marié ni officiellement mis en couple avec qui que ce soit toutes ces années mais tu supposes que si ça avait été le cas, tu n'aurais jamais eu de regrets de sauter d'une relation à une autre. Tel est ton petit manège, ton chemin vers la gloire et le pouvoir. Tu tiens à ce mariage, vraiment ? Pour quelles raisons ? Tu souffles lourdement et tu hoches la tête, tu réfléchis. Tu sais qu'elle ne tombera pas sous ton petit numéro de tombeur, de charmeur. Les jolis mots ne fonctionneront pas sur elle, elle comprendra à quel point ils sont faux et dénués de sens. Tu es doué pour mentir sur les sentiments, cela fait parti de tes nombreuses capacités de persuasion mais tu n'es pas prêt à l'idée de mentir ainsi sur le long terme. Pour être franc, ni l'amour ni le corps d'Edelweiss ne peut t'intéresser : tu es trop attaché au libertinage pour t'enfermer là-dedans.

Tu te frottes le visage et tu reprends ton calme. Doucement tes pensées s'alignent une à une et enfin, tu lui réponds :

« Ce n'est pas par amour. C'est dur, direct, mais ça a le mérite d'être franc – pour une fois. Je n'aime pas et tu es encore attachée à ton ex-mari, soit, je le conçois et je le respecte. Quel enfoiré, il se met vraiment en travers de ta route sans le vouloir. Tu espères qu'il ne sera pas un problème par la suite. C'est juste que cela me semble une évidence. »

Tu dévores la distance qui vous sépare et tes mains se reposent sur ses épaules. Tu es doux, prévenant. Tu ne cherches pas à l'effrayer et tu espères sincèrement qu'elle ne lira pas la malice dans tes yeux malgré ton léger sourire.

« J'ai envie de t'offrir quelque chose de différent. J'ai la foi qu'à deux, nous sommes plus forts. Comme tu le sais, j'ai beaucoup d'ennemis. Je sais me débrouiller seul mais gérer cette compagnie est un vrai fiasco. Tu pourrais devenir Edelweiss Romanov et diriger ces hôtels à mes côtés. Tu gagnerais de l'argent en échange et ma protection. Et... »

Tes yeux s'attardent sur son nombril. « Tu pourrais lui offrir un avenir. »

Tu connais les grandes lignes du passé d'Edelweiss. Son métier et son appartenance au gang de l'Est – à vrai dire, tu ne le lui as jamais demandé mais tu avais mené ta petite enquête dès le premier jour. Mais outre l'enfant, tu ignores ce qui te rattache en elle. Tu réfléchis quelques secondes et enfin... Tu comprends. « Il y a beaucoup de potentiel en toi. Et en nous, imagines-tu ? Tu murmures doucement et ton sourire s'agrandit. Nous pourrions régner sur le monde. »

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Wanderers -
Un mariage ; mais pas par amour.
Un mariage pour les hôtels Romanov.
Un mariage pour la fortune ; pour élever cet enfant.
& pour régner sur le monde.
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Ton regard ne quitte pas le sien ; il semble si sérieux. Il te balance tout en bloc et cela calmement, comme si tout était parfaitement normal. Un mariage où il n’y a pas d’amour, mais que tu puisses devenir une Romanov ; drôle de proposition. Cela changerait de ton mariage avec Von Jäeger, mais tu t’attendais à tout sauf à cela comme explication. Quoi que, les mariages arrangés existent et il n’y a pas de réel amour pour autant, simplement pour arranger certaines choses, dont son nom.

As-tu réellement quelque chose à perdre d’ailleurs Edelweiss ? Tu te le demandes ; tu changerais de vie, tu referais la tienne... Je ne fais plus partie de ta vie putain, alors vie ta vie comme tu l'entends. & les paroles d’Alekseï te reviennent à l’esprit, ce jour où Opium était intervenu dans la conversation concernant ce petit être se trouvant à l’intérieur de toi. Fermant un instant les paupières en inspirant une longue bouchée d’air frais ; qu’est-ce qui t’empêcherais de refuser une tel proposition ? La fierté ? Ton honneur ? L’enfant ? Ton amour pour Alekseï ? Opium ? Encore une fois, tu n’as rien à perdre ; seule toi décide de tout cela, on peut t’offrir quelque chose de meilleur que ton petit poste de vétérinaire, tu aurais la vie d’une reine ; être une femme riche & tu pourrais élever cet enfant dans un environnement stable où il ne manquerait de rien. De plus élever un enfant dans une chambre d’hôtel n’est pas très approprié, tu dérangerais certainement la clientèle avec les cris du bébé et tu finirais peut-être à la rue. & tu sais que tu ne désires pas cela, même si cela peut paraître un tant soit peu égoïste.

« J’accepte. » Plongeant à nouveau tes pupilles dans les siennes, tu esquisses un doux & léger sourire. « Après tout, je n’ai rien à perdre et puis cela reviendrait à un mariage arranger, ce qui n’est pas si rare dans la haute société. Cependant.» Lances-tu avec un ton un peu plus sérieux sur la fin. « Bien que j’accepte que tu sois mon époux, l’enfant qui grandit à l’intérieur de moi reste quand même celui d’Alekseï. Ce qui signifie qu’il verra quand même son père, tu seras donc son beau-père, j’espère que tu ne vois pas d’inconvénient à cela ? »

Il a dit qu’il prendrait ses responsabilités, alors s’occuper de cet enfant est l’une de ses responsabilités en tant que géniteur. L’enfant pourra voir en Vitaly comme un second père, mais cela ne changera pas les liens du sang avec Von Jäeger.

Observant l’alliance à ton doigt, tu la retires en la glissant sur un autre à l’autre main.

« L’amour ne naîtra probablement jamais entre nous deux. Le seul qu’on pourrait réellement offrir est celui pour le bébé, même si il n’est pas de toi, je te demande au moins cela. Tu n’es peut-être pas le géniteur, seulement, soit quelqu’un en qui il pourra avoir confiance dans les moments difficiles. Je ne te demande pas la lune, mais si j’accepte ce mariage c’est la seule condition que je te pose ; soit comme un père, non, son meilleur ami. »

Pour cet enfant, tu acceptes. Pour cet enfant tu abandonnes l'amour d'un homme, enfin pour le moment tu ne t'y intéresses plus trop. Est-ce égoïste ? Ou tout bonnement stupide ? Tu fais ce que bon te semble. Ton corps ; ta responsabilité. Tu en discuteras au moins avec Alekseï étant donné qu'il est le paternel, mais tu ne vois pas de réel inconvénient à cela.
Tendant alors ta main vers Romanov comme conclure un serment, tu l'abaisses cependant rapidement ; une autre idée vient d'éclore dans ton esprit, buvant une gorgée de ta boisson alcoolisé, tu lui offres ensuite ton verre afin qu'il fasse de même.

« Signons cela ainsi, à moins que tu préfères la poignée de main mon cher mari ? » Dis-tu en esquissant un simple sourire en coin.

Oh Edelweiss, naïve & douce Edelweiss. Ta bonté te perdra. A moins qu'elle ne soit déjà perdue.

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dreams will become tragedies – J'accepte.
Tu manques de tomber de soulagement et de lever les yeux au ciel pour bénir tu-ne-sais-qui. Toi qui es d'un naturel plutôt confiant, Edelweiss avait éveillé en toi un doute. Fort heureusement, tu obtiens toujours ce que tu souhaites et ce mariage ne dérobe pas à la règle. Un maigre sourire creuse tes joues et tu la regardes, perdu dans tes pensées, dans ce futur mariage, dans cette future vie réussite qui t'attend. C'était, tout du moins, ce dont tu te permettais jusqu'à ce qu'elle ne finisse par encore mentionner l'existence d'Alekseï Von Jaëger. Cette fois-ci, c'en est trop : un soupir d'exaspération s'échappe. Ne peut-elle pas se détacher de lui une bonne fois pour toute ? Tu n'en peux plus d'entendre parler de lui ici et là et surtout, surtout, qu'il s'immisce dans tes projets personnels. Tu plantes tes yeux ambrés dans ceux de ta – désormais – fiancée. Tu as ces airs de dingue tout juste échappé de détention. Qui sait ce à quoi ton imagination s'abandonne ? Tu as des milliers de scénarios qui s'entremêlent dans ton crâne : le meurtre, la disparition, le lavage de cerveau... Tu es prêt à n'importe quoi pour arriver à tes fins et tu n'as pas peur des représailles. Tu es un Romanov, après tout.
Mais pour le moment il ne vaut mieux pas provoquer la jeune femme sur le sujet, elle est encore attachée à lui mais les choses risquent bien de changer à un moment ou un autre naturellement – si ce n'est pas le cas, tu t'en occuperas. Elle peut encore faire marche arrière et il est hors de question que ce mariage te passe sous le nez. Tu te forces à sourire – et tu es bon acteur, dieu soit loué.

Quelque part, tu ne peux pas t'empêcher d'être jaloux d'Alekseï. Capable d'aimer et d'être aimé en retour, capable de créer la vie. Toi ? Toi tu n'es qu'une vulgaire coquille vide, stérile, obligé d'user de la malice pour pouvoir tout obtenir. La vie du commun des mortels semblent si paisible, c'est fatiguant d'être si haut dans la chaîne alimentaire parfois.
Mais quelque chose au fond de toi t'incite à aimer cet enfant comme Edelweiss le veut. Ta vie familiale a toujours été un échec et tu n'es pas prêt à reprendre les mêmes pas que tes parents – trop faibles pour vous supporter, toi et Artem.

« Fais-moi confiance, tout se passera bien. Je sais que je n'en ai pas l'air mais... Ayant vécu beaucoup de bas avec mes parents, j'ai envie de me dévouer à cet enfant et lui offrir ce qu'il mérite. »

Mensonge ou vérité ? Personne ne le saura vraiment, tu es un véritable mystère.
Elle te propose une poignée de main et ça t'arrache un énième sourire. À l'encontre de tout ce que tu as pu dire jusqu'à présent, c'est simplement tes lèvres qui vont se poser sur son front. « Faisons ainsi, plutôt. »

Tu saisis le verre et l'apporte à tes lèvres, ne la quittant pas des yeux, au contraire : tu la dévores presque.
A-t-elle seulement conscience d'être désormais dans les griffes d'un démon ?

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