i have no need for feelings

en bref -
- Né il y a 21 ans à l'extérieur de la ville d'une mère immigrante et d'un père américain. Premier enfant de la famille.
- Les débuts sont difficiles et Drew se montre peu réceptif. À deux ans on le soupçonne d'être malentendant ou malvoyant avant d'être finalement diagnostiqué comme souffrant d'une forme d'autisme avec déficit sensoriel. Ses parents, ayant peur pour lui, commencent à le surprotéger mais en souffrent secrètement.
- Malgré les crises de leur fils, ils sont heureux et vivent de façon aisée, se complaisant dans leur petit confort. Bien que le paternel semble subir inconsciemment les conséquences de quelques mauvaises influences parmi ses collègues. Ils rentrent tard parfois, le soir. « Hey maman, pourquoi papa il sent fort ? ». Il parait que les problèmes sont plus faciles à supporter comme ça.
- Un soir, maman crie sur papa. Ça arrive des fois et ça finit toujours par s'arranger. Mais pas cette fois. Parce qu'une main se lève. Parce qu'un enfant veut intercepter en se frottant les yeux, en geignant qu'il a été réveillé. Parce qu'il y a un grand fracas, des éclats de verre qui volent. Et puis un bruit, comme un sinistre craquement d'os. Et un petit corps sanguinolent, dehors, un étage plus bas. Un morceau transparent enfoncé dans l’œil droit. Leur ange s'était brisé les ailes.
- 2 semaines. C'est long et court à la fois. Mais c'est ce qu'il a fallu à Drew pour ouvrir les yeux. Ou plutôt son œil. « Un accident », c'est ce que ses parents disent. L'enfant s'est juste fait balayer brutalement avant de passer par la fenêtre. Papa jure de ne plus boire. Maman lui en veut. Drew se renferme un peu plus et devient craintif.
- Le temps passe, on commence à oublier, à pardonner. Drew semble progresser mais se montre maladroit dans ses relations avec les autres. Ses camarades de classe le trouve bizarre, le bouscule un peu pour "s'amuser". Il ne dit rien, tente de s'inclure tant bien que mal dans cette société qui semble être un monde complètement à part du sien. Et tellement plus effrayant.
- Son œil en moins fait peur aux gens, en général. Les gros pansements pour cacher ne le mettent pas non plus en valeur. Ça le démange, le gêne. Et puis y'a ce film de pirate qui est passé l'autre jour à la télé et qui l'a fasciné. Le lendemain, son père lui a trouvé un cache-œil semblable au héros et un bandana assorti. Depuis Drew ne les quitte plus.
- Des fois, des miracles se produisent. Le mystère des enfants guérissant d'autisme a intrigué pendant longtemps les scientifiques mais l'hypothèse que les syndromes disparaissent avec le temps n'a pas été rejeté. Drew fait parti de ses quelques cas rares qui finissent par guérir bien que jamais complètement. Du moins, pas d'un coup. Il faut du temps. Ses crises ont commencé à se calmer vers ses 14 ans et ça n'a pas cessé de s'améliorer depuis. Bien qu'il reste encore un peu dans cette bulle protectrice que personne ne peut atteindre et que son principal défaut persiste toujours : sa maladresse avec les gens.
- Drew a décidé de partir. De s'éloigner un peu de tout ça et de ses parents surprotecteurs. Sportif depuis son adolescence (bien qu'à la base c'était un remède pour le canaliser) il cesse les cours et décide d'intégrer l’organisation des Valhalla en tant que Valkyrie. Son séjour là-bas ne dure pas longtemps. Il tombe sur un gars de l'Est et l'embrouille se finit bien. Il dit que l'argent ne manque pas, qu'il sera plus en sécurité, qu'il pourra se la couler. Assez de belles paroles pour qu'un caractère manquant cruellement de force ne refuse. Il accepte et désormais il fête ses 6 mois d'ancienneté.


moral ; Drew c'est ce petit gars avec le sourire au bord des lèvres, ce petit gars un peu trop bruyant, un peu trop vivant. Ce petit gars qui sait passer au-dessus de ses problèmes un peu trop facilement. Par insouciance plutôt que par lâcheté, parce qu'au fond ce n'est encore qu'un enfant, un nouveau-né dans cette société démesurée. Il se perd, tombe, trébuche, se relève les genoux bleus. Drew c'est le Candide moderne qui a perdu son prédécesseur. Alors il apprend seul. Car c'est comme ça qu'il a toujours été. Seul. Etranger aux autres et à lui-même. Un manque presque cruel d'empathie, il est à lui tout seul une impéritie quand il s'agit de sentiments ou de ce qui touche à l'humain. C'est sûrement pour ça qu'on préfère l'éviter, qu'on le trouve un peu lourd, un peu... Stupide. Mais c'est pour la même raison qu'avant de le fuir on s'y attache plutôt vite. Toute cette ignorance et  cette maladresse peuvent s''avérer presque adorables mais dans un premier temps seulement.