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Écarlate carmin rougeoyant de sang.

Redd Wellington
Redd Wellington
2016-08-13, 10:08

Notes et Contre-notes

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Image de l'histoire

La confiance que Redd accordait à ses souvenirs avait volé en éclats le jour où il s'était réveillé avec deux implants dans le cou sans la moindre idée de la façon dont ceux-ci y étaient parvenus.
La situation exacte de la découverte était encore plus glaçante. Il n'avait pas prêté attention aux deux bouts de métal qui lui ornaient le cou à son réveil. La douleur n'existait alors pas : elle ne s'était imposée à son esprit qu'au moment où il avait pris acte de leur existence. Les implants étaient quasiment invisibles à l'œil nu. Redd ne les avaient pas vus lui-même : une amie lui avait fait remarqué les éclats métalliques sous ses oreilles. Redd avait alors compris que quelque chose d'étrange venait de se passer, et qu'il n'en avait aucun souvenir.
Par conséquent, Redd avait commencé à se méfier de ce que sa mémoire lui disait.

Pour commencer, Redd avait décidé de confirmer son identité. Cette première étape était de loin la plus simple en terme de collecte : les preuves qu'il recherchait abondaient et validaient les informations contenues dans sa mémoire. Pour la toute première fois dans l'histoire de l'humanité, la paperesse administrative se révéla particulièrement utile, quoique toujours ennuyeuse. Redd avait passé de longues heures à éplucher ces documents, d'abord ceux qu'il conservait chez lui, puis ceux que ses parents possédaient. Ces derniers avaient été interloqués par cette demande soudaine, et ils auraient été scandalisés si Redd leur avait avoué qu'il doutait être leur fils tant qu'il n'aurait pas consulté leur acte de naissance, mais ils ne firent aucune difficulté. La plupart des informations que Redd avait récupérées correspondaient parfaitement ou presque à ce dont il se souvenait ; certaines d'entre elles étaient trop anecdotiques pour être remémorées, mais il est toujours utile de les connaître. Après cette première recherche, Redd pouvait affirmer que l'identité dont il se souvenait était bien la sienne. Il pouvait désormais parler avec certitude de la robustesse de son corps face aux maladies, de sa scolarité tumultueuse, qui avait fini par se solder par son renvoi non à cause de ses notes, au demeurant correctes, mais de son comportement pas toujours facile à vivre, ainsi que de son premier emploi dans une épicerie du coin. Jusqu'ici, tout allait bien.
Redd ne désirait pas seulement connaître son existence administrative : il avait envie de retracer son histoire personnelle, et pour cela, il avait besoin d'autres documents. Il s'était servi de son téléphone portable pour reconstituer son réseau de relations. Outre sa famille, dont il se souvenait parfaitement du numéro, Redd avait un certain nombre d'amis qu'il avait mystérieusement appelés pour entendre leur voix et en faire une donnée sûre. Il avait de la chance d'avoir été assez méthodique pour noter un certain nombre d'informations à leur sujet qui étaient très certainement correctes. S'il était rassuré de voir qu'il ne se trompait pas, ou rarement, il fut dessus de constater que, comme le lui disaient ses souvenirs, il était bel et bien célibataire. Il aurait bien voulu avoir oublié cette information. Toutefois, Redd se doutait qu'il connaissait un peu plus de personnes que celles contenues dans son répertoire, une intuition qui lui venait une fois de plus de sa mémoire. Il lui faudrait pour cela entrer dans une troisième phase de recherche. En attendant, Redd en restait au document, et il était étonné de voir tout ce qu'ils pouvaient lui apporter. Les vacances, les fêtes en famille, et tous les événements importants étaient par exemple consignés dans les photographies de famille. Redd était resté scotché devant la fête que ses parents avaient organisé en secret pour sa majorité, tout particulièrement parce qu'on y trouvait un homme – son grand-père – présent avec lui pour la dernière fois avant sa mort. C'était d'ailleurs la seule information qu'il n'avait pas cherché à vérifier, comme s'il pouvait nier cette perte en prétendant qu'elle n'était pas certaine.

Le trop grand nombre d'informations recueillies ainsi que la peur de les oublier définitivement incita Redd à élaborer une méthode qui lui assurerait que ses souvenirs étaient toujours exacts, et qu'il pourrait consulter dès qu'un doute surviendrait. N'étant pas un grand intellectuel, il n'inventa rien de révolutionnaire, se contentant de consacrer une tablette à la grande fresque de sa vie. Redd s'était décidé à y noter tout ce qui lui arrivait ainsi que tout ce qui lui était arrivé, comme une sorte de journal, avec un contenu infiniment plus riche et beaucoup moins personnel. Les états d'âme du jeune homme n'y avaient pas leur place et étaient par conséquent passés sous silence, tandis que les actions quotidiennes y étaient scrupuleusement reportées. Ses repas, les personnes qu'il voyait, le travail qu'il avait accompli dans la journée formaient le cœur de ce formidable travail de mémoire. Redd prenait parfois la peine de raconter ses journées, afin d'éviter un trop grand nombre d'informations sèches et brutes. Pour assurer la pérennité de son récit, Redd effectuait des sauvegardes régulières sur des supports très différents, et reportait parfois sur papier une partie des informations au cas où les supports informatisés plantaient. Il avait d'ailleurs acheté de façon complémentaire un petit carnet qui lui permettait d'écrire sur le tas tout ce qui lui semblait nécessaire avant de pouvoir les mettre au propre sur sa tablette. Il était donc parfaitement préparé à toute nouvelle perte de mémoire qui, d'après lui, pouvait survenir n'importe quand et n'importe où.
Cette méthode avait, comme on peut s'en douter, ses limites, et Redd ne tarda pas à les ressentir pleinement. L'obligation d'écrire toute sa vie était pesante et occupait une bonne partie de ses soirées, avec des conséquences néfastes aussi bien sur sa vie personnelle que professionnelle. Il sortait moins, voyait moins de personnes, et s'investissait moins dans les activités qu'on lui proposait. Il avait l'œil maladif de ces fous qui ne croient plus à la réalité. Il était également irritable lorsqu'on l'empêchait de se livrer à son exercice d'introspection. Les gens ne comprenaient pas son besoin compulsif de tout écrire, car ils n'envisageaient pas l'effroi que Redd avait ressenti lorsqu'il avait découvert une défaillance de sa mémoire. L'intérêt de vérifier tout ce que sa mémoire contenait, aussi bien les souvenirs anciens que les récents, leur était totalement inconnu. Ce qui au départ était un moyen pour Redd d'être certain que son amnésie n'était pas autre chose se transforma peu à peu en un besoin obsessionnel de se créer une mémoire externe. Ce travail quotidien et pesant était à l'origine d'une addiction qui dictait le mode de vie de Redd avec plus d'efficacité encore que le totalitarisme. Il ressentait le besoin d'écrire, de noter, d'inscrire, de classer, et éprouvait une horreur indescriptible lorsque d'aventure il était privé de cette possibilité. Et puisque Redd faisait désormais travailler moins souvent sa mémoire, il avait également l'impression qu'il avait plus de mal à se souvenir. Lorsqu'il relisait sa vie, il redécouvrait une foule de détails qu'il avait oubliés ; les premiers temps, Redd convenait encore que cet oubli était naturel, mais plus le temps passait, et plus il lui paraissait inadmissible. Il détestait sa mémoire trouée comme un gruyère, la jugeant faible et inutile, et lui accordait de moins en moins de crédit. C'est ainsi que la dernière limite de sa méthode se révéla au grand jour : il lui était impossible de tout noter, ce qui signifiait vouer à l'oubli un pan entier de sa vie. Comment pouvait-on en toute conscience décider d'effectuer ce tri ? Aux yeux de Redd, cela ressemblait à un génocide de la pire espèce, un génocide contre sa propre humanité.

Redd n'avait pas épuisé tout ce que les documents pouvaient lui apporter qu'il s'était déjà engagé dans une troisième phase de recherche. Pour intéressants que ce fussent les papiers qu'il étudiait, Redd avait découvert que les analyser demandait une concentration de fer et beaucoup de temps. Sa patience, mise à rude épreuve, avait atteint ses limites au cours de quelques de travail intense. Il l'avait senti dans ses yeux qui piquaient, sa nuque toute tendue, son douloureux, et la fatigue intellectuelle qui l'accablait et à laquelle il n'était pas habitué. Il avait compris que cette recherche serait un travail de longue haleine qui ne pouvait être bâclé en quelques jours chômés.
En parlant de chômage, Redd ne l'était pas, et même si sa mémoire lui rappelait qu'il était employé par le Ragnarök, il n'avait honoré aucune de ses missions avant d'en avoir la certitude. Ses supérieurs n'avaient pas manqué de lui reprocher son absence et s'étaient à peine radoucis lorsqu'ils avaient compris qu'il était arrivé quelque chose à Redd, même si celui-ci affirmait le contraire. La présence des implants sous ses oreilles leur donnait d'ailleurs raison. Le jeune homme agréable et impliqué dans son travail avait mystérieusement disparu en l'espace d'un weekend, remplacé par quelqu'un de plus méfiant et réservé. Redd ne leur offrait pas son sourire habituel, mais les regardait d'un air interrogatif impossible à interpréter, essayant de se remémorer tout ce qu'il savait à leur sujet et de trouver un moyen de le vérifier. Sa suspicion évidente mettait mal à l'aise, comme si sa tête regorgeait d'arrières-pensées malsaines. Ses gestes précautionneux révélait quant à eux une certaine hésitation qui n'existait pas auparavant. Comme si la tête brûlée qu'il était s'était soudainement mise à penser.
Pour tout le monde, il fut évident que Redd n'allait plus progresser dans la hiérarchie, et qu'il était condamné à rester caporal indéfiniment, voire à perdre en grade à cause de son comportement. L'un de ses camarades s'était énervé à son sujet parce que Redd s'était arrêté toutes les deux minutes pour décrire ce qu'il était en train de faire, tant que sa mémoire à court terme était encore active. Une telle attitude ne pouvait que provoquer leur échec et avait permis aux personnes qu'ils traquaient de s'échapper sans être inquiétés. C'était impardonnable. Depuis, les deux hommes étaient en froid, l'un remonté contre son collègue incompétent, l'autre irrité d'être incompris.
Depuis son réveil, Redd avait passé plus de temps à reconstituer son parcours au Ragnarök qu'à travailler pour le Ragnarök. Il y était entré à l'âge de vingt ans après avoir échoué pour la troisième fois à entrer dans l'armée : malgré sa bonne constitution physique, son évaluation psychologique posait qu'il était trop fragile pour supporter des chocs traumatiques et qu'il risquait de poser problème à ses camarades. La suite avait prouvé que ce jugement était totalement justifié, mais à ses débuts, il y avait tout lieu de penser qu'il y avait eu une erreur : Redd était un jeune engagé volontaire et zélé bien décidé à consacrer à combattre le Valhalla. Les raisons exactes pour lesquelles ils les combattaient lui passaient d'ailleurs complètement par dessus la tête : tout ce qui importait à Redd était de se battre – et d'avoir une occupation, au passage, afin de calmer les inquiétudes de ses parents. Sur ce dernier point, c'était plutôt l'inverse qui s'était produit, mais tant que Redd évitait de leur en parler, il pouvait croire qu'il avait simplement imaginé leurs réticences. Au bout de quelques années de bons et loyaux services, l'implication de Redd avait fini par payer : à l'âge de vingt-cinq ans, il était devenu caporal. Un bel exploit pour un raté. Il avait ensuite continué sa carrière sur la même voie...
Jusqu'au jour où l'opération avait tout foutu en l'air.

C'est en fouillant dans ses affaires à la recherche de preuves que Redd était tombé sur la combinaison.
La combinaison désignait ce bout de tissu noir qu'il avait trouvé habilement dissimulé dans sa penderie. La fibre était d'une grande finesse et donnait au vêtement une certaine souplesse. Le tissu coulait entre ses doigts comme de l'eau, mais il était plutôt épais, ce qui lui conférait une bonne résistance. Impossible de le déchirer ou de le découper avec de simples ciseaux. Il n'existait aucune trace de la combinaison dans sa mémoire, et toutes les personnes qui auraient pu la placer là lui avaient affirmé qu'ils ne l'avaient pas fait. Il n'était pas exclu qu'ils eussent peu mentir, mais Redd avait senti que la combinaison n'avait rien à voir avec eux. Elle ne pouvait qu'être liée à son étrange perte de mémoire.
Sans plus d'indications, Redd avait fait le pari de l'essayer, et il avait découvert lorsqu'il eut fini de la fermer qu'elle se connectait aux deux implants de son cou. Il n'avait pas hésité une seule seconde avant d'effectuer le branchement, s'attendant à des miracles, ou du moins une petite lumière qui clignote. Mais il ne s'était rien passé, si ce n'est qu'il avait senti qu'elle était désormais activée. Son toucher souple et lisse n'avait pas changé, et pourtant Redd avait cru percevoir une minuscule vague d'énergie la traverser. Était-ce un effet de son imagination ou une réalité, il n'aurait su le dire. Cette combinaison refusait de lui apporter la moindre certitude. Sa patience avait fini par être récompensée lorsque Redd avait pu deviner l'usage théorique auquel elle était destinée.
Les premiers essais que Redd avait menés lui avaient permis de conclure qu'elle n'augmentait ni sa force, ni sa vitesse, ni son endurance. Elle n'absorbait pas les coups, même si elle y résistait avec brio. Il avait remarqué le premier de ses effets lorsqu'il eut l'occasion d'en faire une utilisation prolongée : ses blessures guérissaient plus vite. Si elle ne pouvait réparer les os cassés, les hématomes disparaissaient bien plus rapidement, sans compter que Redd se sentait beaucoup moins fatigué. Cet effet était cependant trop faible pour que l'on puisse considérer que la combinaison avait pour objectif de guérir son utilisateur. Redd avait cherché à percer le véritable secret de la combinaison, et à force de prêter attention aux moindres détails, il avait trouvé ce qu'il voulait. La combinaison ne le rendait pas plus fort, mais elle lui permettait de porter des coups légèrement plus puissants. Sa vitesse et ses mouvements étaient légèrement améliorés eux aussi, de même que sa vue ou son ouïe. Mais l'effet était si faible qu'il était difficilement perceptible. Quel que fût l'objectif initial des concepteurs de la combinaison, ils ne l'avaient pas atteint. La combinaison valait à peine mieux qu'un simple morceau de tissu.
Mais peut-être n'était-ce pas là, après tout, que résidait son intérêt, et qu'ils avaient eu autre chose en tête en l'offrant à Redd. Dans le doute, le jeune homme avait préféré la conserver.

Les amis de Redd avaient trouvé extrêmement curieux la façon dont il les avait interrogés les uns après les autres afin de recouper leurs témoignages. Redd s'était montré très distant avec eux, comme un vrai détective avec son petit carnet et le même œil méfiant. Il leur avait posé des questions étranges, ce qu'ils avaient fait ensemble la dernière fois qu'ils s'étaient vus, comment ils s'étaient rencontrés, s'ils se souvenaient de telle ou telle chose qui leur était arrivée ensemble. Ils avaient cru que Redd avait été victime d'amnésie, mais lorsqu'il avait prouvé que ce n'était pas le cas, ils l'avaient regardé d'un air étrange. S'il se souvenait de tout, pourquoi se comportait-il comme s'il avait tout oublié ? Redd n'avait pas pris la peine d'argumenter en voyant que les autres n'attendaient pas de réelle explication de sa part. Ils souhaitaient seulement qu'il arrête.
À partir de là, Redd avait pu reconstituer de façon plutôt satisfaisante son passé, depuis sa naissance jusqu'à son engagement au Ragnarök. Il était né dans une famille moyenne un 26 décembre, et comme par hasard, le chauffage avait décidé de lâcher le jour de son arrivée à la maison. Il avait été un bébé plutôt chétif avant de se développer en muscle pendant son enfance.

Redd avait toujours été un peu violent, mais guère plus que nécessaire. Depuis son réveil, il était devenu difficilement contrôlable, et lorsqu'il ne passait pas son temps à rapporter ses moindres faits et gestes sur son carnet, Redd aimait se laisser entraîner dans la bagarre.

La combinaison était loin d'être parfaite, et il y avait fort à parier qu'il s'agissait là d'un prototype. Redd était d'ailleurs quasiment certain que son amnésie avait été provoquée à cause de celle-ci, si ce n'est par elle. Il fallait être insouciant pour porter un outil qui ne servait quasiment à rien. Mais pour porter une combinaison défectueuse, c'était de la folie pure.
Au premier de ses dysfonctionnements, Redd ne s'était pas senti gêné par le fait d'avoir été opéré pour porter une combinaison qui ne fonctionnait même pas, alors que la déception aurait dû être grande. Il n'avait même pas eu peur de ce qui lui était arrivé. Il ne savait pas trop ce qui s'était passé, mais il avait entendu un petit clic, puis ça avait été le trou noir. Lorsqu'il s'était réveillé, quelques secondes plus tard, il avait eu l'impression d'avoir pris de plein fouet une décharge électrique, mais s'était douté qu'il serait sans doute mort si ça avait été le cas. Cela avait sans doute un rapport avec le métal qu'il avait dans le corps. La combinaison était déconnectée. Avant de réussir à la relancer, Redd avait craint qu'elle ne fût morte. La légère vibration qui indiquait qu'elle était activée lui avait fait pousser un soupir de soulagement. Il s'était seulement ensuite enquis du temps qui s'était écoulé. Si Redd avait pensé tenir là l'origine de son amnésie passagère, il s'était trompé : il se souvenait parfaitement de tout ce qui s'était passé avant la panne, et toutes ses précieuses notes avaient pu le confirmer. Retour à la case départ. Il n'avait plus eu qu'à vérifier que la combinaison fonctionnait comme d'habitude avant de reprendre son activité.
D'autres dysfonctionnements plus mineurs survenaient de temps à autres. Il arrivait que la combinaison chauffait un peu trop, donnant à son visage la couleur rouge dont s'inspirait son nom. Redd sentait parfois des petits tressautements la parcourir pendant quelques secondes avant de disparaître comme si de rien n'était. Ou bien elle se mettait à coller à sa peau, et il devenait alors très difficile de la retirer. Pour tous ces petits problèmes, Redd n'avait qu'à déconnecter l'armure quelques secondes avant de la rebrancher : elle fonctionnait alors à merveille. S'il s'en servait trop longtemps ou trop souvent, elle se mettait à émettre un vrombissement discret qui signifiait qu'elle en avait trop fait : Redd devait alors la laisser reposer quelques heures avant de la remettre. Enfin, si elle prenait trop de coups, elle agissait encore moins que d'ordinaire, redevenant une simple enveloppe de tissu. Pourtant, malgré toutes ces raisons évidentes d'abandonner la combinaison, Redd lui restait fidèle.
Il devait de toute façon déjà faire face à des contraintes particulières imposées par ses implants. La combinaison n'appréciait pas beaucoup l'eau, mais les implants y étaient encore plus sensibles : un petit peu d'humidité pouvait les faire grésiller. Au quotidien, Redd devait faire très attention à ne pas les mouiller. Heureusement, ils semblaient immunisés contre la rouille et ne se salissait pas facilement. À part lorsque Redd devait retirer le sang qui s'y était incrusté – la plupart du temps, le sien.
Les chocs électriques causés par la combinaison s'étaient répétés sans inciter Redd à faire preuve de davantage de prudence. Ils étaient totalement imprévisibles et pouvaient survenir aussi bien lorsqu'il venait de la revêtir qu'en plein combat. À chaque fois, Redd perdait conscience quelques secondes, avant de revenir à lui sans rien avoir perdu de ses souvenirs. Il ne sous-estimait pas la puissance de ces dysfonctionnements, s'effrayait à l'idée qu'il puisse perdre connaissance au moment le plus critique, mais il avait décidé de passer outre. D'une façon ou d'une autre, Redd appréciait le fait d'avoir sur les épaules une bombe à retardement qui risquait d'exploser d'un instant à l'autre, sans qu'il puisse rien faire. Il avait besoin d'avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête qui lui rappelait sa condition de mortel. Le besoin du risque. La combinaison lui apportait le soupçon de folie qui manquait à son existence. Il ne savait pas quels effets exacts cette armure avait sur sa santé, ni si celle-ci pouvait à terme se révéler fatale, mais tout ceci était si secondaire en comparaison du goût du danger qu'il savourait dès qu'il enfilait sa peau noire.

Bien engagé sur son parcours mémoriel, Redd avait tout de même fini par accorder un peu de crédit à sa mémoire, se rendant compte qu'il était impossible de douter de tout. Il y avait bien une base d'informations absolument sûre, qu'il n'avait pas besoin de vérifier. Redd ne savait pas vraiment comment les appeler, aussi avait-il convenu de les nommer ses compétences. Le terme ne convenait pas exactement à la diversité de ces informations, mais il mettait en évidence l'usage que Redd en faisait : il s'en servait comme d'une compétence définitivement acquise et indéniable.
De fait, les compétences regroupaient tout ce qui n'était ni souvenir ni émotion, tout ce qui relevait d'un apprentissage, tout ce qui se vérifiait dès que l'on s'en servait. Sans s'en rendre compte, Redd les avait mis à contribution dès son réveil : il savait où se trouvaient les objets dans sa chambre, dans sa cuisine, connaissait le chemin pour se rendre chez ses parents, arrivait à se repérer dans les quartiers qu'il avait l'habitude de fréquenter, alors qu'il ne s'agissait que de souvenirs. Redd avait dû se rendre à l'évidence : amnésie ou pas, son sens de l'orientation n'avait pas été touché. Il supposait donc que tous ses souvenirs concernant l'espace étaient justes, et qu'il pourrait retrouver son chemin dans tous les lieux qu'il connaissait. Mais en y réfléchissant davantage, Redd avait remarqué que bon nombre de choses relevant de sa mémoire ne pouvaient être mises en doute, à commencer par le langage. Il n'avait pas douté un seul instant du sens des mots, et s'il l'avait fait, il se serait retrouvé dans une impasse. Croire que ce que l'on disait avait le même sens, sous réserve d'interprétation, pour soi que pour la personne à qui on s'adresse était indispensable. Redd n'était pas naïf au point de penser qu'il fallait croire tout ce qu'on lui disait, mais il fallait partir du principe que l'on pouvait se comprendre. De la même manière, la lecture de l'heure n'avait pas changé, les mathématiques restaient les mathématiques. Même sans avoir pris la peine de se renseigner sur l'amnésie, Redd se doutait que l'on ne pouvait pas faire mentir la calculatrice ou le dictionnaire. Et puisqu'il n'avait pas le temps de réviser son histoire, il était parti du principe que ses connaissances étaient exactes, pour le moment.

Une dernière question restait sans réponse, et malgré tous ses efforts pour découvrir la vérité, Redd se heurtait toujours à un mur d'ignorance qui lui compliquait la situation. Une période de quinze jours avait totalement disparu de sa vie, et personne ne savait ce que Redd avait pu faire pendant ce temps. Personne n'avait pris la peine de s'inquiéter de son absence, car il avait semble-t-il expliqué à tout le monde qu'il serait indisponible pendant ce laps de temps. Il ne s'était cependant ouvert à personne de ses intentions. Tout laissait penser que Redd s'était porté volontaire pour un essai clinique impliquant des implants, mais alors, pourquoi ne trouvait-il aucune preuve qu'il avait effectivement passé un marché avec quelqu'un ? Aucun contact par mail, par téléphone, aucun contrat ou lettre, rien du tout. Redd n'avait même pas été vu accompagné d'une personne inconnue. Pourtant, il avait bien fallu que quelqu'un s'occupe des implants. Un autre point était tout aussi étrange : aucun hôpital de la ville, aucun groupe pharmaceutique, lorsqu'il s'était résolu à aller les consulter, n'avait reconnu le type d'implant qui avait été utilisé. La technologie utilisée n'était clairement pas obsolète, elle était même tout à fait représentative de ce qui se faisait actuellement. Le modèle était cependant inconnu, non-identifiable. Tout au plus les personnes qui l'avaient renseigné avaient-ils pu lui assurer que ces implants n'étaient sans doute pas dangereux pour la santé. Ils ignoraient totalement l'existence de la combinaison qui l'accompagnait, puisque Redd avait jugé plus prudent de ne pas dévoiler d'informations sur une technologie qui éveillerait très certainement leur convoitise.

Redd Wellington
Nishi Joichiro, Gantz

Il s'appelle Redd et il appartiendrait à la famille Wellington. Il serait né il y a vingt-six ans à Equilibrium, mais ses origines sont inconnues. Du moins, c'est ce qu'affirme sa carte d'identité.
Bien qu'il se considère de race humaine, il est probablement android. Il appartiendrait au Ragnarök, dont il serait caporal, mais plus pour très longtemps. D'ailleurs, ses finances seraient moyennes, tout comme sa situation personnelle, puisqu'il serait célibataire.
Il n'aurait aucun pouvoir à ce jour connu.

1m69. Corpulence moyenne. Cheveux bruns et courts coupés sans soin. Yeux bruns-gris. Teint clair. Style aussi bien décontracté qu'habillé ; on le voit souvent porter une combinaison noire sous ses habits. Pas de bijoux, pas d'ornement, rien de superflu, mais deux implants métalliques qui ressortent dans le cou.
Banal, inaperçu, classique, sans importance. Il est de ceux qu'on oublie à peine vu. Il parle si peu qu'il ressemble plus à une statue qu'à un homme. Ses mouvements robotiques peinent à s'éveiller à la vie. Mais lorsqu'il le fait, il devient plus humain que jamais.



Ceci est strictement la même présentation qu'avant. Donc, avec les mêmes défauts qu'avant. Pardon pour ma lenteur, la nouvelle version du forum est très jolie.

Le nom de Redd avait quelque chose de prémonitoire, comme si toute sa vie devait être placée sous le signe du rouge le plus ardent. Il y avait le rouge du sang, qui couvrait régulièrement Redd comme une seconde peau. Les blessures écarlates ornaient son visage à la sortie de chaque combat que Redd menait ; et ils étaient nombreux. Redd aimait se battre comme il respirait, sans y penser, en laissant son corps guider ses mouvements pour lui. Redd n'était pas tendre avec ce dernier : il aimait recevoir des coups autant qu'il en donnait. Car ce qu'il recherchait n'était pas la victoire, mais l'intensité de la vie, que pour une étrange raison il ne savourait que lorsqu'il la maltraitait. Il traitait ses défaites avec indifférence ; du moment qu'il se réveillait et se relevait, il avait gagné, d'une façon ou d'une autre. Lui voulait mettre à terre ceux qu'il affrontait, et leur laisser, s'ils vivaient, la trace indélébile de leur rencontre. Il n'était pas violent, ou ne se considérait pas comme tel, mais il tapait dès qu'il en avait l'occasion. Pas parce qu'il avait besoin d'exprimer ce que les mots ne pouvaient décrire, pas parce qu'il ressentait un mal-être profond : parce qu'il pouvait se le permettre et accorder par la suite au fait autant d'importance qu'une balade de santé. Il pouvait même, s'il le voulait, faire comme si le combat n'avait jamais eu lieu. Comment pouvait-il ressentir de la culpabilité dans ces conditions ?
L'hypocrisie ne faisait pas partie des habitudes de Redd, si ce n'est envers lui-même. Ou plutôt, il était arrangeant lorsqu'il s'agissait de négliger ce qui le dérangeait. Si prompt à oublier ce qui lui déplaisait, son étrange lubie de ne pas se fier à ce que sa mémoire lui disait mais à ce que sa base de donnée lui indiquait pouvait paraître étrange à tout le monde, mis à part lui-même. Mais pourquoi s'en étonner ? Pourquoi Redd ne s'en serait-il pas servi pour calmer sa conscience ? Puisque Redd avait décidé qu'il contrôlerait sa mémoire, il n'avait aucune raison de ne pas décider d'oublier une partie. Même la plus honnête des démarches avait ses limites. Personne ne pouvait vraiment le lui reprocher.
Redd devenait facilement obsessionnel, une fois qu'une lubie le prenait. Depuis qu'il avait reçu sa combinaison, il était obsédé par l'idée de vérifier tout ce que sa mémoire recelait, afin d'être certain de ne pas être trompé, mais son attention aurait pu être retenue par n'importe quel autre objet. Descartes aurait été fier de le voir arpenter la difficile route du doute méthodique, quoique peut-être horrifié par le tour que prenait ses pensées. Redd était bien éloigné de Dieu, même s'il envisageait son existence comme une possibilité. Philosophique, Redd l'était par bien des aspects. Lecteur assidu de Kant, son maître à penser, dont il contrefaisait les préceptes en substituant ses propres principes à la loi morale ; insensible à la négation hégélienne, donc il se faisait le chantre malgré lui ; mais qui pourrait lui en vouloir, personne n'a jamais compris Hegel, à commencer par ceux qui prétendent l'expliquer. Car en niant le monde comme il le faisait, Redd ne faisait que se cogner à lui, et se niait comme centre du monde.
Pas de doute, Redd était un égoïste – était devenu un égoïste. Impossible de faire autrement lorsque l'on rapportait tout à sa perception. Et Redd, pourtant, malgré l'ardeur de son caractère, malgré le rouge dont il aimait se parer, était ouvert aux autres. Il aimait les écouter, les observer, prendre en compte leur avis pour avancer. Il tenait désespérément à leur avis, à leur opinion, et rêvait de se former à leur image. Être ce que les autres attendait de lui. Redd était finalement profondément humain, plus humain que la plupart des personnes, car il n'infligeait aux autres que ce qu'il pouvait supporter. Il pouvait se permettre de briser des os car il avait déjà vécu cette situation et l'avait surmontée. Trop de gentillesse étoufferait ; il avait simplement trouvé une autre façon d'aider les autres.
Finalement, Redd n'avait rien à prouver, ni à soi-même, ni aux autres. Il s'acceptait d'une étrange manière et se satisfaisait de la situation dans laquelle il se trouvait. Redd ne croyait pas que tout était écrit, mais accepter stoïquement ce que le destin qui n'existe pas lui offrait faisait partie des obligations de la vie. Il ne rejetait pas la faute sur les autres : Redd prenait la responsabilité de ses erreurs et laissait aux autres le soin d'assumer les leurs. Non, Redd n'était pas diplomate, et son étrange caractère pouvait le pousser à bien des extrémités. Le plus souvent, il froissait les autres par ses paroles trop vraies ; mais ce qui énervait le plus était sans doute le fait que dès qu'on lui adressait une critique, Redd la notait sur le carnet qui ne le quittait jamais et doutait rarement de sa vérité. Sans jamais chercher à évoluer.
Redd n'était rien d'autre qu'un homme essayant désespérément de se prendre en photo.

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