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Partners in crime. (Elias)

Redd Wellington
Redd Wellington
2016-02-23, 22:18
Je cours. Depuis que la pluie s'est arrêtée, ma combinaison ne grésille plus, mais je sens mes pieds éclaboussés par les flaques d'eau qui n'ont pas eu le temps de sécher, je sens l'humidité qui s'est emparée de mes cheveux et les plaque lourdement contre mon crâne, je sens la fraîcheur de l'air lavé par les trombes de pluie. J'entends d'autres pas de course près de moi, mais je n'y fais pas, je n'en ai pas besoin. Tout ce que j'ai à faire est de me concentrer sur lui, qui s'est enfui dès qu'il nous a vu. Un professionnel, qui a compris immédiatement ce qui se passe et qui, en prenant les devants, pensait pouvoir nous échapper.
La proie que nous devons traquer aujourd'hui est particulièrement difficile à attraper : l'homme en question a souvent échappé au Ragnarök grâce à son pouvoir : il semblerait qu'il soit capable d'attendrir toutes les personnes qui l'approchent, leur ôtant l'envie de l'attraper. Il est grand temps de mettre un terme à ses agissements. Par précaution, mes supérieurs ont jugé préférable d'envoyer deux soldats pour augmenter nos chances de réussite. Naturellement, j'ai choisi Elias. C'est bien la dernière personne que l'on pourrait s'attendre à succomber à ce pouvoir. La froide indifférence d'Elias aurait dû me mettre mal à l'aise, mais je ne ressens aucune gêne en sa présence. Son caractère raisonné est à mon sens sa plus grande qualité et fait de lui un traqueur hors pair. J'aime travailler avec lui, il ne fait pas dans la dentelle. Je ne me fais pas d'illusion : je sais très bien que s'il fallait, il n'hésiterait pas à m'infliger le même traitement qu'à ses victimes ; mais j'aime à croire que mes supérieurs auraient la bonté d'esprit de m'épargner une telle fin. Je suis peut-être plus coriace que les autres, mais je craquerais comme eux. Plus tard qu'eux, simplement.
Il n'a pas l'habitude de courir aussi vite et aussi longtemps, mais je nous ralentis en prenant la peine de noter tous les embranchements que nous prenons. Je fais cela vite : de simples traits pour signifier la direction, et de temps en temps, un mot ou deux en signe d'indication. Cela m'apprend beaucoup, par exemple, le fait qu'il se repose trop sur son pouvoir et n'a jamais songé aux meilleurs moyens de distancer quelqu'un le pénalise. Je ne pense pas que le fait de le laisser prendre un peu distance sur nous avant de le rattraper gêne beaucoup Elias : nous ne faisons que lui donner un peu d'espoir avant de l'écraser impitoyablement sous nos pieds. S'il nous échappe à cause de moi, en revanche, il aura toutes les raisons d'être en colère. J'aimerais autant que la situation n'en arrive pas là.
Je le vois soudain, à bout de souffle, qui s'enfonce dans une ruelle, en pensant nous échapper. Je fais signe à Elias de ralentir avant d'approcher tout doucement pour ne pas l'effrayer. J'ignore au juste d'où vient Elias, mais je pressens que son histoire doit être de celles qu'il faut vérifier avec un carnet : aussi bien invraisemblable que tragique. Mais s'il n'a rien oublié, il ne peut pas comprendre l'intérêt de ma méthode. J'aimerais aussi beaucoup connaître son véritable âge, tomber sur des papiers d'identité qui m'apporteraient une réponse claire et définitive. Il y a du danger là-dessous. Peu importe. Notre proie prend une courte afin de reprendre son souffle, mais elle ne tardera pas à repartir. Je note dans mon carnet que nous l'avons retrouvée, puis je le ferme pour ne plus l'ouvrir. Ce qui se passerait ensuite ne serait plus enregistré dans ma mémoire officielle.

« Il faut qu'on décide d'un plan d'attaque avant qu'il se barre, murmuré-je. On lui saute dessus à deux ? »

En tant que caporal, c'est moi qui suis censé donner des ordres, mais je ne suis pas bête au point de refuser d'écouter ce que les autres ont à dire. Les personnes compétentes, s'entend. Je n'aime pas les plans d'attaque bien structurés. Bien qu'il soit le plus grand, Elias est aussi le plus réfléchi de nous deux. Aussi calculateur que subtil, c'est toujours lui qui sait où frapper pour faire mal, que dire pour faire céder, et que faire pour torturer. On pourrait croire que de mon côté, j'aurais aussi appris à compenser ma petite taille par la réflexion, mais je ne suis pas comme cela. Je suis pour ma part très brouillon, peu stratège, taper, taper, taper, et le reste n'a pas d'importance. J'ai décidé de faire usage de bestialité. Car en rangeant mon carnet, c'est aussi un peu mon cerveau que je délaisse.
J'apprécie tellement cette liberté.
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Elias Kavinsky
Elias Kavinsky
Partners in crime. (Elias) Tumblr_n8vffaJgvW1rvva9so5_r1_500
2016-02-23, 23:48

La traque a plusieurs était un exercice particulier. Il n'y avait pas forcément le temps de parler, de communiquer clairement. Il fallait prendre en compte dans les calculs une seconde présence, dans notre propre camp. Théoriser sur les actes d'une troisième vie indépendante, rajouter cela dans l'addition. Cela créait des chemins, des possibilités en plus. Ce n'était pas un exercice désagréable, et si on pouvait utiliser cette expression pour toi, on aurait presque pu dire que tu aimais bien ça. Cette traque t'avais été ordonnée. Un individu qui vous glissait entre les doigts et on t'avais choisit. Tu savais très bien pourquoi. C'était à cause, ou grâce, tu ne savais lequel choisir, de ton cœur glacial, de cette réputation que tu t'étais faite rapidement au sein de Ragnarök. Ne saurais-tu pas te laisser attendrir ? Tu n'y pensais pas tant l'option te semblait improbable. Pourtant, si tu avais accepté c'était pour peut-être ressentir cela. De la pitié. De l'attendrissement. Tu te demandais ce que cela pouvait faire, la manière dont cela traverserais ton corps, des émotions que tu ressentirais. Mais tu savais que c'était une probabilité fort basse. Tu n'en serais pas déçu cependant, étant donné que tu n'y mettais pas d'espoir. Quelle folie de mettre des attentes en quelque chose. Si c'était voué à échouer, alors cela échouerait, c'était mathématique.

Tu suivais de près le caporal, calquant ton pas de course sur le sien, légèrement en retrait. Votre traque était bonne, la proie s'épuisait. Redd avait une bonne tactique, noter était intelligent. Tu n'en avais pas besoin, tu retenais déjà parfaitement les mouvements de votre cible. Mais tu savais le coeur des hommes capricieux et tu ne ferais pas cette réflexion. De toute manière tout le monde n'était pas capable des mêmes prouesses que toi. Dommage. Pourquoi dommage, te sentirais-tu seul Elias ? Le propos n'était pas là cependant, et tu n'étais pas au rang de juger ton chef à haute voix même si tu le faisais en silence. Toutefois, comme tu le pensais, sa méthode était judicieuse et travaillée, c'était quelque chose porteur de grand intérêt que de travailler avec des personnes méticuleuses, et Wellington te semblait être ce genre de personne.

Il te propose un plan, demande ton avis; choix intéressant et surtout utile. Tu connais la ville par coeur, tu sais que cette ruelle ne débouche que sur une autre petite rue accessible rapidement.
"Je peux le prendre en tenaille." Déclares-tu. Et comme cela te semble être la meilleure possibilité possible, tu n'attends pas de réponse et y va. De toute manière, Redd était sur le point d'approuver, il y avait 90% de chance que ce soit le cas, et si c'était finalement les dix pourcents restant qui devaient tomber, c'était tant pis pour toi, tu n'aurais cependant point de regrets, c'était quelque chose que tu ne connaissais pas. Tu prends la rue comme prévu et débouche sur la ruelle. Votre cible est là. Sans doute Redd s'est-il approché car elle te fonce dessus, elle ne t'a pas vu. Le choc est rude et tu glisses sur le sol à cause de la pluie. Tu te retrouve à terre alors qu'elle a survécu, debout, à votre rencontre et en profite pour fuir à nouveau. "C'est ma faute." Tu ne t'excuses pas, tu n'en a pas besoin étant donné que tu prends les responsabilités pour ce qu'il vient de se passer. Tu n'avais pas calculé cette possibilité. Tu ne t'en voulais pas, tu ne pouvais pas non plus tout savoir, tu n'es qu'un humain. "Je sais comment le rattraper." Encore une fois aucune hésitation dans ta voix, tu ne fais qu'émettre des vérités après tout. Il ne vous faudra pas plus de 5 minutes pour rattraper votre homme et l'avoir, cette fois-ci, dans un cul de sac. Plus d'échappatoires possibles pour lui.  
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Redd Wellington
Redd Wellington
2016-02-24, 20:19
Preuve qu'Elias est réfléchi, il propose de prendre en tenaille notre proie et j'approuve d'un hochement de tête. J'ai l'impression qu'il est parti avant même que je donne mon accord, comme s'il savait qu'il avait formulé la meilleure des solutions. Je dois désormais lui faire confiance pour arriver au bout moment de l'autre côté, et calculer avec précision le temps qu'il lui faudrait pour faire le tour. Quand je parle de calculs, il serait plus correct de dire estimation car je suppose plus que je ne détermine, mais c'est du pareil au même. Je compte les secondes silencieusement tout en vérifiant que notre cible ne parte pas trop vite. Si jamais elle doit s'enfuir plus vite, Elias aura sans doute plus de chances que moi de la rattraper.
Lorsque j'estime qu'Elias a pu raisonnablement pu faire le tour, et que notre proie commence à s'inquiéter de ne plus nous voir arriver, je sors doucement de ma cachette et m'avance sans bruit. Le mouvement, de même que le noir de mon armure, attire son œil, et elle se met à courir une demi-seconde après moi. C'est trop facile, et je m'attends à voir débarquer mon collègue d'un instant à l'autre, mais celui-ci tarde un peu trop à mon goût. Il sait pourtant que nous ne sommes pas là pour nous promener. Je ravale mes protestations muettes : il va venir bientôt, je n'ai pas pu me tromper. Et comme je le pensais, il vient, mais pas du tout au bon moment, et il se fait bousculer par notre proie, qui en profite pour nous échapper. Même en étant solidement bâti, un être humain qui nous fonce dessus sans crier garde peut nous prendre par surprise. Elias accepte la responsabilité de cet échec, calmement, sans s'apitoyer sur son sort, et d'un signe de tête, je lui fais signe que j'en ai pris acte. Nous chercherons les coupables plus tard. J'aurais dû lui laisser une ou deux secondes de plus, j'en suis certain.
Elias a déjà une proposition pour rattraper son erreur, mais je n'ai pas le temps de l'écouter sur place : il est l'heure de nous remettre en route. Nous devons éviter de perdre notre cible de vue, ce qui peut arriver facilement dans ce dédale de ruelles. Avec un odin pour le guider, il a beaucoup plus de chances que nous de trouver le meilleur chemin. Il va falloir jouer au plus rusé pour l'attraper, et puisque mon camarade a déjà une idée, je ne vais pas la gâcher en tenant absolument à la remplacer par la mienne.

« Ton idée implique-t-elle de nous séparer une nouvelle fois ou de le mener là où tu veux qu'il aille ? dis-je sans la moindre mesquinerie. Peu importe. J'aimerais autant qu'on l'attrape rapidement, avant qu'on ait besoin d'utiliser le fumigène. »

À ce mot, ma voie se fait écœurée. Je déteste le fumigène : je préfère subir des attaques frontales plutôt que ça. Il ne manquerait plus qu'on utilise des fléchettes tranquillisantes pour l'attraper, et qu'on le relâche avec nos plus plates excuses et la promesse de lui envoyer des fleurs en guise de compensation.
Et tant que je suis en train de perdre du temps à des pensées inutiles, pourquoi ce gredin n'a-t-il pas encore utilisé son pouvoir pour nous amadouer ? Ou bien nous y sommes si insensibles que cela ? Il joue peut-être avec nous comme nous avec lui pour nous faire croire qu'il est faible. Ce serait bien la première fois que ça m'arrive. Pourtant, j'arrive à le voir passer chaque intersection, et d'une certaine manière, ça m'agace, j'ai l'impression qu'il est en train de nous narguer ?

« Tu crois que c'est un piège ? » glissé-je à mon collègue d'un ton anormalement joyeux.

Rien ne me ferait plus plaisir que de tomber sur un tas de grosses brutes prêtes à nous réduire à bouillie, mais ce n'est pas trop le style du Valhalla. J'aimerais pourtant bien qu'un jour, ils nous fassent payer toutes les misères qu'on leur fait. Ce serait amusant à voir. Peut-être seraient-ils aussi subtils qu'Elias. Voilà qui me plairait beaucoup.
Je sens que la poursuite approche à sa fin – non pas parce que l'adrénaline baisse, mais parce que l'instinct du chasseur m'en a informé. Je fais signe à Elias de mettre son plan à exécution – à lui l'honneur, puisqu'il l'a inventé. Je n'en garderai aucun mérite.
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Elias Kavinsky
Elias Kavinsky
Partners in crime. (Elias) Tumblr_n8vffaJgvW1rvva9so5_r1_500
2016-02-24, 21:30

Tu secoues la tête devant sa question. Même si ses options sont valables, ce n'est pas ce que tu avais en idée. Non pour le retrouver sans problèmes, ce qui ne devrait pas poser de difficultés, et le surprendre, il y a une solution qui dépasse les autres. "Il faut qu'on passe par au-dessus" déclares-tu en attrapant une échelle proche et en montant sur les toits. "On aura une meilleur vision de ce qu'il se passe et on pourra surgir devant lui." Tel était ton plan. A peine énoncé que voilà que tu l'appliques, recommençant la course poursuite, sans vérifier si ton supérieur suit le rythme. Car tu sais qu'il le fera.   Alors que vous êtes en position de l'attraper, Wellington fait une remarque intéressante. Demande si ce n'est pas un piège. Il est vrai que les mouvements de votre cible sont étranges, suspect. Il y a forcément quelque chose là-dessous.
"Il n'y a qu'un moyen de savoir" lâches-tu avant de sauter dans le vide, de te réceptionner sur une poubelle, et de te retrouver juste devant votre proie. Redd est juste derrière, vous l'avez coincé. Avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, tu lui assène un poing dans le nez, sentant l'arrête de ce dernier se briser sous la pression. Cela va servir à déstabiliser l'adversaire, à l'aveugler de douleur, et surtout à le déconcentrer. Son pouvoir sera bien moins efficace ainsi, si il essaye de l'utiliser. l'homme tombe sur le sol, déconcerté, tenant son nez entre ses mains, jurant comme pas possible. Il ne l'avait pas vu venir, pourtant c'était une solution simple et facile d'accès, il suffisait d'appuyer au bon endroit du nez pour le briser. Tu pouvais même le remettre en place facilement, mais cela serait inutile. Tu t'accroupis pour regarder la proie de la soirée et lui arracher son oreillette. Adieu l'Odin. C'est là que tu remarques son regard, qui te confirme ce que tu commençais à penser. "Il n'est pas seul." Les valkyries travaillent souvent par deux, et celui que vous venez d'attraper était avec son coéquipier... Que vous n'avez pas vu. Pourquoi donc ? Vous auriez du le voir. "Il est invisible..." dis-tu au moment même où tu comprends. Si ils sont deux cela explique certains mouvements, certains choix. Mais où est l'autre. A-t-il abandonné son camarade ? Ou attend-t-il le bon moment pour frapper? Tu observes les environs, tu cherches ce qui ne va pas pendant qu'au sol, celui que vous avez capturé se met à rire. Tu vas trouver, tu dois trouver. C'est là que tu la vois, la zone où il ne pleut pas. C'est délicat à observer mais la pluie semble éviter comme une silhouette. Invisible certes, mais toujours soumis aux lois de la physique. L'eau ne le traverse pas, elle coule sur lui comme elle coule sur vous. Il doit avoir compris que tu l'as repéré car tu vois un mouvement dans les gouttes d'eau. Tu t'élances directement à sa poursuite. Pas le temps d'expliquer, tu ne veux pas le perdre. L'explication n'est pas rentable si tu réussis à l'attraper. Tu peux désormais entendre son souffle devant toi. Il est rapide, irrégulier. Il doit être surprit et épuisé. Tu peux l'attraper, il est presque à portée. Mais il n'est pas aussi bête que ça, étant donné que soudainement tu te prends quelque chose de violent dans la figure. Un poing. C'est suffisant pour te sonner et t'arrêter. Tu n'as jamais vu cet homme, mais à la puissance de son coup tu devines qu'il est fort. Le temps que tu retrouves tes esprits, il a disparu. Tu ne le retrouvera pas. Tu retires tes lunettes qui se sont brisées à la violence du choc et passes une main sur ton arcade sourcilière. Du sang. Décidément. Tu retournes là où se trouve Redd, les mains vides. Tu n'es pas infaillible, tu ne cherche pas d'excuses. Tu ne t'en veux pas cela dit, encore une fois, l'échec est humain, et peu importe le nombre de fois où tu échoueras ce soir, tu n'as jamais prétendu atteindre la perfection. Ni colère ni remord ne te parcourent. Juste une curiosité pour ce qui adviendra ensuite. "Il m'a échappé." Tu ne fais que des constats ou des théories, pas besoin de t'empêcher en excuses, tu prendras sur toi les reproches qui te seront adressés. Aucun problème pour cela. Au moins vous avez ce que vous étiez venu chercher.
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Redd Wellington
Redd Wellington
2016-02-25, 20:14
Je n'aurais pas dû considérer le quartier comme hostile : je n'ai pas pu y voir le formidable terrain de jeu dont Elias compte se servir pour mettre la main sur notre proie. Nous devrions remercier les personnes qui ont eu l'idée d'installer des issues de secours extérieures permettant d'accéder au toit : elles nous ont simplifié la vie. Je me dis que nous sommes peut-être un peu fous de vouloir nous jeter du bord d'un toit pour rattraper notre future victime. N'importe quelle personne saine d'esprit aurait eu un instant d'hésitation au moment d'agir, mais Elias, lui, s'élance comme si ces chutes vertigineuses faisaient partie de son quotidien. Je ne pense pas que la possibilité de se briser des os le séduise autant que moi. Il sait simplement ce qu'il fait. Je saute à mon tour. Il n'y a pas vraiment de secret, il faut simplement bien se réceptionner et trouver de quoi amortir sa chute. Par chance, la ruelle est jonchée de poubelles, les éboueurs ont dû passé il y a peu. Je sens le choc remonter mon corps avant de s'évanouir en me laissant indemne. J'ai bien jugé mon coup, mais ce n'est pas ça qui m'intéresse. J'ai bloqué notre proie par l'arrière, laissant à Elias l'honneur de l'attaquer, puisqu'il faut bien qu'il compense l'échec de la dernière fois. Ce coup de poing est magistral. Il lui casse le nez proprement. C'est des coups comme ça que j'aime recevoir, ça se guérit bien mieux que les blessures brouillonnes, mais le valkyrie n'a pas conscience de sa chance et semble incapable d'apprécier la mansuétude dont Elias a fait preuve.
Lorsqu'Elias m'apprend qu'il y en a un autre, bien caché, je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils et de le chercher du regard. J'aurais dû y penser : un valkyrie n'agit jamais seul, et nous n'avons jamais vu l'ombre d'un partenaire durant toute notre poursuite. La seule conclusion logique me vient au moment où Elias l'énonce à voix haute : il est invisible. C'est pour cette raison que personne ne l'a jamais vu jusque là.

« Je surveille celui-ci, va chercher l'autre. » ordonné-je en attrapant par le col la proie qui tentait de s'enfuir avant de la plaquer brutalement au sol.

Je lui ai fait mal, à celui-là, mais j'ai évité de lui claquer trop fort la tête au sol, afin de lui épargner un traumatisme cérébral. Il ne faut surtout pas qu'il ne soit plus en mesure de parler avant que nous nous soyons occupés proprement de lui. Elias s'éloigne, et je m’assois bien gentiment sur le ventre de notre proie. Il ne doit pas se rendre compte à quel point ma position me rend vulnérable par rapport à lui, car il n'esquisse pas le moindre geste pour me frapper, même s'il tente de me déloger en se contorsionnant peu habilement. Mon sourire est l'expression d'un rire contenu à grand peine, car il m'évoque un petit asticot. Je sens qu'on va bien s'amuser avec lui.

« Arrête de te plaindre, on va bien s'occuper de toi, tu sais. » lui glissé-je d'un ton entendu qui pouvait tout dire.

Je vois alors Elias revenir les mains vides, et j'ai l'impression, à la couleur, qu'il s'est prié un coup au visage. Je n'ose pas dire à quel point je suis jaloux de lui. Un homme invisible capable de le frapper de la sorte devait faire un adversaire redoutable. J'adorerais voir les dégâts qu'il serait capable de me faire et ceux que je pourrais lui occasionner. De nous deux, qui serait le plus fort ? Je dois laisser mes envies personnelles de côté : Elias est encore revenu bredouille.

« Peu importe, réponds-je d'un ton sec. On ne nous a pas envoyés chercher celui-là, on s'occupera de lui une autre fois. »

Évidemment, si nous avions eu deux proies, tant de possibilités supplémentaires se seraient offertes à nous, mais nous avons déjà réussi notre coup en attrapant notre asticot. Je sors d'une des poches une paire de menottes en plastique que j'essaie de lui passer aux poignets : comme il se débat, je lui cogne la base du cou pour le calmer, assez pour l'envoyer au pays des merveilles pour quelques instants. Il ne me reste plus qu'à le transporter : je décide qu'il n'est pas assez bien pour que je le mette sur mon dos et préfère le traîner par les jambes. Il aura quelques belles bosses en plus. J'explique ensuite calmement à mon partenaire :

« Il faut qu'on aille se mettre à l'abri. »

Et pour illustrer, je retire les goûts de pluie que ma combinaison n'apprécie pas vraiment. Je ne crois pas qu'Elias ait déjà vu les sortes de court-circuits qui l'agitaient parfois, mais si je reste trop longtemps à l'extérieur, il en sera forcément témoin. J'aurais dû penser à mieux me couvrir, mais je ne fais pas partie de ces types qui regardent la météo avant de sortir. Je devrais.
Je tire notre victime inconsciente jusqu'à un parking couvert. Je suis certain que notre petite escapade a déjà été enregistrée par les caméras de sécurité, alors pourquoi pas par une compagnie privée ? La police est incompétente, tout le monde le sait. Je me débarrasse une nouvelle fois des gouttes de pluie qui me recouvrent avant de reconnecter l'armure une fois que je suis au sec. Je balance notre asticot dans un coin, là où il ne pourra s'enfuir sans nous passer sur le corps. Il gigote un peu sans se réveiller.

« Ranime-le. » lancé-je à Elias.

Pendant ce temps, je vérifie que mon armure fonctionne correctement. Elle peut toujours me lâcher, mais autant prendre ses précautions.
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Elias Kavinsky
Elias Kavinsky
Partners in crime. (Elias) Tumblr_n8vffaJgvW1rvva9so5_r1_500
2016-03-03, 23:22

Le ton sec de ton supérieur sera le seul blâme qui te seras donné. En même temps, l'objectif principal est fait, l'essentiel est accompli.  De plus l'échappatoire de votre second homme peut être une bénédiction. Cela affaibli Valhalla dans le sens où ils sont au courant que vous avez l'un des leurs. La peur de Ragnarök, le murmure de la fin du monde va les parcourir, et si ils seront plus prudents, ils feront aussi plus d'erreurs, exploitable. Au final, c'était un mal pour un bien. Et puis maintenant vous connaissez son existence, vous savez qu'il travaillait avec votre homme, travaillait car désormais il y a peu de chance que cela soit à nouveau le cas, et surtout vous connaissez ses capacités. Il y a des technologies à Ragnarök qui permettent d'attraper l'invisible. La prochaine fois, vous serrez prêts.
Tu suis Redd qui traine votre victime jusqu'à un parking. Il a l'air pressé d'échapper à la pluie. C'était soit ça, soit il attendait avec impatience la séance de torture. La pluie te parait plus logique comme raison d'un tel empressement. Tu jettes un regard aux caméras de sécurité qui filment l'entrée des lieux. Vous n'avez rien à craindre, Ragnarök est sous la protection du Maire, vous êtes la main armée d'un gouvernement qui ne veut rien laisser paraitre. Il semble avoir un petit problème avec son armure. Tu as remarqué depuis le début qu'il s'agit d'un androïde mais tes connaissances sur le sujet étant limitée (il faudra que tu te renseignes) tu ne t'y étais pas plus attarder. Par contre si cela posait un problème pour la mission, tu t'y concentrerais avec plus d'attention. Mais Redd Wellington était un adulte, il n'y avait aucune raison pour qu'il ne puisse pas se gérer seul. Ce qu'il fit d'ailleurs, en te donnant des directives.

Tu te rapproche de votre homme; avant toute chose tu lui attaches également les pieds, afin qu'il ne puisse définitivement pas fuir. Pour le réveiller, te conformant aux ordres de ton Caporal, tu le chevauches d'abord avant de placer tes mains correctement au dessus de son visage, et tu lui remets le nez en place d'un coup sec et sonore. Cela a le mérite de le réveiller en un cri, mais il ne peut pas bouger, la douleur cumulée à ton emprise l'en empêchant.
"Mais vous êtes de grands malades à Ragnarök putain !" lâche-t-il dans la foulée d'une flopée d'injures. Tu te relèves et l'observe de ton regard froid. Tu es curieux de voir comment son pouvoir marche; sans doute pas comme ça. L'homme doit avoir dans la trentaine, il n'est pas très typé physique. Ce n'est pas le profil que l'on attend de quelqu'un supposé maîtriser le parkour. Peut-être s'en sort-il à chaque fois avec son pouvoir. Ce dernier devrait être puissant, mais il ne te semble pourtant pas avoir beaucoup de charisme. "Ton nom et ta mission." Ordonnes-tu, damant peut-être le pion à ton supérieur. Mais tu as envie de voir comment il va réagir, si l'envie fait réellement partie de tes réactions possible. "Vous n'avez pas besoin de savoir ça voyons, vous allez me relâcher tout de suite." Tu peux sentir qu'il y a comme quelque chose dans sa voix qui va parler au plus profond de ton âme, à des zones qui n'ont jamais servies, à des sentiments que tu n'as jamais connu. Cela ne fait cependant pas fondre la glace qui enserre ton coeur Elias. Tu as envie de le libérer, mais cela irait contre toute logique. Et tu ne vas jamais contre la logique. Ou peut-être est-ce à cause de la colère et de la douleur qui transparaît dans sa voix, toi qui analyse tout, tu te concentres sur ça. Ou alors son pouvoir n'est pas aussi puissant, maintenant ou en général, que ce à quoi tu t'attendais. Si tu pouvais l'être, tu serais déçu Elias. Tu te tournes vers Redd pour voir si cela l'affecte ou si vous êtes tous deux les choix parfaits pour ce cas, comme le croyaient vos supérieurs.
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Redd Wellington
Redd Wellington
2016-03-04, 15:02
Pendant qu'Elias s'approche de notre proie et, avec des gestes sûrs, remet le nez en place pour le réveiller, j'inspecte rapidement mes implants pour vérifier qu'ils n'ont pas été trop mouillés par la pluie. Tout va bien, un peu d'humidité, mais rien de bien dramatique. Par sécurité, je préfère tout de même déconnecter l'armure, essuyer toutes les parties électroniques avant de la rebrancher. Son ronronnement léger m'indique qu'elle est en parfait état de marche. Je n'ai donc pas à m'inquiéter davantage pour l'instant.
Notre victime décide de nous prouver l'étendue de son vocabulaire en nous noyant sur des insultes qui ne nous atteignent pas. On fait not' job, monsieur, c'est tout. Je constate qu'Elias a pris la peine de lui attacher les pieds, une très bonne initiative. Il pourrait peut-être nous échapper en rampant comme une limace, mais on le surveille d'un peu trop près pour qu'il puisse tenter une évasion. Et il le sait. Il n'a pas vraiment peur de nous énerver, car il pense pouvoir nous échapper grâce à son pouvoir, sans savoir que nous n'avons pas besoin de ressentir de la colère pour décider de lui refaire son portrait. Il ne tarde d'ailleurs pas à s'en servir lorsqu'Elias, en l'interrogeant sur sa mission, ouvre les hostilités.
Je suis peut-être un peu plus faible qu'Elias, car lui ne bronche pas du tout. Comme prévu, il est absolument impossible de l'attendrir. Il se retourne vers moi, et j'ai quelque peu honte de dire que je me sens un peu touché par ce brave homme. Je veux dire, il n'a vraiment pas l'allure d'un Valkyrie, allez savoir ce que le Valhalla lui a fait pour le convaincre de travailler pour eux. Il donne l'impression d'être un pauvre petit chiot sans défense qui demande un peu de compassion. Elias tuerait le chiot sans sourciller, mais ce n'est pas mon cas. J'hésite un peu à le laisser partir, ma mission est chevillée au corps et m'empêche de suivre totalement mes émotions, mais je me sens d'humeur à me montrer clément avec lui. Je ne suis pas obligé de lui faire du mal, je pourrais juste lui demander gentiment des informations avant de le laisser partir. Il m'arrive de me montrer gentil, parfois.
Mais je ne cède pas pour deux raisons. D'abord, parce qu'Elias me regarde, et que je ne peux pas me permettre de me montrer faible face à lui. Je ne peux pas le décevoir. Ensuite, parce que je crois me souvenir que j'avais noté un avertissement sur mon carnet, et comme à chaque fois qu'un fait en rapport avec ma mémoire survient, l'envie d'aller vérifier est plus forte que tout. Je m'empresse d'ouvrir ledit carnet, bien que je connaisse parfaitement le mot que je m'étais adressé : ne te fais pas avoir, il te manipule. Je le sais, mais le geste me rassure. Je sais désormais que ce que je ressens ne vient pas de moi, et c'est donc armé de cette conviction que je lui balance mon pied dans le ventre – il en perd son souffle et tousse – avant de lui dire :

« Gaspille pas ton énergie, tu vas en avoir besoin. Ton pouvoir ne marche pas sur nous, on ne connaît pas la pitié. »

Je lis les premiers signes de la peur dans ses yeux. Il ne doit avoir aucun problème à convaincre les autres de le relâcher. Malgré l'assurance dont je fais preuve, j'ai bien du mal à surmonter cette compassion que je ressens pour lui. Je ne devrais pas me sentir coupable pour ce tout petit coup de pied de rien du tout. Ce n'est pas ça qui va le tuer. Alors j'enchaîne, certain de le tenir :

« Tu ferais mieux de coopérer, c'est dans ton intérêt. »

Sur ce, je sors un couteau, afin de l'impressionner. Ce n'est pas la plus terrible des armes, même s'il faut un certain courage pour s'en servir, car le travail est propre et soigné. Mais elle fait peur car on ne sait jamais quelle torture on peut imaginer avec. Je ne suis pas trop torture, mais mon subordonné y a pris goût, et je ne vois aucune raison de le décevoir. Ce geste a l'effet escompté, il s'empresse immédiatement de nous proposer un marché :

« Si... si je vous dis tout, vous me laissez partir ?
-Ouais. » réponds-je comme si je pensais ce que je disais.

Il se détend légèrement. Je ne sais pas comment il fait pour nous faire confiance, mais il est vrai qu'il n'y a pas écrit monstre sur nos fronts. Je m'accroupis à sa hauteur, pour ne pas le mettre en situation de trop grande infériorité, et écoute ce qu'il a à me dire. Il me dit s'appeler Bob et avoir été engagé pour transmettre un message à propos d'un transfert d'argent important. Mais il répond si hâtivement que je sais bien qu'il ne nous dit pas la vérité. Il est un peu trop disposé à nous aider pour être honnête. Je ne doute pas qu'il finira par tout avouer, mais il a un peu de mal à comprendre sa situation. C'est donc à mon tour de l'aider. Je lui souris doucement, comme si j'étais ravi de sa coopération.

« Mauvaise réponse. Tu es en train de nous mentir. »

Et sans détourner mon regard du sien, je plante le couteau que j'ai en main dans sa cuisse, avant de le retirer aussi vite. Il se met à hurler, mais ça n'a pas d'importance. Je me relève et me tourne vers Elias, qui nous observe attentivement.

« Il n'a pas l'air de vouloir coopérer. La méthode douce ne fonctionne pas. À toi de jouer. »
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Partners in crime. (Elias)
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