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if i dive deep down // ♥

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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-13, 22:45



ft. côme
&
I don’t belong to a world within a world. // I am nomadic // but not too exposed // - a void perhaps;
Il y a des fois où même ta voix s'éteint -ces moments un peu trop longs, des remarques un peu trop futiles, des relances un peu sans saveurs. Ah, tu comprends, tu crois -tu comprends que sous un ciel sans étoiles, on n'a pas tant envie de parler, tu comprends que chaque instant n'a pas besoin d'être rempli ; oh, le temps risquerait de déborder, sinon.
T'as toujours une vision simpliste des choses ; et si tu ne discutes pas, c'est bien parce que tu n'as rien à dire -ce qui ne signifie pas que rien ne traverse ton esprit. Bien au contraire, même ; il y a dans ta caboche toutes sortes de questions -qui invite chez lui un homme rencontré le soir même pour lui prêter sa douche ? qui s'embête avec quelqu'un comme un Somnifère, bruyant crasseux louche et idiot ? qui marche aussi droit, la tête relevée et le nez loin devant ?
Pas toi, pour sûr.
Mais tu marches, à ses côtés -il y a ce rythme étrange entre vous, décalé et se réunissant périodiquement sur les dalles de Gredchester. Ca ne t'étonne même pas, qu'il habite vers ici -oh, peut-être que c'est plus loin, peut-être n'êtes-vous pas arrivé, mais ça fait déjà un bon moment que vous marchez, alors tu ne doutes plus vraiment. Tu te demandes un instant pourquoi vous n'avez pas utilisé les transports en commun -peut-être qu'il se serait senti obligé de t'acheter un ticket et que son avarice avait parlé, peut-être qu'il voulait juste ne pas se sentir oppresser. Oh, qu'importe ; tu n'allais pas te plaindre. Tu as toujours eu la sainte horreur de ces choses qu'on ne contrôle pas -toi, tu cours, rien d'autres.
((et tu cours tu cours après tant de choses, Somnifère))
Tu as arrêté de détailler les bâtiments tous plus criants d'histoire et de longévité -cette chose poussiéreuse qui donnait de la valeur même dans ce monde où les modes passaient en quelques secondes-, mais il s'arrête devant l'un d'entre eux. Evidemment. Tu le suis sans poser de question ; de toutes manières, tu n'en avais aucune -un jour, ta confiance aveugle aura raison de toi, Alex. Les murs sont blancs ; il y a cette ambiance étrange -entre confortable parce que propre et dérangeante parce que vide. Tu sais que c'est un couloir ; qu'il n'y a pas matière à mettre de la vie -mais tout de même.
Il y a un bruit de serrure, et c'est son chez-lui qui se dévoile. Ce qui te frappe en premier, c'est cette continuité de la neutralité -cette tristesse de celui qui au fond, ne se sent pas vraiment chez lui. Ça se lit sur les murs gris oh mornes mornes mornes, ça se voit dans les aplats de couleurs sans saveurs oh dans ces endroits vides -parfois il y a des marques sur le sol, d'anciennes vies encore présentes. Ironiquement, ces fantômes ont l'air plus vivants que ce que Côme a pu laisser ici.
C'est triste -c'est tout ce que tu arrives à penser. Et oh, Somnifère, peut-être que maintenant tu sais pourquoi un gars comme Côme a pu être tenté de t'inviter. Pourquoi ça semble être un remède comme un autre. Sobre, hein ? Ouais. J'm'attendais pas non plus à une déco excessive mais quand même. Tu tournes sur toi même pour bien voir l'appartement ; peut-être même discerne-tu un écho de ta voix dans le vide de la pièce. Même si en vrai je pourrai largement prendre le canapé en guise de maison. Et tu ris parce que c'est faux -oh, ce n'est jamais très joyeux, de retourner chez toi, mais c'est chez toi. C'est quelque chose que tu n'expliques pas. J'te voyais avec des poissons. T'es le genre de mec à avoir des poissons exotiques dans un aquarium énorme au milieu de son appart. Tu ris, encore -oh, ce n'est pas très important, tout ça, somme toute. J'te laisse me guider ? Tu ne sais toujours pas si tu veux t'imposer ou non -c'est étrange, cette sensation que tu as toujours, entre gêne et aisance. C'est étrange, Alex, cette manière de se sentir bien qu'en présence d'autres qui ne te sont pas dévoués.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-14, 10:40
Combien de gens pourraient te dire que tu es inconscient de laisser un parfait inconnu, que tu n'as rencontré qu'il y a peu de temps - une heure, deux heures peut-être ? tu n'as aucune idée du temps qui est passé - venir chez toi ? Ce serait normal, en même temps ; tu as peut-être des choses à cacher, des objets de valeur tant matérielle qu'affective, et tu pourrais le voir squatter chez toi. Sauf que cet appartement, ce n'est pas vraiment chez toi, voilà ce que les gens ne comprennent pas. Chez toi, c'est cette grande maison située dans un quartier chic, entourée d'un vaste jardin, avec une grande allée devant la maison, des grilles en fer forgé et de larges fenêtres qui amènent de la lumière à un intérieur chargé mais pas lourd. Ce n'est certainement pas un appartement qui ne comporte qu'un seul étage et des espaces vides et froids. Tu ne t'es jamais senti à la maison, dans tous les logements que tu as pu louer depuis que tu vis seul. Et tu n'en ressens pas le besoin. C'est mieux s'il en est ainsi : le sentiment de perte n'en est qu'exacerbé, cela t'offre une motivation supplémentaire pour travailler.
Le trajet jusqu'à cet appartement a été curieusement silencieux. Tu retiens ta question ; tu as le sentiment que le moment n'est de toute façon pas venu, même si tu le voulais. Il doit sans doute s'interroger bien assez en ce moment. Se demander pourquoi tu es aussi désinvolte alors que tu l'invites chez toi ; n'importe qui aurait tendance à dire que c'est un geste empreint de signification, symbole d'une future relation amicale - mais qu'ils ne rêvent pas, ces gens à l'esprit normalement formaté, toi, tu n'y vois rien de particulier, si ce n'est la possibilité de continuer à discuter un peu avec lui. Tu as juste envie de le connaître plus, un point c'est tout.
Tu ne lui expliques rien non plus. Tu le guides en silence, et il te suit sans problèmes. Quand tu tournes vers ton immeuble et franchit le seuil d'entrée, il est toujours là. Tu t'étonnes presque qu'il ne te fasse pas une remarque pour te dire à quel point le quartier ressemble à l'homme que tu parais être. Parce que c'est vrai, dans le fond ; c'est un endroit huppé en plein quartier des affaires, c'est tout à fait le genre de lieu qui convient à Côme Kowalski. Une fois sorti de l'ascenseur, tu te diriges à ta gauche, et tu déverrouilles la porte dans un geste machinal. Tu attends qu'il soit entré avant de refermer derrière vous. Et ensuite ? Ensuite, il te prend de vitesse et se plaint tout de suite du manque de décoration. Un léger sourire se forme sur tes lèvres.
« Tu t'attendais à quoi ? Les poissons demandent un peu trop d'entretien à mon goût, et la décoration encombre un peu trop. C'est fragile et ça supporte mal les déménagements. Je n'en ai pas vraiment besoin. »
Te voilà totalement utilitariste, refusant d'avoir un aquarium parce que tu es trop paresseux pour t'en occuper, refusant d'avoir de la décoration car ça ne t'apporterait rien. Est-ce qu'il te comprend, quand tu dis ça ? Est-il capable de lire entre les lignes et de saisir le message caché ? Tu viens juste de lui dire que tu bouges tout le temps, que tu n'es jamais au même endroit. Cela fait un mois que tu vis ici, tu y resteras peut-être un autre mois, voire une troisième. Ensuite, tu iras sans doute ailleurs, mais toujours dans le même quartier - tu aimes bien Gredchester. Encore une raison pour laquelle tu n'as pas peur d'inviter quelqu'un chez toi : tu finis toujours par partir sans laisser de traces, et on ne peut pas te retrouver aisément.
Faire le tour du propriétaire ne t'amuse pas vraiment, parce que tu n'as aucune fierté. Ces lieux n'ont rien de toi, après tout. Toutefois, tu l'emmènes dans le séjour et tu désignes les différentes portes. Voilà ce que toi, tu entends par « le guider ».
« La cuisine, le bureau, la chambre, la salle de bain, énumères-tu d'un ton absolument neutre. Si tu veux des habits propres, sers-toi dans le dressing de la chambre. Ne te gêne pas, du moment que tu ne salis rien, ça m'est totalement égal. »
Pas un seul pronom possessif dans ta description. Ce n'est même pas « ta » chambre, mais la chambre que cet appartement comporte. Il peut bien se balader où il veut, du coup. Pour quelqu'un qui passe son temps à arnaquer les autres, tu n'es pas très secret, comme type. Il n'y a que deux ou trois choses qui t'embêtent. Qu'il puisse salir, d'abord ; cela voudrait dire que tu devras nettoyer cela, et le lecteur attentif aura sans doute deviné que tu n'aimes pas cela, et ne le fait que parce que la saleté te dérange. Ensuite, un autre point dont tu préfères l'avertir de suite :
« Évite de consommer trop d'eau et de produits quand même. Plus tu en consommes, plus je considérerai que ta dette sera élevée. Ça te coûtera plus cher qu'une pizza, en tout cas. »
Tu n'es pas quelqu'un d'altruiste : tu fais cela pour l'aider, mais tu espères bien en retirer quelque chose en retour. Tu ne sais pas encore quoi, tu ne sais même pas s'il y a quelque chose qui pourrait te plaire parmi ce qu'il aurait à te proposer. Mais il est toujours plus pratique d'avoir quelqu'un qui vous doit quelque chose, après tout.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-14, 21:30



ft. côme
&
I am constantly being flown through // flying through // never with.
Bien sûr que c'est trop lui demander, des poissons. Côme était ce genre d'homme qui paraissait toujours pressé oh toujours appelé de partout -tu ne sais pas si c'était bien vrai, mais ça pourrait l'être. Mais oh, il avait aussi l'air d'être de genre d'homme à reléguer à autrui tout ce qui touchait ces choses dommageables. Sans intérêt. Remplaçables -une bonne, un homme de ménage, quelqu'un qui s'occupe de son appartement. Il faut croire que non. Il aimait les choses simples -peut-être parce qu'il y avait déjà trop de choses compliquées au fond de son cerveau.
Tu notes ses manières de nomade -et tu penses directement à quelqu'un qui n'a pas trouvé sa place. Ca semble étrange, pour lui. Il à l'air si fort, bâti de ses solides pensées -et il cavale, pourtant, comme s'il cherchait d'autres sentiments oh comme s'il en fuyait des plus pointus. Quelle différence, entre le chercheur et le fuyard. Quelle différence, entre le nomade et le sédentaire -aucun n'empêche aux esprits de s'en aller.
Il y a presque de la lassitude quand il présente ces pièces sans saveurs ; tu notes chacune de ses paroles même si tu sais déjà que tu mélangera les endroits -oh, tu devrais tout de même pouvoir t'y retrouver, dans un appartement comme celui-ci. Son ultime commentaire te fait sourire -oh, parce qu'il savait pertinemment. Tu sais que t'es pas non plus le mec le plus facile à classer mais oh, on se rend vite compte que t'es un de ces emmerdeurs en coton, un de ces profiteurs qui avalent tant qu'ils le peuvent. Tant qu'ils pensent encore en avoir le droit. J'ferai en sorte de tellement prendre mon temps que tu ne pourra que râler. Et oh, tu pars dans sa chambre avec ce pas décontracté de toujours -on notera ton trapèze tendu, tout de même-, tu te retrouves au milieu de son dressing -comme un con. Comme un con, parce que ça doit faire la moitié si ce n'est les trois quarts de ton appartement et qu'il y a plus d'habits ici que tu n'en as jamais eu dans toute ta vie. Tu soupires, tu crois.
T'as pas vraiment fait attention ; tu attrapes de ces vêtements basiques avant de filer dans une la salle de bain -avant de refermer la porte, tu laisses planer ta menace avec un sourire. Mais je rajouterais que c'était pas énoncé dans le marché, que je devais rembourser, alors c'est invalidé.
Tu claques la porte avant qu'il ne puisse répliquer et quand tu te retournes, tu ne sais même pas pourquoi t'es surpris -franchement, Somnifère, tu t'attendais à quoi ? Les murs blancs contrastent avec de luxe des meubles en bois sombres ; la baignoire te tente un instant mais tu te dis que quand même, il ne faut pas abuser à ce point. ça sera pour une prochaine fois
Tu te déshabilles rapidement, rentre dans la douche sans cérémonie.
Après une quinzaine de minutes, tu ressors -il y a de la vapeur sur le grand miroir et des senteurs, dans la pièce, probablement délicates mais dont tu ne captes sûrement pas toutes les subtilités. Oh, ça ne t'intéresse pas vraiment, de toutes manières -ton odeur, même celle des autres, ça ne te dérange pas. Tu te sèches rapidement, t'habilles en quelques instants et ah.
Le truc, Alex, c'est que tu dois faire entre vingt et trente centimètres de plus que Côme. Le truc, Alex, c'est que t'as le corps de la largueur d'une allumette et que lui est beaucoup plus bâti que toi. Alors c'est trop court et trop grand en même temps.
T'arrives à rattraper le pantalon en le retroussant comme on le fait de vos jours -ça reste assez étrange, mais ça passe quand même. Par contre, pour le haut, tu ne sais pas vraiment quoi faire -il t'arrives cinq centimètres au-dessus du nombril, on dirait un crop-top qui fait one-shoulder en même temps, en un mot : minable. Alors tu ris. Tout seul, comme un con et ah, ça te change pas de d'habitude. Tu choisis plutôt d'abandonner l'idée de ressortir avec ça sur le dos, alors tu l'enlèves rapidement avant d'utiliser ta serviette pour plus ou moins cacher ta peau -t'es pas du genre pudique mais tu comprends que ça puisse gêner d'autres. Tu ressors une vingtaine de minutes après avoir disparu. Tu vas naturellement dans la pièce à vivre, avant de lui balancer ton -enfin, son- haut sur la figure. T'aurais rien d'un peu trop grand pour toi ? J'ai un corps de crevette, moi. Tes mains retournent s'accrocher au bout de tissu qui prend appui sur ta nuque, ton épaule s'écrasant sur le bois de la porte. Et des exigences de princesses quand j'en ai l'occasion. Et tu ris -parce qu'en réalité, même quand tu pourrais prendre tout ce que tu veux, tu te contentes uniquement de ce dont tu as besoin. C'est étrange, Somnifère, cette manière de toujours se retenir tout en craquant un minimum.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-15, 17:46
Alex ne semble pas vraiment décontenancé par ta pseudo-menace - peut-être à tort d'ailleurs, car sur ces questions-là, tu te montres très sérieux. On voit qu'il ne te connaît pas, qu'il ignore à quel point tu peux être tenace quand tu veux parvenir à tes fins. Mais tu laisses couler ; de toute façon, cela n'a pas d'importance sur le moment. Tu ne le suis même pas quand il entre dans ta chambre ; tu lui as promis qu'il pourrait prendre des vêtements, mais tu n'as jamais affirmé que tu en aurais à sa taille. Bah, il y en a bien quelques uns d'un peu trop grand pour toi ; mais quant à savoir s'ils lui vont, c'est une toute autre question. Et tu t'en fiches bien, du moment qu'il ne touche pas à tes affaires les plus précieuses. A priori, tes costumes ne devraient pas trop lui plaire. De toute façon, il va vite en faire le tour : le dressing est si petit, tu as du mal à y ranger tous les habits que tu finis par récupérer on ne sait trop comment - tu fais partie de ces gens qui obtiennent des choses sans qu'on sache comment ils s'y prennent. Tu vas donc chercher ton ordinateur portable, presque indifférent à ce qu'Alex peut faire dans ton dressing. Il vient à peine de s'allumer quand il repasse pour se rendre dans la salle de bains. Tu fronces les sourcils en l'entendant affirmer que la dette n'était pas dans le contrat, parce que tu le lui as dit. Très clairement. Dès le départ. Il est idiot, ou quoi ? Ou peut-être évite-t-il de se souvenir des choses qui ne l'arrangent guère. Peu importe. Tu lui feras comprendre ta pensée dès qu'il sortira de la salle de bains.
En attendant, tu fais totalement abstraction de sa présence. Tu as des choses à faire, toi, oui, parfaitement. En particulier, consulter ta boîte mail est ce qui te prend le plus de temps. Tu as reçu une cinquantaine de messages depuis hier soir ; beaucoup de publicités et d'annonces sans importance, mais tu prends tout de même le temps de les lire soigneusement. On apprend beaucoup de choses en agissant ainsi, les gens n'en sont pas conscients ; ils pensent qu'il ne s'agit là que d'une nuisance. Toutefois, cela émane de la pensée de quelqu'un, qui s'est efforcé de rendre l'offre intéressante ; alors tu veux savoir quel est l'objectif de cette entreprise. Telle est la part d'études essentielle à ton œuvre. Mais surtout, ce qui t'intéresse, c'est le message d'une femme que tu as contacté la semaine dernière : tu ne t'attendais pas à une réponse aussi rapide, et un sourire s'esquisse sur tes lèvres. Il semblerait qu'elle ait mordu à l'hameçon. Pour toi, le plus dur est déjà fait ; le reste ne sera qu'une formalité.
Tu entreprends donc de rédiger une réponse cordiale et intelligente quand Alex surgit de ta salle de bains. Observant l'horloge de ton PC, tu constates que cela ne fait que vingt minutes qu'il s'y est enfermé. Et comme un idiot, ce boulet n'a pas réussi à prendre quelque chose à sa taille, constates-tu quand il te rend ton haut sans le moindre égard. Tout froissé, tu grimaces en pensant à tous les plis et au fait que tu vas devoir réparer les dégâts toi-même. Tu poses donc le haut soigneusement sur la table et tu refermes l'ordinateur pour éviter qu'il ne regarde ce que tu fais. Puis tu l'observes un instant. Sa maigreur te saute aux yeux. Tu n'as jamais été très conscient de ton propre corps mais, à la vue de son torse à lui, tu comprends subitement à quel point tu es avantagé par rapport à lui. Il faudrait peut-être qu'il se prenne en main et s'efforce de manger correctement.
« Je dois d'abord te rappeler que si, j'ai dit dès le départ que ce ne serait pas gratuit. C'est de ta faute si tu l'as oublié. Mais pour le coup, tu ne peux pas prétendre que je t'ai trompé. Je suis rarement aussi honnête. »
Il n'aurait pas tort de t'accuser d'abuser de sa confiance et de lui offrir quelque chose sans énoncer tes conditions. Tu le fais tout le temps. Mais pas cette fois ; et ça t'agace un peu, qu'il puisse le prétendre. Même toi, il t'arrive de faire une proposition sans détours. Tu te lèves, tu l'examines encore un peu avant d'ajouter :
« Tu es trop grand, monsieur exigences de princesse. Quelle idée d'être un géant, franchement. Tu aurais pu y réfléchir avant. »
Bien sûr, tu sais qu'il n'a pas choisi sa taille ; mais tout de même, elle te dérange un peu. Tu n'as rien contre les personnes plus grandes que toi, mais tout de même : tu n'aimes pas être obligé de lever la tête pour regarder quelqu'un dans les yeux. Et puis, à supposer que tu aies quelque chose de trop grand, ça ne veut pas dire qu'il pourra le porter : la longueur est une chose, la largeur une autre, et tu t'interroges sur la façon dont il peut trouver quelque chose pour se vêtir. Tu aurais volontiers dit du sur-mesure, sauf que tu te doutes bien que ce n'est pas dans ses moyens - ce n'est déjà plus vraiment dans les tiens, après tout.
Tu te rends à ton tour dans le dressing et lui désignes une étagère. Pour toi, elle est totalement différente des autres car elle n'est pas vraiment faite pour être utilisée : ce sont tous les vêtements qui ne te vont pas, et dont tu te débarrasseras un jour - quand tu auras trouvé le moyen de le faire. Mais en toute honnêteté, elle ne se distingue pas vraiment des autres.
« Est-ce que tu as été regarder ici ? C'est tout ce qui ne me va pas du tout. Si tu ne trouves pas, tu devras rester comme ça. »
Tu dis cela sans paraître ennuyé le moindre du monde. Dans les faits, tu t'en fiches complètement, de la façon dont il quittera ton appartement. Quand il le quittera. Car tu as toujours ta question à poser.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-15, 20:07



ft. côme
&
I am constantly being flown through // flying through // never with.
Tu sais que tu le déranges -oh, évidemment que tu déranges, Alex. Tu embêtes toujours, de manière presque obligatoire et aujourd'hui ne fait pas exception ; il avait presque l'air studieux, aussi concentré sur son ordinateur. T'aimais pas les ordinateurs, t'avais tout sur ton portable et ça te suffisait bien assez -ces écrans trop grands, ils avaient cette façon de capter notre attention jusqu'à ce qu'on en oublie des choses importantes. Mais il sourit, Côme, et tu as presque envie de faire une remarque sarcastique de lui dire oh, donc c'est quelque chose que tu peux faire mais non, non. C'était quelque chose de naturel, d'intouché ; t'avais pas le droit de gâcher ça, Alex. Tu fera un commentaire quand t'en sera l'origine, quand tu saura que ça ne le fera que plus rire encore. Pas avant ; pas avant.
Il a presque l'air blasé de voir que t'es encore là mais oh, t'as pas vraiment l'intention de passer inaperçu. Si tu va autant chez les gens, c'est pour avoir l'impression de faire partie de quelque chose de vivant oh pour te prouver que tu ne respires pas pour rien et même que tu partages ton air ; peut-être pour t'assurer que tout n'est pas rêve. Pffff. Que des mots. De toutes manières, j'me suis retenu, ça vaaaaaa. Et s'il te disait qu'il n'en avait rien à faire, tu t'appliquera à te venger -à faire en sorte qu'il comprenne rapidement qu'on ne parle pas pour rien avec toi. Qu'on ne dit pas des choses dans le vide, parce que tu te rappelles toujours de ce qu'il ne faut pas -il l'apprendra à ses dépens, il faut croire.
Tu le laisses faire ses sempiternels jugements mais oh, tu crois que tu es d'accord -quoi que, pas tout à fait. T'es grand, pas trop grand ; et sa tentative d'humour te fait rire par son échec. C'est mal de se moquer, Somnifère. Tu le suis quand il se déplace ; t'as pas vraiment grand chose d'autres à faire et tu t'attaques de suite à la pile qu'il te désigne. Ça t'plairait hein. Bien sûr que c'est de l'humour parce que oh, tu n'es pas confiant pour un sou et que tu sais bien que la maigreur fait peur ; tu sors un haut noir qui a l'air à peu près acceptable -tu l'enfiles, tu nages dans les manches, le col ne ressemble à rien et on voit encore un peu de peau au-dessus de ton pantalon mais ça limite la casse. C'est déjà ça. J'rigole. Merci. Sourire.
Tu ne l'attends pas pour retourner dans son salon, même s'installer sur son canapé. Sinon, t'étais sérieux quand tu disais que je devais te rembourser ? Parce que bon, tu restes un mec niais, quand même. Et que tu ne sais vraiment pas quoi possiblement faire pour lui rendre la pareille -et oh, tu ne penses qu'à l'argent l'argent l'argent, parce que tu penses que de toutes manières tu n'arrivera pas à le distraire de ces choses étincelantes. Que tu crois. Enfin, pardon -c'est ton tour, les questions. T'as tes pommettes qui se plissent -sourire en demi-lune.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-16, 21:14
Tu pourrais débattre pendant des heures sur la pertinence de tes menaces. Mais tu as déjà compris que ce serait inutile face à Alex. Lui et toi, vous ne jouez pas exactement dans la même cour. Tu uses des mots parce que c'est ton arme, parce qu'ils peuvent charmer, intimider, persuader ton interlocuteur - et tu le fais avec tant d'aisance que tu n'y penses plus. Mais lui, il ne sera jamais convaincu par tes beaux discours. Tes actes parlent bien plus à ses yeux : et il voit que tu l'as accepté, que tu lui as tendu la main alors qu'il ne demandait rien. Rien d'étonnant, dans le fond, à ce qu'il n'ait pas abusé trop de ton hospitalité : il doit avoir cette retenue, cette conscience de ce qu'un geste peut coûter. Et si, à ses yeux, tes menaces ne sont que des mots, tu espères être capable de lui montrer qu'il ferait mieux de se méfier. Tu es un requin, Côme ; tu as l'air innocent, mais tu sais détruire des vies. Et cela, il ne le sait pas.
Tu ne lui dis pas non plus, parce que ce serait bête de lui montre toutes tes cartes.
Tu le regardes enfiler un haut dont tu te sépareras sans peine ; on dirait presque une robe quand tu la portes (bon, ce jugement est exagéré, mais c'est comme ça que toi, tu le ressens quand tu l'as essayé). Comment l'as-tu eu, au fait ? Tu ne t'en souviens plus. Ce n'est pas important ; juste un détail qui t'est sorti de la tête. Tu te souviens de beaucoup de choses, mais quand c'est vraiment utile, tu tends à l'oublier. Tu essaies toujours de te souvenir de tes victoires, parce qu'elles te motivent et parce qu'il est plus prudent de savoir qui nourrit un grief contre toi. En dehors de cela... le reste n'a aucune importance. Et de toute façon, tu ne comptes pas le récupérer, ce haut. Alex ne le gardera sans doute pas. Il ira ailleurs, ou sera jeté. Et alors ? Il n'a même pas beaucoup de valeur marchande. Sinon, tu aurais peut-être essayé de le revendre.
Tu voudrais commenter mais il s'en va déjà - et tu le retrouves vautré sur ton canapé. Et il faut comprendre que « vautré », pour toi, a une autre sens que le commun des mortels. Il suffit que la posture soit légèrement détendue, que le corps se torde même de façon infime, pour que tu considères que l'on s'affale sur ton canapé. Pour toi, être assis, cela signifie avoir le dos droit et les jambes bien mises - alignées ou croisées, peu importe. Pour autant, tu t'en fiches un peu, de la façon dont il est assis. Il est propre, donc ça ne te pose aucun problème. A vrai dire, tu es même secrètement content qu'il ait envie de rester un peu plus longtemps - mais ton visage demeure de marbre. Non, Côme, tu ne te réjouis pas de sa présence. Absolument pas.
Tu n'as pas l'impression qu'il égaie les lieux rien qu'en étant là. Que le blanc glacé des murs devient tout à coup une source de lumière. Après tout, il n'est pas le premier à venir chez toi, n'est-ce-pas ? Ce serait absurde de faire de lui une exception, voyons. Il n'en sera jamais une, jamais.
C'est ça, essaie de te convaincre, Côme.
Au final, tu n'auras jamais le choix.
C'est peut-être pour te donner une contenance que tu lui dis :
« Je suis sérieux. Je ne suis pas un bon samaritain. Je ne donne rien gratuitement. »
Tu es vraiment une pourriture, Côme. En plus, n'es-tu pas capable de comprendre que cette question peut laisser transparaître une légère inquiétude concernant ta capacité à exiger quelque chose de lui ? N'es-tu pas capable d'admettre que le simple fait qu'il soit là suffit déjà te payer ? Non, bien sûr ; à tes yeux, une compagnie aussi insignifiante ne pourra jamais rembourser quoique ce soit. Menteur. Tu as beau dire que tu ne dis que la vérité, même si tu la déformes : tu es un menteur.
Tu te mens à toi-même.
C'est le moment de ta question, et ton sourire imite le sien. C'est fou parce qu'en cet instant, on pourrait croire que vous êtes sur la même longueur d'onde ; parce que toi aussi tu souris, tu souris beaucoup même, des sourires factices, des sourires de prédateur ; et puis il y a ces moments indescriptibles, qui surviennent à de drôles de moments. Et peut-être qu'il arrivera vraiment à te faire rire, un jour. Il a cette force qui te pousse à vouloir de lui. A rejeter le manteau de solitude dont tu t'enveloppes pour aller vers les autres.
« Est-ce que tu m'inviteras chez toi, en retour ? »
Oui, c'est ta question. Et tu ne sais pas quelle audace t'a poussé à la poser ; à vrai dire, avant même qu'elle ne s'échappe de ta bouche, tu ne savais même pas qu'elle allait sortir. C'est un désir inavoué, que tu ne comprends guère. Pourquoi voudrais-tu aller chez lui ? La réponse t'échappe tellement. Mais tu serres les points ; tu as juste envie qu'il te dise oui. Et pas juste parce que c'est « en retour ». Tu n'oses pas admettre que tu es réellement curieux de savoir dans quel environnement il vit. Qu'il intrigue, Alex. Qu'il interpelle la part de toi qui a besoin de se libérer du masque derrière lequel tu t'es enfermé.

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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-17, 20:43



ft. côme
&
and cover your eyes
Et ton dos malmené a l'habitude de grincer de se plaindre quand tu te relèves à travers ces craquements d'enfer - on t'a déjà dit que quand tu sera plus vieux, tu n'aura plus assez de cartilage pour bondir de partout, on t'a déjà dit que plus tard plus tard, ça ne sera pas si facile ; mais oh plus tard ça a l'air si loin, est-ce qu'on doit vraiment s'en occuper ? mais oh plus tard ça paraît si impossible, est-ce que ça arrive vraiment ? mais oh plus tard c'est comme un espèce de mythe, est-ce que ce n'est pas juste un moment qui se repousse à chaque minute ?
Tu ne sais pas, Alex. T'as jamais aimé y pensé -parce que tu sais très bien qu'on ne peut rien prévoir oh que ce n'est pas de notre ressort alors à quoi bon sauver ses os si on finit tué par une balle perdue. A quoi bon sauver sa peau si on finit alité dans une chambre d'hôpital, avec pour seule contact ces intraveineuses -parfois tu te demandes s'il ne vaudrait mieux pas la débrancher et oh tu te détestes, de t'imaginer les choix des autres. ((mais ça fait si mal, Yrja, parfois les yeux asséchés d'anciens pleurs brûlent plus que l'acide, mamma.))
Et ça te fait rire, ces gens qui se prétendent mauvais -parce qu'ils sont tous bons pour quelqu'un. C'est paradoxal, tu crois, d'essayer de définir les Hommes en adjectifs plutôt qu'en personnes -on en apprend bien plus sur toi en voyant tes différentes manières de te comporter avec les autres qu'en te regardant te faufiler entre ces ruelles sombres. Quoi, je vais devoir aussi payer pour la pizza et la cigarette ? C'était vraiment pas prévu, ça. Tu ris. Tu ris beaucoup, comme toujours ; mais il y a cette fraîcheur un peu différente quand c'est en écho à ses propres lippes il y a ces attentes dissemblables qui s'entrechoquent - est-ce que c'est mal, Alex ? Qui sait.
Et oh, sa question te prend un peu de court. Tu ne t'attendais pas à ce que ça l'intéresse ; tu ne t'attendais pas à ce que tu hésites -oh, parce que c'est où, chez toi, Somnifère ? Est-ce que c'est cet appartement des habitudes, celui fait de poussière et de choses qui traînent sur le sol ? Est-ce que c'est ce corps sans vie et ces murs blancs qui te font faire disette à chaque fin de mois ? Ou est-ce que c'est ces rues cette sauvagerie ces libertés et ces étoiles toujours aussi loin oh toujours aussi belles -sûrement. Parce que tu ne te sens pas plus chez toi à un endroit qu'à un autre, et tu ne sais pas si c'est une malédiction ou une chance. J'ai plusieurs chez moi. Je peux t'en montrer un si tu veux, oui, mais qu'est-ce que tu t'attends à voir ? Tu sais déjà comment tu réagira, non ? Ce n'est pas une critique oh juste un bout de vérité qui s'est échappée ; tu remontes la serviette sur ta tête pour commencer à frotter et t'essuyer ta tignasse toujours aussi blanche, malgré l'eau. On dirait un fantôme, habillé de ces tissus trop noirs pour une peau de marbre.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-17, 21:54
Tu n'aimes pas son rire, parce que c'est un rire qui échappe à ta prise, un rire sur lequel tu n'as aucun contrôle et cela t'agace. Tu as l'impression qu'il passe son temps à rire quand tu parles ; dès que tu dis quelque chose un tant soit peu sérieux, il explose. Tu as ignoré cette réaction jusque là, mais son insouciance commence à te faire mal. Pourquoi rejette-t-il tout ce que tu dis ? Tu le lui as dit, que tu n'étais pas quelqu'un de bien ; tu ne penses pas être quelqu'un de mauvais non plus, tu es juste dans la norme. De nos jours, les gens ne sont pas soucieux d'aider un parfait inconnu. Et tu es comme eux ; si tu le fais, tu attends quelque chose en retour. Tu ne distingues pas vraiment de ces moutons que tu passes ton temps à critiquer. Mais lui est si différent. Lui semble essayer de te faire comprendre que tu en demandes trop. Pourtant, tu lui as bien dit que tu lui payais sa pizza parce que tu reconnaissais son effort pour nouer la conversation. Et ça peut paraître disproportionné ; mais tu n'y peux rien, parce que dans le fond, ça t'arrange vraiment qu'il l'ait fait. Et, juste parce que tu as envie de le faire taire un instant, tu précises :
« Non. La pizza, c'était pour te remercier d'avoir eu le courage de faire ce qui m'était impossible. »
Tu as l'air un peu de mauvaise humeur d'ailleurs ; on dirait qu'il t'a vexé - mais c'est peut-être le cas. Peut-être que tu lui en veux un peu de ne pas te prendre plus au sérieux. Peut-être que le rire est pour lui une façon de se défendre et de se protéger de quelque chose qui lui fait peur. Tu ne fais pas peur, pourtant. Tu ne vois pas comment tu pourrais le faire alors que tu as l'air d'être quelqu'un de bien.
Un éclair de colère brille dans tes yeux, et puis plus rien. Tu te contrôles à nouveau, et tu essaies de ne pas te laisser agacer par sa réponse un peu évasive. Plusieurs chez lui. Eh bien, toi, tu n'as pas vraiment de foyer à toi, mais tu l'as quand même emmené là où tu dors. Parce que c'est comme ça que les gens normaux définissent une maison, en général. Et tu réfléchis à sa question. Tu es bien forcé d'admettre que jusque là, tu n'y avais pas réfléchi. Que tu n'as pas la moindre idée de ce à quoi ça peut ressembler. Chez lui. Un endroit plein de bordel, sans doute. Pas comme ton intérieur tout propre, tout vide ; chez lui, ça doit être plein de choses inutiles. Pas forcément très propre, d'ailleurs. Un peu comme lui. Mais tu ne sais pas si tu le juges ; et tu te mords la lèvre parce que tu as l'impression d'échouer à essayer de le comprendre. Encore une fois, tu l'enfermes dans une case ; mais cela t'est impossible. Tu n'arrives pas vraiment à imaginer. Et tu finis par répondre :
« Déjà, l'eau est coupée chez toi. J'en déduis que ton logement te coûte moins cher que moi, et est possiblement insalubre. Maintenant, si tu me demandes à quoi ça ressemble vraiment, je pense que ça ressemble à toi. Même si je ne sais pas comment est-ce que tu peux t'approprier un espace. Et tu veux savoir ce que j'en penserai ? J'aurai un mouvement de recul en voyant ça. Et ensuite... »
Ensuite quoi ? Tu te tais, tu n'as pas vraiment envie de lui dire. Mais utiliser un joker, ça te paraît stupide ; surtout pour quelque chose comme cela. D'aussi futile. Cela vaudrait mieux de l'employer pour une question vraiment retorse, une question à laquelle tu ne pourras pas répondre sans te faire du mal.
« Je serai sans doute fasciné par le logement d'un pauvre. »
Tu es un peu désolé pour Alex, mais tu le vois comme un pauvre. Tu lui dirais bien que tu es un peu pauvre toi aussi, mais tu n'essaies pas ; tu n'as pas envie d'être pauvre, pas même à ses yeux, et de toute façon, il ne te croirait pas.
Tu tires ta chaise et tu t'assois en face de lui. Tu lui demandes, d'un air innocent :
« Tu penses quoi de mon chez moi ? »
Dans le fond, tu te fiches complètement des critiques qu'il peut te faire - mais ce n'est pas ce que tu lui demandes. Tu veux savoir s'il y voit la même chose que toi. S'il trouve que les lieux reflètent le vide qui t'habite, lui aussi.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-18, 18:30



ft. côme
&
there is no sun // where is your direction ?
T'as déjà remarqué, Somnifère, que t'as des fluctuations étranges dans tes manières de penser. De respirer. De te comporter. Tu crois que ce n'est pas vraiment perceptible ; c'est juste dans ta tête mais oh c'est déjà plutôt important -ces cycles sont sans fin et parfois tu aimerais qu'ils arrêtent de tourner de tourner mais c'est une perte de temps. Oh, c'est étrange -cette manière de se sentir mélancolique un instant et bien le suivant, mais tu sais qu'au fond, Somnifère, on est juste heureux parce qu'on oublie nos peines. Parce qu'on oublie les autres -tes peines à toi sont toujours liées aux autres. Tu crois même que ça peut être universel ; on a toujours quelqu'un d'autre à blâmer oh quelqu'un à la racine de nos actes quelqu'un qu'on a déçu quelqu'un qu'on a perdu quelqu'un chez qui on pleure quelqu'un qui n'ouvre pas la porte et chez qui on s'effondre devant en se détestant. Quelles différences, entre les autres et soi. Quelles différences, entre ces inconnus et celui qui croit pouvoir cerner -mais pourquoi est-ce que t'es aussi stupide, Alex ? mais pourquoi est-ce que tu ne réfléchis pas avant de parler, Alex ? mais pourquoi est-ce que tu fais ces choses embarrassantes alors que tu n'as jamais voulu, Alex ? mais pourquoi est-ce que tu restes en retrait alors que tu veux pourtant montrer que t'es là oh que tu aimes aussi que tu détestes parfois que tu souris comme tu pleures -mais pourquoi est-ce que les autres oublient qu'on est humains nous aussi. Nous aussi.
Tu l'oublies aussi, Somnifère ; mais il paraît tellement humain, Côme, en cet instant. C'est éphémère c'est fébrile ; il te fait penser à un de ces papillons de nuit qui suit ta lampe quand tu cours dans l'obscurité. Mais il revient, l'autre -celui qui est un peu plus suffisant, celui qui a du marbre comme face -et son calcaire ne semble pas prêt de se dissoudre, oh comme un plâtre qui l'empêche de respirer. C'est étrange, Somnifère, cette sensation que tu as de sourire pour deux. C'est étrange, Somnifère, cette manière qu'a Côme de toujours être juste tout en étant dans le faux.
T'as sûrement un logement de pauvre mais oh. Le fait est que, dans d'autres circonstances, tu ne le serais sûrement pas -mais si on décidait pour la vie, aurait-elle encore cette saveur douce-amère qu'on sent par moment ? Tu ne sais pas, Alex ; ce n'est pas le genre de choses qui t'intéressent et oh de toutes manières, ça ne te dérange pas plus que ça d'appartenir à une catégorie de genre que beaucoup fuient. Tu préfères être pauvre ainsi que riche comme tu aurais pu l'être -les choix sont si faciles ; et même si tu te plains ce ne sont que des mots que des mots que des mots. Alors tu ne lui dis rien, à Côme ; et peut-être que tu ne lui montrera pas l'appartement qu'il s'attend à voir, et peut-être que tu lui ouvrira les yeux sur d'autres choses oh peut-être que tu lui ouvrira un bout de ta tête de tes pensées de ces choses qui se vaporisent en quelques secondes. Après tout, s'il y a un endroit que tu peux appeler home, c'est bien ce qui se passe dans ta tête -et ça paraît si étrange, de parler de pensées comme d'un endroit.
Je crois que je l'ai plus ou moins dit, non ? Vide. Triste, morne ? Mais propre et fonctionnel. Je m'attendais aux deux derniers, pour être honnête. Et tu ne sais pas si c'est un compliment ou non de rajouter ça ; mais oh si ta langue demandait avant de parler, tu n'en serai pas là aujourd'hui. Il est assis en face de toi et oh, tu en profites pour te redresser, appuyer tes coudes sur tes genoux écartés -penché, comme on observe passionnément un papillon qui s'est posé juste devant nous, quand on est encore qu'un gamin. Pourquoi cette fascination pour la pauvreté ? Tu l'as remarquée oh tu n'es pas si idiot que ça ; alors tu veux savoir, tu crois. A vrai dire, ça ne t'importe pas vraiment -tu serais un petit peu déçu s'il ne répondait pas ou s'il se défilait en de jolis mots, mais ce n'est pas quelque chose qui t'intéresse. Si c'est ce qui l'a poussé à t'inviter et qu'il le sait, tant mieux pour lui. Ça ne t'empêchera pas de vouloir essayer de te faire rester parce qu'il a commencé à aimer d'autres choses. A être un peu intrigué oh ou alors juste moqueur, railleur. Qu'importe, vraiment -toi, tu apprécies, tu crois.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-18, 19:08
Rien ne semble indiquer que tu es heureux. Tu n'oses pas lui poser la question, à Alex, parce qu'il serait capable de t'asséner cette vérité, alors que tu n'es certainement pas préparé à la recevoir. Se remettre en question est une entreprise difficile. C'est un chemin sur lequel on avance dans le noir le plus complet ; on progresse à tâtons, en espérant ne pas se faire piquer par un serpent au passage. On ne sait jamais où on va, lorsqu'on décide de dévier de sa route initiale. On s'embarque sur un sentir de ronces et d'ombres mêlées : on doit faire confiance à son instinct, aux voix extérieures qui croient apercevoir un écueil vers lequel on se dirige. Tout cela n'est que très approximatif ; cela te fait peur. Tu as conscient qu'avec lui, tu serais capable de voir autre chose. Il met tes défauts en lumière. Et il le fait de manière crue, sans même songer à mal ; il qualifie ton âme de triste - car quand il parle de ton logement, il parle de toi. Dans le fond, même si tu n'as rien mis de toi dans ces pièces froides, tu y as quand même apporté quelque chose. Le sentiment de solitude s'est accroché aux murs ; l'air en est imprégné. Quelqu'un comme lui, quelqu'un qui peut-être peut comprendre, arrive à respirer ; quant à toi, cet air vicié t'est naturel. Mais les autres ? Combien, à sa place, seraient mal à l'aise ? Combien se contenteraient des deux derniers adjectifs afin de ne pas te blesser ? Lui, il te voit ; il te voit tel que tu es. Il ne reste plus longtemps avant qu'il ne se rende compte que tu n'es qu'un imposteur.
Et tu te mets à rire - mais ce n'est qu'un rire faux, moqueur, qui déchire l'air plus qu'il ne le remplit ; cela ne compte pas. Il ne t'a pas fait rire ; tu ricanes pour combler ce vide, justement. Et puis, tu te calmes un peu, tu croises les bras, tu t'enfonces un peu dans le canapé - mais pas trop ; tu restes toujours plus droit que lui. Digne à tous les moments de ton existence.
« Mais tu ne m'as pas dit si tu l'aimais bien. » : fais-tu remarquer.
A lui de décider s'il veut te le dire ou non. Ce n'est pas une question de toute façon, juste un constat ; il en fera ce que tu veux. Tu ne sais même pas si tu es prêt à entendre cela ou pas. Parce que ce serait un jugement subjectif. Ce serait une chose de s'entendre dire que son logement ne vaut rien ; c'en est une autre de dire qu'il n'est pas dans ses goûts. Tu aurais l'impression que cela signifierait que le vrai toi est haïssable. Ce qui ne pourrait pas t'aider à t'en sortir, dans le fond. Tu as juste besoin qu'on t'aide un peu à te défaire de cette cage ; à te rappeler que tu es aussi un véritable être humain, et non un personnage théâtral.
Sa question à lui, en revanche, te dérange. Tu as l'impression que ça en dévoile beaucoup sur toi. Ce pourrait être une simple obsession de riche héritier qui ne comprend rien à la vie ; mais tu y as goûté. Ce n'est pas pour rien que tu as rejoint un gang : tu en as conçu un grand sentiment de désemparement. Tu t'es trouvé faible, vulnérable. Non, tu n'aimes pas la pauvreté. Seul le fait d'avoir un compte en banque avec plusieurs zéros se semble être un mode de vie digne de toi. Un mode de vie acceptable, même.
Toutefois, même si cela te dévoile, tu lui réponds sans ambages.
« Je ne suis pas fasciné par la pauvreté. Je déteste être pauvre. C'est comme si toutes les portes t'étaient fermées et que tu devais lutter par toi-même. Seul. Avec tes propres armes. Tu ne penses pas que c'est un état peu désirable, dis ? Mais il y a des gens comme toi qui arrivent à le supporter ; c'est cela qui me fascine, si tu veux savoir. Je n'ai pas une telle résilience. »
Ça t'ennuie de te reconnaître un défaut, surtout que ce n'est pas tout à fait vrai. Tu as réussi à te constituer un mode de vie qui est certainement moins inconfortable que le sien, tu luttes sans jamais faiblir pour réaliser ton rêve, tu te relèves toujours lorsque tu te prends un coup : si cela, ce n'est pas de la résilience... Peut-être fais-tu quelques confusions. Peut-être n'arrives-tu pas à comprendre que l'on s'habitue à son mode de vie et que, lorsqu'on ne connaît rien d'autre, on n'a pas forcément de raison d'en désirer un autre. L'ignorance aide aussi à survivre aux épreuves. L'épreuve n'en est vraiment une que lorsqu'on a conscience de ses limites, lorsque l'on sait que l'on va échouer.
« Tu n'as jamais eu envie d'avoir plus que ce que tu possédais ? »
Tu n'as pas l'impression qu'il est très ambitieux, qu'il en demande beaucoup. Peut-être se limite-t-il. Peut-être étouffe-t-il dans l'œuf le moindre de ses désirs qui n'est pas à sa portée. Ce serait triste. Toi, tu crois que tout le monde peut obtenir ce qu'il veut, du moment qu'on y met les moyens. C'est quelque chose de foncièrement positif en toi.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-18, 21:24



ft. côme
&
Ask yourself // where is my reflection ?
Non, tu n'as pas dit si tu aimais bien cet appartement, Alex.
Parce qu'il te faut du temps -oh, mais généralement on ne t'en laisse jamais assez ((en réalité tu ne vas juste pas le chercher)) alors tu oublies que tu peux vraiment avoir un avis. Toi aussi, tu sais vite juger, Somnifère ; mais peut-être que ce qui te différencie vraiment de Côme, c'est que tu changes tout le temps d'avis -oh, peut-être qu'à la fin, tu ne sais pas juger sur le long terme. Tu ne sais pas vraiment ce qui est pire. Et souvent, tu te contentes d'être heureux -de pousser cette manière d'être autour de toi oh tu crois que parfois, ça doit être un peu étouffant, tous ces sourires.
((parfois tu le sens, mais tu ne dis jamais rien // luciférien ;
parfois tu les perds et tu mens à ton quotidien // juvien))
((mais loin de toi l'idée d'être divin))
Tu remontes ton regard ; il y a toujours des étincelles dedans -tu ne te montres aux autres que quand tu exploses, tu oses encore espérer qu'ils sauront prendre leur recul ou être attiré par les lumières dansantes oh tu ne sais pas ce que tu préfères-, qu'il comprenne que tu prends ton temps mais ah que tu ne te moques pas. De toutes manières, tu ne te moques jamais vraiment, Somnifère, si ce n'est de toi même. Il comprendra à un moment ou à un autre, tu crois ; c'est le genre de choses qui demandent du temps. Du temps. Toujours du temps -ça paraît si futile de parler d'argent quand on est paradoxalement en train de gaspiller la seule chose qu'on ne pourra jamais rattraper. Le temps.
Et tu notes ces phrases ça manière d'avouer comme si ça n'allait pas être relevé oh tu ne réagis pas vraiment, Somnifère. A quoi bon. Il ne doit pas en être fier et oh, tu ne comprends sûrement pas - trop tôt trop tôt, ça revient comme un refrain comme une comptine qui te dit d'attendre alors que tu ne veux pas vraiment. Et regardes -comme le temps fait de nouveau de toi son esclave. Triste vie. Les portes ne s'ouvrent pas que grâce à l'argent, je crois. Ou alors pas celles qui m'intéressent, qui sait ? Ma situation ne me gêne pas. Je pourrai l'améliorer, je crois même, mais. Non. J'dois être devenu poto avec les mites de mon immeubles, il faut croire. Peut-être pas si triste que ça -tu souris en retombant lourdement sur son dossier. Je dois être quelqu'un qui se contente de ce qu'il peut avoir ? Ça paraît tellement sage, dit tout haut. Et pourtant tu es bien loin de l'être, Somnifère. Mais malgré tout, je dois répondre par la positive je crois. Il y a bien une chose que j'ai cruellement envie d'avoir et que je n'ai pas pour le moment. Pause. Tu remontes une de tes jambes pour poser la plante de ton pied sur un coin de sa chaise. Pas la peine de me demander, je ne te dirai pas ce que c'est, alors disons que je saute mon tour et qu'on est quitte ? De la malice, toujours -et tu n'as pas répondu, pour son appartement. Peut-être plus tard. Quand tu partira. Peut-être jamais. ((Quand tu restera))
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-19, 19:29
Un peu trop tard, tu te rends compte que vous risquez de dévier sur le sujet qui fâche - que vous risquez de parler de vos divergences, de ce qui vous sépare, de ce qui ne saura jamais vous rapprocher. Tu veux créer un lien avec lui, même si tu ne te l'admets pas ; cela semble aller à l'encontre de tes principes. Pourtant, tu as envie que vous puissiez vous entendre, lui et toi. Tu t'en fiches si vous n'êtes pas les meilleurs amis du monde - ami, ça suffit déjà largement. Mais bon, c'est lui qui a commencé ; c'est lui qui a commencé à te demander d'expliciter tes opinions, et toi, tu es franc, tu lui as dit. Tu lui dis tout, sans ambages ; tu ne caches rien de tes pensées sur la pauvreté parce que tu peux quand même mentir par omission en le faisant, et tant que tu peux taire des choses, dire le reste ne pose aucun problème. C'est de sa faute, te dis-tu. Tu n'as jamais dit de toute façon que les portes qui t'intéressent toi pouvaient s'ouvrir autrement que par l'argent. Éventuellement, le nom. Mais celui des Kowalski a sombré, malheureusement. Il n'a pas cette élégance aristocratique des plus vieilles familles nobles, dont les origines remontent à plus de deux mille ans ; c'est un nom de parvenu qui s'est auréolé de gloire. Et en cette traversée du désert, tu l'as senti. Ton patronyme est devenu un souvenir qui s'effiloche et dont on ne se rappelle que par bribes. Parfois, un sourire compatissant illumine le visage de l'autre ; mais cela ne suffit pas à te faire entrer.
Et lui ne veut pas te dire ce qu'il lui manque. Tu es déçu ; après tout ce que tu as dit, tu aurais aimé en apprendre plus à son égard. Tu ne connais rien à son mode de pensée ; tu es persuadé que même lui en a plus appris sur toi. Ta bouche se tord ; non, tu ne boudes pas, Côme, tu n'es plus cet enfant capricieux qui jouait avec les autres parce qu'il le pouvait, mais c'est un rictus de déception, très clairement. Tu baisses légèrement la tête ; tu n'as pas envie de voir ses yeux en ce moment, tu ne veux pas qu'il voit les tiens parce que tu ne sais pas comment le lui cacher. Ce n'est pas une émotion très forte, une légère déception ; mais curieusement, tu n'arrives pas à la réprimer. Tu n'as qu'une seule envie, en cet instant : t'éloigner de lui pour qu'il ne te surprenne pas dans cet état. Tu n'as pas envie qu'il comprenne que tu t'intéresses à lui : pourquoi diable voudrais-tu lier connaissance avec lui, après tout ?
Tu te le demandes toi-même.
« Bien sûr. Je comprends. » Non, tu ne comprends rien du tout, cette fois tu mens ; et ça se sent, ta voix sonne faux et tu t'en fiches totalement, peu importe ce qu'il croira. « Tu lances le jeu, et tu décides quand tu le termines. C'est normal. Parfaitement normal. »
Quelle est donc cette logique absurde ? Une logique que l'on ne peut saisir aisément n'en est sans doute pas une, Côme. Ne serre pas les poings. Ne garde pas la tête trop baissée. Étire tes lèvres. Étire-les à te tirailler la peau, étire-les à en souffrir, étire-les au delà de tes limites. Étire-les à t'en déchirer la chair.
… Mais non, tu ne peux pas, tu ne peux pas vraiment.
Alors tu soupires et tu te relèves. Tu as l'air vexé, sans doute ; et tu le regardes de haut, ça t'apaise. Cela te donne l'illusion d'un pouvoir sur lui ; le regarder en hauteur, c'est comme être plus fort que lui. Réconfort illusoire, mais suffisant pour te redonner ton calme. Tu peux lui asséner, tranquillement :
« Fais ce que tu veux. Reste ou pars, je m'en fiche. Si discuter avec moi t'ennuie, je ne te retiens pas. »
Sans lui accorder plus d'attention, tu te rends dans la salle de bains. Ton chewing-gum commence à ne plus avoir trop de goût et, tant qu'à faire, tu aimerais bien te brosser les dents. Allez, hop, poubelle. On finit toujours par les jeter, les pauvres ; ils ne servent qu'un temps, ensuite on les oublie. Peut-être que ce sera comme ça avec Alex. Peut-être que l'un oubliera l'autre. Mais tu as plutôt l'impression que, dans l'histoire, ce sera toi le chewing-gum.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-20, 21:03



ft. côme
&
i'll be the blood // if you'll be the bones ((i'm giving you all, i'm giving you all))
Et il y a quelque chose dans cet air que tu respires, comme un virus qui se propage qui t'atteint -son regard hautain, ses muscles félins, tes regards vains. Il s'enfuit. Tu ne l'imaginais pas du genre fuyard.
Oh et ces mensonges qui sortent si naturellement ; tu ne comprends pas pourquoi l'univers continue d'essayer de faire croire que tout va bien quand tout le monde sait que tout va mal. Tu ne fais pas partie de cet univers-là, Somnifère -oh, c'est étrange parce que tu mens, mais tu mens tellement bien qu'on te croit sans excès. Et parfois, tu es honnête -tu laisses ton assurance derrière et tu dis quand tu ne veux pas répondre. Tu aurais pu lui dire que tu ne regrettai rien. Il t'aurait cru, tu en es sûr -il aurait avalé ce mensonge parce que tu parais si lisse, Alex, parce que tu parais si sûr si certain si confiant. Tellement honnête, dans ta saleté.
Il s'enfonce dans son imagination ; oh, tu ne te doutais pas qu'il était du genre à si vite réagir à avoir cette violence au fond des sentiments -tu l'imaginais apathique, peut-être, et ça te prouve au fond qu'il y a d'autres choses encore à découvrir. A gratter sous la surface. Il se lève -c'est spectaculaire.
((et tu ne sais pas si tu parles de ce froid dans la pièce ou de cet air sur son faciès
et tu en oublies qu'il n'y a pas de gentillesse quand on cherche à être euryèce))
Il t'assène d'autres mots à la face oh ça te surprend tellement que tu ne réagis pas de suite -pourquoi ? Tu ne sais pas non plus à quel pourquoi tu fais allusion -pourquoi ces réactions pourquoi ce manque dans ta bouche quand les pensées s'assèchent sur ta langue. Il s'en va, comme toi tu es venu dans sa vie. C'est étrange, somme toute. Tout pourrait partir en fumée, il suffirait que tu t'en ailles par une de ces fenêtres et que tu ne reviennes plus jamais -mais oh, tu as lu quelque part qu'on a plus de chance de devenir ami avec ceux qu'on rencontre par hasard, alors tu t'accroches à ce genre de chose quand il y a de ces temps troubles qui s'abattent.
Tu te lèves, doucement ; tes pieds nus collent au sol propre et le bruit de la peau humide qui s'en décolle est la seule chose qui arrive à tes oreilles. De nouveau, tu adosses ton épaule contre le contour de la porte ; tu le vois qui s'affaire oh qui occupe ses mains comme pour aussi occuper son esprit. ((tu sais bien, alex, que ça ne fonctionne pas vraiment comme ça ; ou du moins pas quand on n'en a pas la foi)) Il y a dans ses mouvements quelques empressements ; tu l'observes un instant -distant, et pourtant insistant, persistant, présent oh inconstant mais existant.
Et comme tu es toi, Somnifère, il a fallu que tu ailles le chercher un peu plus. Eh. J'pensais pas que t'allais bouder pour si peu. Tu tends ta jambe pour le toucher, pour qu'il se tourne vers toi -que son regard puisse fusiller le tien. Tu sais déjà que ça ne va pas marcher -têtu, le Côme- alors tu soupires d'avance. Ok, bon. Tu peux poser des questions dessus si tu veux, mais je réponds que par oui ou par non eeeeeet disons que t'as vingt questions. Tu regardes son reflet dans le miroir -c'est un nouvel angle, tu remarques la finesse de ces sourcils ou encore la noirceur de ses pupilles. Si t'as un minimum suivi notre conversation, ça devrait pas être trop dur. Oh, c'est déjà bien trop, de se dévoiler ainsi.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-21, 00:08
Tu commences à te brosser les dents en essayant de faire abstraction de l'homme que tu sais être dans la pièce d'à côté. C'est fou comme tu peux avoir l'air digne en fixant ton miroir ; on dirait presque que les événements te glissent dessus. Tu t'observes un instant ; tu vois le reflet d'un faux individu, un personnage dont le masque est en train de tomber et qui révèle l'acteur qu'il y a derrière. Tu grimaces. Tu préfères ne pas y songer trop longuement ; c'est inconfortable de se dire que l'on ne maîtrise pas entièrement une situation. Il va falloir t'y faire, Côme. Si tu as envie d'avoir, au moins une fois dans ta vie, une véritable relation amicale, avec quelqu'un qui t'apprécie pour celui que tu es et non celui que tu parais, tu dois lâcher un peu les rênes et le laisser aussi décider. Sauf que. Ça ne te ressemble tout simplement pas. C'est pour ça que tu es parti, en fait. Il y a un peu de vexation à l'idée d'être manipulé par lui. Et puis, tu as envie de décider de quelque chose, à ton tour.
Et soyons honnêtes : tu es déjà manipulateur. Derrière ton allure excédée se cache un calcul. Parce que tu te doutes, malgré tes peurs d'être le chewing-gum, qu'il ne va pas se barrer comme ça. Tu ne le comprends pas tout à fait, mais tu sais au moins qu'il n'a pas forcément envie de partir. Et tu comptes là-dessus. Est-ce qu'il se rend compte que c'est la deuxième fois que tu lui fais le coup ? Que tu lui dis qu'il doit te suivre ou qu'il n'a qu'à partir. Et tu espères qu'il te suivra. Normalement, ça devrait être une certitude pour toi ; mais avec lui, tu ne sais jamais trop. Tu crains une erreur de jugement. Ça fait une boule dans le ventre, le cœur qui bat plus vite - ah, cette angoisse irrationnelle liée à la peur de l'échec. Il ne serait pas le premier ; mais ce serait la défaite la plus retentissante.
Mais il est là ; tu le savais sans le savoir, tu n'y as pas cru, tu l'as attendu, tu ne sais pas mais tu ne le regardes pas. Surtout pas. Ton reflet te paraît plus intéressant ; c'est mieux, ça te permet d'avoir une certaine dignité. Et puis, tu te laves les dents, c'est normal que tu y fasses attention. Il faut qu'il vienne te toucher avec sa jambe pour que tu daignes enfin tourner le regard vers lui, la brosse à dents toujours plantée dans la bouche. Il te parle, mais tu ne lui réponds pas. Normal, au vu de ce que l'on vient de dire il y a deux phrases. Mais ça te fait plaisir qu'il essaie de relancer les choses. Tu l'écoutes, puis tu continues à te brosser les dents tranquillement, sans te presser.
Au bout de trois minutes, tu finis enfin par lui répondre.
« Toujours des questions, hein ? Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas parler normalement, comme le feraient deux adultes responsables ? »
Tu connais déjà la réponse à la question, Côme. Parce que vous n'auriez rien à vous dire. Vous n'avez pas les mêmes centres d'intérêt. Mais bon, tu la poses quand même, l'interrogation ; elle est juste rhétorique. Tu n'en attends même pas une de sa part.
« Tu penses vraiment que j'ai prêté attention à tes dires ? Ça te ferait plaisir, n'est-ce-pas. Enfin, soit. Je veux bien jouer à ton petit jeu. »
Évidemment, tu ne peux qu'avoir l'air condescendant. C'est dans ta nature de le snober, lui qui fait partie de ces gens  que tu as considéré comme inférieur à toi. Tu es ignoble, Côme. Tu ne devrais pas le traiter comme ça, juste parce que tu as envie de le faire. Surtout que ta première question est assez stupide, quand on y réfléchit :
« Est-ce que tu es content d'être là, au moins ? »
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-21, 12:42



ft. côme
&
you hover like a hummingbird
Tu ne sais pas si c'est un maniaque s'il est ce genre de mec à tout remettre en place à se brosser les dents après et avant chaque repas -ou chaque chewing-gum, qui sait-, mais il est là il est là et il se dévisage comme s'il voulait se brûler la face plutôt que la voiler ; c'est étrange étrange, ces yeux de fauves qui n'ont pas lieu d'être. Le fait est, Somnifère, que tu as généralement cette façon de comprendre les autres -tu n'arrives jamais à les mettre en mots mais oh c'est comme une évidence, même si tu n'en as pas conscience. C'est presque drôle, non ? Pour une fois que tu cherche à savoir, les solutions glissent sous tes doigts les réponses s'envolent sur les toits.
Il y a de ces questions de glace, elles laissent dans l'air un parfum de bleu et tu ne sais pas décrire ça autrement qu'avec cette couleur -oh, c'est étrange comme la plus simple des choses permet de décrire les plus compliqués. Tu te sens bleu, Alex, peut-être lavende ou légèrement couleur orchidée ; cette manière d'être présent mais d'être oublié oh pas dévisagé -pourtant il te regarde un instant, mais c'est comme si ses yeux passaient à travers toi. A travers tout ton être ; et il repart. Il s'en va, comme quand il s'était imposé -rapidement, sans préalable oh en laissant le tout béant.
Il te fait des remarques sur ton immaturité mais oh, c'est ce qui vous a lié tu ne vas pas l'enlever pour satisfaire un de ses caprices, non. Alors tu ne réponds pas -peut-être que c'est toi qui boude, maintenant, peut-être que c'est ta sagesse qui parle à ta place. Oh, tu pourrais faire comme si tu étais responsable, oh tu pourrais converser sur des milliards de ces sujets ennuyants mais tu n'es pas comme ça, Alex. Tu n'es pas ce genre de personne bien rangée ; toi tu es éparpillé partout partout partout.
Mais s'il y a une chose que tu fais bien, c'est écouter.
Et quand il t'assène sa sentence, ça te fait un peu mal au coeur. C'est stupide et tu le sais ; mais si t'avais commencé cette mascarade, c'était pour parler avec les langues déliées et les oreilles grandes ouvertes. Et pourtant, il accepte. Tu ne comprends vraiment plus rien ; mais oh, pas besoin. Pas besoin.
Pas besoin, parce que tu te contentera de ta part de marché et tu ne fera plus rien traîner.
Oui. Non. Maintenant je ne sais plus.
C'est étrange, Somnifère. C'est étrange, ta face sans ce sourire si caractéristique. Sans ces étincelles mystiques.
((t'aurais-t-il rendu amnésique))
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