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Comme c'est dommage... aleksei&cloud

Cloud
Cloud
2015-10-31, 19:04
Quel mot rimerait le mieux avec « passion » ? Est-ce le mot « fond », qui permettrait un bien joli jeu sur le sens, ou bien « avion », dont la rime serait beaucoup plus riche mais plus difficile à assembler ? La passion de l'avion ? Le fond de la passion ? Qu'il est dur de faire de la poésie, si dur ; les choix que l'on possède sont à la fois immenses et réduits. Un infini que l'on est contraint d'abandonner au profit d'une autre notion aussi absolue : la perfection.
Cloud, tu es vraiment un taré.
Est-il normal de se promener dans la rue en pensant à cela ? Non, bien sûr que non. C'est à peine s'il fait attention à l'endroit où il pose ses pieds. Ses yeux ne font que balayer la zone, s'assurant ainsi qu'aucun obstacle ne se présente à lui. Et c'est tout. Cloud n'a pas vraiment peur de rencontres impromptues, d'embuscades minutieusement préparées ou de pièges fourbes qui pourraient lui être tendus. Non pas car il est invincible, ou qu'il est persuadé que personne ne lui voudra jamais de mal. Il n'est pas naïf au point de croire que l'on peut appartenir à un gang et n'avoir aucun ennemi. Simplement, Cloud ignore volontairement toute possibilité d'être en proie à un danger, car son esprit est tout occupé vers la poésie qui l'obsède et qui se forme dans son esprit. Voilà quelle est sa priorité. Mettre en forme ces vers qui ne demandent qu'à sortir.
Le reste n'a pas d'importance.
Bien sûr, si un problème venait frapper à sa porte, le recruteur du Sud saurait réagir. Il n'a rien d'un idiot. Son instinct de survie fonctionne parfaitement. Cloud a simplement une autre échelle de valeur. Rien qu'en le voyant, d'ailleurs, cela se sent, et on ne s'étonne guère de voir ses lèvres remuer en silence : quelqu'un d'aussi excentrique que lui n'a sans doute aucun problème à parler tout seul. Aujourd'hui, Cloud s'est habillé de façon plutôt sobre. C'est-à-dire que son kimono est d'une teinte bleu nuit qui, par définition, n'est pas très vive... mais tout de même. Imaginez un individu portant un kimono bleu marchant sereinement dans la rue, alors que les traits de son visage le classent dans la fameuse catégorie des Caucasiens si chère aux Américains. Même sa coupe est simple : une simple queue de cheval, mais à la Cloud, c'est-à-dire piquées de barrettes perlées et les mèches les plus courtes s'échappant dans un désordre parfaitement calculé. Et le pire ? C'est que le mélange de bleu et de rose s'accorde parfaitement. Cloud fait des folies, oui, mais Cloud les fait bien.
C'est suffisant pour le rendre reconnaissable.
Quelque chose, pourtant, brise l'extraordinaire concentration de Cloud. Un bruit désagréable parvient jusqu'à ses oreilles ; et ce vacarme le fait grimacer, tant il est immonde. Sortant de sa rêverie, le recruteur scrute les environs, jusqu'à repérer un petit groupe d'hommes qui se tient à une dizaine de mètres de lui. Ce sont leurs voix excitées de ces hommes qui le réveillent ; et, comme une personne arrachée de son sommeil violemment, Cloud est de mauvaise humeur. Assez, en tout cas, pour diriger ses pas vers eux, mais sans avoir de plan. Cloud improvise. C'est toujours mieux.
Plus il s'approche, plus il se rend compte que les deux hommes sont en train de s'engueuler. Il ne connaît aucun des deux. Il n'est donc pas influencé et n'a aucun a priori. Quel parti prendre ? Cloud hésite. Un peu. L'un des deux fait à peu près sa taille (peut-être légèrement plus grand), et il doit être d'un âge proche. L'autre, il est un peu petit, et il a une tête de gamin. C'est le premier qui l'attire plus. Cloud sent quelque chose en lui. Ou du moins, il s'imagine quelque chose. En tout cas, il n'a pas une voix criarde qui lui agresse les oreilles, alors le choix est simple. Cloud pose sa main sur l'épaule du gosse, et lui lance ce qui chez lui correspond à un regard menaçant - et qui est véritablement effrayant, mais pour une toute autre raison.
« Et si tu t'en allais avant que je m'en mêle, gamin ? »
Cloud n'a jamais compris ce qui fait peur chez lui. Efféminé comme il l'est, on ne s'attend pas forcément à le voir bon pour la baston - même si en vérité, il n'est ni moins bon ni meilleur qu'un autre en la matière, tout ne se joue pas dans la force physique non plus, et il est plus costaud qu'on ne le croit, même s'il n'est pas baraqué non plus. Mais il y a quelque chose chez lui qui effraie. Est-ce une aura de folie ? L'impression que ce type est incontrôlable, imprévisible, et qu'il serait capable de vous faire du mal juste pour le plaisir ? En tout cas, le gamin pâlit en le voyant, et déguerpit sans demander son reste. C'est drôle. Il aurait sans doute pu rivaliser avec Cloud, sur le plan physique. Dommage qu'il soit si jeune et si naïf.
Totalement inconscient du fait que le gamin n'est pas parti parce qu'il le lui a demandé « poliment », Cloud se retourne vers l'autre inconnu, tout en tortillant une mèche de ses cheveux roses autour de son index, et en prenant la pause pour le dévisager longuement.
« Oh, quel beau manteau vous avez là, monsieur. J'en serais presque jaloux. Où diable l'avez-vous déniché ? » : demande-t-il en portant sa main libre vers le vêtement.
Bien sûr, ça n'irait pas avec son kimono. Mais peu importe. La veste lui plaît, et c'est suffisant pour que Cloud engage la conversation avec un parfait inconnu.
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Anonymous
Invité
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2015-10-31, 22:00
WHAT THE FUCK ?
Le cœur au bord des lèvres, cette impression d'avoir envie de déglutir, de presque gerber cet organe vital qui se trouve dans notre poitrine ; Alekseï la ressentait, il le voyait venir gros comme une maison ; il était presque prêt à se vider le bide, ici en plein milieu de la route. Pourquoi était-il dans cet état ? Pourquoi autant dans le mal ? Impossible de s'en rappeler ; non la vérité serait plutôt qu'il n'avait aucune envie de se le remémorer. Il avait juste eu un mauvais souvenir, juste une douleur béante dans le cœur ; une souffrance qui prend aux tripes ; la sensation de se faire arracher les doigts un par un pour souffrir davantage. Il en était là ; presque réduit à néant. C'est ce qu'ils voudraient, mais ce n'est pas ce qui allait se passer. Certes, l'alcool et la drogue n'étaient clairement pas une solution, même si la morphine avait pris une énorme place dans sa vie ; mais ce n'est pas une drogue, si ? Un massage de la nuque, assit sur le sol, une clope au bec ; il ne pense plus à rien, ou du moins, il essaye. Ce bar, qu'est-ce qui lui avait pris de picoler autant ? Qu'est-ce que cela lui apportait à l'heure actuelle ? Rien, sauf une succession d'emmerdes ; comme d'hab me direz-vous. Les jambes tendues, un gars qui ne fait pas attention et boum, parterre. Si Alekseï l'avait souhaité ? Non. Mais au lieu de regarder en l'air comme un pauvre demeuré ce gars aurait dû faire gaffe là où il mettait les pieds. Non, Alekseï n'était clairement pas fautif. Il gueule, ce gars hurle, il postillonne en plus ; enfer et damnation.

Sur une échelle d'un sur dix, le self-contrôle d'Alekseï était habituellement à dix ; mais vu le mal dans lequel il se trouvait, on pouvait considérablement diminuer le ratio. Un soupir, profond, las ; qui ne plaît guère à l'autre énergumène qui élève encore la voix, qui crie plus fort. À croire qu'il ne connaissait pas les règles de cette ville ? Peut-être que les lui enseignés serait une bonne idée ? Alekseï lève son poing, mais se ravise. Taper sur un gars comme lui ne lui apporterait rien d'autre que des emmerdes ; cela ne résoudrait rien de toute façon. Il prenait donc sur lui, avec toute la patience du monde ; ponctuant parfois les fins de phrase de son interlocuteur d'un « c'est bon, c'est fini ? » ; ce qui n'arrangeait pas les choses vous vous en doutez. Cette envie de lui déchiqueter la peau, de lui briser les os et de répandre son sang sur le sol lui apparu alors au visage comme une évidence ; mais non, encore une fois l'Irlandais restait calme, cool, zen, en apparence en tout cas. Son cœur bondissant dans sa poitrine, comme un rif de batterie endiablé qui aurait donné à n'importe qui envie de bouger ; de foutre la merde en soit. Il se masse la nuque et s'allume une clope de nouveau histoire de lui faire passer les nerfs ; mais son interlocuteur semblait avoir envie d'en découdre, il était prêt à ça et cette éventualité augmentait de plus en plus dans l'esprit de l'Irlandais. Tignasse ébouriffée signalait qu'il était agacé au maximum, il allait le cogner, il allait vraiment lui démonter la tronche... C'est ce qu'il croyait ; mais un chamboulement vint perturber ses plans ; un homme haut en couleur vêtu d'un kimono venait d'approcher... Il n'était pas banal ; mais il n'avait rien d'exceptionnel non plus ; quoi que la façon dont il était fringué pouvait être exceptionnel en soit. « Et si tu t'en allais avant que je m'en mêle, gamin ? » Une blague ? Avec tous les plus mauvais regards du monde Alekseï n'avait pas réussi à le dégager et lui, juste avec cette phrase, il le fait fuir ? C'est une blague, une grosse blague. Blasé ? Oui, L'Irlandais l'était, mais jamais il ne l'aurait montré ; de toute façon, il était h24 blasé. Le voilà qui se tourne vers lui, attrapant sa veste. « Oh, quel beau manteau vous avez là, monsieur. J'en serais presque jaloux. Où diable l'avez-vous déniché ? »

Ok, pause. C'était quoi ce mec ? Un sourcil arqué en guise de surprise, Alekseï se demandait bien sur qui il venait de tomber. Lui qui avait eu une aura menaçante n'était maintenant devenu qu'un type... Étrange au goût douteux ; quoi que la veste d'Alekseï était vraiment sympa ; simple, mais sympathique et chaude. Tout ce dont il avait besoin en somme. La clope suspendue au bec et la bouche entre ouverte, Alekseï ne sait pas quoi dire ; et ça s'entend. « Euh. Attendez... Je. » Facepalm dans la face, il est totalement perdu, c'était complètement surréaliste ce qui était en train de lui arriver ; il en perdait carrément ses mots. Cependant, le cœur ne bat plus autant, la nausée semble même être partie ; en clair, il se sent carrément mieux. Un poids en moins sur les épaules... Le mégot de sa cigarette est à présent écrasé, il le jette dans une poubelle à côté avant d'enchaîner. « Avant toute chose, je vous remercie de vous être interposé ; mais sachez que j'aurais pu régler cela tout seul. » Chut Alekseï, contente toi de dire merci et de fermer ta gueule. Il fallait toujours qu'il en fasse des tonnes ; tellement pas habitué à être aidé en même temps. « Pour la veste, il aurait fallu demander à mon... Ex femme. » Et c'est reparti pour un tour. Ne pas déprimer, de pas ressasser le passé ; c'était lui qui l'avait choisi ; ou plutôt qui l'avait amorcé. Il avait presque tout fait pour qu'elle le quitte, alors pourquoi regrettait-il aujourd'hui... ? C'était à ni rien comprendre ; putain d'indécis, putain d'être humain insatisfait. L'Irlandais se massa de nouveau la nuque comme pour se décompresser afin de se détendre et lâcha de nouveau. « J'peux vous remerciez comment ? J'aime pas devoir quelque chose à quelqu'un donc... » Ouais, il était comme ça et ce ne serait certainement pas négociable. Alekseï est parfois, vraiment très con.


Cloud & Alekseï ▬ #00CC99 ▬ En espérant que ça ira ♥
© Paindore
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Cloud
Cloud
2015-11-01, 22:14
Cloud a une petite idée de l'image qu'il doit donner de lui en cet instant. Une espèce d'énergumène qui parvient à faire des choses que l'on n'attend pas de lui, de façon totalement miraculeuse. L'homme providentiel, mais dont l'apparence contraste grandement avec ses actes. Cloud, cela ne le dérange pas tellement. Il a presque déjà oublié le petiot qui vient de détaler sans demander son reste, se concentrant uniquement sur l'homme qui se tient en face de lui. L'incompréhension et la gêne se lisent très clairement sur son visage. C'est une réaction à laquelle Cloud est habitué. On ne sait jamais trop comment réagir la première fois que l'on le voit. La preuve que les gens ne sont pas très ouverts d'esprit. Dès lors que quelqu'un sort du moule et bouscule les codes, il est vu comme un marginal, et on peut même s'interroger sur sa santé mentale. Cloud n'est pas du tout fou. Il a juste sa propre façon de voir les choses. Il n'a aucun problème à enchaîner sur un compliment sans même dire bonjour - il pourra toujours passer aux présentations plus tard. L'autre homme a un schéma de pensée plus classique, mais ce n'est pas si problématique que cela.
Cloud cille en l'entendant affirmer qu'il aurait pu se défendre par lui-même.
« Oh ? Mais je n'ai jamais prétendu le contraire, n'est-ce-pas ? J'ai simplement pensé qu'il serait plus poli de lui demander de partir maintenant, c'est plus pratique pour discuter. »
Cloud ne pense pas vraiment avoir rendu service à cet homme ; voilà pourquoi il n'attend pas de remerciement de sa part. Cela l'étonne donc un peu, dans le fond. Mais pas tant que cela. Quelque chose, en revanche, attire l'attention de Cloud. « Ex-femme. » Voilà qui lui fait penser à son propre passé. A cette femme qui était tombée amoureuse d'un pauvre prostitué, et qui n'avait pas assez de jugeote pour se dire qu'il se débarrasserait d'elle à partir du moment où il aurait mis la main sur l'héritage. Il se demande si cet homme est dans le même cas que lui. Non, peut-être. Son hésitation traduit un trouble qui est sans doute dû à la douleur. Cloud ne peut pas comprendre. Et il comprend, en même temps. Cette émotion, il a dû la porter pendant quelques temps sur son visage.
« Votre ex avait bon goût. C'est souvent le cas des épouses, d'ailleurs. Elle vous offre des cadeaux d'une valeur incomparable, tant sentimentale que financière. Moi-même, je porte encore une montre qu'elle m'a offerte. Elle est jolie, vous ne trouvez pas ? »
Il tend le poignet pour lui montrer le bijou. Car c'est un bijou, très certainement : une petite merveille d'orfèvrerie, en or massif, qu'il n'a jamais quitté. S'il la vendait, il aurait sans doute de quoi vivre pendant des semaines sans problème. Mais il s'y refuse, non par sentimentalisme, mais parce qu'il a besoin de ce rappel. De savoir comment il a commencé, d'où il vient.
« Ne me remerciez pas. Dîtes-moi simplement votre nom. Je m'appelle Cloud, et vous ? On peut toujours se promener si vous voulez. »
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2015-11-13, 19:18
ft. cloud
MUSIQUE ▬ « Oh ? Mais je n'ai jamais prétendu le contraire, n'est-ce-pas ? J'ai simplement pensé qu'il serait plus poli de lui demander de partir maintenant, c'est plus pratique pour discuter. » Pour discuter, hein ? Mais discuter de quoi ? Alekseï lui aurait-il tapé dans l’œil de loin ? Cette question le perturba légèrement ; ce n'était pas vraiment son rayon ; et la discussion non plus. Un sourcil s'arque de surprise, un peu ; pas trop non plus. Des gens bizarres et sociables, l'Irlandais en avait croisé plus d'une fois ; mais ce mec-là était plutôt spécial dans son genre. Il avait de la prestance malgré sa tenue ; des gens apprécieraient, mais ce n'était pas le style d'Alekseï. Son regard plutôt, ainsi que l'intonation de sa voix lui avait laissé présager qu'il ne fallait pas le prendre pour un con et encore moins lui chercher des noises. Il avait peut-être réussi à piquer au vif la curiosité d'Alekseï ; plutôt un bon point pour lui. Quand l'Irlandais lâcha le terme ex-femme, il pu voir quelque chose dans les yeux de son interlocuteur, la bouche qui s'étire un peu ; peut-être se faisait-il des idées ; mais il semblait lui aussi connaître ça ; une séparation ; un abandon.

« Votre ex avait bon goût. C'est souvent le cas des épouses, d'ailleurs. Elle vous offre des cadeaux d'une valeur incomparable, tant sentimentale que financière. Moi-même, je porte encore une montre qu'elle m'a offerte. Elle est jolie, vous ne trouvez pas ? » … Waouh. Très expressif, mais preuve qu'Alekseï ne s'était pas trompée. Il avait bien une ex-femme ; comme lui. À croire que ses études dans la lecture du comportement et de la stature des gens n'étaient pas forcément que du vent. Ou alors t'as eu un gros coup de bol Alekseï, donc ne t'enflammes pas trop. L'Irlandais se contenta de hocher la tête à sa dernière question ; il n'était pas vraiment du genre à s'extasier et encore du moins à être super expressif comme ce mec ; avant peut-être qu'il l'était ; mais cela faisait bien longtemps que ce n'était plus le cas... Pas tant que ça en fait Alekseï, t'as juste perdu la notion du temps. Quand elle était avec toi, tu rigolais et t'étais beaucoup plus expressif que maintenant. Une main passe dans sa chevelure ébène afin de l'ébouriffer de nouveau ; c'était totalement fou comme situation ; il ne savait pas du tout comment agir ; pas du tout comment se comporter...

« Ne me remerciez pas. Dîtes-moi simplement votre nom. Je m'appelle Cloud, et vous ? On peut toujours se promener si vous voulez. »  Cloud.. Il s'en souviendrait. Étrangement, Alekseï sentait qu'il ne pourrait pas oublier cette journée... Pourtant, ce prénom lui dit quelque chose, l'avait-il déjà entendu au cours d'une réunion ou quelque chose comme ça... ? Non, ce mec n'avait pas l'air de faire partie d'un gang... Ne juge pas sur les apparences Alekseï ; c'est le meilleur moyen de te faire baiser. Il ne dit rien, il se contente de commencer à marcher ; lui faisant un signe de tête comme pour lui dire de le suivre... Faudrait peut-être qu'il arrête de réagir ainsi ; parler, l'ouvrir... « Je m'appelle Alekseï. Enchanté, Cloud. » Il continue alors de marcher, lentement ; loin de lui l'idée d'être pressé, il lui fallait avant tout décuver un peu. Si seulement il ne s'était pas mêlé des affaires de cette fille ; si seulement il n'avait pas foutu le chaos dans ce bar ; peut-être qu'Alekseï n'aurait jamais jeté ce gars dehors ; et peut-être que Cloud ne lui aurait jamais adressé la parole. M'enfin, il avait fait ce qu'il pensait être juste, pas le temps pour des regrets ou quoi que ce soit ; puis avoir un peu de compagnies ne pouvait pas lui faire du mal... Quoi que quelqu'un haut en couleur comme lui et cette façon de s'exprimer pouvaient clairement le mettre mal à l'aise ; pas du tout habitué.

« Je vous le concède ; mon ex-femme avait très bon goût. Parfois, je me demande pourquoi elle a fini vétérinaire. » Parce qu'elle voulait sauver des vies ; celle des animaux certes, mais des vies quand même... Et la voir, autant s'investir et apprécier son travail t'avais carrément fait défaillir. Il en avait assez, assez de penser constamment à elle. C'était dur, mais la vie ne s'arrêtait pas pour autant ; surtout pas la sienne. Trop de choses à accomplir, trop de choses à faire. « Et vous ? Votre ex-femme, elle était comment ? » Ce n'était pas vraiment la question qu'il avait voulu lui poser. Il aurait été beaucoup plus tenté de lui demander la raison de leur séparation ; mais la curiosité est un vilain défaut et Alekseï n'était pas du genre à poser trop de questions ; pas dans les premiers temps du moins.


j'veux pas dire que t'es bizarre, mais t'es bizarre.
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Cloud
Cloud
2015-11-14, 15:37
Cloud se sent parfaitement à l'aise avec cet individu dont il vient à peine d'entendre le prénom - Alekseï. Non que le recruteur soit quelqu'un de naïf ou de trop confiant : il a bien conscience que l'on peut rencontrer des ennemis à chaque coin de rue, sans qu'on le sache. Qui plus est, Cloud est du genre reconnaissable. Dès lors que l'on sait à quel gang il appartient, bizarrement, on s'en souvient. Et il ne peut pas écarter la possibilité que l'autre appartienne à un clan ennemi : contrairement à lui, il a la tête de l'emploi. Il paraît plus dur, plus viril que lui. Cloud devrait peut-être le recruter. Toutefois, il n'est pas stupide. Il sait pertinemment qu'on n'arrive à rien avec de la précipitation. Déjà, parce que les chances qu'un autre gang ait déjà mis ses mains sur Alekseï sont grandes, et que Cloud déteste l'échec. Inutile d'essayer de rallier à votre cause quelqu'un qui œuvre contre vous, sauf si vous avez des failles à exploiter.
Peut-être y en a-t-il, avec Alekseï.
Ayant exhibé sa montre, Cloud a prouvé qu'ils avaient un point commun. Attention, ceci n'est en rien une tentative de manipulation. Cloud a bon cœur, même si on a parfois du mal à le comprendre, mais c'est parce qu'on ne saisit pas forcément le sens de ses intentions. Il ne lui veut pas de mal, à Alekseï ; en fait, son intérêt pour lui est sincère. Il y a des gens qui, comme ça, attirent l'attention de Cloud. Certains en raison de leurs actes étranges, révélateurs. D'autres parce qu'il y a quelque chose qui lui plaît chez eux, leur façon de s'habiller, leur coiffure, leurs mouvements. Qu'est-ce-qui attire Cloud, chez Alekseï ? Sans doute la façon dont il a tenu tête à un gamin, même si Cloud a résolu la situation très facilement, sans même savoir comment il s'y est pris. Il y avait quelque chose d'absurde dans cette rencontre, cela ne peut que plaire à l'homme aux cheveux roses. Et, enfin, le fait que l'homme en question ait eu une femme - cela lui rappelle son propre passé, ou plutôt, ce qu'il aurait été dans une situation idéale. Si Cloud avait eu de la chance dès son enfance, qu'il n'avait pas été obligé d'abandonner sa fierté pour s'en sortir. Il y a en Cloud cette blessure qui n'a jamais guéri, et qu'il n'a jamais réussi à surmonter, s'obligeant à s'oublier dans des manières qui lui sont certes naturelles, mais, peut-être, un peu exagérées.
« Oh, la vôtre était vétérinaire ? La mienne était vieille. » : lance Cloud en toute innocence.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'attribut « vieille » n'est pas une insulte ou une qualification n'ayant aucun lien avec « vétérinaire » aux yeux de Cloud. Pour lui, c'est comme son métier : elle était vieille. Son rôle était donc d'avoir beaucoup d'argent à dépenser pour un petit jeune dont elle avait commis l'erreur de s'éprendre. Elle n'avait pas besoin d'exercer un autre emploi. Elle était une rentière, en quelque sorte, mais une rentière qui avait déjà connu une longue vie - surtout selon les critères de Cloud, qui à presque trente ans sent la vieillesse le rattraper progressivement alors qu'il en est bien loin - et qui n'avait plus besoin de travailler. Mais ça peut paraître un peu bizarre de dire cela comme ça, et même Cloud en est conscient. Aussi finit-il par ajouter, songeur.
« En fait, je suppose que dans notre couple, c'était plus elle qui jouait le rôle de l'homme que moi. »
Renvoyant par là à une image un peu machiste - non, très machiste, mais involontairement - de temps anciens, où l'homme gagnait la subsistance du ménage, Cloud est simplement en train de dire de façon indirecte qu'il était un gros profiteur. Il se montre honnête, le monsieur rose. Mais pas sûr que quelqu'un comme Alekseï soit capable de comprendre ce qu'il veut vraiment dire. Il verra très certainement la façon dont Cloud s'habille, sa démarche précieuse, la façon dont il tient la tête pour éviter que sa coiffure ne se défasse, et il comprendra très certainement que Cloud était aussi plus efféminé que sa femme. Ce qui n'était pas tout à fait faux, à son époque, même s'il ne s'habillait pas encore de ses kimonos colorés - où aurait-il pu trouver l'argent, de toute façon, alors qu'il avait toujours vécu à Akhora dans le besoin, et que l'argent lui servait surtout à se nourrir ?
« Vous avez divorcé à cause de cela, du coup ? » : demande Cloud, tout en sachant pertinemment que ce serait une mauvaise chose que d'orienter la conversation dans la direction.
Après tout, n'était-il pas le commanditaire du meurtre de son épouse ?
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Anonymous
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2016-01-29, 02:18
we're different and the same
it's all the same ▬ Cloud. Un nom qu'Alekseï n'oublierait pas de sitôt. Dans sa langue maternelle, cela signifiait « nuage » ; intriguant, mais un nom qu'il portait bien, à ne pas douter. Du coin de l'œil, tout en continuant de marcher, l'Irlandais se mit à le jauger du regard. Un peu trop confiant, ou peut-être pas ; mais il y avait quelque chose chez lui qui l'intriguait... Cette apparence, cette prestance ; ils étaient bien différents sur ce point ; à côté de lui, Alekseï était sobre, presque terne et le regard des gens autour d'eux semblait le conforter dans son idée. C'était là sa façon à lui de passer inaperçu ; mais lui... On pourrait le reconnaître entre milles. Il n'était pas comme tout le monde et il fallait lui concéder le fait que l'homme à ses côtés portait très bien les couleurs pétantes. Pour certains stylistes, il devait être l'archétype même du « bonheur à contempler » ; parce que là encore, il fallait l'avouer, il était bien loin d'être laid. Pourtant, un truc n'allait pas, Alekseï pouvait le sentir, l’apercevoir. Il y avait un truc chez lui qui lui semblait totalement surfait ; comme si cette allure qu'il se donnait et ce style étaient un masque. Vision métaphorique un peu trop ironique. Cigarette logée entre ses lèvres, il continue de marcher quand la voix de Cloud brisa net les suppositions de l'Irlandais... « Oh, la vôtre était vétérinaire ? La mienne était vieille. » Quoi ? Qu'est-ce que c'était que ça ? Qu'est-ce qu'il voulait dire par-là ? Dans les yeux d'Alekseï, on pouvait clairement y lire de la surprise, c'était évident.

Ce mec avait lâché ça, comme ça, avec une innocence déconcertante ; c'était à ni rien comprendre. Pourtant, la marche se faisait toujours dans les rues de la ville, dans un silence nouvellement instauré. Que répondre à ça ? Que dire ? Alekseï n'en savait rien ; mais ce serait mentir que de dire que ce détail n'avait pas piqué sa curiosité... Vieille comment ? La mort aurait entraîné le divorce ? Mariage d'affaire ? Il apprécie les femmes couguars ? L'Irlandais se perdait dans les méandres de son esprit, à se prendre au jeu de se poser des questions sans queue ni tête alors qu'il lui suffisait tout simplement de les énumérer à voix haute. Mais voilà, ce n'était pas dans les habitudes du gars de l'Est que de jouer les curieux. Il préférait nettement l'être dans un coin de sa tête, à cogiter sur le sujet. « En fait, je suppose que dans notre couple, c'était plus elle qui jouait le rôle de l'homme que moi. » Ouais, ça étrangement, Alekseï n'avait eu aucun mal à y croire... Pourtant, il se contenta de sourire furtivement à cette soudaine révélation. Une femme atypique, c'était presque sûr. Continuant de le reluquer, Alekseï se laissa de nouveau s'échapper dans ses songes. Il ne vieillirait pas avec Edelweiss. Lui, il avait joué le rôle de l'homme trop surbooké pour daigner lui prêter de l'attention. Il avait changé du jour au lendemain de façon de voir les choses ; cette façon de l'aimer. Tout cela à cause d'une annonce bidon, tout cela à cause d'une autre révélation qu'il n'était pas encore prêt à endurer. Il avait joué la comédie, c'était fait petit ; avait commencé à agir comme un salopard pour qu'elle s'éloigne de lui ; pour qu'à la fin, cette femme le quitte. Il avait amorcé le processus, mais l'Irlandais n'avait pas pu se résoudre à appuyer sur le bouton rouge. Edelweiss l'avait fait ; remord ou pas ? Il n'en savait rien ; il évitait simplement de se poser la question.

« Vous avez divorcé à cause de cela, du coup ? » De quoi ? Alekseï sortit enfin de ses songes, du tréfonds de ses horribles pensées que lui évoquaient ses souvenirs et reporta son attention sur la question de Cloud. Divorcé à cause du métier de sa femme ? Non. Aucunement. Ce n'était clairement pas une raison de divorcer à son goût. C'était une passionnée ; elle aimait sauver des vies, surtout celles des animaux, prendre soin d'eux... Elle avait un côté maternel attendrissant quand elle le faisait. La main vient se loger sur sa nuque endolorie, le massage se faisait violent, comme pour purger sa rage, sa peine. « Non. » Une réponse simple, courte, concise. Pourquoi parler d'elle le rendait si aigri ? Si renfermé ? Plus Alekseï en parlait, plus elle revenait à la charge dans sa vie et cet organe logé dans sa poitrine se mettait à se serrer sans lui laisser aucune once de répit. Elle n'était plus à ses côtés et malgré sa fierté, au fond de lui, il se l'avouait ; ça faisait mal. Elle qui avait été si longtemps avec lui, elle qu'il connaissait depuis le lycée ; qu'il aimait déjà à cette époque... C'était pesant ; c'était navrant. Jetant son mégot de cigarette le jeune homme lâcha alors tout en continuant de marcher en contemplant l'horizon. « Je ne pense pas que le fait qu'elle soit vétérinaire soit une raison pour un divorce, vous ne croyez pas ? » Question subtilement posée. Après tout, si Cloud avait dit qu'elle était « Vieille » comme réponse au fait qu'Edelweiss soit « Vétérinaire », c'est que son métier était sans doute d'être une « vieille ». Peut-être ne pouvait-elle pas travailler ; ou peut-être n'en avait-elle pas besoin. Alekseï n'en savait rien et peut-être qu'au lieu de faire des suppositions idiotes, il allait enfin laisser parler sa curiosité. « Ma stupidité a fait que nous avons divorcé, comme de nombreux couples. » Oui, il avait été stupide, beaucoup trop stupide. Cette tristesse qu'il avait lue dans son regard quand elle annonça l'échéance ; il n'avait pas tenté de la retenir ; il n'avait lâché qu'un misérable « comme tu voudras »... Juste ça. Oui, Alekseï avait été stupide, il aurait clairement dû l'ouvrir ; mais non.

« Et vous, vous avez quitté votre femme parce qu'elle était "vieille" ? » Qu'il lâcha un sourire en coin alors qu'une nouvelle cigarette était dégainée du paquet et allumer. « Je ne pense pas que ce soit la raison principale, non ? » Surprenant, le voilà qui se prêtait au jeu ; un jeu étrange où il posait enfin des questions qui ne lui apporteraient rien à l'avenir. Gagner des informations, les revendre, c'était son métier ; ça lui rapportait quelque chose à la fin du mois... Mais là, dans le cas présent, il n'en ressortirait rien ; alors à quoi bon ? Quel intérêt ? L'Irlandais n'en savait rien ; c'était sans doute une façon de passer le temps... Chose que l'homme de l'Est n'avait pas fait depuis bien longtemps... « Si vous ne voulez pas en parlez, je comprendrais. » Après tout, lui-même n'était pas particulièrement très chaud à l'idée de se remémorer des souvenirs d'elle.



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hrp:
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Cloud
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2016-01-30, 18:34
Cloud a conscience d'être quelqu'un de déconcertant. Bien sûr, on vous dira que c'est à sa façon de s'habiller, de se coiffer, de se comporter. Un homme qui adopte volontiers des attributs que l'on considère féminins - les cheveux longs et soignés, le rose, aussi absurdes que cela puisse paraître à ses yeux, étant assimilés à la gente féminine - mais qui pourtant a parfaitement conscience d'être masculin, c'est forcément un mystère que la plupart des gens ne parviennent pas à résoudre. Et sans doute en est-il de même avec Alekseï : que doit-il penser de ce veuf qui semble brouiller les pistes, qui ne respectent pas les conventions, et ne semble même pas s'offusquer des regards un peu outrés ou dérangés que l'on peut porter sur lui ? Avec un nom comme Cloud, en plus - comble de l'ironie, car qui saurait attraper un nuage ? Pourtant, Cloud peut se montrer tellement plus déconcertant que cela. Ce n'est pas que l'apparence, avec lui : c'est aussi son être profond. Celui dont le sens de l'humour est si douteux que l'on se demande où il a appris à faire des blagues. Celui qui ne semble parler que de choses superficielles, et qui finit par ne jamais révéler quoique ce soit d'important, par la même occasion - vu que tout ce dont il parle n'a guère d'importance, qui aurait envie de tout savoir sur le dilemme qui a déchiré Cloud lorsque celui-ci a dû choisir entre deux teintes de vernis à ongles presque identiques, mais suffisamment différentes pour que cela puisse relever d'une quelconque importance ? Dans le fond, Cloud parle de façon énigmatique, la plupart du temps. Même ce qui semble clair ne l'est pas tant que cela. Même lorsqu'il parle de sa chère et tendre vieille.

Mais il sait écouter, même s'il n'en a pas l'air. Même si ses yeux se posent sur Alekseï puis vont voir ailleurs, avant de revenir vers l'homme, emplis de malice et d'amusement - mais sa posture est sérieuse, pour quiconque le connaît. Il s'étonne quand même un peu qu'Alekseï ait trouvé un sens à sa question ; Cloud sait bien que pour tout le monde, ce n'est pas si facile de suivre. Les gens ont tendance à ignorer le fait que Cloud navigue aisément dans la conversation, comme s'il avait toute la conversation sous les yeux et désignait du doigt l'endroit où se trouve le point sur lequel il compte rebondir. Le problème, c'est que personne ne peut voir ce doigt ni le strict, on ne fait qu'entendre la parole qui s'échappe de sa bouche et on se sent perdus. Alekseï semble avoir trouvé un sens à la question, et c'est tant mieux, car Cloud apprend des choses très intéressantes. Entortillant une de ses mèches roses autour de l'index, il sourit en entendant la réponse d'Alekseï.
« Oh, bien. C'est souvent une preuve de bon goût, pourtant. » Pourtant, Cloud est bien en train de parler de la stupidité assumée d'Alekseï, comme s'il s'agissait d'une bonne chose. C'est que le monsieur rose bénit les personnes un peu simples d'esprit, ou trop idiotes pour réfléchir correctement : il s'entend tellement bien avec eux, c'est beaucoup plus agréable de converser avec eux qu'avec ces êtres prétendument intelligents que l'on embrouille en un rien de temps. « Ma femme, par exemple... » Puis il n'en dit pas plus, volontairement énigmatique.
Le recruteur ne répond pas tout de suite à la nouvelle question d'Alekseï. Parce que ce n'est pas dans ses habitudes de répondre simplement que sa femme est morte. Pourtant, il l'apprécie, il a envie de lui prouver qu'ils ont quelque chose en commun, et cela le rend sans doute plus bavard qu'à l'accoutumée. Caressant distraitement la montre de feu son épouse, il finit par répondre :
« Rassurez-vous, cela n'a rien d'indiscret. Quand l'heure vient, il faut savoir s'y résoudre, vous ne croyez pas ? Forcer le destin n'est pas une chose que je favorise, comprenez-vous, cela peut vite s'avérer risqué... C'est une question de propreté, aussi, il ne faudrait pas que l'on finisse avec des cauchemars. Mais c'était un bon souvenir, cette femme, et je chéris les temps que j'ai pu passer avec elle. Vous voyez ce que je veux dire ? »
Sans doute pas, mais ça n'a pas d'importance. Le discours est volontairement crypté, preuve que l'homme rose n'est pas seulement un énergumène, c'est également quelqu'un disposant d'une certaine intelligence. Mal employée, mais une certaine intelligence malgré tout.
Relâchant ses cheveux, Cloud ajoute :
« Bien sûr, vous pouvez vous débrouiller seul. Je vous offre un verre ? »
Et là encore, sans doute le pauvre Alekseï ne parviendra pas à comprendre la logique entre les deux - y en a-t-il vraiment une ? le fait que la proposition de Cloud soit plutôt sensée ne signifie-t-il pas que le reste ne l'est pas ? Pourquoi parle-t-il de se débrouiller seul alors que cela fait longtemps qu'Alekseï a mentionné ce point ? Si on interrogeait Cloud, il ne saurait sans doute pas y répondre lui-même.
Spoiler:
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2016-02-23, 00:24
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bangarang ▬ Une rencontre étrange, avec un gars étrange, déconcertant ; pas comme les autres. Une journée qui se voudrait donc inoubliable, non ? Cependant, Alekseï n'arrive pas encore à en voir les bons côtés. Malheureusement pour lui, Cloud l'avait vu en position de faiblesse et ce n'était pas quelque chose qui était plaisant pour l'gars de l'Est. La vie de l'Irlandais se résumait à boire, fumer, réfléchir et comploter pour parvenir à ses fins ; c'était là son quotidien, chaque jour et depuis sa séparation avec Edelweiss, son quotidien morne et chiant était devenu encore plus sombre, encore plus terne, encore plus invivable. Pourtant, il tenait bon, parce que c'est justement pour ce genre de rencontre qu'il restait debout, le regard levé vers l'horizon. La vie est faite d'imprévu ; seule la mort n'est pas un rendez-vous noté dans l'agenda. L'homme coloré prend la parole et c'est dans un torrent d'incompréhension que ces paroles plongent l'Irlandais. Il passait d'une phrase à l'autre comme Alekseï passait d'une cigarette à une autre sans vraiment savoir où cela le mènerait. Pour Cloud, cela semblait évident, mais pour le brun, c'était carrément un labyrinthe. Rien d'indiscret ? Ce n'était pas le point de vu d'Alekseï, qui lui trouvait tout indiscret ; dès que cela le concernait en tout cas. Se massant la nuque tout en continuant de marcher, il écoute attentivement chaque parole de son comparse, tentant de s'imprégner de chaque intonation...

Cloud était un homme étrange, un homme qui lui donnait clairement envie de s'envoler loin d'ici. « Envole moi, loin de cette fatalité qui colle à ma peau. » Pourquoi il pense ça ? Alekseï n'en sait rien ; encore trop éméché ; pas encore décuvé. « Le bras droit de l'Est est un putain de pochtron » si les gens le savaient ça ferait sans doute un peu scandale au sein d'la confrérie. Cigarette suspendue à ses lèvres, en lutte perpétuelle dans son esprit, il vagabonde dans ses pensées avec nonchalance, comme sa démarche déconcertante. C'est en entendant « Je vous offre un verre ? » Que l'homme daigna enfin sortir du tréfonds de ses pensées. C'était pitoyable. Hochement d'épaule, Alekseï commença alors à lâcher ce qu'il semblait avoir compris. « Vous parlez de votre femme comme si elle avait disparu ; comme si elle était morte et si c'est le cas et bien, j'en suis navré. » La subtilité, ce n'est pas le fort d'Alekseï, surtout pas dans son état. La sensation de manque... Depuis quand est-il devenu un tel déchet humain ? Depuis l'adolescence, quelque chose qui le poursuit, qui lui colle à la peau. « Je ne vais pas dire non à un verre, ce serait irrespectueux. Je connais un bar sympa, vous me suivez ? » Et il amorce le pas, il ne laissait jamais vraiment le choix aux gens, c'était une bien mauvaise habitude. Mais comme on dit « hakuna matata » ; vous savez ? Pas de soucis. Pourquoi s'en faire pour des détails ? La vie est trop courte ; ces deux-là semblait le savoir mieux que quiconque. Démarche droite, mégot de cigarette écrasé et jeté à la poubelle, l'homme continue son chemin avec l'homme coloré à ses côtés... Plus il le regardait, plus l'Irlandais avait l'impression d'être sous LSD, il n'était clairement pas habitué à voir autant de couleur ; lui qui était habitué aux choses sobre, ça changeait ; ça changeait même beaucoup.

« Nous y sommes. Après vous Cloud ? » Depuis quand tenait-il la porte à des gens autres que des femmes ? Alekseï n'en sait rien, il n'a jamais vraiment réalisé. Était-il toujours aussi poli d'habitude ? Encore une question à laquelle il ne peut pas répondre. Passant la porte après son confrère, Alekseï se dirigea vers une table proche de la fenêtre sans que quelqu'un vienne les placer ; c'était son coin habituel, on ne pouvait pas le lui retirer ; pas avec la fortune qu'il avait dépensée ici. « Si cela ne te dérange pas, je vais me mettre à te tutoyer à partir de maintenant. » Au moins, Alekseï lui laissait le choix ; mais il était vrai que partagé un verre avec quelqu'un était une étape dans le lien social, en tout cas, c'était ainsi qu'on avait éduqué Alekseï. Le sang d'Irlandais qui coule dans ses veines lui rappelait chaque jour d'où il venait. L'alcool coulait à flot dans son flux sanguin, et ce, depuis bien longtemps maintenant. La première fois que l'homme avait touché à une goutte, c'était... Sans doute depuis le berceau. Normal qu'il en soit arrivé là. Sa main se massant les paupières pour lutter contre la fatigue, il appelle d'un signe le serveur avant de s'étirer bruyamment, cognant son genou sur un coin de la table. « Bonjour, je vais vous prendre une pinte de bière. » Et il tourna l'attention du serveur vers Cloud pour qu'il fasse son choix.

Ceci étant fait, Alekseï se laissa choir en attendant sa commande, tête en arrière, regardant le plafond. Daftland, Equilibrium, quelle grosse merde. Plus les années passaient, plus il avait l'impression d'être une fourmi, un ouvrier en train de bâtir exactement ce que les hauts placés désiraient. Il détestait ça, cette impression de n'être qu'un outil, un objet que l'on pourrait remplacer sans aucun scrupule. La commande arrive et Alekseï en attrapant son verre, lâche le regard un peu vide. « Tu penses quoi de ce système Cloud ? » Une gorgée de bière afin de vérifier la température, il lève ensuite son verre dans la direction de son acolyte de la journée avant d'enchaîner. ]« Autant meubler la conversation, non ? Je ne crois pas que je supporterais de parler encore de mon ex-femme sans péter un câble. » Égoïste, il l'avait toujours un peu été, c'est vrai après tout ; Cloud l'avait aidé... Il lui devait quelque chose. Prendre un verre avec lui ne serait sans doute pas suffisant pour payer sa dette ; s'il voulait continuer de parler d'un certain sujet, autant le suivre, aller dans son sens... Même si cela signifiait, aborder un sujet qui ne plaisait pas forcément à l'Irlandais.



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Cloud
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2016-02-24, 12:49
Sous ses airs enjoués, sous son manteau de chaleur rosée, il y a cette gravité transparente, que l'on ne peut déceler que si l'on se place sous le bon angle. Un peu comme une vitre pure de toute altération, dont on pourrait oublier l'existence si la lumière ne venait pas y créer quelques reflets. Cloud s'entoure d'une bulle qui le rend difficile à sonder. Car pour nombre de personnes, le rire est signe de légèreté, et l'on ne peut être triste et euphorique en même temps. Cloud vous dira que si. Peut-être parce que son expérience du monde est tout simplement différente ; ou peut-être parce que le monde de Cloud tout entier est différent. Et pourtant, intelligible à ceux qui prennent le temps de le comprendre, à ceux qui s'efforcent de percer le mystère. Encore faut-il simplement soulever le voile, et non le rompre ; la magie a ses états, et elle se perd dans ce monde moderne où tout est expliqué, disséqué, analysé avec froideur, elle s'échappe en pleurs, se raccroche faiblement aux derniers êtres extraordinaires qui lui tendent leurs doigts de rose, s'offrant à elle sans rien lui demander d'autre que le courage de se tenir debout dans l'adversité. Dès lors, toute vérité est masquée ; derrière les miels de la palabre se distingue une touche caustique, comme un goût de poison qui s'infiltre en nous, et dont l'idée nous devient obsédante. Lorsqu'on l'a perçue, toutefois, on ressent son existence.
Alekseï a dû le sentir, ce goût trouble-fête ; ses condoléances sont sobres, abruptes, mais non nécessairement maladroites, et Cloud acquiesce légèrement. Elles sont de circonstances pour un homme qui n'a jamais réussi à éprouver la moindre culpabilité, considérant le dommage comme nécessaire ; qui ne saurait pas pour autant tuer par lui-même, qui abhorre la mort comme une ennemie dangereuse et insidieuse (jamais là quand on a besoin d'elle, et vous tombant dessus quand vous la désirez le moins), qui souffre le deuil ; et qui ne peut pas s'en vouloir d'avoir tué la vieille, malgré tout.
« Je vous remercie. C'était une femme bien. »
Cloud le pense. Elle lui a donné plus que tous ses autres clients. Elle s'est vouée à lui, elle a tout fait pour le sortir de sa misère, et il aura toujours cette pensée reconnaissante à son égard. Malheureusement pour elle, Cloud n'est pas romantique pour un sou, et n'a nullement l'intention de s'engager dans un couple sur la durée. Cet emprisonnement le désole ; ne vaut-il mieux pas être libre, quitte à se donner un temps, pour se reprendre ensuite ? Les mœurs de Cloud sont ainsi ; peut-être parce qu'au fond, la blessure abyssale lui a fait prendre conscience qu'il ne sera jamais à une seule personne, qu'il ne le désire même plus.
(Comme les filles qui rêvent de leur prince charmant ; et se rendent compte qu'il ne viendra jamais.)
(Comme un prince charmant qui a rencontré trop de princesses qui ont abusé de son rôle.)
Alekseï connaît un endroit sympathique ; alors Cloud lui emboîte le pas. Inconscient du fait qu'il est ce soleil attirant tous les regards, mais sans pour autant faire naître de l'admiration ; dégoût, rejet, incompréhension, ou simple hypnose, voilà ce que Cloud récolte, non que cela ne le dérange. Au final, le bar n'est pas très loin ; et, à la grande joie de Cloud, Alekseï lui tient la porte. Un geste que l'on réserverait d'ordinaire à une femme, et dont il s'offusquerait peut-être s'ils n'avaient eu leur conversation précédente. Avec un sourire appréciateur, il pénètre donc dans l'établissement, avant de lancer à Alekseï.
« Pas de souci. On se connaît, maintenant. »
Pas depuis longtemps, certes ; mais après avoir échangé ses secrets avec un quasi inconnu, Cloud se sent à l'aise avec lui. Là encore, sa conception de la sociabilité est un peu étrange. Le temps passé ensemble ne joue aucun rôle, pas plus que les sous-entendus complices ; Cloud se considère comme ami avec tous ceux qui semblent le comprendre un minimum, ou savent quelque chose d'important à son propos. C'est une chance pour Alekseï ; dans d'autres circonstances, Cloud serait sans doute moins commode, encore plus fantasque, partant véritablement dans tous les sens. L'une des marques de respect de Cloud, c'est de respect un tant soit peu intelligible.
Alekseï prend une bière, et Cloud demande un cosmopolitan - et le regard que lui accorde le serveur en dit long sur ce qu'il pense de ce choix. Un cocktail de femme, n'est-ce-pas ? songe Cloud avant de reporter son attention sur Alekseï. Jetant un coup d'œil vers ses ongles, il se dit que le choix de couleur est sans doute judicieux, lui qui hésitait entre les deux teintes ; celle-ci est assurément la plus jolie, au vu de sa tenue actuelle. La question d'Alekseï le surprend en pleine contemplation de ses ongles, et Cloud relève les yeux vers l'homme. Qu'il ne désire pas parler d'ex-femme, cela se comprend ; mais parler du système en revanche ? N'est-ce-pas pas un peu dangereux ? Qu'importe : Cloud aime bien les risques. Baissant ses mains, il penche légèrement la tête de côté, avant de lancer sur un ton moqueur :
« Voyons, tu ne peux pas te douter de ma réponse ? »
Pour sûr, on a bien du mal à voir comment un être aussi excentrique que lui serait en accord avec le système. S'habiller ainsi, n'est-ce-pas pas une forme de rébellion ? Et ça l'est, d'une certaine façon. Mais pas contre Equilibrium, ou Akhora, ou quoique ce soit d'autre. Contre la vie, tout simplement. Peut-être contre ses parents aussi, d'ailleurs - les parents les plus indignes que la Terre ait jamais portée, à n'en pas douter ; qui laisse son gosse vous entretenir alors qu'il n'a même pas dix ans ? Peut-être la mélancolie de ses souvenirs teinte-t-elle un instant son regard, avant de s'enfuir, chassée par son bonheur éblouissant.
Cloud regarde Alekseï de façon concertée.
« Je crois que la question n'est pas de savoir si le système est mauvais ou non. Ni même s'il nous satisfait. Mais de savoir comment nous pouvous nous débrouiller pour être heureux. Tous ensemble. Je ne crois pas que nous devrions sacrifier le bien être des uns pour les autres, c'est pourquoi nous devons agir selon nos convictions. Et toi, alors, tu as envie de tout détruire, peut-être ? Même si cela risque de jeter encore plus de gens dans la misère ? »
Au final, il ne remet pas en cause le système. Mieux vaut un système défaillant que l'anarchie, selon lui. Et il dit cela en connaissance de cause. Il dit cela en sachant très bien que c'est ce système qui lui a valu cette enfance honteuse et douloureuse. Il dit cela en n'oubliant pas qu'il est lui-même une victime du système. Mais soit. Puisqu'il a pu s'en sortir, au final.
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2016-03-01, 20:20
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gasoline ▬ Les commandes sont maintenant prises, une bonne pinte de blonde pour l'Irlandais et un cosmopolitan pour Cloud. Se servant de sa paume de main comme d'un accoudoir, l'homme attend. Meubler une conversation n'était pas vraiment son fort, parler tout cour n'était pas quelque chose à laquelle il était habitué. Plus doué pour manier les armes et les insultes plutôt que des discours bien amenés, bien pensés ; avec une maîtrise des mots soigné. Non. Ce n'était pas Alekseï et, même si Esmeralda ou bien d'autre le lui reprochait, il n'espérait pas changer sa façon d'être un jour... C'est ce qu'il croit en tout cas et ça semblait s'être confirmé quand le visage d'Edelweiss lui annonça son envie de le quitter. Son côté stoïque était bien trop déconcertant ; beaucoup trop inexpressifs, c'était peut-être bien ça son vrai problème. Cette façon d'être contrastait avec celle de Cloud, un homme haut en couleur, riche en émotions semblable au mille et unes saveur. Ce mec et Alekseï, c'était clairement le ying et le yang, le jour et la nuit. Alors pourquoi être assis ensemble à cette table ? L'Irlandais ne semblait pas être le seul à se poser cette question. Sa bière arrive, le cocktail de son interlocuteur aussi et c'est avant de boire une gorgée que la voix de Cloud parvient à ses oreilles. « Voyons, tu ne peux pas te douter de ma réponse ? »

Non. Du tout. Alekseï était plutôt bon pour jouer aux devinettes, c'est vrai, mais quand il pose une question, c'est souvent parce qu'il ne connaît pas la réponse. Cerner la personnalité de Cloud, c'était devenu là son but, un truc à accomplir aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'il n'avait simplement rien à faire de mieux aujourd'hui. Dans un hochement de tête, il fait signe à Cloud de poursuivre ; non, il ne connaissait pas la réponse et il n'attendait que ça de l'entendre à voix haute. « Je crois que la question n'est pas de savoir si le système est mauvais ou non. Ni même s'il nous satisfait. Mais de savoir comment nous pouvons nous débrouiller pour être heureux. Tous ensemble. Je ne crois pas que nous devrions sacrifier le bien-être des uns pour les autres, c'est pourquoi nous devons agir selon nos convictions. Et toi, alors, tu as envie de tout détruire, peut-être ? Même si cela risque de jeter encore plus de gens dans la misère ? »

Sourcil levé, il ne comprend pas cette dernière question lancée à son égard. Ce n'est pas là son but non ; même si cela pouvait clairement s'en rapprocher... En vrai, Alekseï n'en savait rien, le fait qu'il est un trou dans sa mémoire ne l'aide pas vraiment à se faire une idée sur sa vision de ce monde ou de cette société. Le système est-il mauvais ? La réponse évidente serait oui ; il ne trouve pas qu'il soit bien pensé, il ne pense pas que les gens sont heureux ; ils font semblant d'être heureux, semblant d'être content. Les mines sombres, les sourires qui s'estompent rapidement... Le bonheur ici est éphémère ; voilà la vérité. Sa bière coule dans son gosier et c'est en callant son dos dans le fond de sa chaise et en s'affalant un peu plus qu'il daigna répondre en regardant au-delà la vitre. « Tu crois vraiment que les gens peuvent être heureux dans un monde pareil ? Constamment surveillé, épié ; tu n'as pas l'impression d'être dans une prison ? Dans une cage ? Moi si. »

Une cage. Oui. C'était exactement ça. C'est dans une cage qu'Alekseï se trouve. Un flash, quelque chose qui traverse sa mémoire, qui défile devant ses yeux en une fraction de secondes avant de lui donner un peu de répit. Sa tête est lourde, la fatigue brouille ses sens, il ne comprend pas tout ; il ne sait pas d'où vient cette haine viscéral pour ce système, il ne sait pas pourquoi il déteste autant ce monde, cette société... Juste que c'est là, ancré en lui, comme cette rage qu'il éprouve contre Er. Il y a tout qui s'enchaîne, tout qui s'assombrit et tout se retrouve suspendu à ce verre, noyer ses angoisses, noyer son amertume. « Je ne suis pas un révolutionnaire Cloud, loin de là. J'suis un homme banal qui ne sait pas vraiment ce qu'il cherche. Je ne désire pas être heureux, ni malheureux, ce ne sont là que des concepts abstraits pour moi, des sentiments éphémères ; mais je suis d'accord sur un point, les gens devraient s'unir oui. »

Non pas pour être heureux ; mais juste pour entendre tout haut ce que les gens pensent tout bas. Qui aime vraiment ce système ? Qui approuve les choix du gouvernement ? Alekseï n'en sait rien, trop peu de gens œuvre au changement. L'humanité se détruit toute seule, ils vont droit dans le mur et se bercer d'illusions ne changera pas la route qu'ils ont déjà emprunter, qu'ils ont battis eux-mêmes. « Tu crois que je ressemble à quelqu'un qui veut tout détruire sur son passage ? C'est à ça que ma personnalité t'inspire ? » Sourire narquois mélangé à une mélancolie dont Alekseï ne semble pas conscient. Son verre tourne dans sa main et la moitié du liquide se mélange désormais au sang dans ses veines. « Détruire serait la solution de facilité et je n'aime pas la facilité... »

Parfois, il fallait lui reconnaître ; Alekseï était un peu trop bavard.



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Cloud
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2016-03-03, 11:02
En fait, Cloud, c'est un fervent défenseur de la liberté et de la justice. Et en d'autres circonstances, sans doute aurait-il essayé de devenir une forme de super-héros, défendant la veuve et l'orphelin ; mais ce n'est pas pour lui, trop sérieux. Cloud est aussi une victime, il n'aurait jamais pu devenir le justicier. Sans doute y a-t-il une part de défaitisme dans son occupation actuelle, à essayer d'agir à partir d'un gang ; ce que Cloud fait, dans le fond, c'est enfoncer un peu plus dans le désespoir des gens qui ont déjà des problèmes, en les faisant entrer dans l'illégalité. Pourtant, il croit à leur bonheur. De ce mal nécessaire naît une autre forme de joie, la conscience de faire quelque chose de son existence, d'appartenir à un groupe, d'être en contact avec des autres qui n'ont pas la même culture ni votre esprit critique étriqué. Une logique complexe et paradoxale, comme il sied à Cloud.
L'homme rose est cependant simple à comprendre sur un point.
Il aime le bien.
Et fait aussi le mal.
Ne serait-ce que par quelques moqueries, par quelques piques manquant cruellement d'irrespect. Et parfois, en en faisant plus. En détruisant une vie, s'il estime que c'est nécessaire. Il y a ce double penchant en Cloud, jamais mauvais, mais trop sombre malgré ses couleurs pour être bon. C'est ce qui le rend d'autant plus instable, perturbant. Comme de l'eau qui vous glisse entre les doigts alors que vous crevez de soif dans un désert - vous ne sauriez la rendre responsable de ce qui est propre à sa nature. Et c'est un peu pareil avec le système, selon Cloud. Le système n'est pas forcément mauvais en soi ; c'est la façon dont on l'exploite qui brise tout.
Alekseï a l'impression d'être dans une cage. Cloud comprend parfaitement ce qu'il veut dire. Mais il y a des gens qui n'apprécient rien tant que les barreaux de leurs prisons dorées. Car cet enfermement est pour eux moins un signe d'aliénation que de sécurité, et la sécurité est ce qui apporte la paix à leur âme. Alekseï n'est pas comme ça. Il lui rappelle un peu ces extrêmistes qui estiment qu'il vaut mieux être libre et mort que vivant et soumis. Une conception que Cloud peut comprendre, mais qui n'est pas la sienne.
« Non, non. Tout le monde a sans doute cette envie cachée au fond de lui. » Sauf moi, complète-t-il dans sa tête. « Le problème, c'est quand on s'est habitués à la cage. On ne sait pas ce qu'il y a d'autre, et on finit par se dire qu'on ne sera de toute façon jamais qu'un animal domestiqué. Que la liberté n'est pas pour soi. Ce qui n'empêche nullement le bonheur. »
Cloud sait qu'il défend une position choquante, mais peu lui importe. Ce qu'il lui sert n'est déjà qu'une version édulcorée de ses propres pensées. Pour Cloud, nul ne peut survivre une fois que l'on a goûté au joug - même si on le déteste. Quand on a grandi comme lui, en victime, on sait qu'on ne pourra de toute façon rien faire et que tout ce que l'on peut faire, c'est de trouver sa propre liberté au sein de ce qui nous enferme. Devenir une marionnette dont les fils sont toujours présents, reliés à la main de son manieur qui exerce toujours son pouvoir, mais être capable de se mouvoir par elle-même. Voilà comment Cloud se définirait.
« Alors quelle serait la solution, selon toi ? Tout changer de l'intérieur ? Exprimer un pacifiste désaccord ? J'ai tendance à croire que la réponse ne peut pas être rationnelle, tu sais. »
Non, sa réponse à lui, c'est de s'habiller comme lui l'entend, sans avoir honte du genre d'homme qu'il est vraiment. Androgyne sans être aussi femme, pas tout à fait homme mais en l'étant un peu quand même. Le genre est une question difficile à démêler, avec Cloud, d'autant plus qu'il a tendance à être un peu fluide sur les bords. Il y a des jours où il change un peu de mode de pensée. Et d'autres où il continue de se concevoir comme un homme féminin. Pour une société qui est désireuse de voir l'ordre, Cloud est trop chaotique pour être tolérable. On l'accepte en marge, parce qu'on le pense inoffensif, mais on ne peut s'empêcher de s'inquiéter quand on le voit devenir plus sérieux - comme c'est le cas en ce moment.
« Peut-être devrais-tu commencer par cesser d'être un homme banal, si tu veux faire bouger les choses. »
Et le regard de Cloud fait montre d'un sérieux rare.
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Comme c'est dommage... aleksei&cloud
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